L'ART DE LA COOPÉRATION
Le rêve américain
Prenons l'exemple des Etats-Unis. Le plus grand désir ici,
le « rêve américain », est un désir
d'abondance et de li¬berté. Dominée par le rayon
d'idéalisme, la nature fon¬damentale de la personnalité
des Etats-Unis s'exprime par la compétition. Elle ne peut faire
autrement car son idéa¬lisme et son sens de l'individualité
accroissent son esprit de compétition.
Les pères pèlerins vinrent en Amérique pour y
trouver la liberté de culte. Ils découvrirent une terre
« où coulaient le lait et le miel ». Cela répondait
à leur rêve d'abondance, de richesse matérielle,
d'expansion, de pouvoir, à tout ce qui était susceptible
d'améliorer la vie des hommes sur le plan physique. C'est ainsi
qu'est né le rêve américain. Pour construire cette
nation, les premiers immigrants durent se battre contre les Indiens
à qui appartenait la terre et ils les exterminèrent
presque tous. Ils se servirent de leurs fusils et, bien sûr,
un bon fusil est plus efficace que le meilleur des arcs. Il est plus
rapide, plus meurtrier et, bien manié, il est infaillible.
La compétition est à la base de toutes les activités
de pionniers, et ce pays a été arraché aux indfiens
par la force. Il est impossible de faire œuvre de pionnier et
de construire une nation sans se battre. Mais cet esprit de compétition
a perduré et il est devenu la principale carac¬téristique
de ce pays.
Le « cadeau » donné par l'Amérique au
monde entier, à travers ses films et par le pouvoir économique
qu'elle détient, est la compétition. Cette compétition
est l'aspect majeur de la vie américaine actuelle. Ce n'est
pas son seul aspect mais c'est le principal.
On enseigne la compétition aux enfants américains
dès leur plus jeune âge. On les pousse à rivaliser
les uns avec les autres, on les conditionne dans ce sens. Ils ne
sont pas les seuls, bien sûr. Il en est de même en Europe
et surtout au Japon. Les mères n'accordent de louanges à
leurs en¬fants que s'ils s'efforcent d'être les meilleurs
en classe. On leur apprend à accueillir avec joie toute éventualité
qui pourra améliorer leurs « chances » dans la
vie. Cet état d'esprit commence à dominer notre vision
de la vie et il s'est répandu dans le monde entier. Le rêve
américain est devenu un rêve mondial d'abondance.
Ce rêve a ses racines dans l'avidité qui est elle-même
fondée sur la peur. Il s'exprime par la compétition
également basée sur la peur. Sans peur la compétition
ne peut exister. Supprimez la peur et à sa place vous avez
l'amour, la confiance, la foi, qualités dont la perte est
lourde de conséquences. Cette foi essentielle en la vie,
cette confiance de base, cet amour et cet esprit de bonne volonté
et de coopération sont innés en chacun de nous mais
si, au lieu d'être encouragés par nos parents, ils
sont remplacés par la crainte, le mécanisme de la
compétition s'installe dans la conscience.
Certaines nations sont incapables de se passer de la compétition.
Les Etats-Unis ont une influence sur la manière de vivre
du reste du monde et c'est un grave problème. Cette influence
se propage par la radio, la télévision et le cinéma.
Les films américains jouent dans le monde entier un rôle
pédagogique considérable. Ils sont largement diffusés,
dans les pays développés comme dans ceux en développement.
Les Etats-Unis font de bons et de mauvais films, mais avant tout
des films qui présentent un certain modèle de vie.
Ils apprennent au reste du monde comment vivre dans la crainte et
comment surmonter cette crainte grâce à la compétition
: si vous êtes compétitif, vous pouvez sur-monter la
peur. Vous gagnez, vous accroissez vos biens, vous vivez dans l'abondance,
de manière à avoir un édre¬don pour vous
protéger des forces qui vous font peur.
