2ème Bulletin 2007
La libération de la nature physique par le processus de la mort
Nous en arrivons à la deuxième partie de notre étude
de cette Règle. Nous avons traité de la libération
des dangers relatifs à la création de formes-pensée
par un être humain qui a appris ou qui apprend à créer
sur le plan mental. Il y aurait beaucoup à dire sur l'incapacité
de la plupart des étudiants à penser avec clarté.
Une pensée claire implique la capacité de se dissocier,
au moins temporairement, de toutes les réactions et les activités
de la nature émotive. Tant que le corps astral est dans un
état d'agitation et que ses humeurs, ses sentiments, ses
désirs et ses émotions sont assez puissants pour retenir
l'attention, les processus de la pensée positive sont impossibles.
Jusqu'au moment où la valeur de la concentration et de la
méditation sera reconnue et que la nature du mental et de
ses modifications sera universellement comprise, des enseignements
sur ce sujet seront inutiles.
Dans ces instructions, j'ai cherché à donner une
indication quant au premier pas dans la psychologie ésotérique
et j'ai traité, tout d'abord, de la nature et du moyen de
formation du corps astral. Plus tard, au cours de ce siècle,
la psychologie du mental, sa nature et ses modifications pourront
être traitées plus en détail. Le temps n'est
pas encore venu pour cela.
Notre sujet est : "La libération de la nature physique
par le processus de la mort".
Il faut tenir compte de deux faits en cherchant à étudier
les moyens pour une telle libération.
Premièrement, par nature corporelle, j'entends la personnalité
intégrée ou tout ce qui se rapporte aux facultés
du corps physique, du véhicule éthérique, à
la substance (ou état d'être) du désir et des
émotions et à la substance mentale. C'est ce qui constitue
les enveloppes ou formes extérieures de l'âme incarnée.
La conscience se concentre dans l'une ou dans l'autre de ces formes
extérieures ou elle s'identifie à l'âme ou à
la forme. L'homme moyen agit avec facilité et conscience
dans le corps physique et dans le corps astral. L'homme intelligent
et très évolué arrive à la maîtrise
de son appareil mental, mais seulement dans certains de ses aspects,
comme la mémoire ou la faculté d'analyse. Parfois,
il réussit à unifier ses trois aspects en une personnalité
qui fonctionne consciemment. L'aspirant commence à comprendre
en partie le principe de vie qui anime la personnalité, tandis
que le disciple les utilise tous les trois, car il a coordonné
(ou aligné) l'âme, le mental et le cerveau, et il commence
ainsi à travailler avec son appareil subjectif ou aspect
énergie.
Deuxièmement, cette libération s'obtient par la juste
compréhension de l'expérience mystique que nous appelons
mort. Ce sera notre sujet. Il est si vaste que je peux seulement
indiquer certaines lignes sur lesquelles l'étudiant pourra
réfléchir, poser certaines prémisses qu'il
pourra ensuite développer. Nous nous limiterons, en premier
lieu, à la mort du corps physique.
Définissons ce processus mystérieux auquel sont soumises
toutes les formes et qui est considéré souvent comme
la fin, redoutée parce qu'incomprise. Le mental de l'homme
est si peu développé que la peur de l'inconnu, de
ce qui ne lui est pas familier, et l'attachement à la forme
ont produit une situation où l'un des événements
les plus bienfaisants dans le cycle de la vie d'un Fils de Dieu
incarné est considéré comme quelque chose à
éviter et qu'il faut retarder le plus longtemps possible.
La mort, si seulement nous pouvions le comprendre, est l'une des
activités auxquelles nous nous livrons le plus. Nous sommes
morts bien des fois et nous mourrons encore à bien des reprises.
La mort concerne essentiellement la conscience. A un moment donné,
nous sommes conscients sur le plan physique ; plus tard nous passons
sur un autre niveau d'existence et nous y sommes tout aussi conscients.
Tant que notre conscience est identifiée à la forme,
la mort gardera à nos yeux son ancienne peur. Dès
que nous nous reconnaîtrons comme âmes et que nous serons
capables de centrer notre conscience et de nous sentir éveillés
en toute forme ou sur n'importe quel plan, à volonté,
ou dans n'importe quelle direction au sein de la forme de Dieu,
nous ne connaîtrons plus la mort.
