Michal J. EASTCOTT
LE CHEMIN SILENCIEUX
UNE INTRODUCTION À LA MÉDITATION
INSTITUT DE PSYCHANIMIE
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Copyright
INSTITUT de PSYCHANIMIE @
187, rue Ingres
59100 – Roubaix
20/45/16/16
Tous droits de reproduction et
D’adaptation réservés pour
Tous les pays .
Première Édition 1993
Dépôt légal Décembre 1993
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Traduit de l’anglais
et publié avec l’autorisation
de l’auteur
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TABLE DES MATIÈRES
1 – Le Lieu Secret
La fonction de la méditation. Le monde intérieur
retrouvé dans l’enfance et décrit à travers
les âges. Les sphères où nos vivons :physique,
émotionnelle et mentale . Notre but .L’utilisation
créatrice de nos capacités supérieures .
2 – Le conducteur de chariot
Ce qu’est la méditation. Les deux «soi».
La relation entre les deux et le besoin de rester le contrôleur.
Le conducteur du chariot. Exercice de désidentification et
reconnaissance du Soi Central .
3 – Haut et large
La vision. Exemples de ceux qui ont fait l’expérience
de l’illumination. Les différents états de conscience
du point de vue psychologique. Diagrammes de ces «zones illustrant
la fonction de la méditation .
4 – Les pieds sur terre
Détails pratiques. Préliminaires, prérequis,
aides. Relaxation .
5 – Au pied de l’échelle
Concentration . Visualisation .Utilisation de l’imagination.
La volonté. Exercices pou développer le contrôle
du mental
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6 – Topographie et techniques
Le territoire de la méditation. Dessin des plans de conscience.
Techniques d’alignement et de progression de plan en plan.
La fonction de la dédication .
7 – Le « réservoir de réflexion»
La pratique, les difficultés et les résultats de
la méditation réfléchie et réceptive.
Schémas à suivre .
8 – La roue
La prière .L’invocation. La méditation créatrice.
L’utilisation de mantra et de formules .
9 – La méditation en tant que service
La créativité et de la méditation. Le pouvoir
de la pensée positive. La technique de la méditation
créatrice. Un schéma de pratique. Méditation
pour les Nations-Unies .
10 – Bénédiction
Unification. Bénédiction. Radiation. Bénédiction
fondée sur les quatre États Divins.
Apologie
Pour tant de mots sur ce qui devrait ¸être «un
chemin silencieux». Le pouvoir créatif du silence .
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1 .
PREFACE
De nos jours, nombreux sont ceux qui s’intéressent
à la méditation. Le but de ce livre est de répondre
aux questions fondamentales qui se posent à nous lorsque
nous entrons sur le sentier de la méditation, Ce guide traite
donc des multiples facettes de cette pratique, destinée plutôt
à construire notre monde moderne qu’à l’éviter
.
Il existe, en chacun de nous, un élan mystérieux
qui nous pousse enfant sur la longue voie de l’évolution.
Cette poussée nous a fait passer des forêts primitives
à la technologie, au béton et à l’acier
. Avec tout autant d’assurance, elle n’aura de cesse
de nous faire rechercher et explorer les dimensions de la conscience
qui dépassent celles que nous connaissons aujourd’hui
.
C’est, en quelque sorte, à cet activateur éternel,
à ce principe divin- appelons=le comme nous voulons - que
ce livre est réellement destiné, car c’est en
lui que l’élan vers la méditation prend sa source
et c’est de lui qu’émane, finalement, le nouveau
domaine qui s’offre à nous .
Avant d’aller plus loin, ajoutons un autre pont. Le débutant
en méditation ne doit pas se laisser confondre par les différentes
significations qui sont attribuées à celle-ci. Il
existe plusieurs sentiers et chacun doit trouver sa propre voie.
après s’être doté d’une base solide.
Par conséquent, ce livre ne cherche pas à couvrir
tout ce qui concerne la méditation, car un thème de
ce genre impliquerait l’ensemble de l’histoire des civilisations
humaines et nécessiterait des approches spécialisées
.Il faudrait une vie entière et être en exergue la
réalité et la direction générale du
sentier caché qui mène d’un monde à l’autre,
tel un pont en attente d’usagers .
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2 .
Pourtant. ce livre se veut prodigue d’encouragements, car
ce sentier est une voie que nous devons essentiellement explorer
par nous-mêmes et il peut sembler parfois solitaire tout en
requérant une discipline où les récompenses
sont rares .
Détrompons-nous cependant car, chaque fois que nous nous
efforçons de nous élever, avec intelligence, au-dessus
de ce qui tombe immédiatement sous le sens, nous augmentons
notre potentiel, ce qui constitue notre plus grande source de joie
.
Ainsi, lorsque nous commençons à méditer,
nous nous lançons dans une grande entreprise. De plus, nous
en sommes pas aussi seuls que les apparences nous le laisseraient
croire. Sur la voie silencieuse, nous sommes entourés d’innombrables
compagnons et nous appartenons à une communauté reconnue
car, non seulement cette vois e a été tracée
par les plus grands qui aient vécu sur Terre mais Bouddha,
dit-on, a fait le commentaire suivant à son sujet :
«Il vaut mieux vivre un seul jour à la recherche
de la compréhension et à l’exercice de la méditation
que de passer des centaines d’années dans l’ignorance
et l’absence de mesure.»
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3 .
Aussi loin à l’intérieur des terres que nous
puissions être,
notre âme voit la mer immortelle
qui nous a amenés jusqu’ici .»
WORDSWORTH
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4 .
1 . LE LIEU SECRET
«Nous n’entendons pas le soleil se lever « écrivait
Paul Brunton, auteur de plusieurs ouvrages sur la méditation
et sur les mystères de l’Orient. «Ainsi en est-il
des grands moments de la vie humaine :ils viennent dans la quiétude.
Ce n’est que dans cette tranquillité que peut venir
la connaissance du Moi Supérieur».Voilà qui
explique le choix du titre de ce livre. Le sentier de la méditation
peut se comparer à la longue quiétude précédant
la pointe du jour. Souvent, rien ne le signale, si ce n’est
une lumière qui croît, car l’apparition graduelle
à notre conscience d’un monde nouveau se fait silencieusement.
C’est un secret une réalité intérieure
que nous ne pouvons jamais partager complètement avec d’autres
: un sentier silencieux .
Aussi, le silence est nécessité, même si nous
tissons cette voie dans une certaine forme de compagnonnage. En
effet, elle requiert certains ajustements en nous-mêmes. Elle
nous amène aussi à reconnaître que nous ne pouvons
progresser que grâce à nos réalisations qui
ne peuvent être acquises que par l’expérience
personnelle. Comme l’araignée tisse, à partir
dela substance de son propre corps, le fil qui lui permet de faire
son chemin, nous tissons, par la méditation, notre voie à
partir de notre propre conscience, Il s’agit donc d’un
sentier intérieur, secret, silencieux que nous forgeons à
notre intention .
Il existe, cependant, différentes qualités de silence
et la méditation peut même se pratiquer au milieu du
bruit .En fait, c’est même souvent nécessaire
aujourd’hui ! nous sommes obligés de l’inclure
au cœur des périodes les plus calmes que nous puissions
trouver, tandis que la vie continue à battre autour de nous.
Nous apprenons à accepter que les cloîtres et les cavernes
des ermites ne fassent plus partie de la société moderne
.
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5 .
La difficulté de trouver la tranquillité fait partie
du défi que la civilisation actuelle doit relever progresser.
Nos pouvoirs croissants nous présentent des défis
de plus en plus importants, C’est ainsi que nous évoluons
et, si nous devons tisser notre voie en subissant d’innombrables
impacts avant de pouvoir nous approcher des lieux intérieurs,
cela fait partie du champ de bataille lié à notre
stade d’avancement actuel .
Qui plus est, cela implique que la méditation ne soit pas
simplement une fuite dans des rêves éveillés
suscités par les caprices de l’imagination, mais qu’elle
conduise à un usage spécifique de notre capacité
de pénétrer dans les mondes intérieurs. Une
utilisation tranquille est requise, oui, mais une utilisation définie,
délibérée, et contrôlée qui requière
à la fois une intention claire et une continuité d’efforts
.
On pense souvent, à tort, que la méditation est
une méthode passive. Elle requiert portant des qualités
positives, telles que celles démontrées par Christian,
dans l’œuvre dramatique «Pilgrim’s Progress».
Ces qualités doivent être appréhendées
sur un niveau supérieur de la spirale évolutive, dans
l’univers intérieur, silencieux, invisible et elles
n’apportent ni gloire ni prestige extérieurs. Là,
personne, à notre connaissance, n’est témoin
de nos victoires ; là, nos efforts répétés,
nos luttes, et nos réalisations ne semblent connus que de
nous-mêmes .
Pourtant, notre entreprise n’est pas sans récompense.
Lorsque nous avons fait nos preuves, les remparts du monde intérieur
s’ouvrent à nous. Ces réalités relèvent
de la loi de la vibration, sous l’effet de laquelle les semblables
se synchronisent. Nos approfondiront cette question plus loin mais
il est sage de bien réaliser, dès le départ,
que la méditation n’est pas une forme de dévotion
passive .
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6 .
Elle est plutôt l’utilisation positive de nos facultés
supérieures de relation entre le monde extérieur et
le monde intérieur .
Comment en venons-nous à la méditation ? Il se peut
que la détermination qui se trouve à l’origine
de sa pratique nous vienne du sens intérieur que nous avons
tous de l’existence d’un monde intérieur ou d’un
«ailleurs», différent de l’existence quotidienne.
Lorsque nous étions enfants, celui-ci nous était tout
particulièrement présent. Nous savions qu’il
y avait un autre mode. Nous l’habitions, au gré de
notre imagination; nous en étions les héros; l’impossible
nous était accessible ; nous avions toutes les qualités
;nous en étions les rois .
Tout cela servait bien sûr, de fuite sur les ailes de l’imagination.
C’était .en quelque sorte, une réfraction du
sens que nous avions de l’existence d’une autre dimension
.
Le monde magique, perçu par le trou de la serrure, remplaçait
le pouvoir qui nous manquait. Là, nous pouvions franchir
toutes les frontières. Cet espace intérieur était
«sacré».Peu importe la façon dont nous
habitions de ce monde secret, il nous servait de refuge lorsque
nous avions besoin de quelque chose de plus que ce que le monde
autour de nous pouvait nous donner ou lorsque ce monde semblait
nous maltraiter. Nous n’en parlions à personne pour
être sûrs qu’il n’en soit pas gâché.
Nous sentions qu’il reposait sur des fondations éphémères.
En fait, il était bâti sur quelque chose de plus réel
que nous ne pouvions l’imaginer alors, sur un souvenir encore
persistant et il n’était pas encore entièrement
voilé par des choses plus lourdes et plus tangibles .
Wordsworth en rapportait le souvenir lorsqu’il écrivait
: «Le ciel nous entoure dans l’enfante». Et
«Notre naissance n’est qu’un sommeil, un oubli
;
l’Âme qui s’éveille en nous. L’Étoile
de notre vie,
Nous est venue d’ailleurs ; Elle vient de loin ».
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7 .
Graduellement, nous entrons dans l’existence terrestre .
Wordsworth poursuit ainsi dans «Intiimation of Immortality
».»Les ombres prisonnières des lieux commencent
à se refermer sur le garçon qui grandit .» Dans
une large mesure, la sensibilité au monde intérieur
s’estompe inévitablement mais, oublions-nous totalement
la joie spéciale ressentie alors qu’enfant nous nous
réfugions en cet espace intérieur ?
Ce souvenir d’un monde intérieur, d’un monde
secret – ou encore d’un monde supérieur –
ressort continuellement des écrits de toutes les époques
et, de façon distincte des enseignements religieux et des
doctrines orientales, où il est chose courante et généralement
acceptée. «Tous les poèmes de l’artiste
qui est entré dans son monde de poète sont ceux du
retour chez soi» écrivait Martin Heidegger. Mais, selon
Platon :
«Toutes les âmes ne se rappellent pas facilement les
choses de l’autre monde. Seules quelques-unes en gardent un
juste souvenir.»
Plotin exprime la même pensée que Wordsworth en ces
termes :
«L’âme … tombée de haut, souffre
de cette captivité, est entravée par des chaînes
et utilise l’énergie des sens… Ainsi l’âme,
en provenance des régions supérieures, se fond au
sombre réceptacle du corps.»
Goethe a lui-même écrit. dans Faust, que son âme
…
«cherche à s’élever en une sainte souffrance
vers ces pâturages ancestraux d’où elle provient
.»
Thomas Vaughan est celui qui, parmi les poètes et les philosophes,
a tracé l’un
des images les plus attrayantes de notre séjour terrestre
:«Je considère cette vie comme le voyage d’une
essence royale; l’âme quitte sa cour pou visiter le
pays ».
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8 .
Cependant, nous pouvons voir couramment opposer la vie intérieure
à la vie extérieure. Emerson évoque ce fait
en ces termes :
«Le Génie qui, suivant l’ancienne croyance,
se tient à la porte que nous franchissons et qui nous donne
le Léthé à boire afin que nous en oublions
le souvenir, prépare une boisson trop forte et nous ne pouvons
plus secouer la léthargie qu’il provoque lorsqu’il
est midi. Le sommeil se prolonge en nos yeux toute notre vie . »
C’est ce qui explique les efforts que nous devons fournir,
comme quelqu’un qui serait remué dans son sommeil avant
de s’éveiller, pour pénétrer le nuage
suspendu entre les deux domaines et pour explorer toutes les sortes
de méthodes destinées à le traverser .
Le beau, le fantaisiste, l’étrange, l’inconnu
trouvent un écho en nos âmes à demi-inertes,
affamées de réponses, tant est grand en nous l’espoir
de trouver ce qui satisfera notre recherche incertaine ou même
de trouver un indice quant à la source de cette nostalgie
indéfinissable. Nombreux sont les conteurs et les poètes
les plus appréciés et les plus célèbres
qui ont écrit, en réponse à cette «poussée»
en provenance du monde inconnu .
Depuis les temps les plus reculés, les hommes se sont délectés
ardemment des sagas, des légendes, des récits folkloriques
et des allégories qui alimentaient leur désir prisonnier
de L’infini et renouvelaient la promesse des Îles d’Hespérides
et des Terres de Lyon .
Presque tous, nous avons trouvé, à un certain moment,
une histoire spéciale qui a ravivé l’étincelle
au fond de notre cœur et l’a fait luire secrètement
pendant la majeure partie de notre vie, De Malory à de la
Mare, d’Orient ou d‘Occident, quels que fussent les
écrits, pour paraphraser les lignes de Thomas Hardy dans
«The Oxen» nous les avons suivis joyeusement dans les
ténèbres, «espérant que cela soit vrai»»
.
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9 .
Mais tout cela ne servait qu’à garder la braise allumée.
Car peu ont découvert le feu de l’esprit ou se sont
mobilisés avec la véritable intention de trouver le
«lieu secret». Maintenant, à une époque
où l’esprit pratique est éveillé, un
nouvel intérêt surgit sans ce sens, celui de suivre
ces pistes qui mènent au cœur et qui permettent de retrouver
les origines. Beaucoup de jeunes, à la recherche de ces espaces
profonds, expérimentent les drogues pou s’apercevoir,
dans bien des cas, qu’elles ne mènent nulle part et
ne satisfont pas leur mental. C’est alors que certain d’entre
eux se tournent vers des domaines liés à la méditation,
afin de poursuivre leur exploration .
Les fuites dans l’imaginaire et les rêves mystiques
exercent peu d’attrait sur le mental moderne. Les faux-semblants
ne seront pas tolérés, la raison doit prévaloir
et le but à atteindre, ainsi que la façon de l’atteindre.
, doivent être définis en des termes clairs, scientifiques
si possible. Dans untel contexte, de nouveaux concepts de méditation
servant de méthode mentale et logique de pénétration
intérieure sont appelés à`jouer un rôle
important .
Il y a à peine quelques années, la méditation
avait, pour la plupart, un reflet de «religiosité»,
. Elle avait une connotation de livre accompagnateur, de jardins
tranquilles et d’écrits profonds de mystiques ayant
«marché avec Dieu». En Orient, cependant, la
méditation était pratiquée depuis longtemps
comme un mode d’accès de la conscience à différents
niveaux d’Éveil . L’introduction, en Occident,
des approches orientales a entraîné une nouvelle prise
de conscience du pouvoir qu’a la méditation de nous
relier à ce qui est intérieur, supérieure ou
spirituel .
La science de la méditation s’appuie principalement
sur l’idée de plans gradués, de vie, de conscience
ou encore de vibration. La Sagesse Ancienne évoque sept niveaux
d’existence principaux, ayant chacun sept degrés d’intensité
ou de vibration .
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10 .
Le rôle de la méditation est de faire passer le mental
consciente d’un niveau à l’autre, sur cette sorte
d’escalier intérieur, pour accéder à
des régions d’éveil de plus en plus élevées
ou de plus en plus subtiles. Telle est brièvement, l’essence
de la véritable pratique de la méditation. Elle nous
élève à un niveau de conscience supérieur
et nous rend apte à contribuer à la réalisation
de sphères plus subjectives .
La véritable méditation n’est pas simplement
une expérience d’extase, un état émotionnel
de félicité ou un sentiment de transcendance. Elle
n’est pas non plus une entrée pure et simple dans un
vide. Certaines formes de méditation s’orientant, il
est vrai, dans ces directions, mais elles ne nous aideront pas à
exercer notre potentielle plus élevé. Les processus
dans lesquels sous devons nous engager sont actifs et font usage
des pouvoirs supérieurs du mental .
Voilà pourquoi la méditation devient presque une
mode de nos jours. Elle représente un moyen reconnu de progression
de la conscience et certains se rendent compte qu’elle peut
les aider à franchir le pas qu les attend, Cette étape
est décrite par le Tibétain Djwhal Khul dans les termes
suivants et certains lecteurs reconnaîtront le point charnière
dont il est questions :
«Aussi longtemps que la polarisation reste purement physique
ou purement émotionnelle, aucun besoin de méditation
n’est ressenti. Même quand le corps mental devient actif,
nulle force agissante ne surgit, jusqu’à ce que la
personne, à travers bien des changements et bien des vies,
ayant goûté à la coupe des plaisirs et des peines
pendant bien des incarnations, sonde la profondeur des ténèbres
de l’existence vécue uniquement au bénéfice
du moi inférieur et se trouve insatisfaite …
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11 .