Dans ce pays, on apprend à chacun que le rêve, c'est
de devenir millionnaire. Je sais que personne dans cette salle n'a
ce genre d'idéal. Vous seriez d'ailleurs bien incapables
de devenir millionnaire, parce que ce qui vous intéresse,
c'est de comprendre le sens et le but de la vie. C'est la raison
pour laquelle vous faites partie d'un groupe comme le nôtre.
Mais bon nombre de vos concitoyens vivent dans l'espoir de devenir
millionnaire. Le premier million est difficile à acquérir,
mais ensuite tout devient aisé. Il suffit d'investir et de
jouer en bourse où, comme dans un casino, un million peut
rapidement devenir deux millions, puis trois, et même un milliard.
Cela fait partie du rêve améri¬cain.
Vous appelez cela la liberté ?
Vous pourriez tout aussi bien dire : « Je veux un énorme
coussin rempli de dollars. Je pourrais m'asseoir dessus, m'en faire
un édredon et m'y blottir. Je sais qu'alors rien ne pourrait
m'atteindre. J'aurais un gardien à l'entrée de mon
immeuble et il faudrait connaître le mot de passe pour arriver
jusqu'à mon oreiller rempli de dollars. » Vivre ainsi,
c'est vivre derrière des barreaux. Il faut saluer le gardien
au passage, avoir la permission d'entrer et de sor¬tir. Vous
appelez cela la liberté ? Les personnes qui vivent ainsi
ne viennent jamais à mes conférences parce qu'elles
se terminent à minuit. Elles ont peur de rentrer chez elles
la nuit. Elles ont peur d'être agressées, d'être
dévalisées. Il en est ainsi dans le monde entier.
Ce n'est pas l'idée que je me fais de la liberté.
Les Américains en particulier ont, d'une manière géné¬rale,
accepté cette vision aberrante des choses. Ils veulent la
liberté mais ils créent des institutions qui leur
refusent cette liberté même qu'ils sont supposés
vouloir et protéger. Ils réunissent de vastes armées
pour protéger leur manière de vivre. J'aime l'Amérique
et les Américains. Mais votre devise : « American Way
of Life » n'a rien à voir avec la liberté, elle
n'a rien à voir avec la justice et la coopération.
Elle est fondée sur la compétition.
Les Américains sont particulièrement doués
pour la compétition parce qu'elle est partie intégrante
de leur vie, que ce soit dans le domaine des affaires ou dans celui
de la guerre par exemple. Et, s'ils ne peuvent s'y livrer ouvertement,
ils le font en cachette, par l'intermédiaire de la CIA. Quel
est le rôle de la CIA à votre avis ? C'est d'entrer
en compétition avec les autres pays sans en avoir l'air,
parce que ce n'est pas très fair play de se débarrasser
de gouver¬nements démocratiquement élus. La CIA
est là pour faire la sale besogne.
Je m'en prends aux Etats-Unis, mais ce n'est pas réel¬lement
mon intention. J'essaie de mettre l'accent sur la principale source
de compétition, mais cet état de fait s'est répandu
partout et menace aujourd'hui l'existence Si nous ne renonçons
pas à la compétition, nous détrui¬rons
le monde. C'est l'évidence même. Les hommes doi¬vent
comprendre qu'ils sont interdépendants, frères et
sœurs d'une humanité une, et que cette humanité
est une force qui a un rôle à jouer dans le monde et
doit obéir à certaines règles. Ces règles
sont innées au niveau de l'âme. Lorsque nous nous exprimons
sur le plan de l'âme nous obéissons à ces règles.
Nous devons absolument coopérer. Que ce soit dans le domaine
politique ou dans le domaine économique, il n'existe aucune
nation au monde, pas même la plus grande, qui puisse survivre
seule. Les Etats-Unis ont une dette nationale d'environ 30 000 milliards
de dollars, dont 25 % est garantie par le Japon. Si le Japon retirait
ses investisse¬ments des Etats-Unis, 25 % de cette dette nationale
ne serait plus garantie. Il vous faudrait trouver l'argent ailleurs
ou voir votre économie s'écrouler. Cet effondrement
serait inévitable.