Pour l'homme moyen, la mort est une catastrophe qui implique la
fin de tous les rapports humains, la cessation de toute activité
physique, la rupture de tous les liens d'amour et d'affection et
le passage, non voulu et auquel on se rebiffe, dans l'inconnu et
le redoutable. On peut la comparer au fait de quitter une pièce
éclairée et chauffée, amicale et familière
où sont rassemblés ceux qui nous sont chers, pour
sortir dans la nuit sombre et froide, seul et frappé de terreur,
espérant le mieux sans aucune certitude.
Nous oublions que chaque nuit dans notre sommeil nous mourrons
au monde physique pour vivre ailleurs. Les hommes oublient qu'ils
ont déjà acquis la faculté d'abandonner sans
difficulté le corps physique, car ils ne peuvent ramener
dans la conscience du cerveau physique le souvenir de ce passage
et de l'intervalle de vie active. Ils ne font pas le rapport entre
la mort et le sommeil. La mort, après tout, n'est qu'un intervalle
plus long entre deux périodes d'activité sur le plan
physique. Néanmoins, le processus du sommeil quotidien et
celui de la mort sont identiques, avec la seule différence
que, pendant le sommeil, le cordon d'énergie ou courant d'énergie
le long duquel la force de vie s'écoule, est conservé
intact et constitue la voie de retour au corps. Dans la mort, ce
cordon de vie est rompu, l'entité consciente ne peut alors
retourner dans le corps physique dense et ce corps, dépourvu
du principe de cohésion, se désintègre.
Il faut se souvenir que le but et la volonté de l'âme
– la détermination spirituelle d'être et de faire
– utilise le cordon ou fil de l'âme, le sutratma, ou
courant vital, comme moyen d'expression dans la forme. Ce courant
de vie se différencie en deux courants, ou fils, quand il
"s'ancre", si je puis dire, en deux points du corps. C'est
le symbole de la différenciation Atma ou Esprit en ses deux
réflexions, âme et corps. L'âme ou aspect conscience
qui fait de l'homme une entité douée de raison et
de la faculté de penser, est ancrée par l'un des aspects
de ce fil à un point du cerveau, dans la région de
la glande pinéale. L'autre aspect, l'aspect vie, qui anime
chaque atome du corps et constitue le principe de cohésion
ou d'intégration, atteint le coeur et s'y ancre. De ces deux
points, l'homme spirituel cherche à dominer le mécanisme.
Ainsi l'action sur le plan physique devient possible et l'existence
objective devient un mode d'expression temporaire. L'âme,
siégeant dans le cerveau, fait de l'homme une entité
intelligente douée de raison, consciente de soi et indépendante.
Il prend conscience du monde où il vit à des degrés
divers selon le point d'évolution atteint et selon le développement
de son véhicule de manifestation qui en découle. Ce
mécanisme est triple. Il y a tout d'abord les nadis et les
sept centres de force, ensuite le système nerveux et ses
trois subdivisions : cérébro-spinal, sympathique et
périphérique ; enfin le système endocrinien
qui peut être considéré comme l'aspect le plus
dense ou la manifestation des deux autres.
L'âme, siégeant dans le coeur, est le principe vital,
le principe d'autodétermination, le noyau central de l'énergie
positive par laquelle tous les atomes du corps sont maintenus en
place et subordonnés à la "volonté de
vivre" de l'âme. Ce principe de vie utilise le courant
sanguin comme moyen d'expression et comme agent dominant ; étant
donné l'étroit rapport qui existe entre le système
endocrinien et le courant sanguin, nous avons les deux aspects de
l'activité de l'âme unis de manière à
faire de l'homme une entité agissante, vivante et consciente,
régie par l'âme et qui exprime le but de l'âme
dans toutes les activités de la vie quotidienne.
La mort est donc, littéralement, le retrait du coeur et
de la tête de ces deux courants d'énergie, ce qui produit
la perte complète de la conscience du corps et sa désintégration.
