Techniques d’implantation de la Bonne Volonté
La bonne volonté se cultive selon deux méthodes principales.
D’abord, éliminer les obstacles qui empêchent
sa libre expression ; celle-ci pourrait s’appeler “la
méthode négative”, quoiqu’elle nécessite
beaucoup d’actions positives ! Ces obstacles sont surtout
: l’égocentrisme, l’affirmation de soi, le ressentiment,
l’hostilité, les préjugés, la critique,
l’intolérance. Leur élimination exige une rigoureuse
observation de soi, une analyse sincère et une évaluation
détachée. Une dose initiale de bonne volonté
est également essentielle pour les surmonter et pour permettre
à cette dernière de devenir une force puissante dans
nos vies.
La seconde méthode consiste à cultiver directement
les qualités positives qui sont, pour la plupart, l’opposé
des obstacles. A cet égard, les qualités les plus
importantes sont : l’empathie, la patience, la générosité,
l’humilité, un sens de la fraternité, un esprit
de service et de gratitude allant jusqu’au sens cosmique de
l’universalité. Cette dernière qualité
est peut-être celle qui semble le moins nécessaire
au développement de la bonne volonté et c’est
pour cela que nous la commenterons tout spécialement.
Certaines personnes trouvent très difficile d’éprouver
de la gratitude et encore plus difficile de l’exprimer. D’autres
sont plus enclines à donner qu’à recevoir. Cette
attitude, après examen, s’avère souvent moins
louable qu’elle n’apparaît, car donner, spécialement
si l’on possède beaucoup, procure un agréable
sentiment de supériorité. Par contre, recevoir blesse
souvent l’orgueil, froisse la vanité, ce qui peut expliquer
l’absence fréquente de gratitude et de bonne volonté
envers un bienfaiteur. Une expression manifeste de gratitude et
un ressentiment plus ou moins caché sont également
susceptibles de co-exister. Une gratitude sincère, sentie
et exprimée est un moyen positif de générer
la bonne volonté et de la faire grandir.
Comme nous venons tout juste de le mentionner, les techniques d’implantation
de la bonne volonté sont principalement celles destinées
à éliminer les obstacles qui s’opposent à
une vie supérieure et celles qui permettent de cultiver activement
des sentiments et des qualités plus élevées.
Trop nombreuses pour être toutes décrites ici nous
en présentons quelques-unes dans d’autres livrets de
cette série. Mentionnons-en brièvement trois, très
utilisées : l’imagination, la visualisation et la réalisation
des besoins. La conscience du besoin immédiat des autres
- individus ou groupes - un intérêt porté aux
autres, la compassion, tous ces facteurs présentent un défi
et évoquent la bonne volonté. Ils stimulent l’effort
requis pour faire face au besoin et mènent à une approche
constructive.
Bien souvent, le manque de bonne volonté active vient de
l’ignorance et d’un manque de contact avec la douleur
et la misère humaine physique et psychologique. Nous ne réalisons
simplement pas l’étendue de la souffrance humaine et
la multiplicité de ses manifestations. Les tempéraments
excessivement bienveillants et complaisants sont enclins à
la paresse et ont tendance à prendre les choses à
la légère. Pour agir, il leur faut un contact direct
avec les profondeurs de la misère humaine, dans les prisons,
les hôpitaux, les asiles d’aliénés, les
taudis des grandes villes, ou parmi les peuples des pays pauvres
et non développés. Les jeunes sont particulièrement
ouverts aux impacts de cette nature ; ils s’éveillent
facilement à ces réalités par le contact avec
la souffrance et avec le mal, et reconnaissent à quel point
la bonne volonté et le service sont nécessaires.
Les techniques pour une pratique active de la bonne volonté,
particulièrement dans les discussions, les consultations,
les assemblés, sont principalement celles qui sont suggérées
par les nombreux professionnels des Relations Humaines pour établir
des relations constructives et satisfaisantes entre les personnes
et entre les groupes. Elles sont décrites dans bien des livres.
Quelques-unes se trouvent dans le texte ci haut mentionné
Nous ne pouvons, ici, qu’en résumer les points les
plus importants:
1. Examinez le problème discuté à tous les
points de vue. Mettez-le dans un cadre de référence
le plus vaste possible, à l’intérieur d’un
plus grand “tout”. Voyez sa place et son rapport avec
la situation totale, en reconnaissant les interdépendances
étroites et inévitables. Considérez-le “d’au-dessus”,
d’un niveau plus élevé. Etablissez le but commun
à atteindre, formulez-le clairement et gardez-le toujours
présent à la conscience, pour y référer
de temps à autre, pendant la discussion.
2. Trouvez et établissez les points d’accord, d’unanimité
existant déjà ou qui sont facilement accessibles.
Ensuite, examinez, ensemble, objectivement (en essayant d’éliminer
les facteurs émotionnels), les points de conflit ou de mésentente.
3. Préparez-vous à des sacrifices partiels (de justes
compromis) pour parvenir à la solution la plus avantageuse
pour tous et à un accord pacifiant. Prenez alors des dispositions
concertées et constructives. Renoncez à certains bénéfices
immédiats, en faveur des avantages futurs que produiront
la coopération et l’entente réciproque.
Un intérêt personnel éclairé peut être
facteur de motivation pour la bonne utilisation de toutes ces techniques.
Cependant, à un niveau plus élevé, la bonne
volonté est motivée par une reconnaissance des lois
d’Harmonie, de Justice et d’Affinité et par une
profonde confiance en Elles. Par leur action, le bien attire le
bien et la générosité évoque la générosité.
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