Une telle situation est le résultat d'une conception du monde
totalement erronée de la part des gouvernements successifs
de ce pays. Le monde est différent de ce qu'ils ont imaginé.
Ils l'ont vu, en fait, comme un vaste terrain où l'on pouvait
se livrer au jeu du pouvoir et où les plus forts auraient
le maximum de contrôle sur les règles du jeu. Pendant
des siècles, les autres pays ne se sont guère inté¬ressés
à ce genre de jeu, que ce soit en Europe ou, qui plus est,
en Asie. Pendant des milliers d'années, la Chine a été
déchirée par les conflits qui ont opposé des
seigneurs de la guerre, et il en fut de même au Japon.
Les Etats-Unis, étant un pays neuf, n'ont pas connu de luttes
internes similaires. C'est tout à fait inhabituel pour un
pays aussi vaste que le vôtre. Vous avez connu la guerre d'Indépendance
et la guerre de Sécession entre le Nord et le Sud. Ce fut
une manière rapide (même si cela a semblé long
sur le moment), de mettre en place les éléments cons¬titutifs
de l'histoire moderne. Je suis certain que bon nom¬bre de personnes
dans ce pays souffrent encore des consé¬quences de la
guerre de Sécession, mais cette guerre a permis la libération
des esclaves noirs. La guerre a du bon et du mauvais. Certaines
guerres sont justes, d'autres tota¬lement injustes. Ce que nous
attendons, si nous nous référons à ce qu'a
affirmé le Maître Djwhal Khul par l'intermédiaire
d'Alice Bailey, c'est la manifestation du 2e rayon d'Amour de l'âme
des Etats-Unis. Lorsque cet aspect se manifestera, il débar¬rassera
le monde de la compétition. Jusqu'à présent,
c'est l'aspect de sa personnalité qui s'est largement manifesté,
par son avidité, sa présomption et sa lourdeur, sa
facilité à imposer la loi, son puissant esprit de
compétition venant de l'énergie du 6e rayon. Ce rayon
procure la facilité de gal¬vaniser ses forces au maximum
pour obtenir ce que l'on convoite. Le principe du désir agit
à travers lui et, si tel n'était pas le cas, la perte
serait grande, bien sûr, pour le monde. Au cours des deux
mille ans qui viennent de s'écou¬ler, ce 6e rayon a dominé
l'humanité. Il est l'héritage de l'ère des
Poissons et il est focalisé sur les aspects les plus nouveaux
de l'humanité. Les Etats-Unis incarnent un aspect récent
du plan d'évo¬lution pour la planète. L'Amérique,
c'est l'Europe trans¬portée au-delà des mers,
des petits morceaux d'Europe : un peu d'Allemagne, d'Italie, de
Grande-Bretagne, de Polo¬gne, de Suède, etc. Ces fragments
ont été transplantés et mélangés
les uns aux autres. Les Etats-Unis sont le résultat de cette
expérience menée par la Hiérarchi Les peuples
d'Europe et des Etats-Unis représentent la cinquième
sous-race de la cinquième race racine, la race racine aryenne.