La mort diffère du sommeil en ce que les deux courants d'énergie
sont retirés. Dans le sommeil, seul le fil d'énergie
ancré dans le cerveau est retiré et l'homme perd alors
la conscience. Sa conscience est centrée ailleurs. Son attention
n'est plus dirigée vers les choses physiques et tangibles,
mais elle se tourne vers un autre monde d'existence et se centre
dans un autre appareil ou mécanisme. Dans la mort, les deux
fils ou courants d'énergie sont retirés ou unifiés
dans le fil de la vie. La vitalité cesse de pénétrer
dans le courant sanguin, le coeur s'arrête, le cerveau cesse
d'enregistrer et le silence s'établit. La maison est vide.
L'activité cesse, excepté cette activité immédiate
et stupéfiante qui est la prérogative de la matière
même et qui s'exprime par le processus de décomposition.
D'un certain point de vue, ce processus indique l'unité de
l'homme avec la matière. Il fait donc partie de la nature
même ; par nature, nous entendons le corps de la vie unique
en qui nous avons "la vie, le mouvement et l'être".
Dans ces trois mots "vie, mouvement, être" nous
avons toute l'histoire.
Etre est perception, conscience et expression de soi dont la tête
et le cerveau sont les symboles exotériques.
Vie est énergie, désir manifesté, cohésion
et adhésion à une idée. Le coeur et le sang
en sont les symboles exotériques.
Mouvement : intégration et réponse de l'entité
consciente dans l'activité universelle. L'estomac, le pancréas
et le foie en sont les symboles.
Il est intéressant, bien qu'à côté de
notre sujet, de rappeler que dans les cas d'imbécillité
ou d'idiotie ou dans l'état de décadence sénile,
le fil ancré dans le cerveau est retiré alors que
celui qui transmet l'impulsion vitale reste ancré dans le
coeur. Il y a encore la vie, mais pas de perception intelligente
; il y a mouvement, mais pas direction intelligente. Dans le cas
de déchéance sénile, lorsqu'un appareil de
haute qualité a été utilisé dans la
vie, il peut y avoir apparence de fonctionnement intelligent, mais
c'est une illusion due à de vieilles habitudes et à
un rythme établi depuis longtemps, mais non à un dessein
coordonné et cohérent.
Il faut aussi noter que la mort est un événement
qui se produit sous la direction de l'ego, même si l'homme
n'en est pas conscient.
Le processus agit automatiquement pour la majorité, car,
quand l'âme retire son attention, la réaction inévitable
sur le plan physique est la mort, soit par le retrait des deux fils
de l'énergie de vie et de raison, soit par le retrait du
fil d'énergie mentale, alors que le courant vital continue
à fonctionner par le coeur, mais sans perception consciente
intelligente. L'âme est occupée ailleurs, sur son propre
plan, pour son propre travail. S'il s'agit d'êtres humains
hautement évolués, on remarque souvent la prémonition
du moment de la mort qui provient du contact avec l'ego et de la
perception de ses désirs. Dans ce cas, il y a parfois la
connaissance du jour de la mort et la maîtrise de soi reste
jusqu'au dernier moment.
Dans le cas des initiés, c'est encore différent.
Il y a chez eux une compréhension intelligente des lois du
retrait et cela permet à celui qui opère la transition
de se retirer consciemment et en pleine conscience de veille du
corps physique et de continuer à fonctionner dans le monde
astral. Cela implique la continuité de conscience afin qu'il
n'y ait aucune interruption entre le sens de perception consciente
du monde physique et celui du monde post-mortem. L'homme sait être
le même qu'auparavant quoique privé d'un appareil par
lequel il peut entrer en contact avec le plan physique dense. Il
reste conscient des sentiments et des pensées de ceux qu'il
aime, mais sans pouvoir percevoir et avoir un contact avec le véhicule
physique. Il peut communiquer avec eux sur le plan astral ou télépathiquement
par le mental s'il est en rapport avec eux, mais la communication
qui demande l'emploi des cinq sens est hors de son atteinte. Il
convient toutefois de se rappeler que, émotivement et mentalement,
les rapports peuvent être plus sensibles et plus intimes qu'avant
parce qu'il est délivré du corps physique. Deux faits
empêchent de tels rapports : l'un est la douleur et l'émotion
violente de ceux qui sont restés dans le monde physique.
