Cours sur la Méditation
Première session Quatrième cours
Section I La Prière
La Visualisation
Section II Le Principe d'Unanimité
Lois et Principes
sur lesquels se base le travail de groupe
La Loi des Justes Relations Humaines
Le Principe de La Bonne Volonté
La Loi de L'Effort de Groupe
Le Principe de L'Unanimité
La Loi de L'Approche Spirituelle
Le Principe de La Divinité Essentielle
Section I
LA PRIÈRE
Signification et place de la prière aujourd’hui
Le mot prière est utilisé dans plusieurs sens différents.
D’une manière générale, elle désigne
de nombreuses activités intérieures, telles que la
méditation, la contemplation, la requête et l’oraison,
lesquelles sont “troublantes dans leur variété”
selon Evelyn Underhill (Mysticism, p. 368). Pour plus de clarté
dans cette étude, nous utiliserons le mot prière dans
le sens défini d’une action intérieure qui se
caractérise par le sentiment et où la fonction du
sentiment est dirigée vers les réalités et
les pouvoirs supérieurs.
Même dans ce sens limité, il y a différents
types de prière. Il y a la simple demande de biens matériels,
la prière pour obtenir une aide ou une orientation spéciale
pour soi-même, le même genre de prière mais pour
d’autres, la prière où les sentiments sont élevés
dans une consécration ou une offrande de soi-même à
un Pouvoir plus élevé et la prière d’un
type encore plus élevé qui conduit à la communion
dans l’amour.
Pour comprendre la place de la prière dans le contexte des
conditions modernes et dans celui des méthodes d’approche
spirituelle adaptées à la psychologie de notre humanité
d'aujourd'hui, il est nécessaire d’examiner cette société
moderne avec sa mentalité et ses tendances propres. Nous
pouvons constater qu’une situation paradoxale a créé
de sérieux problèmes et de graves difficultés.
En effet, la masse de l’humanité a dirigé un
intérêt croissant vers des plaisirs physiques, vers
la possession d’objets matériels et vers le succès
social ; elle a cherché la richesse et elle a employé
ses énergies à exploiter les ressources du monde.
En même temps, il s'est produit un développement global
de l’intellect, renforcé par une croissance rapide
de l’éducation. Voilà un réel progrès
dans l’évolution de l’humanité, mais cette
situation a aussi créé des problèmes spécifiques,
car le développement des facultés mentales et du sens
critique conduit souvent à un orgueil intellectuel et à
une “sophistication” stérile.
Entre ces deux courants - la tendance matérialiste et la
montée intellectuelle-critique - le niveau intermédiaire,
celui de l’émotion, du sentiment et de l’imagination
est souvent négligé, sous-estimé et, dans plusieurs
cas, réprimé. Mais les forces vivantes de la nature
de l’homme ne peuvent être annihilées, car de
telles inhibitions entraînent une forme de régression
et un retour à des états de développement plus
primitifs ou infantiles, avec le danger constant que ces forces
puissent exploser d’une manière destructive.
Plusieurs penseurs et critiques de la société moderne
tels que Bergson, Buber, Keyserling, Sorokin, Maslow et Jung ont
déploré cette situation. Jung l’a ainsi commentée
:
“De nos jours, c’est l’intellect qui obscurcit
notre esprit, parce que nous lui avons laissé prendre trop
de place. La conscience discrimine, juge, analyse et fait ressortir
les contradictions. C’est un travail nécessaire jusqu’à
un certain point. Mais l’analyse tue et la synthèse
apporte la vie. Nous devons découvrir comment remettre chaque
chose en relation avec le tout. Nous devons résister au vice
de l’intellectualisme.”
(Publié dans: A magazine of Jungian thought, Printemps 1960)
Par ailleurs, le fait de reconnaître les fonctions et les
“droits” des aspects émotifs de la nature humaine
peut avoir des effets négatifs et nuisibles. En effet, si
l’on accorde trop d’importance à ces “droits”,
toutes sortes de pulsions peuvent être relâchées
provoquant une expression incontrôlée des désirs
et de l’imagination, tant individuellement que collectivement.
Le monde intérieur des émotions et des désirs,
avec les pulsions qui y correspondent, est immense et ses nombreuses
expressions doivent être évaluées soigneusement
et traitées avec discrimination. Par exemple, il y a une
grande différence entre le désir animal et l’aspiration
spirituelle, entre un attachement possessif égoïste
et un amour détaché, entre l’excitation déréglée
d’une foule assistant à une lutte de taureaux et les
sentiments élevés évoqués par la musique
de Bach. Cependant, tous ces aspects appartiennent au même
“monde”, et tous ont la même qualité fondamentale,
de même qu’une couleur a plusieurs gradations - le rouge
par exemple, s’étend du rouge le plus sombre et le
plus lugubre jusqu'au rose pâle le plus délicat.
La prière : son pouvoir de transmutation
Cette caractéristique fondamentale commune à toutes
les manifestations émotives indique la possibilité
de transmuter les aspects les plus bas en des aspects plus élevés.
En vérité, l’un des problèmes les plus
importants et les plus urgents que l’humanité d’aujourd’hui
doit affronter est de trouver comment transmuter et réorienter
en aspiration vers des buts supérieurs, les courants puissants
et troubles du désir humain. Ce sont des courants qui nous
incitent fortement à l’acquisition de possessions matérielles
et à la recherche du pouvoir.
L'un des moyens d'effectuer la transmutation et l'orientation des
énergies émotionnelles consiste à utiliser
le type de prière approprié - la prière d’aspiration.
Si nous excluons le type de prière le plus inférieur,
celui de la requête - c’est-à-dire la demande
d’avantages matériels ou de pouvoir dans des buts égoïstes
- toutes les autres formes de prière ont un caractère
d'aspiration ; elles sont dirigées vers le haut. Cela s’applique
même aux prières pour développer des qualités,
comme la force, la lumière, la protection ou un sens de direction,
parce qu'alors l’attention est orienté vers le Soi
spirituel ou vers les Pouvoirs élevés. C'est encore
plus vrai de la prière pour le bien d’autrui et de
cette forme de prière la plus élevée qui soit:
“Que la Volonté de Dieu soit faite”.
Nous découvrons ici l’un des nombreux paradoxes de
la vie spirituelle. Bien que, lorsque nous prions, nous désirons
consciemment que quelque chose nous soit accordé, ou puisse
“descendre” sur nous, ou sur d’autres, la projection
ascendante de notre demande et de notre aspiration a pour effet
d’“élever”, dans une certaine mesure, notre
centre de conscience à des niveaux subtils du monde intérieur
; c’est un processus d’élévation. Cette
tendance de l’aspiration vers le haut s’est exprimée
dans toutes les religions du monde à travers plusieurs symboles,
par exemple l’ascension d’une montagne, une flamme jaillissant
vers le haut, et la flèche, - comme dans l'exhortation :
“Soyons comme des flèches lancées vers les cieux
par un arc de feu”.
Nous ne pouvons élaborer dans le contexte actuel les détails
du processus de transmutation et de sublimation des énergies
psychologiques, mais signalons trois moyens par lesquels il peut
s’effectuer :
1. Par la substitution et la purification des motifs.
2. Par l’élévation du niveau de l’action.
3. Par le changement des méthodes utilisées.
Voici quelques exemples : les énergies combatives peuvent
être utilisées pour une bonne cause, en luttant contre
ce que l’on appelle des maux sociaux ; l’agression physique
peut être remplacée par la discussion au niveau mental,
les armes matérielles peuvent être remplacées
par la plume ou le microphone. Cependant le facteur essentiel est,
avant tout, le changement et la purification du motif.