Ce pays manifeste la dernière phase, la dernière expression
du développement de l'humanité, depuis la première
sous-race de la première race jusqu'à la cinquième
sous-race de la cinquième race. De cette cin¬quième
sous-race émergent maintenant, et il en sera ainsi durant
une longue période dans le futur, ceux qui devien¬dront
la sixième sous-race de la cinquième race. On les
rencontrera en Europe et surtout aux Etats-Unis. Un nou¬vel
être humain est créé à partir du mélange
de populations. Au cœur des tensions, naissent les possibilités
permettant l'émergence de l'intuition, qualité de
l'âme. Des réalisations Le rayon de l'âme des
Etats-Unis est le 2e rayon d'Amour-Sagesse qui s'est manifesté
de manière évidente, après la guerre, avec
le plan Marshall qui est à ce jour la plus grande réalisation
des Etats-Unis vis-à-vis du reste du monde. Ce n'est pas
votre sens de la compétition, votre informatisation, votre
conquête de la Lune et votre espoir d'atteindre un jour la
planète Mars qui importent. Tout le monde accomplit plus
ou moins les mêmes prouesses tech¬niques. Les Etats-Unis
le font à plus grande échelle, mieux et plus vite,
parce que c'est un pays plus vaste et plus doué pour ce genre
de choses. Mais tout cela n'a guère d'impor¬tance. Ce
qui compte réellement, ce sont les justes relations humaines
créées par une nation quelle qu'elle soit En tant
qu'idéal, les Etats-Unis croient aux justes rela¬tions
dans la mesure où elles correspondent à l'idée
qu'ils s'en font. Pour eux, cet idéal est le capitalisme
et un sys¬tème politique suffisamment démocratique,
mais pas trop. Maintenant que la Guerre froide est terminée,
une cer¬taine coopération s'est installée pour
la première fois entre les Etats-Unis et l'ancienne Union
soviétique (non pas par)le triomphe du capitalisme sur le
communisme, mais parce que M. Gorbatchev, inspiré par Maitreya,
s'est rendu aux Etats-Unis et a plaidé en faveur de la paix
et de la fin de la Guerre froide). La Russie est également
dominée par le 6° rayon de sa personnalité. Nous
avons connu, face-à-face et en compétition, deux géants
politiques, économiques et militaires, depuis la Seconde
Guerre mondiale jusqu'à une époque récente.
Ces deux superpuissances ont exercé une pression extrêmement
éprouvante sur l'humanité. En at¬tendant l'émergence
de la Chine, il n'existe plus désormais qu'une seule superpuissance,
les Etats-Unis, et la respon¬sabilité leur incombe de
créer un monde différent. Cela ne sera possible que
lorsque se manifestera le 2° rayon d'Amour, qui est celui de
l'âme de cette nation. Comment peut-il se manifester ? Il
ne le peut que par l'intermédiaire des disciples et des initiés,
car ils sont les seuls à exprimer l'aspect de l'âme
d'une nation. C'est à eux qu'il appartient de mettre en avant
les idées, les enseigne¬ments, les formes-pensées
qui inspireront la coopération à une échelle
mondiale, en accord avec la mondialisation créée par
les Etats-Unis dans le domaine économique, mais non dans
le domaine politique. Pour l'instant, il n'existe pas suffisamment
de bonne volonté entre les nations pour créer cette
contrepartie politique et c'est pourquoi l'esprit de compétition,
à travers les forces du marché, règne en maître
dans notre vie. Si les forces du marché sont supposées
dominer le mode de vie de la communauté mondiale, celui-ci
sera nécessai¬rement basé sur la compétition
car les forces du marché reposent sur elle. Les plus grands
pays seront inévitablement les gagnants. Or il se trouve
que les Etats-Unis sont la plus grande nation et c'est la raison
pour laquelle ils encouragent les forces du marché. Personne
ne va encourager de telles forces s'il se trouve dans une situation
de faiblesse. Vous n'imaginez pas le Zaïre ou l'Ouganda fai¬sant
« cadeau » au monde d'une économie basée
sur les forces du marché. Un tel cadeau ne pouvait venir
que des Etats-Unis et l'esprit de compétition s'est répandu
dans le monde entier parce que votre économie s'est elle-même
répandue partout. La crise spirituelle de l'humanité,
la recherche du sens et du but de notre vie, se focalise aujourd'hui
dans le do¬maine politique et spécialement dans le domaine
économi¬que, et c'est là qu'il faudra trouver
la solution. Cela signifie que l'aspect de l'âme, l'aspect
spirituel, doit entrer en jeu. Nous devons observer notre manière
d'agir et transfor¬mer nos habitudes. L'humanité doit
changer ou mourir. C'est ce que le Maître exprime avec tant
de justesse : « Coo¬pération est synonyme d'unité.