… Elle commence alors à tourner sa pensée vers
d’autres horizons, à aspirer à ce qu’elle
ne connaît pas, à réaliser et à sentir
les paires d’opposés au –dedans d’elle-même
et à contacter intérieurement des possibilités
de conscience et des idéaux jusqu’alors inimaginés
.Elle arrive à un point où le succès, la popularité
et les divers talents qu’elle a acquis ne lui donnent plus
aucune satisfaction …
…L’impulsion agissante persiste continuellement en
elle jusqu’à ce que la souffrance devienne si pénible
que le désir d’atteindre quelque chose ou quelqu’un,
jusqu’ici hors de portée, renverse tous les obstacles.
La personne commence à se tourner vers l’intérieur
et à rechercher la source d’où elle vient. Alors,
elle se met à méditer, à réfléchir,
à intensifier ses vibrations jusqu’à ce que,
dans le cours du temps, elle récolte les fruits de la méditation.
»» ( Lettres sur la méditation occulte de A.
A. Bailey, éditions Lucis )
Dans le passé, la prière était la grande ligne
de vie qui nous reliait à ce qui était ressenti comme
étant la Réalité. Elle servait de refuge dans
l’adversité et le danger, de méthode de supplication
pour recevoir de l’aide. Elle était le réconfort
des affligés et la force des timides. Elle constituait aussi
un canal magnétique, car elle mettait le suppliant en rapport
avec les pouvoirs supérieurs auxquels il fait appel et, grâce
à cette voie de communication, l’énergie pouvait
se déverser .
Cependant, tout ceci s’appuyait sur la croyance que la prière
serait entendue. Une telle prémisse ne satisfait pas le point
de vue intellectuel d’aujourd’hui. La prie`re, dans
son sens spécifique, se caractérise par les émotions
et nos contemporains cherchent plutôt à utiliser leur
mental pour s’approcher de la Réalité. Ils ont
appris à se méfier des émotions, La prière
demeure un mode d’approche fondamental des royaumes intérieurs,
mais, si nous ajoutons la méditation à son attitude
tournée vers le haut, nous obtenons la coopération
du mental .
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12 .
Nous nous approchons ainsi de l’inconnu ou des domaines
supra-conscients, autant avec l’intelligence qu’avec
le désir .Explorés en toute connaissance avec l’accord
de toues nos facultés, ces champs offrent des horizons plus
riches qu’un espoir aveugle, une demande et une réception
les yeux fermés .
La différence entre ces deux modes d’approche devient
plus claire lorsque nous considérons nos différentes
sphères de vie ; physique, émotionnel et mentale..
Il existe d’autres domaines plus subtils dont nous ne sommes
qu’à demi-conscients et nous pouvons présumer
que d’autres encore dépassent la portée du mental
humain. En fait, la Sagesse ancienne, comme nous l’avons déjà
mentionné, fait état de sept sphères de Vie
dans notre Système Solaire et explique clairement que celle-ci
ne sont que les sept aspects du niveau le plus bas de l’Existence
cosmique .
De tels concepts peuvent répugner au mental, mais ils ne
nous indignent pas et, si nous considérons les plans inférieurs
de vie qui nous sont familiers, un modèle logique commence
à prendre forme. Un vieil adage prétend que :«Ce
qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire le miracle
d’une seule chose». Aussi, al loi des correspondances
offre-t-elle une des clés qui ouvrent les portes des mystères
de l’Univers .
Les différentes densités du plan physique sont bien
connues et mesurées par la science moderne. Même si
les niveaux les plus subtils du plan éthérique ne
peuvent encore être complètement compris ou clarifiés,
nous ne concevons plus la matière physique en tant que bloc
de substance solide. Nous savons qu’elle vibre à des
degrés variés et qu’elle est, en fait, une énergie
dans sa forme d’expression la plus dense. Ici, la définition
de l’esprit et de la matière que nous donne H.P, Blavatsky
est intéressante. Elle parle, en effet, de la matière
comme étant l’esprit à son point de manifestation
le plus bas et de l’esprit comme étant la matière
à son état évolutif le plus élevé
.
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13 .
Cette pensée nous amène à approcher ce que
nous avons appelé jusqu’ici «Dieu» ou la
«Divinité» d’une façon complètement
différente.. Jusqu’à présent, nous avions
divisé cette Déité en deux parties distinctes
: une partie mystique et puis la forme en manifestation, H. P. Blavatsky
propose que le domaine de la religion soit, dans l’avenir,
en liaison beaucoup plus étroite avec la science, Nous pouvons
nous attendre à ce qu’il émerge d’un tel
mariage une conception entièrement nouvelle de la forme et
de la divinité de la Vie dont nous sommes partie intégrante
.
Dans le domaine des émotions ou des sentiments, différents
«niveaux» sont également bien délimités.
Comparons seulement la qualité lourde et sinistre de la haine,
de la jalousie et de la colère à l’amour, à
l’idéalisme et à l’aspiration. Nous pouvons
nous élever vers des sphères d’émotions
difficiles à décrire comme, par exemple, lorsque nous
sommes impressionnés par la beauté ou le pouvoir de
la musique ou que nous connaissons l’extase suprême
de la dévotion ou l’expérience mystique. Nous
pouvons également nous enfoncer dans les émotions
les plus basses, celles qui sont motivées par des demandes
physiques ou par des pulsions inférieures et égoïstes
.
Entre ces deux extrêmes se trouve toute la gamme des émotions.
C’est ainsi que l’idée des sept «plans»
ou de sept degrés émotionnels ne rebute plus l’imagination
!
La différenciation s’applique de la même façon
au niveau mental, en se rappelant néanmoins que, sur ce plan
comme sur les autres, les différents degrés ou sous-plans
ne sont pas séparés par des lignes de démarcation
rigides et immuables. Il peut¸être plus difficile d’évaluer
les différents niveaux dans le monde de la pensée
que dans les sphères physiques et émotionnelles .
Néanmoins, les trois degrés «inférieurs»
sont ceux du mental «concret» .
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En effet, nous pensons en termes plus ou moins «concrets»
dans cette zone, c’est-à-dire que les sujets sur lesquels
porte notre pensée sont objectifs et pratiques. En d’autres
termes, à ces niveaux, la pensée est d’une qualité
plus lourde, plus dense que celle dela pensée abstraite,
propre aux plans plus subtils .
Il est donc dit que nous sommes dotés d’un mental
«inférieur» et d’un mental «supérieur»
; l’inférieur est associé à la vie personnelle
et le supérieur sert d’expression à la pensée
abstraite et à l’approche de sphère plus subjective
ou supra-conscientes. Ce «mental supérieur nous offre
le moyen de pénétrer au-delà du «cercle
infranchissable» de pensée qui nous est familier. C’est
l’instrument avec lequel nous perçons la coquille de
notre savoir actuel et nous ouvrons à la supraconscience,
à la «réalisation» dans son sens le plus
large .
Nous considérerons cet aspect plus en détails lorsque
nous traiterons des techniques de la méditation. En fait,
ce thème sera notre leitmotiv principal, car l’interaction
des parties inférieure et supérieure du mental et
l’entraînement à utiliser, à volonté,
cette faculté supérieure, constituent l’essence
même de la pratique de la méditation .
Pour l’instant, nous n’en dresserons qu’un tableau
général. Disons que nous préparons la carte
avant d’explorer le territoire qui nous attend, un territoire
où les hautes terres portent la promesse d’espaces
à découvrir, car nos observations nous ont convaincus
qu’elles existaient .
Un dernier point à clarifier encore, avant d’entamer
le projet. Quel est notre propos ? Quel est notre but ?
Comme les navigateurs d’autrefois, nous ne pouvons avoir
qu’une idée générale de direction lorsque
nous partons à la découverte de nouveaux domaines
.
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15 .
Et nous savons encore moins ce que nous allons y trouver. Mais
nous pouvons être plus précis en ce qui touche notre
entreprise. Nous avons donc considéré ces fortes motivations
que sont le sens inné d’une existence intérieure
plus élevée, ou plus grande et le besoin que nous
ressentons de progresser dans cette direction et de la connaître
davantage. Sans aborder les philosophies de la vie, la valeur d’une
démarche destinée à comprendre cette «réalité»
et à atteindre les états de conscience les plus élevées
possible est évidente .
D’autres propos sont également à conserver
à l’esprit. Si, par la méditation, nous apprenons
à élever notre niveau de pensée et à
équilibrer notre vie intérieure et extérieure,
nous devenons des conducteurs de cette atmosphère supérieure
«plus rare», nous devenons l’un des canaux qui
la feront affluer dans la vie quotidienne. Alors, nous nous recréons
nous-mêmes et nous recréons notre environnement .
Le pouvoir de la pensée et le fait qu’elle soit une
énergie très réelle sont des vérités
vite réalisés. Combien de possibilités s’ouvrent
alors devant nous, tandis que nous nous tenons aux portes du mental
supérieur ! Cet instrument nous permet d’établir
des rapports avec des aspects et des qualités dont la société
a désespérément besoin et d’aider à
bâtir le Nouvel Âge dont on parle tant mais qui, jusqu’à
maintenant, manque tellement de direction spirituelle .
La méditation n’est donc pas un retrait égocentrique.
Elle peut être une réelle forme de service et permettre
une contribution positive et créatrice à ceux qui
nous entourent. Elle est un mode de création, derrière
la scène ; elle permet, en quelque sorte, de «bâtir
sans main» » Tout ce qui se manifeste sur la Terre a
d’abord été conçu dans le monde du mental
; nous devons, par conséquent, nous souvenir que nos pensées
actuelles bâtissent, d’heure en heure, le monde de demain
.
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16 .
Il est dit, également, qu’aucune personne perfectionnant
sa maîtrise d’elle-même et l’expansion de
sa conscience ne peut manquer d’affecter le monde qui l’entoure,
en spirale toujours plus vastes . Le pouvoir de la pensée,
le pouvoir de par la prière et de l’invocation, le
pouvoir de notre propre radiation sont tous des éléments
essentiels de la contribution que nous apportons sans cesse au monde
.
L’emploi de ce pourvoir est, par conséquent, l’un
de nos défis les plus élevés. tandis que nous
entamerons l’exploration des espaces auxquels la méditation
nous permettra d’accéder, nous ressentirons à
la fois la poussée vers le «Lieu secret» et le
feu du cœur qui cherchera à servir et nous fera ainsi
progresser .
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17 .
«Le corps est le Chariot, les sens ( externes et internes)
les Chevaux et les objets des sens, les sentiers qu’ils parcourent.
Ces Chevaux doivent être contrôlés par le Conducteur,
bouddhi avec l’aide des rênes de manas, le Seigneur
ou conducteur du Chariot étant Atman, la Lumière du
Soi Unique qui infuse toutes choses. »
SRI KRISHNA PREM
The Yoga of the Kathopanishad
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18 .
11 – LE CONDUCTEUR DE CHARIOT
Beaucoup méditent sans le savoir ou sans donner à
leur activité mentale cette appellation particulière.
En effet, nous sommes tous pourvus d’une certaine faculté
de contemplation et, chaque fois que nous réfléchissons
silencieusement à un problème, chaque fois que nous
dirigeons notre pensée dans une direction particulière,
nous pratiquons une méditation, dans son sens général
.
L’artiste médite pour parvenir à exprimer
son inspiration ;les scientifiques méditent sur leurs expérimentations
et leurs résultats ; l’homme et la femme d’État
recherchent par la méditation, la solution aux problèmes
de leur pays ; les hommes et la femme d’affaires la pratiquent
pou développer leur commerce ;les médecins pour diagnostiquer
la maladie de leurs patients .Tout concept nouveau, toute idée
nouvelle ou tout idéal, toute action vraiment constructive
et efficace doit d’abord avoir été «pensé»,
dans le silence des sphères mentales et sa préparation
mentale «derrière la scène» est d’autant
plus importante que l’accomplissement est significatif .
Dans son sens général, la méditation sert
à bâtir un pont entre les aspects intérieurs
et extérieurs dela vie, entre la pensée supérieure
ou abstraite, les idées, l’inspiration, l’intuition
et la forme extérieure quelles prennent, lorsqu’elles
sont mises à contribution sur le plan physique, grâce
à la créativité du mental concret. Après
tout, la racine même du mot médication laisse à
penser qu’il désigne des processus de relations entre
deux parties de nous-mêmes, un mode de médiation, d’union
entre deux aspects ou deux facteurs séparés. La méditation
est un moyen qui nous permet d’atteindre le supraconscient,
à partir de notre niveau de pensée concrète
et de bâtir un canal efficace entre les deux .
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19 .
Cette description est peut-être trop simpliste car il existe,
bien sûr, des formes de méditation spécifiques
et subjectives qui ne sont pas concernées par cette définition
générale et qui sont loin d’être accessibles
à tout le monde . En fait, la vraie méditation est
une science précise et difficile qui exige une consécration
profonde .
Cette définition préliminaire nous montre, tout
de même, à quel point l’approche méditative
nous est déjà familière et elle nous indique
aussi que nous posons les bases d’une communication authentique
avec le monde intérieur ou supérieur toutes les fois
que nous affrontons des problèmes sérieux ou des sujets
de préoccupation dépassant la sphère habituelle
de notre pensée plus ou moins «routinière»
.
Tout en se développant ainsi de façon intermittente,
cette mise en relation se poursuit inévitablement grâce
au développement de notre mental.. Les capacités mentales
humaines sont beaucoup plus développées aujourd’hui,
qu’elles ne l’étaient y a quelques siècles
; des niveaux de compréhension et de signification beaucoup
plus subtils se trouve maintenant à notre portée.
Une pensée beaucoup plus profonde est, par conséquente,
en oeuvre et des éléments de plus en plus subjectifs
influencent nos réactions, De plus, nous cherchons continuellement
à étendre notre savoir, ce qui a pour effet d’élargir
notre champ de conscience et de nous relier à des mondes
encore inconnus .
Une telle expansion implique, évidemment, les progrès
que nous étions destinés à accomplir et elle
continue à se produire sanas cesse, en dépit de nous-mêmes.
Cependant, il se peut que l’étape de développement
actuel se prolonge indûment, avec les dangers que cela implique.
L’un des plus répandus, actuellement, est inhérent
à nos prouesses mentales qui nous placent au centre d’un
labyrinthe dont il nous devient difficile de sortir .
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20 .
Le mental aime être actif et, au fur et à mesure
qu’il s’améliore et s’étend, les
défis que suscite ce développement sont de plus en
plus complexes. Le mental est capable de travailler comme Troyen
sous l’inspiration d’un désir :par exemple, l’ancienne
pulsion du mental, concret à se reproduire lui-même
est fortement renforcée aujourd’hui par nos prouesses
techniques qui font presque une «religion» d, de la
vie du mental inférieur. De plus en plus, au fur et à
mesure que notre mental agité prend la gouverne dela personnalité,
nous sommes entraînés dans des distractions qui, comme
les carrousels des champs de foire, nous maintiennent dans un mouvement
perpétuel, sans une quelconque réalisation digne de
ce nom .
Si nous avons la sagesse de nous y entraîner maintenant,
il nous sera possible d’assumer un rôle de directeur
du mental et de l’employer aux tâches de notre choix,
Le plus souvent, nous en perdons le contrôle ; il s’évade
alors comme un cheval emballé avant que le cavalier impuissant
que nous sommes ne s’en soit rendu compte. L’utilisation
de notre mental, sa capacité à bâtir ou brûler
nos liens, son contrôle sur nous-mêmes nous amènent
à nous poser les questions suivantes : Qui décide
? Qui mène notre vie & Qui a le contrôle ?
Nous avons parlé du monde intérieur et du monde
extérieur ; un soi intérieur et un soi extérieur
nous permettent d’habiter ces deux mondes, Le Soi intérieur
est voilé de mystères, tout comme le monde intérieur
dont il est le gardien .
L’interdépendance de ces deux identités ou
de ces deux parties de notre être est l’un des problèmes
séculaires du genre humain. Cependant, le soi extérieur
mieux connu que nous aborderons donc pour commencer- comporte, lui
aussi, sers mystères; sa nature, sa constitution sont complexes
; il n’est pas aussi facile à comprendre que nous pour
nous y attendre de prime abord.
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21 .
Le soi extérieur est composé du corps physique (physico-éthérique,
plus précisément), des émotions et du mental,
chacun ayant des caractéristiques propres. Aucun, pourtant,
n’est le «Je» véritable .Cela nous paraît
évident, à l’examen : nous ne sommes pas notre
corps, ni nos pensées, ni nos émotions. Ceux-ci servent
plutôt de véhicules, grâce auxquels nous exerçons
l’agir, la pensée et le sentiment .
Mais nous oublions souvent cette différenciation et nous
avons tendance à nous identifier à l’aspect
qui domine temporairement l’ensemble, qu’il s’agisse
d’une pulsion, une pensée ou une émotion .
Nous serons, sans doute, surpris de constater ce qui se passe
si nos prenons l’habitude de surveiller nos actions et nos
motivations en prenant, en arrière-scène et avec détachement,
la position de l‘observateur. Nous verrons bien vite les différentes
parties de nous-mêmes se comporter différemment les
unes des autres. L’une peut être fatiguée ou
paresseuse, alors que l’autre sera hyperactive et impatiente
d’avancer ; une partie sera rebelle et une autre plutôt
satisfaite ; l’une pourra avoir le désir ardent de
poursuivre une certaine ligne d’action alors qu’une
autre en aura peur ou préférera prendre une autre
direction .
Le mental pourra s’inquiéter constamment ou la nature
émotionnelle avoir peur, alors qu’en même temps,
le soi affirmera constamment que ces craintes sont sans fondement
.
Nous ne sommes pas toujours en accord avec les différentes
parties de nous-même, c’est certain .De plus, nous passons
une grande partie de notre temps à essayer de nous rallier
leurs voies obstinées. Par conséquent, ces éléments
ou ces aspects de nous-même ne sont pas notre ««soi».Tel
un parent harcelé par une bande d’enfants, nous sommes
souvent tiraillés entre les différentes parties de
nous-mêmes et attirés dans plusieurs directions à
la fois .
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22 .
De telle sorte que, si nous n’y sommes pas préparés,
les conflits qui s’ensuivent nous laissent déchirés
et épuisés, ce qui a pour effet de saper notre pouvoir
de les contrôler .