Jusqu'à un certain point, la transformation psychologique
et la sublimation spirituelle s’effectuent continuellement
mais d’une façon inconsciente, car ce sont des processus
naturels dans l'évolution intérieure de l'homme. Cependant,
une action intérieure consciente peut aider et accélérer
grandement ce processus. Il y a plusieurs façons de s’y
prendre, mais une des méthodes relativement simple et efficace
- parce qu’elle amène un changement de motivation et
de niveau d’activité - est la prière d’aspiration.
Comme l'a dit un instructeur spirituel, la prière est “un
processus joyeux de sanctification du désir”.
Le processus de la prière
Il est difficile de présenter le processus de la prière
d'une manière qui soit évocatrice pour les différents
types d’intellect, mais, en s’en tenant à une
large généralisation, on peut discerner deux principaux
types d'intellect. L’un est composé des gens qu'on
pourrait qualifier de religieux dans un sens très large:
ils ont une inclination naturelle pour la prière, même
si, dans le tourbillon de la vie moderne, ils peuvent ne pas la
pratiquer. L’autre groupe comprend les gens de type plus mental.
Ceux-ci ont des doutes et réfutent même les questions
religieuses et spirituelles ; ils sont enclins à considérer
la prière comme périmée et de peu de valeur
ou sans valeur. Beaucoup de jeunes gens appartiennent à ce
dernier groupe.
La première question qu’ils soulèvent est de
savoir à “qui” on peut adresser des prières,
et il leur répugne d’admettre l’existence d’un
Dieu personnel tel qu'il est conçu traditionnellement. Avant
de répondre à cette question, on devrait établir
clairement que le premier “objectif” ou la première
“entité” vers laquelle la prière d’aspiration
devrait être dirigée est le Soi spirituel ou l'Ame.
Cela peut surprendre et sembler de prime abord que l’on se
prie soi-même, mais le fait est que, normalement, la personnalité
humaine, le soi conscient, est loin d’être unifié
ou identifié au Soi spirituel. Souvent, le soi personnel
ignore et même nie l’existence de ce Soi spirituel ;
il ne s’en inquiète pas, réfute les intuitions
et les suggestions qui viennent de Lui; de la sorte, le soi personnel
essaie d’éviter les responsabilités qui en découlent.
Notre premier but devrait être de réduire un tel sens
de dualité et de conflit, car ce n’est qu’à
condition d’avoir atteint un certain degré d’unification
que nous pourrons avoir une action intérieure efficace, et
une vie extérieure vraiment inoffensive et constructive.
Du fait qu’elle tient compte de nos sentiments, la prière
adressée au Soi spirituel pour demander la lumière,
l'inspiration et la direction devrait compléter la méditation
réceptive accomplie au niveau de l’intellect. Ce genre
de prière correspond à celle que beaucoup de chrétiens
adressent au “Christ intérieur”.
Dans les étapes supérieures de la prière,
la conscience personnelle et le Soi spirituel unifiés cherchent
à contacter un Pouvoir plus élevé. Une telle
prière est dénuée de toute demande égoïste
et de tout désir personnel, elle est une véritable
expression de la volonté-de-bien.
Réalité Supérieure
Concernant la question de la réalité d’Existences
supérieures, il n’est pas possible de discuter ici
des nombreux concepts émis à cet égard et ce
n’est d’ailleurs pas nécessaire: pour notre propos
actuel qui est d’apprendre à utiliser la prière,
aucune théologie déterminée n’est nécessaire,
ni l’acceptation d’une idéologie métaphysique
définie. Il suffit d’admettre qu’il y a un grand
Mystère, une Réalité universelle autour de
nous et au-dessus de nous, une Réalité qui dépasse
nos conceptions rationnelles que seule une attitude d'orgueil ridicule
pourrait nous faire nier. Bien que nous ne soyons pas capables de
connaître directement la nature essentielle de cette Réalité,
nous pouvons cependant reconnaître, même avec notre
intellect rationnel, quelques-unes de Ses manifestations. Puis il
nous sera révélé davantage lorsque nous serons
capables de développer une approche intuitive.
La manifestation la plus évidente d’une Réalité
supérieure est l’intelligence. Les hommes de science
les plus avancés parlent aujourd’hui d’une Intelligence
Cosmique dirigeant toute manifestation matérielle et toute
évolution. Les modèles observables qui gouvernent
avec précision, le système solaire comme l’atome,
témoignent de l’évidence indéniable d’une
Cause ou d’une Intelligence. La beauté manifestée
dans tous les règnes de la nature, depuis le cristal le plus
minuscule jusqu’à l’immensité des cieux
étoilés, manifeste avec autant d’évidence
une Intelligence ou une Réalité supérieure
qui crée ou qui est la cause de toutes choses. Dans l’humanité
même, nous trouvons le génie, l’amour désintéressé,
et d’autres qualités qui sont difficiles à expliquer
si elles ne sont pas le reflet, dans le genre humain, des attributs
et des aspects d’un Etre plus grand.
Dans le règne humain, nous pouvons aussi observer une grande
différence entre les personnes primitives et les génies,
que ce soit dans le domaine de la science, dans celui de la culture
ou dans tout autre domaine. Ceci indique une croissance évolutive
vers des niveaux plus élevés d’intelligence
et d’états d’être, et nous amène
à admettre qu'il puisse y avoir des Etres et des Règnes
plus avancés qui dépassent notre compréhension
actuelle. Le fait qu’ils ne soient pas encore dans notre champ
de conscience visuelle n’est pas une raison pour nier leur
existence; la science nous fait comprendre, chaque jour davantage,
combien notre champ de vision physique aussi bien que nos connaissances
sont limités, et combien de nombreuses énergies et
de nombreux types de substance bien qu’invisibles pour nous,
existent pourtant dans l’univers.
Si de telles réalités et de telles énergies
existent, elles ne peuvent être entièrement séparées
de nous, et il devrait y avoir des moyens d’entrer en communication
avec elles. L’évidence d’une telle possibilité
est sans équivoque et, nombreux sont ceux et celles qui ont
pu le vérifier directement par l’expérience
et le prouver dans les faits. Mais, indépendamment de tout
cela, les possibilités illimitées de notre relation
avec des aspects plus élevés de l’être
et le besoin pressant d’en connaître davantage sur notre
existence peuvent être de puissantes motivations à
l’exploration des mondes intérieurs et à la
recherche de nouvelles expériences pour poursuivre l'aventure
spirituelle.
Types de prière
Tel que mentionné dans les cours précédents,
il existe plusieurs façons d’approcher le grand Inconnu.
L’un d’elles est constitue notre sujet actuel - la prière.
On devrait aussi clarifier qu'il y a différents genres de
prière. La conception la plus commune que nous avons de la
prière ne désigne que le genre de prière la
plus élémentaire : une demande ou une supplication
adressée à un être supérieur qui est
généralement conçu d’une manière
anthropomorphique, pour obtenir une aide personnelle. Il est tout
à fait compréhensible qu'une telle forme de prière
puisse être interprétée comme une forme d’égoïsme,
de dépendance et de crédulité sans intérêt
pour l’intellect moderne.
Il existe cependant des formes plus élevées de prière
qui où l'on cherche à communier avec des Etres et
des énergies exprimant les plus hautes valeurs que nous puissions
concevoir comme l’intelligence, la beauté, l’amour,
la bonté etc…; leur but est de nous harmoniser avec
leur qualité et de nous ouvrir à leur influence. Nous
pouvons aussi rechercher cette communion afin de canaliser ces énergies
bénéfiques pour le bien des autres - ce qui s’appelle
en termes religieux - la prière d’intercession. Et
finalement, il y a un type de prière qui ne demande rien
mais qui vise à faire croître la communion et l’identification
avec les réalités les plus élevées ou
l’Etre suprême.