L'unité et la coopération sont les tremplins de l'avenir,
offrant à tous l'assurance de l'accomplissement. De grandes
réserves d'énergie restent dormantes au sein de l'humanité,
n 'attendant que la magie de la coopération pour se manifester.
» En vivant dans la compétition et dans la crainte,
nous n'utilisons qu'une infime partie de notre potentiel. Il existe
des milliards d'individus, la majorité de la population mondiale,
qui n'ont pas la possibilité de s'exprimer, qui ne jouent
aucun rôle dans leur propre destinée. Le monde les
ignore. Ils ne peuvent qu'être des spectateurs misérables,
exploités, blessés, aigris, observant avec colère
ce qui se passe dans le monde, regardant la vie des autres défiler
en images à la télévision ou dans les films.
Quant à eux, ils se lèvent le matin pour travailler
parfois dix-huit heures par jour afin de s'assurer une maigre subsistance.
Ils dorment quelques heures, se lèvent à nouveau et
font la même chose sept jours sur sept. C'est ainsi que se
déroule la vie de millions d'individus, et celle de millions
d'autres ne vaut guère mieux. Que va-t-il se passer lorsque
ces hommes vont voir Maitreya, entendre sa voix réclamer
la justice, le partage et de justes relations ? Ils attendent leur
revanche. Ils ont étouffé le feu qui brûle naturellement
au fond d'eux-mê¬mes, afin de ne pas exploser, de ne pas
mettre fin à leurs jours ou tuer leur patron. Toute cette
énergie vitale empri¬sonnée, étouffée,
est pour le moment privée d'expression, mais cela ne pourra
durer indéfiniment. Il faudra, à mon avis, tout le
savoir-faire de Maitreya pour contrôler la si¬tuation
et empêcher le feu qui couve de s'enflammer. Il se produira
des explosions. Beaucoup, je crois, y perdront la vie. Maitreya
appellera au changement mais aussi, soyez-en sûrs, à
la modération et au pardon. Nous verrons les changements
s'accélérer peu à peu et nous pardonnerons
et oublierons les anciens préjudices. Il est nécessaire
que les choses se déroulent ainsi. Sinon, il y aurait un
bain de sang. La coopération doit être présentée
comme la voie du futur et non simplement comme une regrettable nécessité,
car autrement nous aurions une révolution. Il nous faut choisir
de notre plein gré la voie du changement, la voie de la coopération.
Nous devons reconnaître et accepter les droits de tout être
humain, du plus défavorisé dans l'échelle sociale
jusqu'au puissant magnat vivant dans un hôtel particulier
du monde développé. La compétition, comme l'affirme
le Maître, « va à l'encontre de l'ordre naturel,
la coopération libère en l'homme la bonne volonté
». Une existence subhumaine Si la compétition est fondée
sur la peur, ce qui est effec¬tivement le cas, nous vivons alors
toute notre vie une existence subhumaine. Nous acceptons la compétition
sans nous en rendre vraiment compte. Nous ne voyons qu'une partie
de son mécanisme : nous devons produire des biens et des
services à des prix plus compétitifs que les autres.
Tel est le but. Si nous devons y perdre notre emploi, il nous faut
l'accepter. Nous nous retrouvons au chômage parce qu'il est
nécessaire de diminuer au maximum les coûts de production
afin de vendre tel produit particulier moins cher qu'ailleurs. Si
vous êtes un bon Américain et si vous croyez au mythe
de la compétition, vous devriez être aussi capable
d'accepter la perte de votre emploi, de votre confort, de votre
manière de vivre. Cela fait naturellement partie de la règle
du jeu dans une économie basée sur les forces du marché.
Et si vous ne pouvez l'accepter ? Si les tensions sont trop fortes
? Les contraintes dues aux forces du marché commencent à
se faire sentir très durement dans tous les pays développés.