Dans le cas de l'homme moyennement évolué, il y a
le fait de l'ignorance des nouvelles conditions dans lesquelles
il se trouve et de sa désorientation devant elles, alors
que de telles conditions ne sont pas neuves, mais déjà
connues, si seulement il pouvait s'en rendre compte. Quand les hommes
auront dépassé la peur de la mort, et qu'ils auront
acquis la compréhension du monde post-mortem, non basé
sur l'hallucination et l'hystérie ou sur les conclusions
souvent stupides d'un médium ordinaire qui parle sous l'influence
de ses propres formes-pensées, ils pourront dominer le processus
de la mort. L'état de ceux qui restent sera soigneusement
soigné de telle manière que le rapport ne sera pas
interrompu et qu'il n'y aura pas de fausse dépense d'énergie.
Il y a aujourd'hui une grande différence entre la méthode
scientifique d'amener les individus à l'incarnation et la
manière aveugle, ignorante et pleine de peur dont nous les
accompagnons hors de l'incarnation. Je cherche à ouvrir la
porte, pour vous en Occident, à une nouvelle et plus scientifique
méthode de traiter le processus du trépas, et je voudrais
m'expliquer clairement. Ce que je dis ne tend aucunement à
éliminer la médecine moderne avec ses palliatifs et
son habileté. Je demande simplement une attitude raisonnable
envers la mort et je suggère que, dès que la douleur
est apaisée et que le calme est revenu, on laisse au mourant
la possibilité de se préparer à la grande transition,
même s'il est apparemment inconscient. N'oubliez pas que la
souffrance subsiste tant qu'il y a vitalité et un étroit
rapport avec le système nerveux.
Est-il possible de concevoir une époque où l'acte
de mourir sera le finale triomphant de la vie ? Est-il impossible
de prévoir le temps où les heures passées sur
le lit de mort ne seront que le prélude glorieux à
un départ conscient ? Que pour celui qui est sur le point
d'abandonner son enveloppe physique, ce sera, et pour lui et pour
ceux qui l'entourent, une conclusion attendue et joyeuse ? Ne pouvez-vous
vous imaginer le temps où, au lieu de larmes, de peur et
de refus d'accepter l'inévitable, le mourant et ses amis
se mettraient d'accord sur le moment et où seule la joie
caractériserait le décès ? La pensée
de la douleur ne viendra pas à l'esprit de ceux qui demeurent
et la mort sera considérée comme plus réjouissante
que la naissance et le mariage. Je vous assure qu'avant longtemps
ce sera réalisé par les hommes les plus évolués
et peu à peu par tous les autres.
Vous me direz qu'il n'y a encore que la foi en l'immortalité,
mais aucune preuve. Le grand nombre de témoignages, la certitude
intérieure du coeur de l'homme et le fait que ces derniers
croient en l'immortalité en donnent une indication certaine.
Celle-ci sera remplacée par la conviction et la connaissance
avant cent ans, car il se produira un événement et
une révélation sera donnée aux hommes qui changeront
cette espérance en certitude et la foi en connaissance. Entre-temps,
une nouvelle attitude envers la mort et une nouvelle science de
la mort seront instaurées. Elle ne devra plus échapper
à notre domination et nous vaincre ; commençons donc
à maîtriser notre passage de l'autre côté
du voile et à comprendre la technique de la transition.
Avant de traiter ce sujet plus en détails, je voudrais faire
allusion au "tissu dans le cerveau" qui est intact dans
la majorité des hommes, mais n'existe pas pour le voyant
illuminé.
Comme vous le savez, nous avons un corps vital qui interpénètre
partout le corps physique et en est la contrepartie ; il est plus
grand que le corps physique et est appelé le double éthérique.