Comme nous l’avons dit, c’est l’utilisation de
l’énergie provenant de la nature émotionnelle,
l’utilisation des sentiments qui caractérise la prière
et la distingue des autres genres “d'actions intérieures”,
et les différentes sortes de sentiments lui donnent “des
ailes”. Par exemple, le sentiment courant d'être incapable
de surmonter certaines situations ou de résoudre certains
problèmes personnels nous pousse fréquemment à
demander la force, la lumière et la direction intérieure.
La compassion qui surgit lorsqu'on prend conscience de l’océan
de souffrance qui submerge l’humanité - soit physiquement,
émotionnellement ou mentalement - incite au travail intérieur
par la prière d’intercession aussi bien qu’au
service extérieur. La camaraderie et l’amour qui naissent
du sentiment de notre identité essentielle avec tous, nous
poussent également à prier, aussi bien pour ceux pour
lesquels nous ressentons une affinité intérieure spéciale,
que pour tous nos frères du genre humain avec lesquels nous
partageons l’origine, la nature et le but commun.
Lorsque nous parvenons à dépasser les limites de
l'égocentrisme, et les clameurs de nos peurs et de nos désirs
égoïstes, nous commençons à comprendre
et à apprécier l’héritage provenant des
règnes de la nature et des réalisations de nos semblables.
Cette appréciation de la beauté et des merveilles
du monde qui nous entoure, auxquelles s’ajoute la magnificence
que nous apercevons dans l’univers, provoquent en nous un
sentiment de vénération d’un ordre très
élevé. Nous pourrions l’appeler “une admiration
joyeuse” de la Vie ou de la Réalité inconnue
qui a créé l’univers et qui le conduit, avec
toutes les parties qui le constituent - incluant nous-mêmes
ainsi que toutes ses plus infimes unités - vers un but mystérieux
et magnifique. Un tel sentiment est naturel en nous et, lorsqu’il
peut s’exprimer librement, il nous mène à coopérer
avec la Réalité suprême et avec toutes les choses
vivantes.
La conscience d’une relation supérieure n’est
pas seulement le propre des personnes d’inclination religieuse
ou mystique. Beaucoup d’artistes, de scientifiques, de philanthropes,
nombre d’hommes et de femmes n’appartenant à
aucune croyance religieuse particulière l’ont sentie
et exprimée de diverses façons. Le philosophe Emmanuel
Kant qui possédait une intelligence des plus brillantes et
dont le travail a marqué le développement de la pensée
moderne, nous en donne une illustration significative :
“Plus j’y réfléchis souvent et longuement,
plus je suis rempli d’une admiration et d’une vénération
toujours nouvelle et croissante pour deux choses : le ciel étoilé
au-dessus de moi et les lois morales en moi. Je n’ai pas besoin
de les chercher ou de supposer qu’elles existent… Je
les vois devant moi et, immédiatement, je les relie avec
la conscience de mon existence.
La première vient de la place que j’occupe dans le
monde extérieur à mesure que mes rapports avec lui
s’élargissent en une immensité sans limite de
mondes et de mondes, et de systèmes de systèmes, à
mesure que s’élargissent aussi mes rapports avec les
espaces de temps illimités, avec leurs mouvements périodiques,
leur commencement et leur durée.
La seconde vient de mon soi invisible, de ma personnalité,
et me représente dans un monde qui est vraiment infini, mais
où seulement l’intellect peut pénétrer
et où je sais que je fais partie d’un réseau
de rapports universels et nécessaires.
La première image d’un nombre incalculable de mondes
annihile mon importance de créature animale qui doit rendre
à la planète (un simple point dans l’univers)
la matière dont elle fut formée, après avoir
été dotée, pendant un court moment (on ne sait
comment), d’une énergie vitale. La seconde image, au
contraire, augmente infiniment ma valeur comme intellect où
la loi morale manifeste une vie indépendante de la nature
animale, et indépendante aussi de tout le monde visible,
ainsi qu’on peut en déduire par le fait que cette existence
qui est mienne est déterminée par des desseins qui
ne sont pas liés à des conditions et à des
limitations de cette vie, mais par des desseins qui se prolongent
dans l’infini.”
(Critique de la Raison Pure)
En résumé, la prière constitue l’approche
du coeur envers les Réalités plus élevées
et les Etres plus élevés. C’est une approche
vitale et directe qui devrait être comprise et pratiquée
spécialement par tous ceux pour qui l’approche mentale
- c’est-à-dire la concentration et la méditation
- est la méthode préférée. Nous devrions
nous souvenir que “l’action intérieure”
la plus efficace est une combinaison et une synthèse des
différentes approches mais, avant d’arriver à
cela, il est souhaitable d’étudier et d’expérimenter
les méthodes de chaque approche séparément.
Ceci s’applique autant à la prière qu’à
la concentration et à la méditation. Dans la prière,
d’autres facteurs psychologiques, comme la pensée et
la volonté, peuvent intervenir et s’associer au sentiment;
nous ne devrions certainement pas essayer de les exclure, aussi
longtemps que prédominent l’activité du coeur
ainsi que l’utilisation et la consécration des sentiments
au but spirituel visé.
Ainsi, la prière est utile pour deux raisons : elle est
l’activité spécifique d’un aspect important
de notre nature et c'est aussi la préparation nécessaire
à une action intérieure inclusive et synthétique
qui, comme nous le verrons, résulte d’une approche
spirituelle unifiée de notre être entier.
Les prières peuvent être classées comme suit
:
1. Les prières spontanées, selon l’inspiration
du moment.
2. Les prières formulées, propres à chacun,
selon le dessein et les besoins individuels.
3. Les prières existantes, celles qui sont en usage dans
les différentes religions et dans les différents mouvements
spirituels ou celles qui sont écrites dans un but spécial.
Nous devrions faire l’expérience des différents
types de prières et choisir celle qui nous paraît la
plus efficace selon la situation. Par exemple, nous pouvons trouver
que la prière spontanée se prête mieux à
un usage individuel mais que les prières formulées
sont mieux adaptées aux réunions ou à un travail
subjectif unanime.
Dans tous les cas, il est clair à partir de ce qui précède,
que la prière est beaucoup plus qu’une simple demande
basée sur la foi, comme on le pense généralement.
La véritable prière vient du coeur conscient de faire
partie d’un plus grand Tout. Son amour et son désir
ardent d’atteindre l’union avec ce grand Tout, lui donne
de véritables ailes et un grand pouvoir de propulsion. Les
prières qui suivent sont issues de diverses traditions et
montrent la diversité possible de ce type d’approche
spirituelle.
O Dieu, fais-nous la grâce de Te désirer de tout notre
cœur, de sorte qu'en Te désirant, nous puissions Te
chercher et qu'en te cherchant, nous Te trouvions; en Te trouvant
ainsi, nous pourrons T'aimer et en T'aimant, nous en viendrons à
haïr ces péchés que tu as rachetés.
-St-Anselme
O Dieu, sois miséricordieux envers nous ! Sois miséricordieux
pour tout ce que nous entendons ou voyons, pour tout ce que nous
disons ou faisons. Je demande pardon au Grand Dieu. Je demande pardon
au coucher du soleil lorsque tous les pêcheurs se tournent
vers Lui. Maintenant et pour toujours, je demande pardon à
Dieu. Préserve-nous de nos fautes, garde nos enfants et protège
nos amis plus faibles.