Il est quasiment impossible de se prome¬ner dans les rues de
New York, Londres, Paris, Tokyo, Berlin ou n'importe où ailleurs,
sans rencontrer des gens qui dorment dans la rue. Tous les sans-logis
du monde est due aux forces du marché. A cela s'ajoute le
problème de la drogue et de la criminalité montante
qu'elle engendre. Aux Etats-Unis, 87 % de la criminalité
est liée à la drogue. Il en est presque de même
en Grande-Bretagne et dans le reste de l'Europe. Lorsque la crimina¬lité
augmente, l'usage de la drogue croît et inversement. Les deux
sont liés. Maitreya dit que les toxicomanes souf¬frent
d'un manque spirituel. L'absence de valeurs spiri¬tuelles résultant
de la compétition pousse les individus vers la drogue. Naturellement,
cela rapporte des milliards de dollars aux caïds de la drogue
qui fournissent à des millions d'individus le moyen de se
suicider lentement. Croyez-vous que cela puisse continuer ainsi
? Nous de¬vons changer notre manière de vivre. Nous devons
faire disparaître de la conscience humaine la peur qui s'exprime
à travers la compétition. Comment faire ? Nous devons
trouver un moyen. Nous pouvons suivre les conseils de Maitreya qui
nous dit : « Faites-moi confiance, faites confiance à
la vie, faites-vous confiance, faites confiance à votre divinité
intérieure, et partagez les ressources de la Terre. »
Dès que nous accepterons le principe du partage et créerons
la justice dans le monde, à mon avis, nous en aurons fini
avec la compétition. Le fléau de la compétition
repose sur deux éléments : l'avidité et la
peur. L'avidité est le résultat de la peur. La peur
est à la base de tout ce qui empêche la vie de s'expri¬mer.
Si vous supprimez la peur, vous libérez l'énergie
vi¬tale. C'est la raison pour laquelle le système capitaliste
est fondé sur la liberté qui devait permettre aux
individus d'exprimer leur créativité. Cependant, il
s'agit d'un point de vue très individualiste et très
matériel qui laisse de côté l'aspect de l'âme
qui, elle, s'exprime de manière collec¬tive. L'individualité
dont chacun est si fier doit être mise au service du groupe.
Lorsque c'est le cas, la nature du groupe change. Il ne recherche
plus la compétition mais la coopération. Il exprime
la bonne volonté divine. C'est ce à quoi nous devons
parvenir et il en est de même pour tous les autres groupes.
Inculquer la coopération aux groupes L'un des problèmes
majeurs auxquels se trouvent con¬frontés nos groupes,
aujourd'hui, dans certains pays plus que dans d'autres, est de trouver
la manière de contacter les médias afin qu'ils transmettent
notre message. Pourtant, les membres des différents groupes
partagent tous la même conviction, ils attendent tous Maitreya
et consacrent leur temps et leur énergie à ouvrir
l'esprit du public à sa réap¬parition et à
celle des Maîtres. Mais tout dépend de la coo¬pération
existant au sein du groupe. Une juste coopération permet
une action extérieure juste et, par conséquent, effi¬cace,
tout comme l'efficacité dans le monde des affaires rend plus
compétitif. Lorsque vous remplacez la compétition
par la coopéra¬tion, vous pouvez bénéficier
du savoir-faire, de l'acuité d'esprit, de la créativité
et de l'imagination d'un grand nombre de personnes. Si vous travaillez
dans ce sens, votre groupe devient beaucoup plus efficace. Vous
avez davan¬tage d'idées à votre disposition et
vous devez les utiliser. Vous devez reconnaître que chacun
a le droit d'avoir ses propres idées. Elles n'ont peut-être
pas toutes la même valeur en ce qui concerne le problème
à résoudre mais, grâce à la coopération
et aux essais suivis d'échecs, vous finirez par trouver les
idées les plus efficaces. Cette ques¬tion de compétition
et de coopération concerne tout parti¬culièrement
les groupes et chacun d'eux devrait la prendre très au sérieux.
Certains individus ne peuvent absolument pas coopé¬rer.
Pour en revenir au 6e rayon, c'est celui qui a le plus de mal à
coopérer à cause de son individualisme marqué.
Le 6e rayon est le rayon de l'idéalisme, mais l'idéalisme
s'ex¬prime toujours d'une manière très individualiste.