Pour affronter une telle situation, qui dont est le «soi»,
le «Je», la conscience qui contrôle ? La première
partie de la réponse commence à nous apparaître
lorsque nous réalisons que nous ne sommes pas nos sens ou
notre corps et que nous ne sommes pas non plus notre mental. Cependant,
une fois que nous les avons reconnus comme étant des éléments
de notre constitution, nous confirmons l’indépendance
du soi qui les observe et nous nous plaquons, de ce faut, en position
d’un véritable contrôle de notre équipement,
au lieu de lui obéir au doigt et à l’œil
.
Cette position de contrôle est souvent évoquée
dans les enseignements époques des Védas anciens sous
le symbole du conducteur de chariot, de son char et de ses chevaux,
Il existe plusieurs versions de la même analogie, mais la
plus utile à notre propos est peut être l’image
du conducteur qui représente le soi, le chariot étant
la vie qu’il mène et les chevaux qui tirent le chariot
représentant les trois aspects ou «corps » (
mental,, émotionnel et physique ).L’analogie va plus
loin et Patanjali compare les rênes avec lesquels le conducteur
contrôle ses chevaux aux pensées qui servent de moyens
intermédiaire au soi pour communiquer avec sa nature triple
.
Platon utilise ce même symbole du conducteur de chariot
et fait cette remarque sur les chevaux :«Comme nous pouvons
nous y attendre, ils sont très difficiles à harmoniser
!»
L’analogie nous aidera à comprendre ce qui se passe
; il est bon, pour nous, de prendre le temps d’y penser, Cela
nous permettra de clarifier les différents rôles que
jouent ces trois aspects, tout en mettant l’accent sur la
nécessité évidente que le soi reste aux commandes
. En effet, le conducteur de chariot doit réussir à
contrôler les énergies attelées à son
chariot .
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23.
Tout cela semble l’évidence même et, pourtant,
qui n’a pas le souvenir d’avoir perdu le contrôle
tandis que l’un de ses «chevaux» s’emballait
? Dans de telles circonstances, il nous arrive d’oublier que
nous nous trouvons dans une position indépendante : nous
nous identifions temporairement à la pulsion dominante du
moment et nous laissons entraîner où elle le veut,
Quel triste exemple d’abdication !
La symbolique des chevaux a aussi l’avantage d’attirer
notre attention sur le fait que les trois aspects de notre constitution
qu’ils représentent sont des énergies bien définies,
ce qui nous encourage à être très vigilants
car nous sommes littéralement dans la nécessité
de contrôler trois types différents d’énergie
.
Chacun de ces éléments a ses caractéristiques
propres, ses qualités, ses vices et ses vertus particuliers
qui doivent être contenus ou utilisés ; chacun manifeste
ses propres pulsions et tendances, ses motifs et ses demandes qu’il
nous faut apprendre à connaître et à diriger,
à compenser ou à utiliser .Chacun exerce parfois une
poussée dans une direction différente ;par exemple,
les émotions et les pensées ne vont as toujours main
dans la main. À d’autres moments, les pensées
et les émotions se renforcent dans la peur, l’anxiété
et la dépression. Elles nous entraînent alors vers
des sentiers indésirables et il nous est difficile de les
ramener aucun être pour en reprendre le contrôle
En fait, en tant que conducteur du chariot, nous avons à
exercer la fonction exigeante du maintien de l’équilibre.
Nous devons demeurer calmes, aux commandes, tout en étant
dépendants des énergies ou des éléments
dont nous disposons. Il nous faut évaluer et ajuster les
différentes forces en présence ; notre vision se doit
d’être toujours «harnachée» à
leur pouvoir potentiel sans être écrasés par
celui-ci. En toutes choses, la main ferme de celui qui est en charge
est d’une importance vitale .
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24 .
C’est la main expérimentée du conducteur du
chariot qui tient les rênes. Calme, debout, au-dessus de ses
chevaux, c’est lui qui voit la route qu’ils doivent
suivre .
Un exercice destiné à favoriser cette attitude d’observation
et de contrôle, se trouve à la fin du présent
chapitre .
Sa pratique régulière sera une aide significative
pou reconnaître le soi au centre de nous-même et pour
relâcher l’emprise de la nature inférieure. En
choisissant cette position, nous prendrons l’habitude de la
position détachée au centre qui nous permettra de
diriger nos différents aspects. Nous affirmerons alors, consciemment,
que nous sommes le Soi .
Cependant, nous n’avons pas encore complètement répondu
à la question : «qui suis-je ?« Et nous devons
nous efforcer d’obtenir, au moins, une perspective plus complète.
Nous ne pouvons même pas nous attendre à faire le tour
complet, d’une telle question dans l’espace d’une
seule vie, car les «moitiés»intérieure
et extérieure de nous-mêmes sont impliquées,
c’est-à-dire l’infinie et l’éternel,
en même temps que l’immédiat et l’individuel
.
Mais tout cela n’est pas nouveau pour nous. Des milliers
de légendes et de fables, d’épopées et
de mythes, d‘allégories et de contes de fées
ont traité ce sujet et, bien sûr, il se trouve au cœur
de la plupart des religions .
Le thème des deux «soi» ou de l’Âme
et de sas «persona», du Roi et du serviteur, de la conscience
supérieure et de la conscience inférieure –
pour utiliser des termes plus courants – revient avec insistance,
sous une forme ou sous une autre, dans tous les types d’enseignements
diffusés partout dans le monde .
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25 .
«Si l’on s’appuie sur leur nombre et sur la variété
des incidents et des détails incorporant l’idée
directrice, nous pouvons inférer que la conception d’une
âme externe a captivé la pensée des humains
depuis les premiers siècles de leur histoire. Car les légendes
sont le reflet fidèle du monde, tel que le concevait le mental
primitif et nous pouvons être sûrs que toute idée
qu’elles renferment naturellement doit avoir déjà
été un article de foi .»
FRAZER
La toison d’or
Les Védas anciens se réfèrent à cette
réalité sous le symbole des «deux oiseaux»
:«l’Âme Suprême et l’Âme individuelle»
.
«Vaste est CELA. Sa forme est inimaginable …
Pourtant, cela repose au cœur du cœur . »
Krishna l’a affirmé en ces termes bien connus : «Ayant
pénétré l’univers entier d’un fragment
de Moi-même, Je demeure.»
Les paraboles de Jésus y font moultes fois référence
:
«Le Seigneur habite toujours un pays éloigné,
alors que son serviteur se trouve dans la vigne.»
L’évocation est très précise dans la
parabole du levain placé dans trois
mesures de froment .L’histoire des talents au nombre de cinq,
de trois et de un est basée sur le même thème
.
Cependant, en dépit de son message universel livré
tout au long des
siècles, message que les poètes, en particulier, ont
clamé du fond de leur cœur, le Soi demeure encore partiellement
voilé .
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26 .
C’est une histoire secrète que nous devons découvrir,
chacun ;à notre manière, une histoire au-delà
des mots, au-delà de nos conceptions limitées actuelles.
Nous savons seulement qu’un écho du Soi supérieur
subsiste dans notre conscience, un peu comme le mémoire endormie
du monde intérieur dont nous n’avons parlé plus
haut et que certains peuvent le réveiller en eux—mêmes
.
Le «Je»,ce fragment dela Conscience Supérieur
garde, enfoui en lui-même, la vibration du Soi Supérieur
dont il provient. Nous ne pouvons perdre cette vibration, même
si elle est parfois profondément cachée. Tel l’appareil
télé-guidé qui revient à sa base grâce
au rayon auquel il répons, nous obéissons, tôt
ou tard, à l’envie de briser nos chaînes, d’élargir
notre conscience, de retourner vers le royaume supérieur
d’où nous émanons. Un être humain est,
dit-on, «une Existence immortelle, un Dieu éternel,
une parcelle d’Infini». Est-il si surprenant que nous
soyons les victimes d’une «insatisfaction divine»
?
Le soi extérieur n’occupe pas une position facile
. Il doit porter l’entière responsabilité des
éléments à sa charge, sans en être indépendant.
Il doit obéissance au Soi supérieur qui se révèle
parfois à traverse la «voix de la conscience»,
amis qui demeure généralement hors de portée.
Nous devons alors vivre dans le monde, tout en nous souvenant toujours
que nous ne sommes pas de ce monde ; nous devons accomplir nos taches
journalières sans jamais perdre le sens de notre divinité
; limitée par des faits durs et froids et par l’existence
matérielle, il nous faut encore nous élever, en toute
sérénité, au-dessus d’eux .
Il est dit que les conflits sont, pour l’Humanité,
le moyen d’atteindre l’harmonie. C’est peut-être
cette lutte entre la poussée de chacune de ces deux identités
(intérieure et extérieure ) qui induit éventuellement
une sorte de désespoir divin.
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27 .
Grâce à celui-ci, nous nous élevons, atteignons
le Soi supérieur et affirmons enfin notre identité
spirituelle, en dépit de tous les obstacles. Ceux qui ont
atteint ce stade sont légion et point n’est besoin
d‘en énumérer les noms . Ils sont pourtant les
témoins de ce que nous sentons, nous-mêmes; ils ont
été les éclaireurs sur le chemin que nous devrons
éventuellement parcourir et nous ne manquons pas d’encouragement
dans ce sens .
Cela nous ramène à la méditation qui fournit
une méthode directe et pratique pour atteindre cette région
supra-consciente et y pénétrer ; une méthode
qui nous permet de repousser nos frontières et de raviver
l’étincelle de la Flamme Divine latente en nous-même.
Nous approfondirons ou - mieux encore – nous nous élèverons
vers ces divers aspects dans les chapitres suivants. D’abord,
nous devons nous assurer que nous comprenons bien ce qu’est
notre «soi» et que nous avons une juste notion du «Je»
entant que conscience qu coordonne et contrôle sa nature triple
et l’emploie à ses fins .
En reconnaissant la régence du Soi, nous aurons avantage
à estimer les valeurs et les écarts existant entre
nos trois éléments .
Nous pourrons ainsi nous rendre plus rapidement compte si l’un
d’eux nous fait dévier de notre trajectoire et, progressivement,
nous parviendrons à les intégrer habilement en un
ensemble fonctionnel, pour la bonne réalisation de notre
propos et l’exercice de notre rôle .
Si l’exercice suivant paraît simple, tant mieux .
Cela signifie que nous savons déjà prendre la position
du sage observateur ; nous pourrons donc passer rapidement à
une autre étape. Par contre, si sa pratique nous semble encore
difficile, nous aurons intérêt à l’utiliser
largement, en y appliquant toute notre intention. Nous en récolterons
rapidement les fruits : la position du conducteur de char nous deviendra
familière, notre équipage se rodera, notre équilibre
se développera et nos yeux se fixeront sur notre destin .
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28 .
Exercice de désidentification et de reconnaissance de soi
central
Prenez une position confortable et détendue, les yeux fermés.
Respirez calmement .
1 – AFFIRMEZ :
«J’ai un corps mais je ne suis pas mon corps. Il peut
être en bonne santé ou malade. Il peut être reposé
ou fatigué mais il n’est pas mon «Je» réel.
Mon corps est mon précieux instrument d’expérimentation
et d’action dans le monde extérieur, mais il n’est
qu’un instrument. J’en prends soin. Je m’efforce
de le maintenir en bonne santé mais il n’est pas moi.
J’ai un corps, mais je ne suis pas ce corps .»
11 – AFFIRMEZ :
«J’ai des émotions, mais je ne suis pas mes
émotions. Celle-ci sont innombrables, contradictoires, changeantes
et pourtant je sais que le Je demeure toujours moi--même.,
le Je, dans l’espoir comme dans le désespoir. dans
la joie comme dans la peine, dans l’irritation comme dans
le calme. Je peux observer, comprendre, juger mes émotions,
les dominer, les diriger et les utiliser de plus en plus ; il est
évident qu’elles ne sont pas moi …J’éprouve
des émotions, mais je ne suis pas ces émotions .»
«J’ai des désirs, mais je ne suis pas ces désirs.
Eux aussi sont versatiles et contradictoires, alternant entre l’attraction
et la répulsion . Des désirs m’habitent, mais
ils ne sont pas moi .»
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29 .
111 – AFFIRMEZ :
«J’ai un intellect, mais je ne suis pas mon intellect.
Celui-ci est plus ou moins développé et actif ; il
est indiscipliné mais il peut être éduqué
et dirigé .Il est un instrument de connaissance aussi bien
du monde extérieur que du monde intérieur, mai sil
n’est pas moi. J’ai un intellect, mais je ne suis pas
cet intellect .»
1V – Après vous être ainsi désidentifié
de vos véhicules physiques, émotionnel et mental,
reconnaissez et affirmez :
«Je suis un centre de pure Soi-conscience.
Je suis un centre de volonté, capable de dominer, diriger,
utiliser tous mes processus psychologiques et mon corps physique.
Je suis le Soi constant et immuable.»
Cet exercice est basé sur l’une des techniques présentées
dans le livre – Psychosynthèse – de Roberto Assagioli,.
Il et rapporté ici avec la permission bienveillante de l’auteur
et de la Pschosynthesis Research Foudation de New York .
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30
«Un homme doit avoir une sorte d’intelligence de l’Absolu
… une sorte de souvenir des choses que l’âme pouvait
percevoir en compagnie de Dieu …une évasion de l’être
relatif dans l’appréhension de l’Être véritable.
Là, seule le mental du philosophe a des ailes. Dans la mesure
de son illumination, il se souvient de ce qui habitait la demeure
de la Divinité. »
Platon
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31 .
111 – HAUT ET LARGE
L’œil, dit-on, doit devancer le pied ; la vision doit
dépasser les facultés. Sans cela, comment découvrir
la direction à prendre ? Voilà pourquoi, dans ce chapitre,
nous nous pencherons sur la supraconscience afin d‘avoir une
idée de notre direction, des régions ou places fortes
que nous explorerons avent de nos mettre à l’humble
tâche de poser les fondements de la méditation .
Les personnes dotées d’un mental circonspect croiront
peut-être que nous prenons là une mauvaise direction.
Au contraire, si nous prenons d’abord connaissance du but
à atteindre, en comprenons la logique et le potentiel, nos
pieds paresseux y gagneront des ailes . L’annonce d’un
mystère est toujours pour la nature humaine, une invite à
s’élever au-dessus de l’ordinaire et à
chercher à le percer. Une terre inconnue est comme l’appel
retentissant d’un clairon vers l’exploration ; le pouvoir
du défi à toujours un effet magique sur notre substance
trop indolente .
De plus, une vision possède un pouvoir d’attraction
immense. En opposition à ce qui reste vague et peu pratique,
elle établit un lien magnétique avec notre centre
secret,, nous pousse vers l’avant, éveille peut-être
en nous une connaissance cachée de la vérité,
de la vie ou de la divinité. De même que nous lançons
une corde vers la cime d’une montagne dont nous voulons faire
l’ascension, la vision nous offre une ligne vivante, grâce
à laquelle nous pouvons franchir les confins de notre conscience
actuelle, à connaître un moment de communication glorieuse
avec une autre dimension, un moment d’appréhension
d’un monde situé au-delà des quatre murs carrés
de notre vie quotidienne .
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32 .
Une vision est une énergie potentielle en nous tous. Sur
le plan mental, elle est créatrice; sur le plan émotionnel,
elle est stimulante ; physiquement, elle a pour effet de mobiliser
nos forces en direction de notre propos. Elle opère de façon
pratique et logique, grâce au sens du «tout autre»
que nous possédons ; ce sens intérieur qui est la
source de tous nos progrès. D’ailleurs, ce phénomène,
lié à la perception et à la matérialisation
d’une vision, est un fil d’or tissé dans la trame
des écrits mystiques. Il est toujours lié aux réalisations
spirituelles, à l’atteinte d’un but élevé,
à la reconnaissance de ce qui nous fait progresser ; il est
au cœur de toute aventure spirituelle. Dans le passé,
il a souvent été prostitué, par excès
d’Émotivité. Pourtant, vision et émotion
n’ont pas besoin de s’accoupler ; de la polarisation
mentale actuelle peut découler une utilisation sensible et
scientifique du pouvoir serein, conféré par en vision
prometteuse et clairement déterminée .
Voilà, par conséquent, une idée à
développer, à`cultiver et même à nourrir,
de crainte de nous cristalliser et de nous pétrifier dans
notre monde crépusculaire .
Cette déclaration du psalmiste : «Je lèverai
mes yeux vers les hauteurs» est un énoncé d’intention
réaliste et objectif, en même temps qu’une reconnaissance
que la vision constitue l’ouverture d’un passage qui
nous permet d’abord de voir ;puis, lorsque les pouvoirs cachés
se sont suffisamment déversés, il nous permet de tracer
éventuellement notre route .
Peut-être sommes-nous soutenus par un certain amour-propre
résultant d’une juste confiance, un amour propre qui
nous fait penser que nous sommes des petits dieux et que tout est
possible. L’espoir aussi fait miroiter l’objectif à
nos yeux. Cependant, ne négligeons aucune aide offerte car
la lutte de l’âme exilée sur la route du retour
vers le Parent omniscient n’est pas une mince aventure .
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33 .
Nous avons besoin de faire appel à toutes nos ressources,
de rassembler toutes les sources d’aide disponibles. Par ailleurs,
il nous sera bien difficile d’entreprendre ce projet particulier
de recherche de la voie qui relie le soi au Soi, si nous ne possédons
pas la vision qui guidera notre devenir. Vison et inspiration vont
de pair. La première offre une perspective, la seconde déverse
ses dons. Nous sommes donc doublement motivés pour regarder
assez haut ; en même temps, il nous faudra protéger
soigneusement ces dons de l’esprit qui seront notre support
dans les périodes creuses .
La possibilité de pénétrer, consciemment,
dans les régions habituellement supraconscientes, se base
sur une bonne documentation. L’illumination est une étape
reconnue de la progression spirituelle ; elle succède aux
stades d’éveil et de purification. En Orient, elle
est considérée et reconnue comme la récompense
d’une autodiscipline ferme et prolongée. Accompagnée
d’efforts soutenus. En même temps, l’étude
de l’illumination sous un angle psychologique et scientifique
est commencée; les «expériences-sommets sont
maintenant reconnues par les pionniers de la psychiatrie. Il s’agit,
en quelque sorte, d’expériences vécues d’états
élevés d’éveil, résultant d'une
recherche spirituelle ou encore d’efforts soutenus, dans le
but d’accéder à une vie pleine et significative
.