C'est un corps d'énergie qui se compose de centres de force
et de nadis ou fils d'énergie qui sont la contrepartie du
système nerveux, nerfs et ganglions nerveux. Dans le corps
vital ou éthérique de l'homme, il y a deux orifices
de sortie pour la force vitale. L'un est le plexus solaire, l'autre
est dans le cerveau, au sommet de la tête. Ils sont protégés
par un réseau de matière éthérique composée
de fils d'énergie vitale entrelacés.
Au cours du processus de la mort, la pression de l'énergie
vitale sur ce réseau finit par lui produire une ouverture
d'où s'écoule l'énergie vitale au fur et à
mesure que l'âme se retire. Dans le cas d'animaux, d'enfants
en bas âge ou d'hommes polarisés dans le corps physique
et astral, la porte de sortie est le plexus solaire ; c'est ce réseau-là
qui est percé pour le retrait de l'énergie. Dans le
cas d'hommes développés mentalement ou très
évolués, c'est au sommet de la tête, dans la
région de la fontanelle, que se produit la rupture, ce qui
permet la sortie de l'être pensant et doué de raison.
Chez les psychiques, les médiums ou les voyants peu évolués
(clairvoyants et clairaudients) le tissu du plexus est rompu tôt
dans la vie ; c'est pourquoi ils passent facilement hors du corps
et y rentrent, entrant en transe et actifs sur le plan astral. Pour
eux, il n'y a pas continuité de conscience et il semble qu'il
n'y ait aucun rapport entre leur vie sur le plan physique et les
événements qu'ils décrivent à l'état
de transe et dont ils sont inconscients à l'état éveillé.
Cette activité se passe au-dessous du diaphragme et elle
se réfère surtout à la vie animale sensible.
Dans le cas de clairvoyance consciente, et dans l'activité
de psychisme supérieur, il n'y a ni transe, ni obsession,
ni médiumnité. C'est le réseau dans le cerveau
qui est rompu et son ouverture permet l'entrée de la lumière,
de la connaissance et de l'inspiration. Cette clairvoyance confère
aussi le pouvoir de passer à l'état de Samadhi qui
est la correspondance spirituelle de l'état de transe de
la nature animale.
Dans le processus de la mort, il y a donc deux voies de sortie
: le plexus solaire pour ceux qui sont polarisés dans l'astral
et sur le plan physique – la grande partie des hommes –
et le centre de la tête pour ceux qui sont polarisés
mentalement et orientés vers l'esprit. C'est le premier et
le plus important fait à se rappeler ; on se rendra facilement
compte que la tendance et le centre d'attraction d'une vie déterminent
le mode de sortie lors de la mort. On comprendra aussi qu'un effort
pour dominer la vie astrale et les émotions, et l'orientation
vers le monde mental et vers les choses de l'esprit, exercent un
effet considérable sur l'aspect phénoménal
du processus de la mort.
Si l'étudiant pense clairement, il comprendra que l'une
des sorties se rapporte à l'homme spirituel et très
évolué, et que l'autre concerne l'homme de degré
évolutif inférieur qui a à peine dépassé
le stade animal. Qu'en est-il alors de l'homme moyen ? Au-dessus
du sommet du coeur, il y a un autre réseau éthérique
qui recouvre une autre voie de sortie. Nous avons donc :
1. La sortie par la tête, utilisée par l'homme mental
développé, les disciples et les initiés.
2. La sortie par le coeur, utilisée par les hommes bons,
bien intentionnés, bons citoyens, amis intelligents et les
philanthropes.
3. La sortie par le plexus solaire, utilisée par les personnes
émotives non intelligentes et qui ne pensent pas, ou par
ceux dont la nature animale est forte.
Telle est la première notion qui, peu à peu, sera
répandue dans le monde occidental au cours du prochain siècle.
Les penseurs orientaux en connaissent la majeure partie et c'est
un premier pas vers la compréhension rationnelle du processus
de la mort.
La deuxième notion qui doit être comprise est qu'il
existe une technique de l'acte de mourir et un entraînement
à suivre pendant la vie, qui conduira à l'utilisation
de cette technique au moment de la mort.