-Une prière récitée au coucher du soleil par
les Bédouins
conducteurs de chameaux.
O Toi, Dieu omniprésent, libère-moi de mon égoïsme
et calme ma pensée. Libère-moi de l’illusion
du monde. Fais grandir mon amour pour tous les êtres et libère-moi
de la matérialité d’ici-bas.
-Sri Sankaracharya
O travailleur de l’univers ! Nous te prions pour que le courant
irrésistible de ton énergie universelle vienne comme
l’impétueux vent du sud du printemps, pour qu’il
vienne souffler sur les vastes champs de la vie humaine, pour qu’il
apporte le parfum des fleurs, le murmure des forêts, pour
qu’il adoucisse et fasse résonner à nouveau
le courant vital de notre âme desséchée. Permets
que nos pouvoirs nouvellement éveillés clament pour
s’épanouir sans cesse, comme la feuille, la fleur et
le fruit.
-Rabindranath Tagore
O Dieu, que la porte de cette maison soit assez grande pour recevoir
tous ceux qui ont besoin d’amour humain et de fraternité;
rétrécis-là assez pour qu’elle exclue
toute envie, tout orgueil et toute querelle.
Abaisse son seuil suffisamment pour ne pas faire trébucher
les enfants ni les pieds égarés, mais qu’il
soit assez solide et fort pour repousser la force des tentations.
Que la porte de cette maison serve d’entrée dans Ton
royaume éternel.
-Dans les ruines de St. Steven’s Walbrook, Londres.
O Toi, qui soutiens l’Univers
De qui toutes choses procèdent,
Auquel toutes choses retournent,
Dévoile-nous la face du véritable Soleil Spirituel
Caché par un disque de lumière dorée,
Afin que nous puissions connaître la Vérité
Et accomplir tout notre devoir
Alors que nous cheminons vers Tes pieds sacrés.
-Le Gayatri, prière bien connue de l’Inde.
Le Gayatri met l’accent sur l’unicité de la
vie. Il est dit qu’une fois que nous nous sommes engagés
sur le Sentier, ces mots doivent être prononcés par
le coeur, compris par la tête et supportés par une
vie ardente de service à l’humanité.
* * *
LA VISUALISATION
Les images
La visualisation peut se définir comme l’utilisation
consciente et délibérée des images. En réalité,
c’est-à-dire dans la réalité psychologique,
nous vivons dans un monde d’images. Ce qu'on appelle le monde
objectif n’est pas du tout comme nous le voyons : les philosophes
nous l’ont dit depuis longtemps mais maintenant la science
moderne peut le prouver. La matière, telle qu’elle
apparaît à nos sens, n’existe tout simplement
pas. Les qualités, comme la couleur, existent seulement dans
nos images mentales ; la réalité objective, pour autant
que nous puissions le savoir, est un océan de vibrations
et d’énergies diverses dont nous ne savons rien directement;
nos cinq sens ne donnent qu’une image très limitée
du monde qui nous entoure. La gamme des vibrations captées
par les yeux par exemple, n’occupe qu’une petite section
de tout le spectre vibratoire.
Si nos sens étaient différents, ce que nous appelons
le monde objectif ne nous apparaîtrait plus de la même
façon ; d’ailleurs les animaux, semble-t-il, voient
les choses un peu différemment. Les chiens semblent avoir
une perception très limitée des couleurs, et le monde
à leurs yeux est probablement plutôt gris mais, pour
compenser, leur sens de l’odorat est très développé
et ils ont une sensibilité olfactive que nous n'avons pas
du tout. Certains animaux sont sensibles aux vibrations ultraviolettes
qu’ils perçoivent comme une couleur: c'est une couleur
inconnue de l'homme; d’autres animaux ont une perception auditive
beaucoup plus étendue que la nôtre : par exemple, il
existe des sifflets servant à appeler les chiens, et qui
sont inaudibles pour les humains.
En plus des courants d’images qui nous assaillent en provenance
du monde extérieur, nous sommes submergés par une
mer d’images intérieures: par celles qui sont créées
et évoquées grâce au fonctionnement de notre
imagination. Rares sont les gens qui vivent dans le monde mental
de la pensée, des idées et des concepts; même
ceux qui savent comment penser passent la plus grande partie de
leur temps dans le monde des images et des émotions intérieures
où les sentiments et les désirs évoquent continuellement
des images lesquelles, à leur tour, évoquent constamment
des émotions et des désirs. Ceci produit souvent un
cercle vicieux ; par exemple : une préoccupation ou une peur
domine, elle évoque des images correspondantes lesquelles,
à leur tour, renforcent la peur et ainsi peut se créer
une vraie phobie ou tout au moins une anxiété persistante,
avec tous les effets négatifs qui en découlent.
Les images ont deux façons de nous entraîner à
l’activité qui leur correspond: en évoquant
les désirs et aussi par un effet plus direct. On a découvert,
en psychologie, que chaque image a une tendance motrice, c’est-à-dire
qu’elle tend à produire l’activité qui
lui correspond. Ceci peut sembler ne pas être toujours vrai,
car souvent une image est brouillée par beaucoup d’autres
images qui prennent sa place, mais, quand toutes les autres images
sont éliminées, comme par exemple sous hypnose, ou
lorsque s’exerce une concentration délibérée
sur une seule image, alors le pouvoir moteur de cette image devient
évident.
Autrefois, les philosophes comprenaient le pouvoir des images ;
maintenant, les publicistes l’emploient sur une grande échelle.
Cela signifie, qu’en plus des deux courants d’images
cités - celles qui viennent de l’extérieur par
les sens et celles qui surgissent de l’inconscient - il y
a actuellement un autre courant puissant nous est imposé
par des sources d’influences évidentes ou “cachées”,
venant de politiciens, de gens d’affaires et de tous ceux
qui cherchent à nous influencer ou à nous imposer
leurs idées.
La télévision est responsable d’un autre flot
d’images auxquelles bien des gens, y compris les enfants,
s’ouvrent passivement. Tout ceci démontre combien il
est vital, pour nous, de prendre conscience de cette situation et
d’y remédier, afin de ne pas être simplement
des instruments passifs à la merci de tous ces courants d’images.
La première tâche est de contrôler les courants
qui nous influencent et d’apprendre à éliminer,
à diriger ou à évoquer les images, à
volonté. Il vaut mieux commencer par les plus insidieuses,
celles qui viennent de l’intérieur et qui proviennent
de notre activité imaginative. Il existe certaines techniques
qui peuvent nous aider à développer ce contrôle;
la plus directe et la plus efficace est la visualisation délibérée,
car, par ce moyen, on évoque et on maintient fermement dans
le champ de la conscience les images choisies et désirées
en excluant toutes les autres.
Cette méthode peut paraître simple mais, lorsque nous
l’essayons, nous découvrons bien vite qu’elle
n’est pas si facile et nous constatons jusqu'à quel
point nous sommes poussés par des images dont nous devenons
les victimes. Et même lorsque nous sommes tranquilles, lorsque
nous sommes détendus et que nous avons atteint un point où
le flot d’images s’efface en nous laissant une paix
relative, il nous est quand même difficile de maintenir devant
l'œil intérieur une image choisie lorsqu'elle est évoquée.
Elle refuse tout simplement de nous obéir ; sa tendance est
de s’effacer, de se déformer ou de proliférer
en une série d’images associées.
La technique de la visualisation
Dans le développement et l’entraînement de n'importe
quelle faculté, le premier stade est purement technique ou
mécanique ; il en est de même pour la technique de
visualisation. On commence à pratiquer les exercices les
plus simples et les plus faciles dont la seule utilité est
de développer la faculté elle-même avant de
s’engager dans d’autres exercices qui sont utiles et
significatifs en eux-mêmes.