À la fin du siècle dernier. le Dr Richard Maurice
Bucke mena une étude intéressante sur des cas d’illumination
tout à fait précis et évidents. Il rassembla
une quantité surprenante de témoignages décrivant
l’expérience de la lumière à partir d’écrits
émanants d’êtres ayant atteint cet état
et de ceux qui avaient observé les effets et les changements
provoqués chez les personnes concernés .
Toutes ces expériences ont eu des effets sur les plans
mental, émotionnel et physique. Toutes faisaient référence
à un sens intense de l’Unité, dela conscience
universelle unique et à la réalisation de la pénétration
divine .
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34 .
Les paroles spontanées du Bouddha au moment de l’Illumination,
résument bien ce qui la caractérisent :
«Merveille des merveilles ! Toutes choses vivantes sont
en essence Bouddha, dotées de sagesse et de vertu mais, parce
que leur mental est devenu perverti par la pensée illusoire
elles ne réussissent pas à le percevoir . »
Ces mots sont traduits de différentes façons dans
les écritures bouddhistes, mais nous pensons qu’ils
reflètent une interprétation relativement juste.
Le Dr Bucke utilisa les termes de Conscience cosmique pour décrire
les différents stades de l’illumination ; ce terme
exagère peut-être quelque peu les possibilités
humaines terrestres, mais il véhicule néanmoins l’état
de réalisation «supra-individuelle» atteint .Il
mentionne la réalisation plus ou moins importante ou «imparfaite»
de l’illumination et décrit cet état comme étant
une «conscience du cosmos, c’est-à-dire de la
vie et de l’ordre de l’univers». En même
temps que cet éveil, dit-il, il se présente :
«Un éclairage ou une illumination intellectuelle
qui, à elle seule, porterait l’individu vers un nouveau
plan d’existence, en faisant presque de lui le membre d’une
nouvelle espèce. À cela s’ajoute un état
d’exaltation morale, un sentiment indescriptible d’élévation,
de joie, une accélération du sens moral tout aussi
frappant et plus importante, tant pour l’individu que pour
la race, qu’un pouvoir intellectuel accru. De plus, cet état
s’accompagne de ce qui pourrait s’appeler un sens de
l’immortalité, une conscience de la vie éternelle,
non pas la conviction que la personne en sera dotée, mais
la conscience qu’elle la possède déjà.»
( Cosmic consciousness, p. 3 )
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35 .
L’histoire nous rapporte plusieurs exemples de cette expérience
de lumière supérieure, comme celui de Moïse descendu
du Mont Sinaï avec les tablettes des commandements «alors
qu’il ignorait que son visage rayonnait ou émettant
des rayons de lumières, si bien que les enfants d’Israël
«avaient peur de s’en approcher». Et tout le monde
connaît l’expérience de Saint Paul sur la route
de Damas. Nous ne pouvons entrer dans l’analyse détaillée
des nombreux cas qui ne laissent aucun doute sur leur validité
.
En dehors d’exemples bien connus, des narrations mystiques
et des expériences d’extase divine rapportées
dans toutes les annales religieuses, Bucke énumère
un bon nombre de personnes qui, sans aucune «impulsion religieuse»
particulière, ont atteint ces états d’éveil
consciemment et ont fourni un rapport complet et minutieux de leur
expérience .
Pascal, par exemple, En nous appuyant sur un document qu’il
écrivit en double copie et qui fut retrouvé après
sa mort. soigneusement caché dans la doublure de son pourpoint,
( il se trouve maintenant à la Bibliothèque Nationale
de Paris), nous avons la preuve qu’il fit l’expérience
d’une lumière subjective suprême. Il avait écrit
le mot Feu en grandes lettres .Cette expérience de lumière
dura environ deux heures et fut suivie d’un sens suprême
de libération, de joie et d’une certitude de la grandeur
de l’âme humaine .
Comme ce fut le cas pour d’autres personnes ayant vécu
l’illumination, sa vie changea radicalement par la suite.
Il se retira du monde et certains de ses biographes s’accordent
à dire que son œuvre la plus éclairée
fut réalisée durant cette période de réclusion.
Les poètes, nous le savons, ont souvent décrit les
éclairs associés à un état de conscience
supérieur .
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36 .
Par exemple, Wordsworth écrivit ces lignes à l’abbaye
Tintern :
«…Cette atmosphère sereine et bénie
Où les affections nous mènent doucement,
Jusqu'à ce que, le souffle de ce cadre corporel
Et même le mouvement de notre sang humain
Presque suspendu, nous reposions endormis
Dans le corps et nous devenions une âme vivante.»
Une école de pensée va même jusqu’à
suggérer que les Sonnets de Shakespeare étaient, en
réalité, destinés à son Âme associée
au «Sens Cosmique» et qu’ils expriment l’ardent
désir du soi exilé, enchâssé dans la
conscience de la personnalité, d’atteindre l’union
avec ce qu’il savait être son véritable attribut.
Nous avons peut-être accepté inconsidérément
les affirmations, les images et les descriptions des poètes
et des grands écrivains, au cours des siècles, comme
de simples envolées imaginaires et comme l’expression
de leur sens suprême dela beauté. Elles renferment
plus que cela et méritent un examen plus approfondi. Dans
certains car, elles expriment l’expérience tangible
et précise de ce qui forme la toile de fond d sur laquelle
se tisse la vie extérieure .
Le jour semblait s’ajouter au jour comme si celui qui le
pouvait avait embelli les cieux d’un autre soleil .»
Écrivit Dante et ces mots trouvent un écho presque
identique dans Leaves of Grass de Walt Whitman :
«…un instant,
Un autre soleil ineffable m’éblouit totalement,
Et toutes les sphères que je connaissais, et, plus éclatantes
Encore les sphères inconnues :
Un instant sur la terre future, la terre Céleste .»
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37 .
Ces deux hommes connaissaient donc l’illumination provenant
des plans de conscience supérieure, une expérience
à laquelle Whitman avait souvent fait référence.
Par exemple :
«L’âme émerge et toutes les affirmations,
églises, sermons se fondent en vapeur. Seule, la pensée
en silence et l’étonnement et l’aspiration, puis
la conscience intérieure, comme une inscription jusqu’alors
inaperçue, à l’encre magique, fait rayonner
ses lignes merveilleuses pour les sens. Les bibles peuvent expliquer
et les prêtres exposer mais il relève exclusivement
du Soi isolé à l’œuvre, sans bruit, de
pouvoir entre r dans le pu éther de la vénération,
d’atteindre les niveaux divins et de communier avec l’indicible.
»
Democraticc Vistas
Nous ne constatons, ici, aucune extase émotionnelle, mais
l’appréciation calme et claire d’une pénétration
mentale dans une sphère ou un plan de réalisation
supranormale. Dans un autre passage du même écrit,
Whitman exprime lucidement le sens de la vie universelle, si caractéristique
dela réalisation à ces niveaux :
«Et voilà ! pour la conscience de l’âme,
l’identité permanente, la pensée, la chose devant
laquelle la magnitude même de la Démocratie, de l’art,
de la littérature, etc. s’efface, devient quelque chose
d’impartial, de mesurable, de pleinement satisfaisant ( ce
qu’elles ne sont pas ).Ce quelque chose est le Tout et l’idée
du Tout, reliée à celle d’éternité
et d’elle-même, l’âme, du dynamique, indestructible,
naviguant dans l’espace pour toujours, visitant chaque région
intérieure comme un navire sur la mer. Et encore ! les pulsations
dans toute matière, dans tout esprit, marquent pour toujours
le rythme éternel, l’éternelle systole et dyastole
de la vie en toutes choses où je sens et je sais que la mort
n’est pas la fin, comme nous le pensions, mais plutôt
le commencement, et que rien n’est jamais perdu ni ne peut
jamais se perdre, ni même mourir, qu ce soit en l’âme
ou en la matière.»
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38 .
Explorant l’histoire, nous retrouvons l’exemple classique
de celui qui a atteint ces niveaux supérieurs en la personne
de Plotin qui, bien qu’il se plaignit du fait qu’écrire
lui était toujours pénible, écrivit ce passage
lumineux dans une lettre à Flaccus :
«Il existe trois degrés de savoir : l’opinion,
la science, l’illumination.. Vous demandez : comment connaître
l’infini ? Je réponds : pas par la raison. La raison
a pour fonction de distinguer et de définir. L’Infini
ne peut donc être l’objet de la raison. Vous ne pouvez
appréhender l’Infini que par une faculté supérieure
à la raison, en entrant dans un état où vous
n’êtes plus vous très soi fini, un état
où l,’essence divin en vous est communiquée.
C’est l’extase. C’est la libération mentale
de la conscience limitée .Seul le pareil peut appréhender
le pareil : donc, quand vous cessez ainsi d’être fini,
vous devenez un avec l’Infini. C’est par la réduction
de votre âme à son soi le plus naturel, à son
essence divine que vous réalisez une telle union, une telle
identité .
Mais cette condition sublime n’est pas permanente. Ce n’est
que de temps à autre que nous pouvons bénéficier
d’une telle élévation au-dessus des limites
corporelles et terrestres. Moi-même, je ne l’ai réalisée
que trois fois et Porphyre, pas une seule. Tout ce qui même
à la purification et a l’élévation mentale
vous aidera à atteindre cet état et facilitera l’approche
et la récurrence de ces joyeux intervalles.»
Il ne faudrait cependant pas mettre trop d’accent sur ces
phénomènes supranormaux ou sur les phénomènes
liés à ces états d’éveil. le long
sentier de la méditation est un processus de construction
régulier et progressif, dans la conscience et nous ne devons
pas nous attendre à avoir des expériences comme celles
qui viennent d’être mentionnées avant d’être
déjà bien avancés sur la voie. En attendant,
nous pouvons nous réconforter en nous souvenant de Prophyre
!
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39 .
L’accès à de tels niveaux est aussi une affaire
de développement évolutif. Lequel comporte, naturellement,
même, il est lent, l’expansion graduelle de la conscience.
L’illumination ne peut être atteinte avant que nous
ne soyons suffisamment évolués ou élevés
en nous-mêmes car, comme Plotin le signale, «seul le
pareil peut appréhender le pareil». En d’autres
termes, notre propre vibration doit être suffisamment élevée
pour permettre et rendre possible, la reconnaissance des vibrations
supérieures situées sur des plans plus subtils .
Le sens des justes proportions nous permettra alors de situer
de telles révélations et expériences dans leur
contexte. Elles sont simplement des étapes sur la voie, des
étapes évidentes comportant différents degrés.
Avant de la connaître vraiment et de les assimiler véritablement.
nous devrons investir un travail de base, c’est-à-dire
passer par ce qu’on appelle, en termes mystiques, les processus
d’éveil et de purification. Nous préférerons
peut-être donner à ces stades les nomes de reconnaissance
et d’affinement c’est-à-dire reconnaissance du
Soi (car la «Connaissance du Soi est la base absolue et essentielle
de la connaissance de la Vérité» écrivait
Paul Brunton qui, d’après ses écrits, semblait
parler par expérience) et affinement ou transmutation de
nos substances physiques, émotionnelle et mentale. Mais,
répétons-le, la tache fondamentale impliquée
demeure la même et nous ne pouvons prétendre à
aucune véritable expérience des régions supérieures
avant que ces étapes préliminaires n’aient été
franchies, au moins jusqu’à un certain degré
.
À moins que nous ne commencions à nous décourager
à cause de la distance apparemment éloignée
de ces accomplissements supérieurs, au lieu de nous réjouir
de l’œuvre de défrichage accomplie par de plus
avancées que nous, il serait maintenant sage de nous tourner
vers la psychologie moderne susceptible de nous procurer certaines
encouragements .
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40 .
En effet, les pionniers dans ce domaine sont conscients, non seulement
de la réalité d’un«Soi» supérieur,
mais aussi de son pouvoir caché. En fait, comme pour la découverte
de certaines planètes, c’est l’effet ou la poussée
d’une source d’influence inconnue, qui attire l’attention
sur l’existence d’une source de pouvoir ou d’attraction
cachée .
Par observation ou par expérience personnelle, il est possible
de connaître l’existence de ces «états
de conscience supérieure, .soit occasionnellement, soit alors
d’une crise existentielle suprême, même si, souvent,
nous ne comprenons pas ce qui se passer et ne savons pas très
bien intégrer cette expérience. Ces états supérieurs
de conscience – dénommés par Marlow et par d’autres
des «expériences-sommets» ne font pas partie,
bien sûr, de la catégorie de ce que nous appelons,
plus haut, dans ce chapitre, «illumination»»,
mais elles représentent ce qui peut être considéré
comme les signes d’une sensibilité et d’un alignement
supérieurs. À ce titre nous ressentons le besoin de
les comprendre et de les gérer intelligemment, particulièrement
parce que leur fréquence augmenta, parallèlement à
la rapidité de l’évolution mentale et à
l’éveil important qui se produit, en ce moment, dans
l’ensemble de l’Humanité .
Au cours des siècles passés, ces expériences
étaient acceptées plus aisément ; la religion
était suffisamment forte pour donner à l’individu
un «cadre de référence et celui=ci s’harmonisait
plus spontanément, plus totalement et avec dévotion
avec les influences supérieures qu’il réussissait
à contacter .Aujourd’hui, les jeunes s’inquiètent
souvent lorsqu’ils ressentent l’approche du monde subjectif
et ils se préoccupent du sens à donner aux incitations
intérieures ou supérieures qui parviennent parfois
à leur conscience. Ils ne connaissent rien des plans subtils
et ne peuvent s’appuyer sur la foi d’une spiritualité
solide. Par conséquent, ils ne comprennent pas toujours ce
qui leur arrive lorsqu’ils vivent une expérience tout
à fait normale d’alignement avec les vibrations supérieures
.
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41 .
Les pionniers en la matière parlent de :«Psychologie
des hauteurs» et ils étudient les fonctions du supraconscient,
telles l’intuition, l’inspiration et les formes supérieurs
de créativité. L’un des chercheurs les plus
éminents en ce domaine, le Dr. Roberto Assagioli emploie
également les mots de «Psychsynthèse Spirituelle»
.
Au stade où nos en sommes, il serait utile d’étudier
le diagramme qu’il nous propose dans son livre Psychosynthèse
.
Ce diagramme nous aidera à clarifier les différentes
régions auxquelles il est fait référence dans
notre étude de la méditation et, par conséquent,
à mieux comprendre la trajectoire possible du soi conscient,
le «je» ou «l’observateur» .
Il présente ce que nous pourrions appeler la constitution
de l’être humain et, bien que toute représentation
à deux dimensions d’un facteur «pluridimensionnel»
soit, nécessairement, fractionnaire et inadéquate,
elle peut tout de même donner une image approximative des
secteurs de la vie psychologique. C’est-à-dire des
différents domaines dans lesquels nous fonctionnerons, desquels
nous recevons motivations, impression, impulsion s et impacts de
toutes sortes et dans lesquels nous pouvons espérer pénétrer
consciemment .
Grâce à ce diagramme, nous nous formerons peut-être
une idée plus claire d ce qui se passe au juste lorsque nous
entreprenons de méditer. Nous pourrons alors nous rendre
compte que le processus de méditation est beaucoup plus scientifique
que ne le laissait croire l’idée ancienne que celle-ci
n’était qu’un simple exercice religieux et un
court moment de réflexion passive .
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42 .
LES SPHÈRES DE LA CONSCIENCE
1. L’inconscient inférieur
2. L’inconscient moyen
3. L’inconscient supérieur ou supraconscient
4. Le champ de la conscience
5. Le soi conscient ou «Je»
6. Le Soi spirituel ou supérieur
( diagramme )
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43.
À`partir de cette image, nous voyons que le «Je»
conscient, la partie de nous-mêmes qui est responsable et
qui, comme nous l’avons vu dans les chapitres antérieurs,
doit devenir l’observateur et le centre de contrôle
constitue le point central du champ de la conscience. Celui-ci,
à sont tour, se trouve à l’intérieur
de ce qui este dénommé ici «l’inconscient
moyen», c’est-à-dire la zone de la conscience
la plus facilement accessible au mental conscient et en laquelle
nos différentes expériences se trouvent assimilées
.
L’inconscient inférieur serait immédiatement
interprété comme le secteur des pulsions, des impulsions,
des complexes et des motivations profondes et primitives. Là,
dorment également les énergies réprimées
de notre nature. Au-dessus de «l’inconscient moyen»,
se trouve «l’inconscient supérieur, ou supraconscient
(3) . C’est de cette région que nous parviennent les
intuitions, inspirations et impulsions spirituelles les plus élevées.
C’est en elle que nous cherchons à pénétrer
au cours de la méditation. Là, nous pouvons entrer
en contact avec des influences et des énergies dont les vibrations
sont plus subtiles ou plus spirituelles. C’est là que
réside le Soi supérieur ou âme. Et, lorsque
nous aurons développé la capacité de nos identifier
à Elle, nous pourrons éventuellement atteindre l’illumination.
Assagioli évoque la réalité de ce «vrai
Soi» ou de ce centre permanent en ces termes :
«La réalité du Soi peut être appréhendée
de différentes manières. Il y a de nombreux témoins
qui, étant parvenus, plus ou moins temporairement, à
l’expérience intérieure de la réalisation
consciente du Soi, peuvent certifier que celle-ci présente
à leurs yeux le même degré de certitude que
celle que peut éprouver l’explorateur ayant traversé
des régions inconnues aux autres. On trouve de nombreux témoignages
de telles expériences, ainsi que des états de conscience
qui, généralement, les accompagnent, dans le livre
«Cosmic Conciousness» du Dr Bucke, dans le «Tertium
Organum» de O. D. Ouspensky, dans «Mysticism»
de E. Underhill .
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44 .
L’expérience du«Soi» peut être favorisée
par l’emploi de différentes méthodes de méditation
et de concentration telles que : le «processus d’individualisation»
de C. G. Jung. Le «rêve éveillé»
de Desoille, les techniques du Raja-yoga …etc.
D’un point de vue philosophique, les théories de Kant
et de Harbart font une distinction nette entre le moi empirique
et le Soi réel ou nouménal, Cela équivaut à
dire que le Soi existe dans une sphère de réalité
différente de celle où se passe le «flux»
des phénomènes psychiques ou de celle de la vie organique
… La conscience de soi, celle du moi personnel ou «Je»
devrait être considérée comme un reflet du Soi
spirituel, sa projection dans le champ de la personnalité….
Il n’est pas besoin de souligner l’importance théorique
et pratique, ainsi que spirituelle et pédagogique, de la
connaissance du Soi et, par conséquent de l’emploi
des méthodes amenant à cette prise de conscience .