En ce qui concerne l'entraînement auquel un homme peut se
soumettre, je donnerai quelques informations qui offriront un nouveau
sens à une grande partie du travail qu'accomplissent tous
les aspirants. Les Frères Aînés de l'humanité,
qui guident cette humanité depuis des siècles, s'occupent
maintenant de sa préparation pour le prochain pas à
franchir. Ce pas conduira à la continuité de conscience
qui éliminera la peur de la mort et fera la liaison entre
le plan physique et le plan astral d'une manière si étroite
qu'ils constitueront en réalité un seul plan. Tout
comme l'unification doit se faire entre les divers aspects de l'homme,
ainsi une pareille unification doit se faire entre les divers aspects
de la vie planétaire. Les plans d'existence doivent s'unifier
aussi bien que l'âme et le corps. C'est déjà
fait dans une large mesure quant au plan éthérique
et au plan physique dense. L'unification doit se faire maintenant
entre le plan astral et le plan physique. Elle se réalise
grâce au travail des chercheurs dans toutes les branches de
la vie et de la pensée : l'entraînement suggéré
ici aux aspirants sincères et sérieux vise à
des objectifs autres que celui de faire l'unification entre l'âme
et le corps, objectifs qui ne sont pas mis en relief, étant
donné la tendance humaine à mettre l'accent sur de
faux objectifs.
On peut se demander s'il n'est pas possible de formuler de simples
règles que pourraient suivre tous ceux qui cherchent à
établir un certain rythme en eux, afin que, non seulement
la vie soit bien organisée et constructive, mais que, quand
sera le moment de laisser l'enveloppe extérieure, nul problème
ou nulle difficulté ne se présente. Je vais vous donner
quatre règles simples qui sont liées à une
grande partie de ce que font aujourd'hui les aspirants.
1. Apprendre à se focaliser dans la tête par la visualisation
et la méditation et par la pratique régulière
de la concentration. Développer la capacité de vivre
comme "le roi siégeant sur son trône" entre
les sourcils (centre ajna). C'est une règle qui peut être
appliquée dans les activités de la vie quotidienne.
2. Apprendre à servir avec le coeur, et non pas se mêler
émotionnellement des affaires d'autrui. Cela implique la
réponse à deux questions : Est-ce que je rends service
à un individu en qualité d'individu, ou est-ce comme
membre d'un groupe à un autre groupe ? Suis-je poussé
par une impulsion de l'âme ou par l'émotion, l'ambition
de briller ou le désir d'être aimé ou admiré
? Par ces deux activités, il est possible de concentrer l'énergie
vitale au-dessus du diaphragme, ce qui diminuera le pouvoir d'attraction
du plexus solaire. Aussi ce centre deviendra-t-il de moins en moins
actif et il n'y aura plus danger que le réseau dans cette
région soit percé.
3. Apprendre, en s'endormant, à retirer la conscience dans
la tête. Ceci devrait être pratiqué comme exercice
chaque soir. Il ne faut pas se laisser plonger dans le sommeil,
mais s'efforcer de garder la conscience intacte jusqu'à ce
que le passage se fasse consciemment sur le plan astral. Vous devez
veiller à la relaxation, à la concentration de l'attention
et à vous retirer vers le centre de la tête. Tant que
l'aspirant n'a pas appris à être conscient de tout
le processus qui précède le sommeil et à garder
en même temps une attitude positive, il est dangereux de se
livrer à ce travail. Les premiers pas doivent être
faits avec intelligence et il faut persévérer pendant
plusieurs années avant d'atteindre à ce travail d'abstraction.
4. Noter et surveiller tous les phénomènes liés
au processus de retrait, que vous l'appliquiez au cours de la méditation
ou en vous endormant. Beaucoup de gens se réveillent avec
un sursaut pénible à peine ils se sont endormis, ce
qui est dû au fait qu'ils sortent de la conscience par un
orifice partiellement fermé. D'autres peuvent entendre une
sorte d'explosion dans la région de la tête, ce qui
est causé par les airs vitaux en elle dont ils ne sont pas
conscients ; c'est dû à une grande sensibilité
de l'oreille qui permet de percevoir des sons qui d'habitude ne
sont pas enregistrés. D'autres encore en s'endormant verront
de la lumière ou des nuages colorés, des drapeaux
ou des rubans violets ; ce sont des phénomènes éthériques
qui n'ont pas d'importance réelle, et se rapportent au corps
vital, à des émanations praniques et au réseau
de lumière.