Le premier exercice requiert l'observation et la concentration.
Nous pouvons prendre une photographie ou une image - comme l'indique
le premier cours (p. 15) dans l'étude sur la concentration
- et ensuite, nous pouvons en faire une image mentale. Comme deuxième
exercice, nous pouvons évoquer l’image de quelque chose
qui nous est bien connu, mais que nous n’avons pas observé
depuis un certain temps. Un autre exercice consiste à créer
une image - celle de quelque chose que nous n’avons jamais
vu en réalité, une image imaginaire. Dans tous ces
exercices, l’image doit être maintenue clairement, avec
précision et fermeté, aussi longtemps que possible,
en la rappelant ou en la reconstruisant chaque fois qu’elle
se déforme ou s’efface.
En utilisant la technique de la visualisation, notons qu’il
est nécessaire d’évoquer les images de façon
répétée et de les renouveler fréquemment.
Visualiser quelque chose une fois ou deux n’est pas suffisant
pour produire une image assez dynamique et assez chargée
de vie pour qu’elle puisse aller jusqu’au stade de sa
réalisation objective. Chaque image, métaphoriquement
parlant, est engagée dans une lutte pour sa survie en relation
avec les autres images innombrables qui existent déjà
dans l’inconscient et en relation avec celles qui y pénètrent
de l’extérieur. Ainsi, si nous voulons qu’une
image soit efficace, nous devons la charger d’une énergie
considérable, en la tenant fréquemment, pendant un
temps, devant l’oeil du mental et en la nourrissant de notre
attention. Le plaisir associé à ce travail renforce
beaucoup son accomplissement ; c’est pourquoi nous devrions
créer des images aussi attrayantes que possible.
Les images ont deux aspects principaux : la forme et la couleur.
Certaines personnes ont une plus grande facilité à
visualiser des formes, d’autres visualisent mieux des couleurs,
et il y a une différence marquée selon les individus
et selon les types psychologiques. Les formes sont plus reliées
à l’intellect, tandis que les couleurs sont plus directement
liées aux émotions et aux sentiments ; chacun de nous
devrait travailler à l’aspect de la visualisation qui
lui est le plus difficile, afin de développer l’habileté
à visualiser aussi bien la forme que la couleur de n’importe
quelle image donnée.
La visualisation nous prépare aussi à utiliser la
technique très efficace du “comme si”, qui consiste
à se comporter de la manière que nous savons être
juste, même si nous n’avons pas l’attitude émotionnelle
correspondante. Un exemple courant de ceci est représenté
lorsque nous faisons quelque chose qui nous fait peur, avec une
attitude de calme et de courage, même si, sur le moment, nous
éprouvons de la peur. Cette technique demande une visualisation
vivante préalable de l’activité telle que nous
désirons la réaliser. Cette technique peut être
d’une grande valeur pour ceux qui passent des examens, pour
des orateurs publics, pour des acteurs et des chanteurs, etc.
Visualisation et Volonté
Il est clair que les exercices suggérés requièrent
l'utilisation de la volonté. C’est la volonté
qui nous permet de concentrer notre attention sur une image, de
répéter l’exercice et de soutenir avec fermeté
l’acte de visualisation. La relation entre la volonté
et l’imagination est intéressante. Coué a remarqué
que, chaque fois que la volonté et l’imagination étaient
en conflit, l’imagination était victorieuse et, dans
un sens, c’est vrai. La volonté ne peut produire un
résultat ou une activité extérieure qu'à
l'aide d'images c’est-à-dire par l'utilisation de l’imagination.
On a découvert que tout mouvement physique est précédé
de sa visualisation consciente - ou plus souvent inconsciente -.
C’est pourquoi l’utilisation de la volonté requiert
l’évocation et la formation consciente d’images
pour agir par elles. Une autre fonction de la volonté, fonction
qui devrait précéder l’évocation et le
maintien d’images, est le choix. Le choix est une fonction
spécifique de la volonté.
Ceci nous amène au juste choix des images. Au début,
pendant ce qu'on peut appeler la période d’entraînement,
nous devrions choisir des images positives, dépourvues de
signification profonde ou symbolique, simplement pour nous entraîner
à les visualiser, sans aucune activité mentale sur
leur signification. Nous pouvons, par exemple, visualiser quelque
chose qui suggère une qualité que nous désirons
évoquer ou développer, comme la force, la sérénité,
le courage. Ensuite nous pouvons utiliser des symboles significatifs.
Dans ce cas, la visualisation se combine avec la méditation
réfléchie pour approfondir la signification du symbole.
Au début, nous pouvons nous concentrer en alternant entre
la visualisation et réflexion ; plus tard, nous découvrirons
que nous pouvons faire les deux en même temps.
Les différents types de symboles
Il existe une grande variété de symboles et nous en
avons un vaste choix, selon nos préférences et nos
objectifs. Les principales classes ou groupes de symboles sont les
symboles naturels (le ciel, la terre, l’eau, le feu, les montagnes
etc…), les symboles humains, mythologiques, imaginatifs, abstraits
(nombres, formes géométriques, couleurs, etc...),
et les symboles techniques. Il y a aussi des symboles d'un caractère
personnel et individuel qui émergent, soit spontanément
comme ceux qui apparaissent dans les rêves, soit en les évoquant
par le dessin libre ou par d’autres techniques.
Après avoir pratiqué avec de simples images statiques,
donc avec des images qui ne changent pas, nous pouvons passer au
stade plus difficile de la visualisation d’un processus :
un objet ou une scène qui change et qui se développe.
Un des exemples les plus simples est la visualisation d’un
bouton de rose puis l’observation de son épanouissement
lent; cet exercice se trouve à la page 18.
La fonction de visualisation ou de fabrication d’images peut
aussi se développer par l’évocation de ce que
les psychologues appellent les “images” provenant des
autres sens, tels que l’ouïe, l’odorat ou le toucher.
Le mot “image” peut paraître injustifié
ici, mais de telles impressions de sons, de parfums, etc…
sont en fait des images évoquées subjectivement, c’est-à-dire
des images dépourvues de tout objet correspondant qui puisse
en être la cause.
Bien d’autres images, d'autres symboles ou d'autres courants
d’images peuvent être utilisés; une technique
particulièrement valable est de nous imaginer en train d'exprimer
une certaine qualité, ou plusieurs qualités que nous
voulons développer. D’abord, ce peut être une
image statique de nous-mêmes exprimant la qualité désirée,
ensuite nous pouvons élaborer l’image en visualisant
que nous vivons des situations spécifiques comme nous aimerions
pouvoir le faire. Mais il devrait être clairement entendu
que cet exercice n’est pas une fin en soi; si nous nous arrêtions
là, le résultat pourrait être contraire à
notre but, et ce portrait idéalisé pourrait servir
d’échappatoire ou de substitut aux efforts personnels.
Aussi, nous ne devons, en aucun cas, attendre passivement qu’une
image se réalise ; celle-ci doit plutôt être
considérée comme un modèle, un plan qui nous
aidera à manifester l’image idéale dans la réalité,
dans la vie extérieure. Elle pourrait se comparer à
la vision et au projet intérieur qu'un sculpteur doit avoir
de la forme qu’il va produire.
Il y a plusieurs façons de visualiser le modèle idéal
de soi. On peut voir le modèle parfait représentant
le but ultime, ou on peut considérer successivement chaque
étape qui mène au but en visualisant une qualité
ou une situation à la fois et ainsi, graduellement, on peut
arriver à la perfection du tout. Cette dernière méthode
de travail est plus facile et plus efficace car elle compense toute
tendance à oublier la réalité dans une substitution
purement idéaliste.