…La reconnaissance de toutes les manifestations de la psyché
humaine, telles que l’imagination créatrice, l’intuition,
le génie, les sentiments supérieurs, les impulsions
et les actions altruistes et héroïques comme étant
des faits – des faits aussi réels que les pulsions
instinctuelles et les réflexes spontanés ou conditionnés.
Ces activités psychologiques se prêtent donc à
être étudiées de façon scientifique …
»
Posychosynthèse, p. 28 et 176 ( du manuel français
)
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45 .
Le schéma précédent est une sorte de carte
générale de préparation à l’aventure
de la méditation, mais, comme celles des anciens navigateurs,
elle n’indique que les contours que d’une façon
sommaire et ne donne pas la topographie des collines ni des vallées.
Nous devrons nous-même en faire le tracé, au fur et
à mesure que nous avancerons à pas lents, dans le
grand pays des plans mentaux, ces hautes terres qui nous conduiront
éventuellement auprès du Soi supérieur, dans
ce lieu où nous parvenons dans nos moments d’élévation
.
Il est important de savoir que nous ne pouvons accomplir tout
ceci qu’entant qu’unité intégrée,
c’est-à-dire, entant qu’individus ayant «harnaché»
et coordonnée les trois «chevaux» de son chariot
et dont le soi conscient, le «je», observateur, calme,
impartial, est le directeur, le contrôleur, le véritable
conducteur. Ainsi que l’a écrit Assagiolo ; «C’est
par la coopération et l’utilisation synthétique
de toutes les fonctions humaines que nous pourrons atteindre le
succès, que ce soit dans la reconnaissance ou dans l’action»
.
Cela signifie que toutes nos parties constituantes contribuent
`la véritable méditation. Le mental n’est pas
seul en cause mais aussi la nature émotionnelle, par son
orientation, ses désirs ou sa consécration ».Les
cellules du cerveau physique aussi doivent servir l’ensemble
avec obéissance. Sur le Sentier, les stades que nous avons
présentés plus tôt, c’est-à-dire
l’éveil ou Reconnaissance et la Purification ou Transmutation,
constituent une sorte de préparation. Elles sont, en quelque
sorte, les étapes préliminaires. Elles ont pour but
de secouer notre complaisance, de provoquer un effort vers le haut,
d’affiner et d’élever la nature triple et de
la rendre, dans son ensemble, suffisamment intégrée.
Ceci n’est pas l’œuvre d’un seul jour, mais
nous pouvons prendre courage parce qu’une bonne part en est
déjà accomplie., sinon nous ne ressentions pas le
besoin de nous mettre à la recherche du Soi supérieur
.
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46 .
La perfection et le triomphe complet sont, probablement, encore
assez éloignés. Nous allons peut-être faire
des tentatives dans cette direction puis avoir l’impression
de reculer et d’être la proie de la substance que nous
habitons. L’essentiel, c’est l’effort persévérant.
L’application d’une certaine discipline sur la nature
inférieure n’a pas seulement pour effet de la contrôler
;elle affirme aussi notre position individuelle et tant que centre
de conscience dotée d’un sens supérieur de la
direction et d’un but intérieur subjectif .
Au sein des prochains chapitres, nous approfondirons les techniques
et les aspects de la méditation qui serviront de lignes directrices.
Mais, auparavant, faisons le point de la situation avec soin, dans
notre cœur, conscients du domaine qui s’étend
devant nous et avec le souvenir de ceux qui, nombreux, ont trouvé
leur voie dans ces lieux lointains et qui nous ont laissé
des balises, même si ce chemin n’est pas encore très
fréquenté.
Nous pourrons ensuite ajouter notre témoignage à
ces visions car le vécu des autres ne pourra jamais être
le même que le nôtre. Leur réussite, cependant,
peut nous donner confiance, nous soutenir et nous inspirer. Nous
pouvons très bien concevoir que ce n'est pas seulement dans
un pur élan de l’imagination que nous nous embarquons
mais que la voie est sûre., éprouvée, connue
de tous temps, qu’elle peut mener certains à ‘Illumination
et qu’elle nous achemine tous vers notre Âme .
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47 .
«Le silence est en vérité l’attribut
de Dieu et ceux qui Le cherchent dans le silence apprennent inévitablement
que la méditation n’est pas un rêve mais la vie
réelle; non pas la vie illusoire mais la vraie vie ; non
pas sa faiblesse mais sa force .
JEAN MARTINEAU
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48 .
1V – LES PIEDS SUR TERRE
Après avoir étendu nos ailes et avoir saisi, par substitution,
un peu de la vision dont d’autres ont joui, nous devons, maintenant,
déblayer le terrain et tracer notre propre sentier silencieux..
Il existe plusieurs types de méditation et plusieurs modes
d’enseignements mais, dans l’ensemble, les étapes
fondamentales se ressemblent et, puisque ce livre constitue plus
ou moins un guide pour les nouveaux venus., il sera sûrement
très utile de prendre connaissance des préalables
généraux et des problèmes les plus fréquemment
rencontrés .
Il est souvent difficile de trouver un lieu spécifique
pour méditer, surtout pour les jeunes gens vivant en famille,
il peut même être impossible de trouver un endroit tranquille,
encore moins un espace de solitude. Cependant, nous devons réussie
à créer une certaine forme de retraite, c’est-à-dire
un temps et un espace où nos ne serons pas interrompus et
où nous disposerons au moins d’un certain temps de
paix relative. C’est important, car si nous craignons tout
le temps d’être interrompus et que nous prêtons
l’oreille pour nous éviter des surprises, nous ne réussirons
à nous concentrer vraiment et ne pourrons faire plus que
de nous adresser aux forces supérieures et de répéter
un mantram ou une forme de prière .
Ce problème est universel. Ne nous laissons donc pas décourager
par lui. Au contraire, tirons le meilleur parti de notre situation
en sachant que la solitude monacale n’est pas de rigueur de
nos jours . On dit même qu’en fait, la vie extravertie
de l’aspirant des temps présents dans le bruit, le
stress et l’absence de solitude, constitue une des principaux
tests et que les «disciples» modernes doivent être
capables de mener la «vie double», c’est-à-dire
de maintenir leur orientation intérieure tout en satisfaisant
aux demandes extérieures .
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49 .
Nous créerons donc notre oratoire privé, là
où nous le pourrons, à des moments cachés et
d’une façon secrète, car ceux qui pourront prendre
tout tuer temps pour méditer seront peu nombreux. Si nous
ne disposons d’aucun lieu privé, un simple «coin»
peut devenir un lieu de méditation. Nous pourrons l’utiliser
régulièrement et y conserver un ou deux objets qui
ancreront son dessein spécial et en préserveront l’atmosphère.
Les livres, par exemple, sont chargés du pouvoir de la pensée,
qu’ils renferment et, s’ils sont bien conçus,
peuvent nous porter à la pensée, et à la réflexion.
Une image peut aussi avoir une influence tangible, nous inspirer,
nous tranquilliser ou être pour nous un stimulant spirituel
; le même principe s’applique à un objet symbolique
commun une figurine du Bouddha en méditation, une bougie
ou encore une fleur ou un bâton d’encens. Toute forme
susceptible de nos suggérer, individuellement, la vie intérieure
sur laquelle nous cherchons à nous synchroniser, nous aidera
à créer la sphère la plus propice à
la méditation .
Des objets de cet ordre véhiculent une qualité,
une vibration qui nous aident, non seulement à nous placer
dans le cadre mental approprié, mais aussi à conditionner
notre environnement et à «élever» les
vibrations de l’ensemble de la pièce. S’il ne
nous est pas possible de disposer de tels supports ( certains d’entre
nous n’en ressentiront peut-être nul besoin), le fait
de méditer, chaque jour, à la même place nous
permettra d’y installer une atmosphère favorable. Une
aura incitatrice à la méditation commencera graduellement
à s’y créer et, lorsque nous viendrons nous
y installer, nous ressentirons tout de suite son pouvoir protecteur
et directeur. C’est le même sentiment, mais à
une échelle plus importante, que nous éprouvons lorsque
nous entrons dans une vieille église imprégnée
de siècles de prières .
Autant que faire se peut, il est préférable de méditer
toujours dans le même lieu. Bien sûr, nous pourrons
aussi utiliser le temps passé dans les trains ou les autobus
ainsi que nous moments dérobés aux rouages du jour.
Ils ont une valeur inestimable .
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50 .
Mais, pour un calme pratique de la retraite intérieure
et l’apprentissage d’une véritable approche de
l’Âme suprême, mieux vaut adopter une place spécialement
consacrée à la pensée verticale, un lieu que
nous imprégnerons des vibrations subjectives des domaines
intérieurs. Si nous prenons l’habitude de lire et d’étudier
à l’endroit où nous méditons, celui-ci
deviendra rapidement un sanctuaire dans lequel nous pourrons nous
retirer, où force et consolation nous entoureront et où
nous pourrons nous dégager du monde chaque fois que nous
en ressentirons le besoin .
L’idée de créer une «place» à
la méditation peut sembler trop mystique ou trop pieuse ;elle
est cependant une juste suggestion, au point de vue spirituel, parce
qu’elle est basée sur une loi intérieure subtile.
L’atmosphère est conditionnée par la pensée
et certains objets peuvent véhiculer une vibration spirituelle.
Une telle réalité est bien connue des chefs spirituels
de toutes les grandes religions. Le mauvais usage des formes a parfois
entraîné leur éviction mais leur aptitude à
favoriser l’approche spirituelle fut comprise et utilisée
depuis que Moïse fit bâtir le Tabernacle par les Israélites
et depuis l’édification de temples dans le cadre de
religions encore plus anciens .
Par contre, bien que toutes ces choses soient susceptibles de
nous aider à élever notre centre d’attention,
évitions tout de même de mettre trop d’accent
sur les objets ou sur l’environnement. Aussi magnétiques
puissent-ils être, ils ne peuvent que constituer un cadre
au travail que nous souhaitons accomplir.. Certaines personens sont
inspirées par la méditation à l’extérieur,
dans un lieu de beauté, au milieu de la nature et loin du
monde». De tels endroits sont certainement capables de procurer
un sentiment de liberté et d’union avec l’Infini;
les éthers sont plus propices à la méditation
lorsque nous nous éloignons de l’impact des pensées
collectives .
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51 .
D’autres personnes, par contre, trouvent ce genre de contexte
trop diffus pour y pratiquer une méditation spécifique
et ne ressentent pas que le sentiment de détente soit favorable
à une concentration sur un objectif précis .
Il est vrai que ces lieux présentent un piège subtil.
Saisis par leur beauté, nous pouvons nous méprendre
sur l’extase qui en résulte et croire qu’elle
correspond à une véritable pénétration
dans les sphères spirituelles. Il est important de bien faire
la différence entre une absorption dans la beauté,
dans la dévotion ou encore l’effet élévateur
de la musique, ou toute autre forme de stimulation émotionnelle
importante et la pratique de la méditation en tant que processus
menant vers une conscience plus large à l’aide du mental.
cette erreur est fréquente chez les débutants et ceux-ci
doivent faire un effort particulier pour s’assurer qu’ils
maintiennent un juste équilibre entre l’aspiration
du cœur et la juste participation du mental, sans que ni l’un
nu l’autre ne prennent trop de place .
Nous approfondirons ce sujet dans les chapitres ultérieurs
lorsque nous étudierons les différents tues de méditation,
les techniques et les méthodes d’approche. Mais la
personne qui débute doit se rendre clairement compte que
le but, n’est pas d’atteindre l’exaltation émotionnelle,
ni l’absorption irréfléchie dans l’Infini;
nous ne devons pas laisser la beauté, aussi prodigieuse soit-elle,
nous porter dans ses bras .
Le choix du moment pour méditer devra aussi être
adapté au contexte de vie de chacun et le plus paisible possible.
D’une façon générale, le meilleur moment
pour pratiquer la vie intérieure est le début de la
journée. Les heures matinales sont, en effet, plus tranquilles
;les éthers ne sont pas encore trop emplis du mouvement et
du bruit. L’aube, avant que le monde ne s’éveille,
est un temps magique de communication entre les deux domaines de
notre existence. L’intérieur et l’extérieur,
la source et la manifestation, le spirituel et le physique, l’énergie
et la forme .
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52 .
Dans les anciennes Écoles des Mystères, dit-on,
le sommeil était interdit, au moment de l’aube et tous
les néophytes devraient s’absorber dans leurs exercices
spirituels au lever du soleil .
Une autre raison pou faire de la méditation le premier
geste de la journée est que notre mental est alors comparativement
calme, il n’est pas encore assiégé par les mille
et une demande qui lui parvienne durant la journée et n’est
pas encore agité par les innombrables courants de pensée
qui interfèrent avec tout effort pour méditer, en
particulier lorsque la concentration, n’est pas suffisamment
profonde. Comme, en général, c’est le cas des
débutants, le matin leur offre le moment le plus propice
pou que le mental reste stable et obéisse à la volonté
.
Même si elle risque de passer inaperçue, au début,
il existe une raison encore plus importante de méditer aux
premières heures du matin : c’est que cette méditation
est un geste d’orientation et le plein d’énergie
qu’elle nous procurera nous stabilisera et nous fortifiera
pour toute la journée. Elle nous mettra en rapport ave des
forces intérieures qui affermiront notre position spirituelle
et, une fois que nous aurons acquis un peu de pratique, la méditation
semblera avoir, pour effet de placer sur nos épaules, le
manteau de l’âme avant d’affronter les rigueurs
journalières .
Si la méditation du matin n’est pas possible, le
meilleur moment sera le soir . L’heure du coucher du soleil
est un interlude qui renferme un pouvoir spécial qui lui
est propres. On dit que certains changements chimiques ont lieu
au coucher du soleil, alors quel a nuit succès au battement
du jour. C’est certainement un moment où le tempo ralenti,
où la respiration du monde semble suspendue et où
le grand Rythme Systémique se fait sentir dans tous les règnes
de la nature et auquel tous obéissent …sauf l’homme.
À cette heure le mental s’oriente plus aisément
vers le calme intérieur et s’harmonise avec la qualité
magique de transformation qui glisse sur le monde, au crépuscule
.
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53.
Un des Maîtres Orientaux raconte que «l’Instructuer
du Monde» - connu en Occident comme étant le Christ
– se tient chaque jour sous un grand pin au moment du coucher
du soleil et qu’il déverse ses bénédictions
sur le monde. Il nous sera peut-être possible, lorsque nous
nous alignerons pour la méditation ou même simplement
pour une minute de recueillement, tandis que le soleil descendra
à l’horizon, de capter une parcelle de cette émanation
spirituelle balayant la terre et adressée à toute
oreille à l’écoute .
De plus, il est important de reconnaître la nécessité
d’adopter un rythme régulier, Les êtres humains
sont étrangement marqués par les habitudes et les
sillons de valeurs diverses s’impriment rapidement dans le
subconsciente ou, plus précisément, en se référant
au diagramme du Chapitre 111, dans les régions moyennes et
inférieures de l’inconscient. Comme la plupart des
créatures vivantes, nous glissons donc facilement dans des
mondes de comportement préétablis. Notre mental, nos
émotions, les cellules de notre ce vrai réagissent
vite à notre façon de les programmer et ils s’installent
automatiquement dans ce cadre, sans avoir besoin qu’on leur
impose une discipline ou des directives en provenance du soi central
.
Cela signifie que si nous «programmons » des habitudes
destinées à développer notre vie spirituelle,
nous pourrons miser sur cette tendance naturelle et éviter
les détours considérables occasionnés par les
indispositions et les conflits entre les différentes parties
de nous même. L’habitude d’une méditation
matinale peut-être notre première tentative de «programmation»
libre .
En peu de temps, nous bénéficierons des avantages
d'une telle expérience. L’habitude de porter notre
attention vers le haut, d’orienter notre cœur vers le
bien, s’intégrera rapidement dans le rythme de notre
vie quotidienne et nous orientera positivement chaque jour .
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54 .
En fait, l’un des grands instructeurs orientaux disait que
cette habitude pouvait repolariser «l’homme inférieur
au complet» et l’établir fermement sur le sentier
du disciple .
Quelle que soit l’heure choisie pour la méditation,
efforçons-nous d’adopter un rythme régulier.
Cette régularité sera facteur de contribution à
la méditation, une force calme mais régulière
et irrésistible. Nous entrerons en méditation plus
facilement à une heure régulière et nous ressentirons
très vit que, sans elle, il nous manquerait quelque chose.
De la sorte, les vingt ou trente minutes que nous nous ménagerons
deviendront plus qu’une discipline spirituelle plus qu’un
devoir. La méditation prendra place dans nos vies comme un
sacrement quotidien, comme une synchronisation avec le rythme mondial
.
Maintenant que nous avons réfléchi à notre
environnement, qu’en est-il de nous-même ? Comment nous
mettre à méditer ? Que faire pour commencer ? Qu’elle
doit être notre posture ? Comment devons-nous penser ?
La posture est importante, dans la mesure où elle contribue
comme tout ce qui nous entoure, à une attitude calme et paisible.
Voilà pourquoi nous nous assiérons dans une position
confortable, de sorte que les muscles ne se fatiguent pas ni ne
requièrent trop d’attention lorsque notre pensée
sera ailleurs . Nous ne chercherons pas à développer
l’endurance des moines tibétains qui peuvent rester
en méditation dans les conditions les plus austères.
Nous ne chercherons pas non plus À subjuguer le corps comme
le faisaient les pères du désert tous les saints vénérés
par l’Église Catholique. Tout cela est autre chose
et ne fait pas partie de notre objectif actuel. Notre intérêt
immédiat porte sur la méditation et nous manquerions
montre but si nos nous asseyions sur un lit de clous !
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55 .
Par contre, ne nous effondrons pas sur une chaise longue. Si nous
nous étendons, nous allons nous endormir. La position couchée
n’est pas appropriée non plu car notre but est de rester
alerte. En nous asseyant droit, nous avons plus de chances de penser
clairement et de maintenir une attitude dynamique .
Cette posture permet aussi la libre circulation de certains courants
d’énergie et elle est mieux alignée avec notre
orientation «vers le haut» .
Nous devons donc trouver une position confortable mais tranquille
.
La position du lotus n’est pas accessible à tout
le monde ; cependant, elle est un exemple de ce vers quoi nous devons
tendre. Elle permet à la colonne vertébrale de rester
droite et à la tête de garder son équilibre
sans effort ; les bras sont dégagés, les mains au
repos, les jambes formant la base de la posture.