Mettre en pratique ces quatre règles pendant un certain
nombre d'années facilitera la technique de la mort, car celui
qui a appris à régler les phases du sommeil a un avantage
sur celui qui n'a jamais fait attention à ce processus. Actuellement,
il ne m'est guère possible de faire plus que de vous donner
une ou deux suggestions sur la technique pour mourir.
Je ne m'occupe pas ici de l'attitude de ceux qui veillent auprès
d'un mourant, mais seulement de ce qui rendra plus facile le passage
pour l'âme.
Avant tout, que le silence règne dans la chambre ; c'est,
bien sûr, fréquemment le cas. Il faut se rappeler que
la personne qui meurt est souvent inconsciente, mais cette inconscience
est seulement apparente. Dans neuf cents cas sur mille, le cerveau
est conscient et se rend compte de ce qui se passe, mais la volonté
de s'exprimer est paralysée et il y a l'incapacité
de produire l'énergie qui serait indice de vie. Quand le
silence et la compréhension règnent dans la chambre
où quelqu'un se meurt, l'âme, sur le point d'abandonner
le corps physique, peut dominer son instrument avec lucidité
jusqu'au dernier moment et faire la préparation nécessaire.
Quand on aura acquis une plus grande connaissance de la couleur,
on ne fera intervenir que les lumières orange dans la chambre
et seulement s'il n'y a plus aucune probabilité de guérison.
La couleur orange aide à se concentrer dans la tête,
comme le rouge stimule le plexus solaire et le vert exerce un effet
sur le coeur et les courants vitaux.
Quand on aura acquis une plus grande connaissance du son, on pourra
employer un certain genre de musique, mais il n'en existe pas encore
qui puisse faciliter le travail de l'âme dans sa sortie du
corps, bien que certaines notes de l'orgue puissent se montrer efficaces.
Si, au moment exact de la mort, on fait résonner la note
propre du mourant, elle coordonnera les deux courants d'énergie
et rompra finalement le fil de vie. Ce serait dangereux maintenant
de transmettre cette connaissance qui ne pourra être communiquée
que plus tard. Je désire seulement indiquer les possibilités
futures et la direction que prendra la future étude occulte.
On s'apercevra que la pression sur certains centres nerveux et
sur certaines artères facilitera le travail. Cette science
de la mort est conservée au Tibet, comme beaucoup d'étudiants
le savent.
La pression sur la veine jugulaire et sur certains nerfs importants
dans la région de la tête et sur un point particulier
de la moelle allongée se révéleront utiles
et efficaces.
Une science de la mort sera établie certainement plus tard,
quand le fait de l'âme sera reconnu et que son rapport avec
le corps sera scientifiquement démontré.
Des phrases mantriques seront employées, et introduites
dans la conscience de celui qui meurt, par son entourage ou il en
fera lui-même usage mentalement. Le Christ en a démontré
l'utilité quand il s'écria "Père, je remets
mon esprit entre Tes mains". Un autre exemple : "Seigneur,
laisse Ton serviteur aller en paix". L'usage régulier
du Mot Sacré, chanté à voix basse, avec une
intonation particulière avec laquelle le mourant sera en
harmonie, pourra faire partie du rituel de la transition, accompagné
de l'extrême onction avec l'huile, comme c'est pratiqué
dans l'Eglise catholique. L'extrême onction a une base occulte
et scientifique. La tête du mourant doit être dirigée
vers l'est (en un sens symbolique), les pieds et les mains croisés.
Seul du bois de santal devrait être brûlé dans
la chambre et non pas de l'encens d'un autre genre, car le santal
est l'encens de premier rayon, le destructeur, et l'âme est
en train de détruire sa demeure.
C'est tout ce que je peux communiquer actuellement au sujet de
la mort pour le grand public. Je vous conjure d'approfondir l'étude
de la mort et sa technique autant qu'il l'est possible, et de poursuivre
les recherches occultes à ce propos
Tiré du « Traité sur la Magie Blanche »
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