Dans tous les groupes, vous trouverez des individus gouvernés
par le 6° rayon, qui font partie de tels groupes à cause
de leur idéalisme. Leur motivation est parfaitement juste,
sincère et valable, mais leur manière de réagir,
en raison de leur idéalisme centré sur leur propre
individualité, les empêche de coopérer avec
les autres membres du groupe. Ils peuvent travailler pour le groupe,
efficace, mais pas avec le groupe. Coopérer signifie tra¬vailler
avec les autres, ensemble, en trouvant le juste com-promis. Les
personnes de 6e rayon ont du mal à accepter un compromis
parce qu'elles ont toujours raison. Quel est l'intérêt,
se disent-elles, de trouver un compromis avec quelqu'un qui a tort
? Telle est l'approche du 6e rayon. Il serait stupide de renoncer
à mes idées puisque j'ai raison et qu'ils ont tort.
Ce serait tout à fait insensé. Une personne de 6erayon
n'est pas insensée. Elle peut être aveugle, bor¬née
et obstinée, mais c'est autre chose. Des super-robots Le
Maître affirme que si, pendant des siècles, il nous
aurait été impossible de survivre sans la compétition
qui est notre aspect animal, maintenant, par contre, nous pou¬vons
créer très facilement tous les objets et produits
dont nous avons besoin en utilisant des robots. Nous dispose¬rons
même bientôt de super-robots et finalement nous crée¬rons
les robots eux-mêmes grâce au pouvoir de notre pen¬sée.
Nous en sommes capables, ce n'est pas un gros pro¬blème.
Maintenant, nous avons atteint la maturité nécessaire,
une maturité visible aux yeux des Maîtres, même
si pour nous elle reste bien cachée. Les Maîtres savent
que l'hu¬manité est désormais suffisamment mûre
pour réfléchir, évaluer et reconnaître
les possibilités, les dangers et les moyens d'action nécessaires
au changement. Nous ne som¬mes encore jamais parvenus à
nous détruire, bien que nous ayons été sur
le point de le faire en 1959, lors de la crise de Berlin, qui aurait
pu aboutir à une troisième guerre mon¬diale. Cette
guerre fut empêchée, heureusement pour nous, grâce
aux efforts conjugués de notre Hiérarchie et des Frères
de l'espace qui ont agi par l'intermédiaire de leurs représentants
dans le monde. Il y eut une autre alerte en 1962, lors de la crise
des missiles cubains, mais curieusement ce ne fut pas aussi grave.
La guerre contre la guerre a été gagnée en
1959 et la Terre a été sauvée. Nous avons toujours
le pouvoir de détruire. Nous jouis-sons du libre arbitre
; nous pouvons rejeter Maitreya. Nous pouvons dire : « Non,
la situation nous convient telle qu 'elle est. Nous sommes tellement
habitués à la compétition que nous ne saurions
agir autrement. » Mais lorsque les mar¬chés boursiers
vont s'effondrer, que faire ? Le système va-t-il continuer
à fonctionner ? Comment évaluer alors le succès
ou l'échec ? D'énormes sociétés mondiales
ont investi une grande partie de leurs capitaux en bourse et spéculent,
jour après jour, heure après heure, sur les mar¬chés
boursiers du monde entier. Il s'agit le plus souvent de spéculation
sur les devises, sur le taux à venir du dollar, du yen, du
mark, de la livre sterling. Toutes les grandes socié¬tés
ont placé d'importantes sommes d'argent dans ce genre de
spéculation. Il y a également des banques, comme la
Barings, et des comtés, comme le comté d'Orange (au
sud de la Californie), qui ont fait faillite il y a deux ou trois
ans à cause de leurs investissements dans les produits dérivés,
c'est-à-dire la spéculation sur la valeur supposée
d'une monnaie donnée dans un délai de trois à
six mois par exem¬ple. Tout ce vaste édifice, basé
sur la compétition, peut s'effondrer du jour au lendemain
et il doit être transformé. Les Maîtres savent