Ainsi, le corps entier reste stable de sorte que, lorsque le yogi
atteint les étapes supérieures, il demeure calme,
en parfait équilibre .
La position du Lotus
( croquis )
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56 .
Pour ceux qui ne peuvent prendre position, la position assise
que dépeignent certains dessins égyptiens est aussi
très bonne, Dans ce cas, le dos peut être supporté
afin de demeurer droit, les pieds à plat sur le sol et les
mains placées librement sur chaque jambe, Quelle que soit
la posture choisie, il est bon d’adopter la même à
chaque méditation, les attitudes créent des associations
dans le subconscient ;par exemple, la position couchée est
associée au sommeil et la position à genoux, à
la prière. Par conséquent notre posture de méditation
prendra aucune signification spéciale et nous aidera à
entrer rapidement dans le juste état méditatif .
Une fois que nous sommes installés, la première
action délibérée est la relaxation . L’adjectif
«délibérée» doit être soulignée,
car, à partir de maintenant, chaque processus que nous entreprendrons
devra être un acte de volonté intentionnel et dirigé
. La vraie méditation, nous l’avons dit plus haut,
n’est pas un retranchement dans une rêverie négative,
Elle est une méthode, relativement scientifique et soigneusement
dirigée, d’action consciente en accord avec les lois
spirituelles .
Toute personne intéressée à étudier
à fond la relaxation trouvera facilement un grand nombre
de livres sur ses différentes méthodes .
En ce qui nous concerne, une technique simple et rapide de relaxation
de tous les muscles suffira ; nous ne voulons pas prendre un temps
précieux de méditation à penser au corps physique
plus qu’il n’est nécessaire ..
Cependant, nous devrons veiller à ne pas laisser des tensions
se former au cours de la méditation .La concentration risque
de nous faire froncer les sourcils, crisper les mains ou serrer
les dents !
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57 .
Voilà qui ne contribue, ni au calme recherché ni
au bien-être général que doit procurer la méditation.
Cela peut même être nuisible et entraîner stress
et fatigue. Donc, nous commencerons sagement par un exercice de
relaxation, court mais délibéré, en nous centrait
pendant un moment sur chaque point de tension possible à
partir du front et des yeux, jusqu’aux pieds .Après
quelque temps, cela deviendra un processus automatique, et naturelle
qui prendra moins d’une minute. Mais, au début, il
sera nécessaire d’y investir l’attention requise
.
Le fait de ralentir le rythme respiratoire exercera aussi un effet
calmant. Nous pourrons combiner une expiration paisible tout en
maintenant à la pensée en disant, à haute voix,
si possible, le mot «paix ou tout autre mot apaisant. alors
que la tension se relâchera. Ainsi, le processus de relaxation
sera renforcé par le rythme de la respiration et par l’effet
qu’exerceront sur le subconscient les mots et les sons.
À mesure que nous calmerons et que nous allongerons la
respiration, le rythme de tout notre système se ralentira.
La relaxation physique n’est qu’un stade préliminaire
et nous devrons, ensuite, calmer les émotions et le mental.
En même temps, dans le but d’atteindre la sérénité,
la respiration ne devra jamais être inconfortable ou retenue
au point de créer une tension. Notre objectif est d’établir
un rythme calme et lent qui régularise tout notre système,
afin de nous libérer pour la tâche à accomplir.
À ce stade, il est à déconseiller d’entreprendre
des exercices de respiration en rapport avec la méditation.
Ceux-ci peuvent s’avérer dangereux et les débutants
doivent se garder d’utiliser des méthodes compliquées
souvent en un sage en Orient, car elles ne sont pas adaptées
aux besoins de l’aspirant occidental .
Mais, comme pour la relaxation, nous pourrons adopter une méthode
qui aura pour but de nous calmer physiquement, émotionnellement
et mentalement, tout en portant notre attention sur le maintien
de ce calme .
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58 .
Le fait de compter jusqu’à huit ou dix, calmement,
en inspirant, puis en expirant, nous aidera à établir
une respiration régulière et calme . La répétition
de cet exercice à huit ou dix reprises en établira
l’habitude et le rythme et cela suffira au but que nous visons
.
Nous reviendrons sur le sujet dela respiration plus tard, en relation
avec les différents processus de méditation mais,
pour l’instant, celle-ci doit passer au-dessous du seuil de
la conscience, en même temps que les disciplines physiques
dont nous avons déjà parlé. Tout ceci a déjà
fait l’objet de nos efforts par un passé plus ou moins
lointain, sous une forme ou sous une autre, sinon nous n’en
serions pas au point où nous en sommes aujourd’hui,
c’est-à-dire à éprouver le désir
de méditer. La purification qui en a résulté
est maintenant d’un grand secours et nous ne devons, en aucun
cas, nier ce fait. Cependant, nous nous orientons vers une autre
direction lorsque nous entrons sur la voie dela méditation
et nous passons à des pratiques et à des demandes
plus subtiles.
L’étape suivante est d’obtenir la tranquillité
émotionnelle, Il se peut quelle soit quelque peu difficile
à atteindre, à cause de son lien étroit avec
la pensée. Que ce soit la dépression, la peur, l’inquiétude
ou l’impatience, les émotions susceptibles d’interférer
sont légion. Nous devrons les écarter fermement, pour
la période de méditation, en nous élevant au-dessus
d’elle et en retirant notre attention de celle-ci, en même
temps que des activités du jour. Ces dernières nous
ramèneraient continuellement aux réactions et aux
émotions coutumières qui bloquent notre chemin, si
nous leur laissons libre cours .
Comme le corps physique, les émotions s’harmoniseront
aux pensées de sérénité et au rythme
calme de la respiration. Si nécessaire, nous pourrons prendre
une minute ou deux pour apaiser toute attitude persistante et toute
réaction ou humeur récalcitrante .
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59 .
Une bonne méthode pour ce faire est la substitution, parce
que ces énergie seront probablement ancrées trop profondément
pou que nous puissions les transmuter en quelques minutes. Le calme,
peut venir en substituant des émotions de nature opposées
à celles qui nous perturbent. Le produit peut aussi avoir
un effet rédempteur .Une fois que nous aurons atteint une
certaine mesure de clame émotionnel, nous serons prêts
à nous consacrer à la concentration. Nous poserons
ainsi le pied sur l’échelle qui mène aux sphères
mentales.
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60 .
Les irrigateurs canalisent l’eau
Les archers rectifient le tir
Les charpentiers cintrent le bois
Les sages se modèlent eux-mêmes. »
The Dhammapada
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61 .
V – AU PIED DE L’ÉCHELLE
Rares sont ceux qui n’éprouvent aucune difficulté
à contrôler leur mental. Si nous comprenons que ce
problème est presque universel, nous affronterons plus aisément
d’éventuels sentiments de défaite, d’impuissante,
de culpabilité et même de découragement devant
nos pauvres efforts et le peu de résultats obtenus. De là
à renoncer à toute l’affaire, il n’y aurait
qu’un pas .
Ces réactions n’auraient d’autre effet que
de miner nos efforts et d’affaiblir l’attitude positive
dont nous avons besoin pour progresser. Mieux vaut garder notre
courage et poursuivre toute quête, sans nous laisser impressionner
par d’apparents échecs. Après tout, apprendre
à se concentrer est un défi mental, Celui-ci devrait
aviver notre volonté d’y parvenir en renouvelant sans
cesse nos efforts, en ramenant patiemment notre mentale sur la voie
que nous lui avons tracée et en maintenant inlassable notre
vigilance jusqu’à ce qu’il obéisse à
notre volonté .
Les orientaux comparent parfois le mental à un singe qui
saute de branche en branche, un singe en perpétuel mouvement.
Un telle analogie illustre bien l’agitation incessante du
mental et aussi le fait qu’il est une «entité»
réelle, une partie de nous-mêmes ayant son identité
propre et ses penchants particuliers, différents du soi qui
essaie de la contrôler. De fait, cette entité se révolte
souvent contre les instructions que nous lui adressons ;: elle les
ignore complètement et poursuit ses activités propres
.
Par conséquent, pour réussir à nous concentrer,
nous aurons tout avantage à maintenir le mental avec habileté
et flexibilité plutôt qu’à lui imposer
obéissance par la violence et nous priver ainsi de la coopération
qu’il nous aurait volontiers accordée autrement .
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62 .
Ernest Wood, qui a beaucoup écrit et parlé sur le
contrôle du mental, exprime ceci :
«En cette matière, n’usons pas de violence.
Nous ne sommes pas les maîtres durs et condescendants qui
fouettent un animal sauvage pour qu’il obéisse à
tout prix …Commander le mental est une chose. Le prendre comme
élève pour l’éduquer dans la joie et
la coopération à fonctionner correctement grâce
à des expériences nouvelles et attrayantes, en est
un autre .
Concentration
Utiliser le mental équivaut à marcher sur une voie
étroite comme une lame de rasoir. Nous avons besoin de sa
collaboration, de son intérêt et de son pouvoir. Nous
devons réussir à initier un mouvement de la pensée
qui éveille celle-ci à un processus magique de liaison
entre le subjectif et l’objectif, entre la pensée abstraite
et le cerveau .
En même temps, nous devons exercer une certaine discipline
afin qu’émerge graduellement une maîtrise du
mental car, lorsque nous parvenons à ce qui nous semble être
de la méditation, une lutte s’engage et le succès
ou l’échec dépend totalement de notre degré
de contrôle .
À chaque stade de la méditation, la concentration
est le gros œuvre de l’édifice et c’est
d’elle que dépend la solidité de toute la construction.
Donc, mieux vaut la réaliser dès le début,
en sachant que cette concentration est requise à chaque niveau
de développement de la pensée .
Il existe deux types de concentration : l’une est spontanée
et automatique, l’autre est contrôlée et délibérée
.
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63 .
Ceux qui pensent contrôler leur pensée parce qu’ils
sont capables de la concentrer longuement et joyeusement sur un
sujet qui les absorbe, seront surpris et désillusionnés
de constater leurs réactions mentales lorsque la pensée
sera dirigée vers un sujet pour lequel elle n’a aucun
intérêt .Lorsque notre concentration est spontanée,
la pensée obéit réellement à une forte
impulsion affective ou mentale ; elle est orientée, soit
par le désir, l’intérêt, l’excitation,
soit par tout forme d’impulsion qui la maintiennent absorbée,
«charmée» . En d’autres termes, sa concentration
est soutenue de son propre gré ou encore au gré des
sentiments du moment. Elle «veut bien » se concentrer
; c’est sa voie de moindre résistance ; elle ne le
fait pas parce qu’on lui a assigné de le faire.
Par ailleurs, nous développons la concentration contrôlée
et délibérée lorsque celle-ci obéit
aux ordres du soi central, au «Je».Ceci est tout autre
chose qu’une action mentale spontanée .Dans ce cas,
en effet, la pulsion des émotions ou du désir est
presque absente et «la commande» adressée au
mental risque de lui sembler morne et sans intérêt
; c’est pourquoi il s’en détournera à
cause de l’effort qu’elle requiert et glissera vers
la première voie d’évitement qui se présentera
car, qui n’est pas responsable d’une pointe de paresse
sur le plan mental ? C’est alors que la lutte s’engage
et il nous faut l’obliger, encore et encore., afin de le contraindre
à accepter la discipline qui le rendra apte à servir
d’instrument aux plans supérieurs .
L’explication de ce phénomène se trouve dans
la nature toute subjective de la méditation. Le monde spirituel
et abstrait, par son intangibilité, offre naturellement peu
de prise au mental ; il ne présente aucun sujet concret sur
lequel le mental puisse maintenir son attention » Et, souvent,
le mental trouve peu de points précis auxquels se raccrocher.
Donc, s’il n’a pas pris l’habitude de se soumettre
aux directives dela volonté, il y a peu de chances qu’il
accepte de suivre une voie aussi intangible.
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64 .
Le phénomène s’explique aussi du fait que
le mental éprouve des difficultés à manier
des concepts spirituels parce que ceux-ci requièrent de la
pensée un fonctionnement inhabituel. Ceci nous fait comprendre
que le mental doit offrir une certaine réceptivité
aux directions qui lui sont donnés pour progresser, un tant
soit peu, dans les sphères de la pensée. S’il
se rend capables de collaborer avec souplesse et régularité,
il redeviendra un instrument sensible et efficace, semblable à
un écran radar personnel .
Lorsque nous développons la concentration contrôlée,
la nature émotionnelle peut également nous apporter
son soutien par l’aspiration, le dévouement et tout
autre motif altruiste généré par elle, car
tout forme de stimulation offerte au mental sera rentable .En effet,
la nature inférieure éprouve, en général,
moins d’enthousiasme pour la quête spirituelle que pour
les activités personnelles ; usons donc d’astuce avec
elle et offrons-lui des motivations pour l’attirer et obtenir
son aide.
Tous ces facteurs nous montrent à quel point nous sommes
encoure sous l’emprise de notre nature triple et loin de la
maîtrise de soi souhaitée. Cette dure réalité
fait apparaître à nouveau le symbole du conducteur
de char et nous constatons que nous avons besoins de garder l’équilibre
lorsque les rênes des trois chevaux glissent entre nos mains,
tirant de-ci de-là et lorsque nous nous efforçons,
par-dessus tout, à ne pas lâcher«le cheval»
qui nous entraîne, par la pensée et en un éclair,
jusqu’aux confins dela Terre .
C’est pour toutes ces raisons que la plupart d’entre
nous constatent que la discipline exigée par les exercices
préliminaires aide à mettre le mental «au point»
avant que soit entreprise la méditation proprement dite.
Naturellement, ceux qui ont déjà un mental bien développé
n’en auront pas besoin .
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65 .
Ajoutons, avant d’aller plus loin peut-être pour prévenir
une trop grande déconvenue, que certains types de mental
ont »légitimement plus de difficultés que d’autres
à `se concentrer. Leur pensée est naturellement plus
diffuse, donc plus de difficile à focaliser que celle de
types mentaux plus directs et plus dynamiques. Par contre, ils seront
plus réceptifs et plus habiles à saisir et à
interpréter des concepts subjectifs que ceux qui possèdent
un pouvoir de concentration rapide. Évaluons nos propres
capacités et identifiions nos points faibles. Ainsi, grâce
à nos propres forces, nous prendrons courage, tandis que
nous développerons les aspects plus faibles de notre mental
.
Par exemple, les personnes qui ont tendance à être
vagues, rêveuses et abstraites s’appliqueront à
développer leur mental dans le sens d’une plus grande
objectivité, alors que celles qui sont trop objectives et
qui ont tendance à être trop précises et pratiques
cultiveront des attitudes plus subjectives, leur imagination et
la capacité de penser en termes abstrait et universelle .
Un exercice simple, destiné aux personnes dotées
d’un mental de la première catégorie consiste
à prendre une minute pour regarder une image, un édifice
ou une vitrine de magasin, puis à écrire les détails
observés. Il s’agit de «jouer le jeu» avec
précision et de vérifier les résultats. Même
si l’exercice semble nous ramener au «jardin d’enfants»’
il est pourtant spécifiquement destiné à développer
la capacité du mental à maintenir son attention, sans
le support d’un autre intérêt .il habitue le
mental à se concentrer «à volonté»,
ce qui marque une étape importante : l’étape
préparatoire à la concentration sur des sujets abstraits
et complexes .
Un autre exercice de même nature que les personens au mental
de type pratique peuvent aussi employer, consiste à évoquer
une image familière et à la maintenir stable devant
l’œil du mental tandis que les détails s’ajoutent
un à un et cela pendant une période de temps déterminée
à l’avance .
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66 .
Nous avons alors l’occasion de développer le pouvoir
de visualisation en même temps que celui da la concentration
et de mémorisation, il se peut que nous nous heurtions aux
caprices de notre imagination qui cherche à nous jouer toutes
sortes de tours. Voilà une raison de plus pour vérifier,
avec précision, l’image créée. Cet exercice
qui, comme le précédent, peut sembler excessivement
simple, non seulement exerce notre concentration, mais nous révèle
la nature capricieuse du mental ;il peut nous offrir l’opportunité
de prendre une lecon salutaire de vigilance : laquelle est nécessaire
à des envolées plus longues et plus élevées
.
Une des ruses favorites du mental consiste à s’associer
à l’imagination. Il s’en sert alors à
toutes sortes de fins :pour échapper à la platitude
de la tâche en cours, pour masquer ses faiblesses, pour développer,
les concepts dont il se délecte. L’imagination a mille
façons de faire pour devenir la complice et le partenaire
facile du mental volatil .Pourtant, grâce à la créativité
quelle nourrit, l’imagination est l’un de nos instruments
les plus précieux, Elle représente aussi un facteur
nécessaire à certaines phases du processus de méditation,
ainsi que nous le verrons lorsque nous approfondirons celui-ci .
L’imagination a le pouvoir de fonctionner à plusieurs
niveaux, mais elle exerce également des fonctions de reproduction
et de création. Elle sert de lien entre les sensations, les
émotions, la pensée et l’intuition, d’où
l’importance d’une bonne compréhension de cette
fonction afin de la reconnaître, la contrôler et l’employer
lorsque nous en avons besoin. Bien sûr, certaines personnes
ont plus d’imagination que d’autres mais, qu’il
s’agisse de la cultiver ou d‘en contrôler l’action
excessive, nous aurons avantage, à titre préliminaire,
à nous exercer à l’évoquer, à
l’employer, puis à l’écarter délibérément.
Grâce à de tels exercices, nous apprendrons à
manier cette imagination, à la rendre créatrice au
lieu de nos laisser entraîner par elle . Ainsi, nous deviendrons
conscients de sa nature et de son envergure .
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67 .
La visualisation est un bon point de départ pour le développement
de L’imagination créatrice. Nous pouvons prendre un
symbole, le visualiser, puis en développer délibérément
les détails et le transformer. Par exemple, nous pouvons
imaginer un triangle, puis en développer les lignes pou former
un diamant ; ensuite, nous pouvons l’approfondir en lui donnant
trois dimensions, puis y ajouter les multiples facettes du diamant,
et son plein éclat. De la même façon, nous pouvons
visualiser un cercle qui deviendra une étole.. Comme alternative,
nous pouvons aussi visualiser un nombre auquel nous ajouterons d’autres
nombres un à un, jusqu’à ce que nous en ayons
toute une série, dont l’image sera clairement maintenue
devant l’œil du mental .
Ce même exercice s’élabore jusqu’à
créer littéralement une peinture sur un mur ou un
passage champêtre .Voici comment procéder :
Exercice pour développer l’imagination
Imaginons un lieu paisible un jour d’été .