Cependant nous ne devrions pas appliquer cette méthode à
d’autres personnes. Si nous devons le faire, que ce soit avec
la plus grande prudence. Il se fait beaucoup de mal de cette façon,
en particulier par les parents qui projettent plus ou moins consciemment
sur leurs enfants l’image de ce qu’ils croient que leurs
enfants devraient être. (C'est souvent une image idéalisée
de ce que les parents n’ont pu réussi à être!).
De telles images correspondent rarement aux véritables possibilités
ou aux justes lignes de développement de l’enfant qui,
ou bien se rebelle avec raison, ou bien est forcé d’accepter
un rôle qui ne lui convient pas. Ceci a des conséquences
nuisibles et peut provoquer bien des troubles psychologiques.
Les images symboliques
La différence entre les images symboliques et les images
ordinaires réside dans le fait que les premières ont
une signification spéciale: une image symbolique ou un symbole,
en plus de sa “valeur apparente”, représente
une idée ou une vérité qui, en elle-même,
est sans forme et par conséquent, qui nécessite une
certaine “formulation”. Cette formulation a pour but
de lui donner une expression servant à notre propre usage
et servant à la communiquer à d’autres.
Beaucoup d’images peuvent servir au niveau purement objectif
ou encore elles peuvent être utilisées pour transmettre
une signification symbolique, prenons comme exemple, l’image
d’une montagne. En visualisant une montagne, une personne
n'ayant qu'une intelligence purement objective n'en verra que la
forme et la beauté extérieure, mais une personne qui
en réalise la signification symbolique verra dans la montagne
une voie d’accès à des niveaux supérieurs
et un espace offrant un point de vue plus vaste. Cette personne
comprendra les analogies entre la montagne et la vie intérieure,
avec ses ascensions intérieures et aussi son accès
à des niveaux plus élevés de conscience; l’image
de la montagne produira alors un effet d’élévation
spirituelle. Les montagnes nous donnent un exemple clair de la valeur
des symboles. Elles ont été utilisées dans
plusieurs religions et, au cours des siècles, les hommes
ont associé les montagnes à l’inspiration et
au retrait dans les “lieux élevés”.
L’imagination
L’imagination est employée consciemment ou inconsciemment
dans tous les domaines. Par exemple, en sciences - même dans
les sciences physiques où l’on pourrait croire qu’elle
a peu de place - elle joue un rôle défini. L’intuition
et l’imagination ont un lien particulier; l’intuition
étant plus abstraite tend à se révéler
ou à s’exprimer sous forme d’images qu’on
pourrait appeler les “véhicules” de l’intuition
abstraite naissante. Certains grands hommes de science ont compris
ceci; le mathématicien français Poincaré a
même écrit un livre sur l’utilisation de l’imagination
dans les sciences. D’autres aussi ont parlé de la façon
dont certaines découvertes leur sont venues soudainement,
sous la forme d’une image ou d’un modèle, comme
dans le cas célèbre du physicien Kékulé
qui “vit” les atomes dansant dans l’air, conformément
à sa théorie des groupements atomiques, alors qu’il
voyageait dans un autobus de Londres.
Dans tout travail faisant appel à l’imagination, nous
devrions distinguer clairement entre l’utilisation de l’imagination
et des images en tant que substituts à la réalité
- ces images sont des rêveries passives ou négatives,
un mécanisme d’échappatoire et une substitution
malsaine à la réalité - et l'utilisation positive,
active de l’imagination en tant que moyen efficace de création
dans les mondes intérieurs et extérieurs. Tout cela
dépend, comme pour toute autre chose, de la façon
d’utiliser l'imagination. Mentionnons aussi la distinction
entre la visualisation et la clairvoyance. Cette dernière
est réceptive, tandis que la visualisation est une projection
positive. La clairvoyance est le résultat d’une sensibilité
psychique passive, tandis que la visualisation est ou devrait toujours
être une création volontaire dirigée par le
mental.
La visualisation et l’imagination créatrice sont particulièrement
utiles pour aider à consolider les lois et les principes
enseignés dans ce cours sur la méditation. Par exemple,
nous pouvons visualiser différents aspects du nouvel ordre
mondial : les nouvelles structures qui ont besoin d'être mises
en place, dans le domaine économique, éducatif, artistique,
social et religieux, structures qui pourront aider à façonner
une société plus éclairée et à
soulager une partie de la souffrance du monde.
Une telle réalisation ne sera pas le résultat d’imaginations
vaines ou de désirs chimériques ; elle sera le résultat
de la création de modèles de pensée et du renforcement
des courants d’énergie qui peuvent aider à édifier
les éléments nécessaires.
Finalement, comme c'est le cas pour les autres “actions intérieures”,
la visualisation ne devrait pas être utilisée seule;
elle devrait être combinée à d’autres
méthodes et à d’autres techniques présentées
principalement dans les prochains cours portant sur l’invocation
et la méditation créatrice.
* * *
EXERCICE DE LA ROSE
Imaginer :
Un bouton de rose fermé :
Voir clairement la tige et les sépales verts.
Le visualiser clairement, tel qu’il apparaît, sans
mouvement.
Imaginer qu’il s’ouvre très lentement - révélant
progressivement ses pétales.
Tandis qu’il s’ouvre davantage, vous voyez la rose
émerger dans toute sa beauté et dévoiler l’admirable
couleur et la texture des pétales.
Imaginer la senteur de la rose, avec son riche parfum.
Diriger l’attention à la fois sur la beauté
de la forme et sur son parfum.
Contempler la rose avec un sentiment d’admiration et de joie.
Reconnaître que :
C'est un symbole significatif de la croissance intérieure,
du développement, de l’expansion, de la réalisation
du Soi et du rayonnement de l’être intérieur
et de sa qualité.
Chacun de nous est comme une rose, avec les mêmes potentialités
cachées que celles du bouton de rose : celles de la croissance,
de l’actualisation des forces latentes, du développement
harmonieux et du rayonnement actif.
Cet exercice devrait être pratiqué très lentement,
avec des pauses entre chaque phase. Il arrive que les résultats
dépassent les proportions de l'apparente simplicité
de l'exercice. Un tel exercice peut provoquer une nouvelle réalisation
du Soi, l’éveil de qualités intérieures
et, si nécessaire, il peut constituer un processus de guérison.
L'efficacité de l'exercice dépend de la capacité
de rendre vivant le symbole qu'est la rose, afin qu’il travaille
en nous de façon créatrice.
* * *
Section II
LE PRINCIPE D'UNANIMITÉ
Beaucoup de gens confondent unanimité et uniformité.
Ce sont pourtant deux choses bien différentes comme le démontre
clairement la racine de chaque mot: unanimité est un dérivé
d’anima - âme - et veut dire avoir la même âme
; uniformité vient du mot forme, et il signifie avoir la
même forme.
Cette différence fondamentale n’est pas aussi facile
à discerner dans la pratique. Le véritable idéal
de l’unanimité est difficile à maintenir ; il
se déforme facilement et l’uniformité tend à
prendre sa place. Mais c’est un piège; l'imposition
de l’uniformité est vraiment trop facile quand un leader
assume trop d'autorité dans un groupe et, même si on
peut penser avoir atteint l’unisson véritable, ce n’est
pas le cas. Une telle imposition ne reflète en aucune façon
le type de travail du Nouvel Age.
L'unanimité signifie le fait d'avoir une intention identique
- ce qui veut dire qu’un seul propos fondamental unit un groupe
ou un ensemble de personnes, dans un effort commun; mais cela ne
veut pas dire que l’effort de chacun doit être le même.