que nous sommes prêts et suffisam¬ment mûrs pour
prendre les dispositions qui s'imposent. Le Maître nous dit
: « La population du monde peut se diviser en deux catégories
: ceux qui rivalisent et ceux qui coopèrent. » Cette
affirmation exprime parfaitement la situation et elle me paraît
cruciale. Elle donne en effet la mesure de ce qui est en jeu actuellement
et montre que le monde est prêt pour le changement. Deux grandes
forces existent aujourd'hui : d'un côté les réactionnaires
qui re¬gardent en arrière par amour du passé et
qui s'accrochent désespérément à ce
qui est vieux et inutile, à ce qui s'effon¬dre et tombe
en ruine ; et, de l'autre, ceux qui réalisent que la seule
voie vers le progrès passe par la coopération, ceux
qui viennent en incarnation prêts à coopérer
parce que ce sont des disciples et des initiés. C'est entre
les mains de ces disciples et initiés, qui forment le Nouveau
Groupe des Serviteurs du Monde, que repose notre avenir. (Partage
international, juillet/août 1998)
46 Bien des raisons expliquent que je doive descendre
et apparaître à nouveau parmi vous.
Les principales sont les suivantes :
mes Frères, les Maîtres de Sagesse, doivent, en groupe,
effectuer leur retour dans ce monde.
Etant à leur tête, moi, l'un d'entre eux, je fais de
même. Nombreux sont ceux qui, dans le monde entier,
m'appellent, me supplient de revenir.
Je réponds à leur demande.
Beaucoup d'autres encore souffrent de la faim
et périssent inutilement par manque d'une nourriture
qui pourrit dans les entrepôts du monde.
Beaucoup ont besoin de mon aide, à différents titres
:
en tant qu'instructeur, protecteur,
en tant qu'ami et guide.
C'est à tous ces titres que je viens.
Pour conduire les hommes, s'ils m'acceptent,
vers l'ère nouvelle, le monde nouveau,
l'avenir glorieux qui attend l'humanité
en cet âge qui commence,
pour toutes ces raisons, je viens.Je viens aussi pour indiquer la
voie qui mène à Dieu,
la voie du retour vers votre Source ;
pour vous montrer que cette voie menant à Dieu
est une voie simple, que chaque homme peut emprunter;
pour vous élever vers la Lumière
de cette nouvelle Vérité
qui est la révélation que j'apporte,
pour tout cela, je viens. Extrait du message de Maitreya n°
2, le 15 septembre 1977
L'art de la coopération
Question et réponses
Les questions suivantes sont celles faisant suite aux conférences
de 1997, données à San Francisco (Etats- Unis) et
à Kerkrade (Pays-Bas) en 1997, et ont été publiées
dans Partage international de juillet à novembre 1998. Les
ques¬tions qui portent la mention « Japon » avant
la date ont été posées à l'occasion
de la conférence donnée par Benjamin Creme au Japon,
en 1997, mais n 'ont jamais été publiées auparavant.
Coopérer dès le berceau
La coopération est tout d'abord un état d'esprit.
Comment éduquer les enfants dans ce sens ?
La coopération doit être instaurée à
un moment ou à un autre, le moment le plus favorable étant
la petite enfance. Pour cela, il est nécessaire que les parents
y croient eux-mêmes, qu'ils soient suffisamment tournés
vers l'âme pour considérer la coopération comme
la meilleure façon de vivre, non seulement au sein de la
famille, mais aussi à l'extérieur.
La plupart des parents découvrent, lorsqu'ils envoient leur
petit William ou leur petite Nancy au jardin d'enfant ou à
l'école maternelle, que l'enfant s'adapte facilement ou au
contraire ne s'adapte pas. S'il s'adapte, c'est géné¬ralement
parce qu'il n'a pas un esprit trop compétitif et qu'il a
déjà appris quelque peu à coopérer.
Il comprend qu'à l'heure du déjeuner il faut se tenir
tranquille et ne pas
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