Prenons 3 ou 4 minutes pour créer cette image, dans un jardin,
à la campagne ou à la mer .
Esquissons mentalement chaque détail, chaque teinte en visualisant
tout ce qui en fait un environnement complet .
Puis, entrons dans l’espace que nous avons ainsi créé
: imaginons la chaleur et la lumière du soleil, écoutons
les sons qui l’habitent et humons les odeurs qu’il dégage
.
Enfin, retirons délibérément cette image, écartons-la,
pas seulement parce que nous en sommes fatigués, mais parce
que le temps prévu est écoulé .
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68 .
Ce type d’exercice peut aussi nous préparer à
affronter une situation difficile, en l’imaginant à
l’avance : nous nous visualisons dans cette situation, répondant
à toutes les exigences et résolvant les problèmes
de façon satisfaisante. En psychiatrie, cet exercice a fait
ses preuves en tant que moyens privilégiés d’éliminer
les peurs et les anxiétés anticipées .C’est
une méthode précise pour remplacer la négativité
par une attitude positive, tout en orientant l’imagination
vers des buts constructifs.
Quel que soit l’exercice choisi, nous devons en faire nous-même
la sélection et non laisser ce rôle à l’imagination,
nous devons choisir, soit une tâche constructive menant vers
un état mental serein et positif, soit une tâche neutre
n’ayant pas d’effet perturbateur. De plus, il est important
que le facteur temps soit déterminé à l’avance
car il nous permettra de mesurer notre degré de contrôle
sur l’imagination .
L’objectif de tous ces exercices est de nous entraîner
à ne pas nous laisser distraire par l’imagination.
Nous orientons délibérément celle-ci vers une
tâche déterminée en lui infusant du dynamisme,
puis nous terminons l’exercice. L’ensemble du processus
demeure sous notre contrôle et nous ne perdons, à aucune
moment, la conscience que nous sommes l’observateur de ce
qui se passe et celui ou celle qui dirige. Ainsi, nous «lâchons
les rênes» au mental, comme on dit, pour qu’il
s’amuse un peu avec l’imagination, mais nous nous en
servons pour l’observer à l’œuvre et pour
nous exercer à le manier à volonté .
Nous avons souvent fait mention de la volonté, et, même
si nous ne pouvons pas vraiment approfondir ici ce thème
important, il nous faut savoir que la volonté est un facteur
inhérent à toute approche sérieuse de la méditation.
La volonté nous sert d’abord à trouver un temps
et un espace pour méditer, comme nous l’avons exprimé
dans le chapitre précédent .
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69 .
Puis elle nous permet de maintenir un rythme quotidien et, enfin,
c’est grâce à elle que nous atteignons la concentration
.Elle est donc essentielle à chaque étape du processus
.
La volonté est un aspect relativement peu connu, si ce
n’est peut-être pour en avoir constaté le manque
o L’excès. En fait. L’essence de ce qu’est
réellement la volonté est difficile à saisir
et nous sommes portés à la confondre avec l’obstination
ou encore avec l’expression énergique d’une intention.
Elle est, trop souvent, associée à ce qui caractérise
les personnes «volontaires» ; or la volonté dépasse
la détermination ou l’impulsion dirigée vers
un seul point. Elle n’est pas non plus l’obstination
dans le sens habituel du terme.
La volonté a été définie comme étant
l’aspect divin en l’homme, l’aspect qui le met
en rapport avec l’essence de l’existence, avec le propos
formant la synthèse de toute vie. Elle est certainement une
partie intrinsèque de son être. «Les hommes sont
volonté», écrivait Saint-Augustin et Asagioli
nous a dit que la volonté est «la fonction la plus
directement liée au Soi» » De plus, dans son
livre Psychosynthèse, celui-ci décrit six stades de«l’action
volontaire» et il explique que «la volonté n’est
pas seulement et simplement le fort vouloir comme on le conçoit
habituellement». Il ajoute que tous ces stades ou toutes ces
étapes sont nécessaires pour son expression complète
et effective :
1. Le Dessein – Le But
2. La délibération et la motivation appuyées
sur les valeurs
3. Le choix-la décision
4. L’affirmation- l’ordre, le commandement
5. La planification
6. La direction donnée à l’exécution
du plan.
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70 .
Si nous reconnaissons la fonction de la volonté sous tous
les angles présentés dans ces étapes, nous
en clarifierons la constitution et la position, il est évident
que tous ces stades sont étroitement liés au processus
de la méditation. Nous pourrions même ajouter que,
comte-tenu du fait que la volonté est essentielle à
toute concentration, le succès de notre méditation
dépendra de notre habileté à utiliser la volonté
autant que toute autre faculté .
Comme pour les autres aspects de notre triple nature, c’est
au Soi central de veiller à ce que la volonté soit
correctement utilisée. Et, puisqu’elle est polyvalente,
son développement adéquat dans la dynamique humaine
revêt une grande importance. La Volonté-de-bien est
l’un des plus grandes forces spirituelles qui soient. Lorsque
nous réalisons cela et que nous amenons la volonté
à nous procurer une motivation de progression justement orientée,
nous franchissons une des étapes les plus précieuses
de notre «éducation intérieure» .
Comme pour l’imagination, nous pouvons, soit manquer de
volonté, soit en avoir trop mais, dans les deux cas, nous
aurons avantage à pratiquer de s’exerces destinés
à en développer le contrôle .De me^m que nous
amenons le mental à se concentrer sans l’aide d’un
intérêt particulier, nous ferons porter ces exercices
sur des actions que nous n’avons aucun désir spécifique
d’accomplir, sinon ils ne cultiveraient pas vraiment la volonté.
Il peut s’agit d’exercices définis, planifiés
ou de petites tâches quotidiennes, comme le maintien de certains
rythmes ou l’accomplissement de résolutions spécifiques.
Tout au long de la journée, il se présente mille façons
d’entraîner la volonté à devenir notre
«personne de confiance» et, comme pour la concentration
et l’imagination, ce jeu peut devenir amusant. En effet, «l’instinct
ludique» - ou la pulsion de jeu – s’est avéré
un mobile psychologique valable pour former et développer
les différents aspects de notre totalité .
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71 .
Qu’il s’agisse de la concentration, de l’imagination,
ou de la volonté, le but de ces exercices est le même.
Ils enseignent la coordination du corps physique, des émotions
et du mental pris individuellement et l’intégration
de l’ensemble; de ces trois aspects à la volonté,
afin de former un tout unifié. Ces exercices sont aussi destinés
à renforcer, la position du «Je» central . L’observateur,
le directeur. le Soi. Tout cela sert de fondement essentiel à
l’exercice de méditation que nous avons l’intention
de réaliser maintenant .
Dans son livre De l’Intellect à l’Intuition,
Alice Bailey fait état de deux aides principales à
la coordination préliminaire : :
«Tout d’abord, l’effort poursuivi afin de contrôler
l’intellect, en menant une vie concentrée .la vie de
consécration, caractéristique du mystique, fait place
à une vie de concentration et de méditation, caractéristique
du «connaisseur».L’organisation de notre vie mentale
… et, secondement, la pratique de la concentration régulière,
chaque jour, si possible à la même heure, nous procurent
l’orientation nécessaire et ces deux éléments
réunis nous garantissent le succès .» ( p. 206
)
Cela nous ramène au mental ;, instrument privilégié
de la méditation. Le contrôle du mental a toujours
été un pré-requis indispensable à toute
démarche spirituelle. Saint Dionysius écrivait que
trois éléments étaient nécessaires pour
atteindre une vision supérieure et plus juste :
«Le premier est de posséder son propre mental. Le
second est un mental libre. Le troisième est un mental clairvoyant.
Comment pouvons-nous acquérir ce mental spéculatif
? En développant l’habitude de la concentration mentale.»
FRANZ PFEIFFER
Mester Eckart
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72 .
Les méthodes orientales préconisent la même
discipline que celle recommandée par Saint Dionysius .L’aspirant
doit parvenir au contrôle mental et, pour le développer,
des mesures extrêmes sont souvent prises. L’histoire
suivante, racontée par Alexandre David-Neel, illustre bien
ces méthodes :
«Pour évaluer le degré de concentration, une
méthode parfois utilisée au Tibet, avec les novices,
consiste à placer une petite lampe allumée sur leur
tête. Cette lampe, remplie de beurre, peut éclairer
très longtemps, mais au moindre mouvement, elle tombe. Notre
novice obéissant garda la lampe enlace toute la nuit et l’enleva
lorsque le beurre fut entièrement brûlé . Néanmoins,
il n’avait pas exécuté correctement l’exercice
car il pensait que le but était de ne pas bouger .Donc, le
jour suivant, le lama arriva et demanda pourquoi la lampe se trouvait
sur le sol ;Le novice expliqua qu’elle s’était
éteinte durant la nuit .Le lama répliqua sévèrement
:«Comment pouviez-vous savoir que la lampe était éteinte
ou même que vous aviez une lampe sur votre tête, si
vous étiez réellement concentré ?»
Nous pouvons difficilement aspirer atteindre de telles prouesses
!
«…Le mental est agité, Krishna» s’écria
Arjuna, le disciple dans l’histoire sainte de la Bhagavad
Gita…«…Il est turbulent, véhément
et puissant : je le tiens pour aussi difficile à dominer
que le vent .»
Et le Maître de répliquer :
«Sans doute, guerrier au bras puissant, le mental est-il
agité et difficile à maîtriser ;mais une pratique
constante peut le maîtriser …Pour celui qui n’a
pas la maîtrise de soi, cette union est difficile à
atteindre, mais pour celui qui a la maîtrise de soi, il peut
être atteint par des efforts appropriés .»
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73 .
Loin d‘être un obstacle morne et imposant, la concentration
ou le contrôle du mental apparaît lorsque nous l’exerçons,
telle l’ouverture magique d’une porte. C’est d’elle
dont dépendent, non seulement les plus hautes réalisations
de l’Esprit, mais aussi, d’une façon bien terre
à terre, la facilité avec laquelle nous conduisons
notre vie .un tel contrôle se trouve dans la profondeur de
toute action et qualifie nos pensées du matin au soir .
Comme l’écrivait Keyserling dans Le journal de voyage
du Philosophe :
«Sans doute, le pouvoir de concentration est-il le vrai pouvoir
propulsif de tout le mécanisme psychique. Rien ne renforce
plus notre performance et son accroissement que le pouvoir de se
concentrer; tout succès, dans quelque domaine que ce soit
peut s'expliquer par l’exploitation intelligente de ce pouvoir
. »
Alice Bailey, dans le livre mentionné précédemment,
souligne aussi la relation que la concentration établit entre
les sphères de la vive intérieure et celles de la
vie extérieure :
«La véritable concentration découle d’une
vie gouvernée par la pensée et, pour l’aspirant,
le premier pas consiste à organiser sa vie quotidienne, à
régler ses activités, toutes ses énergies concentrées
sur un pont : sa manière de vivre. Ceci est possible à
celui pour qui le but importe au point de faire l’effort nécessaire
…C’est là un principe essentiel.» ) p.
207 )
Le mot «concentration» vient d’une racine latine
signifiant «rassembler», ou «amener vers un point
central commun».Plusieurs siècles avant Jésus-Christ
l’instructeur hindou Patanjali, le définissait dans
les termes suivants :
« L'attention ou la concentration est la fixation de la conscience
perceptive en une région donnée .»
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74 .
Il nous encourage aussi en nous disant qu’une «concentration
soutenue est une méditation». Alice Bailey élabore
davantage ce thème dans son livre «La Lumière
de l’Âme» :
«La méditation n’est que l’extension de
la concentration et naît de la facilité avec laquelle
l’homme peut «fixer le mental» à volonté
sur quelque objet particulier. Elle obéit aux même
règles et conditions que la concentration et la seule différence
entre elles réside dans l’élément temps.
La capacité de concentrer fermement le mental sur un objet
étant obtenue, le pas suivant consiste à développer
le pouvoir de maintenir la substance mentale ou chitta inébranlablement
occupée de cet objet ou pensée, pendant une durée
prolongée .» ( p. 247 )
Dans le même livre, on mentionne les sept étapes
de la concentration qui sont ainsi énumérées
:
1. Le choix d’un objet sur lequel se concentrer .
2. Le retrait du mental de la périphérie vers le centre,
de sorte que les
impulsions vers les perceptions extérieures et le contact
soient calmés (les sens ) et que la conscience ne soit plus
extravertie .
3. La focalisation de la conscience dans la tête .
4. L’orientation du mental vers l’objet choisi .
5. La visualisation de l’objet .
6. L’extension des concepts mentaux spécifiques qui
se sont formés en des
concepts plus généraux et universels .
7. Une tentative pour atteindre ce qui se trouve en arrière
de la forme .
Si nous pouvons faire tout cela, nous sommes déjà
lancés dans cette entreprise
qu’est la méditation . Il n’y manque que le choix
approprié du thème et l’objectif à atteindre,
en plus de la patience et de la persistance requises .
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75 .
Celles-ci sont des qualités indispensables et nécessaires
au travail qui suivra, car, peu importe le type de notre mental,
nous nous acheminons vers de nouvelles sphères et il nous
faudra le persuader d’y poursuivre patiemment nos objectifs.
Qu’aucun d’entre nous n’ait peur de s’aventurer
vers ces sphères, car la clé du succès réside
davantage dans la constance de l’effort que dans les promesses
intellectuelles. En fait, comme le lièvre e la tortue de
la fable, le mental plus lent sera celui qui se maintiendra sur
la piste avec le plus de persistance. D’ailleurs, un éventuel
manque de continuité dans les efforts pour conquérir
un domaine aussi vaste serait nuisible car il provoquerait un sentiment
d’échec à répétition .
Au contraire, une persévérance soutenue permettra
d’établir de puissantes habitudes ; un exercice spirituel
mené avec un rythme régulier provoque un effet boule
de neige. Celui-ci sera renforcé par sa propre régularité.
une concentration de quelques minutes seulement, pratiqués,
chaque jour, produira des résultats bien supérieurs
à une concentration plus longue, mais intermittente, ne recevant
pas l’appui d’un rythme régulier. Cette vérité
est bien connue mais elle mérite d’être rappelée
dans le contexte actuel .La patience et la persévérance
sont nos deux outils les plus précieux .
Nous sommes à l’aube de ce grand voyage qu’est
la quête de notre Âme, et, après une errance
ayant duré des éons, préparons-nous à
affronter nombre d’épreuves et de retards. Attendons-nous
à ce que l’aventure requière des efforts pour
sa mise en route : des ajustements seront nécessaires, des
obstacles imprévus se présenteront, des distractions
risqueront de nous entraîner vers des voies insolites. En
toutes circonstances, nous devrons démontrer, de façon
répétée. le sérieux de nos intentions
. En même temps, ces épreuves affirmeront notre droit
de pénétrer dans la maison de l’Âme. Ne
nous attendons pas à y entrer avant d’avoir fait nos
preuves et d’y être reconnus .
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76 .
Tel est ce point hautement gratifiant qui nous fera vivre, avec
ou sans difficultés, l’un des moments les plus heureux
de notre vie. La conscience, fragmentaire et isolée, jusqu’alors
identifiée au véhicule humain, verra la route qui
mène à l’âme, au Soi, au Tout dont elle
émane. Comme un avion se dirige vers la piste d’envol,
elle se tournera vers la voie qui lui permettra de s’envoler
vers le soleil intérieur .
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
77 .
«Si nous croyons notre nature limitée à cette
petite vague de notre être qu’est notre Soi conscient
à l’état de veille, nous n’ignorons la
nature véritable de notre être. La relation qui unit
notre vie à un monde spirituel plus vaste est trahie, même
durant l’état de veille, par nos idéaux intellectuels,
nos aspirations morales, notre soif de beauté, notre quête
de perfection. Derrière notre Soi conscient se trouve notre
être secret sans lequel la conscience superficielle ne peut
ni exister ni agir. La conscience en nous est partiellement manifeste
et partiellement cachée. Nous pouvons élargir la partie
éveillée en faisant entrer enjeu des dimensions de
notre être encore cachées. Il est de notre devoir de
devenir conscient de nous-mêmes entant qu’êtres
humains, eu lieu de faire l’erreur, de nous identifier au
corps, à l’existence ou au mental. »
RADHAKRISNAN
Eastern Religions and Western Thoughs
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78 .
V1 – TOPOGRAPHIE ET TECHNIQUES
Il est grand temps, maintenant, de considérer toute l’étendue
de la méditation. Les préparatifs de la grande aventure
étant faits, voyons quel territoire nous sous proposons d‘explorer.
La méditation a été comparée à
l’envoi d’une fusée dans l’espace ; cette
analogie est à la fois utile et remarquablement juste. Lorsque
nos élevons notre conscience en méditation, nous nous
expulsions littéralement de notre situation terrienne . Tels
des satellites quittant leur rampe de lancement, nous pénétrons
dans des espaces encore inexplorés, au-delà des frontières
du connu. En vérité, toutes les possibilités
d’un vol spatial extra-planétaire nous sont offertes
la, car une vraie méditation devrait ressembler de très
près au lancement d’une fusée : préparation
soignée, alignement, lancement ou ascension, mise en orbite
et retour sur Terre .
Par conséquent, nous avons besoin de connaître, autant
que possible, les espaces à traverser, les conditions que
nous sommes susceptibles de rencontrer, les moindres ajustements
et les moindres détails techniques impliqués dans
l’aventure. En d’autres termes, nos devons nous familiariser
avec les lois des «dynamiques en jeu, car la méditation
nous fait entrer en présence de forces dans un champ subtil
d’énergie. Ce processus est soumis aux lois des vibrations
et des harmonisations et il est, vis-à-vis de . L’espace
intérieure, aussi scientifique que l’est l’astrophysique
par rapport aux espaces cosmiques extérieurs. Cette analogie
nous donne une donne idée du grand potentiel de la science
de la Méditation .
Comme toute procédure scientifique, celle-ci suit un processus
éprouvé et contrôlé, étape par
étape. Nous sommes donc loin des envolées mystiques
sans rime ni raison.
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79 .
Nous avons plutôt affaire à une méthode de
progression de la conscience à travers différents
états ou étapes et, ici, le mot étape se rapporte
au facteur évolutif Essentiel alors que le mot état
se réfère à deux aspects du processus de méditation.