La diversité d’efforts, d’expressions et de formes
est parfaitement compatible avec un dessein unanime ; elle est même
la garantie d’une unanimité vivante, jaillissant continuellement
de l’intérieur.
L’unité du propos permet de respecter les différences
aussi bien dans les domaines de sa manifestation, que dans les façons
et moyens par lesquels elle s'effectue. Il peut y avoir plusieurs
plans pour atteindre un but central, et ces plans peuvent couvrir
toutes sortes de domaines nécessitant des méthodes
qui leur correspondent. Mais, si l’unanimité du propos
est forte et claire, de telles différenciations ne devraient
pas l’affecter; le propos sera simplement interprété
autrement de façon à permettre un ajustement à
chaque situation nouvelle susceptible d'apparaître.
Inutile d’ajouter que ce n’est pas facile à
accomplir, car souvent, malgré nos bonnes intentions, notre
vision diffère et ce que nous croyons être les meilleures
méthodes à employer peut très bien différer
chez les uns et les autres. Mais une coopération fluide,
basée sur le contact et sur la relation intérieure,
est possible et il existe des techniques qui peuvent nous y aider.
La première consiste à bâtir continuellement
les relations au plan intérieur et à maintenir l’esprit
d’unité et d’effort commun, malgré toute
divergence extérieure; cela veut dire cultiver l’amour,
la compréhension et la confiance. Une autre technique consiste
à faire la distinction entre ce qui est essentiel et ce qui
ne l’est pas, à discerner lorsque l’unité
est nécessaire et lorsque la liberté est préférable;
ceci requiert une pensée claire, une discrimination juste
et beaucoup de sagesse. La question de la “liberté”
doit être considérée dans sa juste perspective.
Sans mettre l’accent sur la liberté pour elle-même,
elle doit servir à amener une force, une croissance et une
mobilisation complète du potentiel du groupe. Une unanimité
essentielle qui rend libre et qui favorise l'expression nécessaire
des différences individuelles est la clé des justes
relations dans un groupe, et la clé de la réalisation
harmonieuse du dessein de groupe.
Eviter de mettre l’accent sur les détails et sur la
méthode est une autre technique très utile, car une
telle emphase provoque souvent des divergences; nous avons tous
nos propres idées quant à l’organisation de
certaines choses et l’opinion de chacun peut être justifiée
mais jusqu’à un certain point. Ainsi, c’est une
précaution sage de maintenir l’accent sur l’intention
commune et de laisser les questions secondaires de détails
formels se régler graduellement. Quelquefois, il peut y avoir
une opinion unanime quant aux meilleures méthodes, mais souvent
cela n’est pas possible et, en mettant l’accent sur
les différences d’opinion, c’est le groupe lui-même
qui se déchire et s’affaiblit.
On raconte l'histoire de quelqu’un qui visita Bernard Shaw,
Sidney et Béatrice Webb, les Fabians bien connus, lorsqu’ils
vivaient tous ensemble. Cette personne fut témoin de discussions
enflammées qu'ils eurent après le dîner et craignit
qu’ils ne rompent leur relation, pour apprendre avec soulagement
le lendemain matin, que ces disputes faisaient partie de leur vie
extérieure normale et n’affectaient en rien leur relation
essentielle.
Une des meilleures démonstrations d’unanimité
est l’amitié, la véritable amitié qui
ignore toutes les différences secondaires et qui se poursuit
fermement à travers les hauts et les bas de l’existence.
Une telle amitié provient d’un lien intérieur
profond et, par conséquent, n'est pas affectée par
les questions et les événements extérieurs
et transitoires. “Agissez comme le font les adversaires dans
un cas juridique; luttez avec force, mais mangez et buvez comme
des amis”, conseillait Shakespeare.
Une autre pratique à cultiver, c'est d'apprécier
la valeur des autres. La diversité dans l’unité
comporte un respect mutuel et une volonté de donner et de
prendre sans assumer l’autorité l'un sur l'autre. Elle
fleurit aussi là où il y a une saine humilité
basée sur la reconnaissance des limitations et des imperfections
inévitables de tous les points de vue et de toutes les actions
personnelles. L’approche individuelle peut rarement englober
le tout et il est aujourd'hui nécessaire d'adopter un travail
de groupe pour faire face aux demandes croissantes de la vie dans
le Nouvel Age. La contribution du groupe gouverné par le
bien de l’ensemble, ou par “le plus grand bien du plus
grand nombre”, crée une force puissante, équilibrée
et unanime, réunissant les multiples facettes de ses membres
et s’enrichissant du potentiel de chaque individu, multiplié
par la force du tout. La musique nous donne une illustration assez
fidèle de ceci dans l’accord parfait qui consiste en
la fusion harmonieuse de sons différents. Aussi parmi les
couleurs, le blanc est le résultat du mélange de toutes
les couleurs du spectre. Ceci montre clairement que l’unanimité
est une méthode très différente de celle de
l’uniformité ou de la “conformité”
et de la dictature.
Le fonctionnement des Nations Unies nous donne un exemple vivant
de l'Unanimité telle qu'elle se développe aujourd'hui.
En effet, nous devons réaliser que jamais auparavant dans
l'histoire, autant de nations se sont rassemblées pour dialoguer
sur des questions d'intérêt général.
C'est là une étape importante et nécessaire
sur la voie de la véritable coopération internationale.
De plus, les nombreux groupes qui militent pour la paix et pour
la protection de l'environnement, l'émergence d'une vision
planétaire, la croissance des mouvements humanitaires mondiaux,
tout cela démontre le grand Principe sous-jacent de l'Unanimité.
“Il y a des forces secrètes en mouvement qui réunissent
ceux qui ont une même appartenance”, écrivait
I Ching, et cette “force secrète” de l’unanimité
apporte une joie profonde car elle est l’expression d’une
Unité centrale de laquelle ont émergé toutes
les différenciations. Quand nous l’expérimentons
dans l’unité d’un propos et dans le lien intérieur
avec d’autres, suivant un but spécifique, nous touchons
aux sources subjectives de force et de joie, sources qui jaillissent
de notre “unité essentielle”; nous redécouvrons
l’unité, notre unité fondamentale essentielle
et c’est une participation consciente à la Vie Une.
Dans Earth My Friend, Peter Townsend décrit la récognition
de ceci:
“Le monde, on peut le sentir, se meut vers une unité
qui sera un jour parfaite ; le jour doit arriver où cette
unité englobera tous les peuples. Dans la multitude des religions
et des croyances se trouve une expression commune : le désir
de l’homme d’être un, non séparé,
d’être une partie de son Créateur et de la Création
et non d’en être divisé. L’homme n’appartient
pas à lui-même, mais à tout le schème
de la Vie.”
L’extrait suivant du livre Le Phénomène Humain
de Pierre Teilhard de Chardin est une interprétation intéressante
du Principe de l’Unanimité vu sous un autre angle :
“Méga-Synthèse, avons-nous dit. Appuyé
sur une meilleure intelligence du collectif, c’est sans atténuation
ni métaphore, me semble-t-il, que ce mot doit être
entendu, lorsqu’on l’applique à tous les humains…
Supra et non infra-physique, telle seulement peut être, pour
demeurer cohérente au reste, la Chose encore innommée
que la combinaison graduelle des individus, des peuples et des races
doit faire apparaître au Monde. Plus profonde que l’acte
commun de vision où elle s’exprime, plus importante
que la puissance commune d’action dont elle émerge
par une sorte d’auto-naissance, se trouve la réalité
elle-même, constituée par la réunion vivante
des particules réfléchies…
Ce sera une collectivité harmonisée des consciences
équivalant à une sorte de super-conscience. La terre,
non seulement se couvrant de grains de pensée par myriades,
mais s’enveloppant d’une seule enveloppe pensante jusqu’à
ne plus former fonctionnellement qu’un seul vaste grain de
pensée, à l’échelle sidérale.
La pluralité des réflexions individuelles se groupant
et se renforçant dans l’acte d’une seule réflexion
unanime.
Telle est la figure générale sous laquelle, par analogie
et par symétrie avec le passé, nous sommes conduits
scientifiquement à nous représenter l’avenir
de l’humanité.” (p. 250-51)
* * *
Analyse
I. Qu’est-ce que l’Unanimité ?
1. C’est une expression de l’unité essentielle
sous-jacente à toute création.
2. L’unanimité n’est pas l’uniformité
- c'est l’unité dans la diversité et la diversité
dans l’unité.
3. L'unité organique - unité fonctionnelle (considérer
l’analogie avec le corps humain).
4. L’unanimité n’est pas imposée - elle
résulte d’une libre adhésion.
5. Les différences ne sont pas supprimées. Elles
sont appréciées et intégrées.
6. Ses différents aspects comprennent :
a. Le dessein - l’intention - la volonté - le motif,
b. La pensée,
c. L’aspiration,
d. L’action.
7. Les champs d’unanimité :
a. En soi-même,
b. L’unanimité de groupe,
c. L’unanimité entre les groupes,
d. L’unanimité mondiale.
II. Comment atteindre l’Unanimité ?
1. L'élimination des obstacles tels que :
a. L’obstination,
b. L’orgueil et la certitude d’avoir raison,
c. Le fanatisme,
d. L’unanimité imposée (qui soulève la
rébellion),
e. L’attention excessive aux détails et à la
méthode (qui causent les divergences),
f. L’interférence dans les responsabilités des
autres.
2. Cultiver des qualités comme :
a. L’amour,
b. L’universalité,
c. L’esprit d’intégration,
d. La volonté d’harmonie et de synchronisation.
3. Méthodes à employer :
a. La reconnaissance de l’unité dans la diversité,
b. La réalisation d’un dessein commun,
c. L'intention unanime,
d. La pensée unifiée de groupe,
e. Le désir unifié de groupe,
f. La fusion d’une activité de groupe.
4. Techniques spécifiques :
a. Conférences, Consultations
-Découverte d’un ou de plusieurs points d’unanimité,
-Accroissement progressif des zones d’accord,
-Valorisation de l’inspiration et de l’expertise individuelle.
b. Travail subjectif :
-La méditation, l’invocation, la prière commune
; la réception d’inspiration et d’idées.
c. La formulation d’un programme commun et son organisation
concertée, par exemple :
-(Objectivement) La construction d’un édifice ou la
gestion d’une usine.
-(Subjectivement) La méditation unanime et simultanée
sur les Lois et Principes du Nouvel Age.
III. Note-clé
Dans les choses nécessaires : l’unité ;
Dans les choses secondaires : la liberté ;
En toutes choses : l’amour.
(Devise d’un ancien ordre monastique)
IV. Résultats de l’Unanimité
1. La joie de l’unanimité - la communion,
2. Le pouvoir de l’unanimité - l’efficacité
multipliée.
* * *
Lectures recommandées
Un grand nombre de livres sur la prière ont été
publiés et sont faciles à obtenir. Nous limitons nos
suggestions à l'un d'eux qui n'est relié à
aucune religion ou mouvement spécifique.
Prayer, par Prof. Friedrich Heiler (Oxford University Press) avec
le sous-titre: " A study in the History and Psychology of Religion".
Ce livre est une combinaison unique d'érudition et d'intuition
spirituelle.
PLAN DE MEDITATION
I. Alignement par :
1. La détente physique, émotionnelle et mentale.
2. L’aspiration.
3. La concentration mentale.
4. L’union et l’identification avec tous ceux qui pratiquent
cette méditation partout dans le monde.
II. Consécration
Avec une intention claire, dire à haute voix ou en silence:
“Je me consacre, avec toutes les personnes de bonne volonté,
à faire tout en mon pouvoir pour manifester l'émergence
d'un Age Nouveau basé sur la compréhension, la coopération
et le partage, un Age où tous et chacun pourront découvrir
et exprimer leur créativité et leur potentiel spirituel
le plus élevé.
III. Méditation sur le principe d'Unanimité
1. Dans un moment de réflexion, considérer la signification,
la valeur et les implications du Principe d'Unanimité, à
partir d’un ou de plusieurs éléments de l’Analyse
(page 23) que vous choisirez d’approfondir durant ces deux
mois.
2. Visualiser un symbole d'Unanimité:
Une multitude d'êtres engagés dans diverses voies convergeant
à l'horizon où un brillant soleil d'or se lève.
3. Elever vos pensées et maintenir une attitude réceptive
à tout ce que vous pourrez entendre ou percevoir des régions
supérieures ou plus subtiles.
4. Après cette période de réceptivité,
essayer de formuler en mots toute forme d'impression que vous pourriez
avoir reçue. Autant que possible, écrivez ce que vous
avez reçu.
5. Réfléchir sur des moyens de manifester concrètement
le Principe d'Unanimité dans votre vie et établir
un plan d'action.
6. Diffuser les énergies invoquées :
a. En répétant attentivement le mot “Unanimité”.
b. En envoyant la forme-pensée de l'Unanimité sur
des rayons de Lumière et dans toutes les directions.
IV. Affirmation
“Puissions-nous être aidés à accomplir
notre part.”
* * *
Liste des sujets traités dans les trois sessions
du cours de Méditation pour le Nouvel Age
PREMIÈRE SESSION
Thème : Les Bases de la Méditation
Cour I Qu’est-ce que la méditation ?
La loi des Justes Relations Humaines.
Cour II Les différents types de méditation.
Le principe de la Bonne Volonté.
Cour III La méditation réceptive.
La loi de l’Effort de Groupe.
Cour IV Les types de prière / la visualisation.
Le principe de l’Unanimité.
Cour V La volonté / l’invocation.
La loi de l’Approche Spirituelle.
Cour VI Le rayonnement et l’action intérieure.
Le principe de la Divinité Essentielle.
DEUXIÈME SESSION
Thème : Méditation et Formation à l’Éveil
de Soi
Cour I Méditation personnelle et méditation de service.
Le nouvel âge.
Cour II L’équilibre et la synthèse des opposés.
Tendances et caractéristiques du nouvel âge.
Cour III La réalisation du Soi ou de l’Ame. La désidentification.
La modalité
positive et le dynamisme.
Cour IV La volonté. Exercice de développement de la
volonté. L’extraversion.
Cour V Précautions à prendre en méditation.
La joie.
Cour VI Contemplation et rayonnement.
Unification, synthèse, universalité.
TROISIÈME SESSION
Thème : La Reconnaissance de la Réalité
Cour I Qu’est-ce que la réalité ? Les catégories
de mirages.
Les Justes Relations Humaines et le mirage.
Cour II L’inconscient. Techniques pour combattre les mirages.
Le principe de
la Bonne Volonté et les mirages.
Cour III Les mirages de la supériorité et de l’affirmation
de soi. La loi de
l’Effort de Groupe et les mirages.
Cour IV Les mirages négatifs.
Le principe de l’Unanimité et les mirages.
Cour V Les mirages liés à l’activité,
au mental.
La loi de l’Approche Spirituelle et les mirages.
Cour VI La dissipation des mirages liés aux relations.
Le principe de la Divinité Essentielle.
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