Ce mot véhicule l’idée «d’état»,
c’est-à-dire d’état libre ou de condition
de la conscience, en même temps que celle d’état»
dans le sens de territoire, c’est-à-dire un espace
à l’intérieur duquel on se déplace. Ces
deux significations sont donc pertinentes .
La meilleure façon d‘aborder la topographie des régions
intérieures est, peut-être, de se servir du diagramme
suivant, lequel représente les différents «plans»
du système solaire. Cette présentation de différenciations
de l’énergie –conscience-vie est généralement
utilisée dans l’étude de l’évolution
ésotérique ou intérieure de la conscience humaine.
Elle présente les modalités de l’énergie
septuple, ou les sept plans de manifestation qui s’échelonnent
du niveau le plus dense au niveau le plus élevé, comme
les marches d’un escalier géant.. Même si ce
concept semble exagérément simplifié, il offre
un point de départ valable .
Chacun des sept plans énergétiques du système
solaire représenté ici présente lui-même
sept différenciations ou sous-plans correspondants, par analogie,
aux sept plans principaux qui les qualifient. Les plans supérieurs
nous concernent peu, car ils dépassent tellement ce que nous
pouvons même imaginer qu’il est inutile de les considérer
ici. Mais, si nous gardons à l’esprit, dans la mesure
du possible, l’ensemble des plans impliqués, nous aurons,
dans une certaine mesure, une idée des proportions gigantesques
de la voie sur laquelle nous sommes engagés .
La structure septuple se retrouve dans plusieurs domaines :les
sept notes de l’octave, les sept couleurs du spectre .Il est
reconnu que sept courants universels se manifestent en sept types
psychologiques .
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80 .
( Diagramme à scanner )
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81 .
Et l’auteur de la Genèse n’a-t-il pas circonscrit
le temps en sept parties, conformément à l’ordonnance
du créateur, afin que l’homme puisse compter ses jours
? Les sept Esprits devant le Trône de Dieu, proclamés
par Saint-Jean, se reflètent dans différents domaines
et la science ne nous a pas encore expliqué la signification
de ce caractère septuple de la manifestation .
Le schéma structurel présenté ici ne doit
pas faire imaginer des démarcations précises, des
divisions marquées et arbitraires entre les plans ou les
sous-plans. Chacun d’eux circonscrit une sphère de
conscience spécifique et, en même temps, ces sphères
s’interpénètrent et interagissent entre elles.
Chaque plan, écrit A. A. Bailey, «est une vaste sphère
de matière interagissant avec la sphère supérieure
et avec celle qui la précède». Nous pouvons
nous faire une idée de cette fusionnent les états
de conscience et imaginant l’interpénétration
des couleurs ou celle des sons en musique ; il émerge alors
des harmoniques, des qualités atonales dont la subtilité
se révèle d’ailleurs de plus en plus à
l’oreille contemporaine.
Donc, en même temps que nous concevons l’existence
de degrés correspondants aux différents plans de conscience,
gardons à l’esprit la subtilité de leur interrelation
et de leur interpénétration .
Le concept de«plan» devient lui-même trop limité
si nous l’interprétons dans son sens «horizontal»..
Les plans sont des sphères de conscience, à l’intérieur
desquelles nous vivons, nous nous mouvons, nous pensons ;nous faisons
partie d’elles en quelque sorte et participons à leur
approfondissement et à leur expansion .
Chaque plan est, littéralement, un monde perceptif, un monde
à l’intérieur duquel nous pouvons nous mouvoir
lorsque nous avons développé, en nous-même,
la qualité ou à la vibration qui lui est propre. Et
c’est en ce sens que les plans se relient à la méditation
.
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82 .
Les efforts concentrés que nous faisons pour diriger notre
pensée vers le haut, vers des domaines plus difficiles d’accès,
élèvent en même temps notre propre vibration,
nous harmonisant ainsi avec les sphères supérieures.
Cela provoque un affinement de la sensibilité nécessaire
à une participation active à la vie de ces sphères
.
Un autre mode de conceptualisation de cette idée est présenté
dans le diagramme figurant en fin du présent chapitre. Le
cercle central indique l’étendue de la conscience du
plan physique et chaque courbe délimite les sphères
à atteindre progressivement. . Mais, comme il s’agit
de concepts abstraits, de réalités impossibles à
définir, tout mode de représentation bidimensionnel
ne suggère qu’approximativement les différentes
couches ou les différentes aspects de la vie planétaire
.
Pour en revenir à notre dessein qui est l’exploration
des régions dans lesquelles nous vivons et celles qui font
l’objet de nos aspirations, nous devons nous concentrer sur
les trois plans les plus «bas», ou «les plus denses»
: les plans physique, émotionnel et mental. L’être
humain n’est généralement pleinement inconscient
que sur le plan physique ;de plus, il peut fonctionner sur presque
tous les sept sous-plans du domaine émotionnel cependant
que, sur le plan mental, il ne développe encore que la conscience
des sous-plans inférieurs .
Cela peut sembler surprenant mais, si nous considérons
l’envergure du domaine mental et la différence existant
entre l’homme primitif de l’ère paléolithique
et l’homme de science moderne, nous pouvons nous faire une
idée du cheminement considérable de la conscience.
L’homme s’est éveillé lentement d’un
état mental caractérisé par des réactions
denses, irréfléchies, automatique, motivées
seulement par des pulsions physiques ou émotionnelles et
il a appris à utiliser sa pensée .
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83 .
Au fil des pages de l’histoire de l’Humanité,
nous pouvons suivre cette croissance et la voir commencer à
utiliser sa pensés, voir le mental s’exercer ici ou
là, devenir de plus en plus agité, développer
des capacités et une envergure toujours plus grandes .
L’accès à chaque sous-plan du plan mental
offre à la conscience une expansion dans un monde nouveau.
L’analogie susceptible de décrire le mieux ce phénomène
est la perspective toujours plus vaste qui se présente à
nous, lorsque nous faisons l’ascension d’une montagne,
que nous atteignons des points de vue de plus en plus élevés,
que l’horizon recule et que de nouveaux mondes apparaissent
à nos pieds. Ainsi, le mental, en se développant,
englobe ce qui était auparavant hors de sa portée
et le pouvoir magique de notre pensée trace graduellement
le sentier qui nous mènera éventuellement vers la
terre que les dieux ont atteinte .
Pour mieux comprendre les différentes sphères de
cette région mentale, puisque c’est le domaine qui
est le plus touché par l’initiation à la pratique
de la méditation, imaginons-nous au pied de l’échelle
mentale . Notre pensée y est lente et centrée sur
des faits d’intérêts immédiat ; nous ne
portons aucun intérêt à ce qui n’appartient
pas au monde physique et n’avons aucune capacité à
concevoir l’avenir, ni à planifier, ni à prévoir
au-delà du moment présent .
Un tel exercice est difficile à imaginer aujourd’hui,
car il est rare que nous confinions notre pensée uniquement
au niveau physique :il est tout à fait possible que certaines
influences émotionnelles interviennent et colorent les pensées
les plus simples. C’est alors que le champ de perception sensible
suivant s’ouvre à nous : nous entrons alors dans une
sphère supérieure dela conscience traduisant, sous
forme de pensée, nos sentiments, nos préférences
tt nos relations. Notre conscience s’éveille, au fur
et à mesure que le mental explore ces nouveaux espaces.
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84 .
Cependant, nous n’y exerçons encore aucun pouvoir
mental; la pensée demeure simplement impulsive, motivée
par les sentiments et se limite à répondre aux besoins
et aux désirs immédiats .
Mais l’action engendre l’action. Ainsi, notre mental
devient graduellement plus alerte, apte à englober un champs
perceptif plus étendu, à penser, à planifier,
à débattre d’un sujet, à relier et à
percevoir toutes choses.. Le mental devient un allié dédié
à notre réalisation, jusqu’à ce que nous
puissions, comme une chèvre de montagne, sauter d’un
point à l’autre dans notre environnement mental, escalader
nos problèmes et découvrir de nouveaux espaces.
C’est ainsi que nous devenons les maîtres des trois
sous-plans du plan mental, ceux que l’être humain moyen
peut atteindre .Mais, dans le diagramme des pages précédentes,
nous notons que «l’unité mentale» se situe
sur le quatrième sous-plan. Nous pouvons considérer
celui-ci comme le lieu d’épanouissement de l’énergie
mentale, comme l’héritage dont nous pouvons nous prévaloir
et, ce faisant, nous transformerons éventuellement ce sous-plan
pour en faire notre habitat . À partir de là, nous
pourrons percevoir les sous-plans plus subtils, accélérer
notre vibration et affiner notre pensée afin d’entrer
en contact avec les mondes abstraits qui dépassent encore
notre imagination et de saisir la «vie» de la dimension
suivante, en pleine conscience et en toute légitimité
.
Si nous sommes portés à l’impatience, il serait
sage de nous souvenir qu’il faut beaucoup de temps pour atteindre
chacun de ces stades. Les paléontologues affirment qu’il
nous a fallu environ cinq cent mille ans pour atteindre notre développement
mental actuel et, d’après les enseignements ésotériques,
l’aube de l’humanité remonte à plusieurs
millions d’années. Ne nous attendons donc pas à
franchir les prochaines étapes aussi vite que nous le désirerions.
En effet, nous parlons ici d’un processus graduel et non d’une
transformation subite .
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85 .
Aussi, bien que nous employions les mots «plans» et
«strates» souvenons-nous toujours que ces sphères
de conscience ne sont pas séparées par des frontières
rigides que nous serions susceptibles de traverser comme le Rubicon,
en nous attendant au triomphe lorsque nous les aurions franchies.
Il s’agit plutôt de champs de force dans lesquels nous
tissons notre passage, au fur et à mesure que nous développons
notre capacité à penser et que nous élevons
la qualité de notre mental à des niveaux vibratoires
de plus en plus subtils et libres .
Ce phénomène est bien plus facile à comprendre
si nous le considérons comme une vibration. Il est dit que,
plus les plans sont élevés, plus l’activité
vibratoire des atomes est intense. Voilà une réalité
qui est, non seulement logique, mais confirmée par notre
expérience des plans inférieurs. Le «vécu»
est très différent selon les niveaux de pensée.
Les pensées qui portent sur des questions matérielles,
la routine, les affaires ternes du quotidien nous maintiennent péniblement
et lourdement enveloppés sur leur plan horizontal. D’un
autre côté, la pensée dirigée verticalement,
vers des sujets, des idées ou des idéaux spirituels
de toute nature, produit un effet d’élévation
spontanée. La qualité la plus élevée
que nous connotations continue à nous inspirer un certain
temps et nous ressentons souvent la stimulation de cette vibration
supérieure aux niveaux mental et émotionnel, parfois
même physique .
Comme la pensée abstraite a une qualité vibratoire
plus élevée que les pensées du «mental
concret» portant sur les niveaux matériels et objectifs,
il est évident qu’il nous sera nécessaire d’élever
la vibration de notre substance mentale si nous voulons nous «relier»
intelligemment aux sphères plus subtiles. Alors, bien sûr,
la méditation sera le moyen par excellence pour atteindre
cet état, grâce à l’entraînement
qu’elle offre à la pensée pour approcher ces
sphères et s’acclimater à leurs vibrations .
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86 .
La méditation n’est, cependant, pas le seul moyen
disponible et toutes les activités qui élèvent
la pensée à des concepts abstraits soutiennent ce
processus d’élévation. Par exemple, les hautes
mathématiques ou certains types de calculs scientifiques
s’effectuent à ces niveaux supérieurs qui dépassent
les frontières dela connaissance concrète. Ceux qui
oeuvrent dans ces sphères se sentent «chez eux»
dans des espaces qui restent supranormaux à la plupart d’entre
nous. Un tel type de travail peut être qualifié de
méditation, il en est de même pour cette quête
d’inspiration qui caractérise l’action du poète,
de l’artiste, deux musiciens, car les œuvres de génie
révèlent une harmonisation profonde avec les mondes
supérieurs .
Il est bien connu que la conscience du soi inférieur est
complètement absorbée lorsque l’attention se
trouve polarisée sur les plans supérieurs. La personnalité
se trouve absorbée dans l’éternité par
son effort de saisir les concepts donnés, de les percevoir
et de les rendre objectifs. Nous pourrions retrouver des récits
de ce fait dans la vie de tous les grands compositeurs, auteurs,
poètes, artistes et scientifiques, traditionnellement «distraits».
Un des exemples les plus remarquables qui nous ait été
rapporté est celui de Socrate qui, un jour, se tint sur la
place du marché, depuis l’aube, jusqu’au milieu
du jour, totalement concentré sur un problème qu’il
cherchait à résoudre. C’est alors que les gens
ont commencé à s’attrouper autour de lui pour
voir combien de temps il resterait ainsi absorbé dans sa
pensée. Il est resté impassible, apparemment inconscient
de leur présence, jusqu’au crépuscule, puis
toute la nuit .Les gens se sont donc installés pour passer
la nuit dans la rue afin de voir à quel moment «il
reviendrait sur terre».Ce n’est qu’à la
tombée de la nuit suivante qu’il éleva une prière
et quitta les lieux. Cet exemple illustre peut-être davantage
l’illumination que la recherche d’un concept sur un
plan supérieur.
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87 .
Nous ne pouvons le savoir, cependant il évoque bien l’état
caractéristique d’oubli complet de tout ce qui est
«inférieur» ou «dense», c’est-à-dire
du plan physique
Bien des motifs peuvent amener le mental à prendre son essor
au-dessus de son niveau de fonctionnement habituel, des charmes
divins comme la beauté, la grandeur, la perfection sous toutes
leurs formes .Les sphères supérieures ont des révélations
attrayantes à nous offrir et nous devrions leur accorder
l’importance requise, car elles exercent un pouvoir d’attraction,
comme si la mina de dieu se tendait, vers nous pour nous aider à
accéder aux sommets de notre être . Si ces hautes sphères
ne nous apparaissent pas immédiatement, recherchons-les,
car elles se révéleront des agents salutaires qui
accéléreront notre cheminement spirituel .
Au point où nous en sommes, ne serait-il pas bon de définir
ce que signifie le terme «spirituel? N’a-t-il pas de
rapport qu’avec la religion ? A-t-il quelque chose à
voir avec l’Âme ? Le Tibétain Djwhal Khul en
donne une définition intéressante :
. «Tout ce qui tend vers la compréhension, vers la
bienveillance, tout ce qui est source de beauté et qui peut
porter l’homme à l’expression plus complète
de son potentiel divin, tour cela est spirituel… Le mot «spirituel»Z
couvre toutes les phrases de l’expérience.. »Est
spirituel ce qui se trouve au-delà du degré de perfection
atteint dans le présent ; c’est ce qui incarne la vision,
et pousse l’homme vers un but plus élevé que
celui déjà atteint .»
Cela signifie que chaque étape à franchir peut être
considérée comme une possibilité d’ouverture
spirituelle. Donc, peu importe le point où nous nous trouvons
sur l’échelle de l’évolution, notre prochaine
étape de réalisation est forcément spirituelle
.
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88 .
Une telle définition est encourageant ; elle peut servir
de point d’ancrage dans notre tête et notre cœur
et nous offrir une large perspective pour mettre de l’ordre
dans nos vies
Même si toutes les approches qui ont pour but de nous faire
pénétrer dans les plans d’énergie non
manifestée enseignent comment fonctionne le mental dans ces
sphères, la méditation reste un moyen qui va grandement
accélérer l’élévation de notre
vibration, afin que nous devenions de véritables citoyens
de ces lieux .
Il est évident qu’il nous faudra consolider chacune
des étapes du processus, car des envolées élevantes
qui compromettraient nos réalisations actuelles sont pas
néfastes que l’absence de pratique spirituelle spécifique.
Les hauteurs atteintes doivent trouver leur contrepartie créatrice
dans nos vies par l’établissement et la stabilisation
d’un rythme vibratoire qu leur corresponde.
Nous arrivons ici à un pont crucial, car la pratique de
la méditation quotidienne joue un rôle important ;
ceci explique la raison pour laquelle la transmutation de la nature
inférieure triple a pris tant d’ampleur dans les enseignements
spirituels. Lorsque nous constatons à quel point la densité
de la substance non transmutée nous empêche d’atteindre
des degrés supérieurs de communion, nous comprenons
pourquoi les disciplines religieuses ont tant insisté et
tant oeuvré durant des siècles pour la purification
des véhicules de la personnalité .
.
Les efforts investis rapportent alors au centuple. En effet, notre
effort assidu de manifester les qualités supérieures
nous met en rapport avec le monde de l’âme grâce
au développement de ses qualités. Nous pourrions comparer
ce phénomène à l’ouverture d’un
compte de banque auquel nous faisons des dépits, car chaque
effort orienté vers la liaison entre le monde spirituel et
le monde matériel; s’imprègne dans la substance
même de notre être et le changement de substance qui
en résulte est perceptible .
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89 .
Une fois le rapport établi, nous ne pouvons plus jamais
faire faillite ; nous bénéficierons d’une «crédit»
solide sur lequel nous appuyer .
Tout cela donne un sens profond au processus de médiation,
plus particulièrement aux stades préliminaires. :
l’alignement, la consécration et l’harmonisation
. Ces étapes sont des méthodes d’ajustement
ou «d’affinement» de la conscience cérébrale
inférieure afin qu’elle puisse s’élever
au niveau de l’Âme. La méditation requiert également
un bon degré de détermination qui fait entrer en jeu
l’intention. L’intention est sans doute la force de
propulsion dont nous avons le plus grand besoin .
La signification du terme «alignement» est claire.
On dit que l’Âme, en tant que «centre» d’énergie
spirituelle, habite juste au-dessus du plan où se trouve
l’unité mentale ( vois diagramme en début de
chapitre) .Notre but, le but de toute évolution humaine dans
les «trois mondes», est d’aligner la personnalité
triple sur le Soi supérieur ou l’Âme .
Le processus d’alignement est donc quadruple et nous le
réaliserons finalement mais, pour débuter, c’est
l’alignement des trois corps inférieurs qui nous intéresse.
Ce n’est que lorsque ceux-ci forment un véhicule intégré,
équilibré, et disponible que nous devenons capables
de franchir l’étape suivante : l’alignement de
notre personnalité avec l’Âme.
Quand la personnalité a développé une vibration
synchronisée sur celle de l’Âme, elle se trouve
suffisamment alignée sur elle et présente un canal
relativement libre d’obstacles ;la véritable pensée
abstraite devient alors possible. Cet alignement est à l’origine
des personnages remarquables qui ont guidé l’évolution
humaine, des écrivains inspirés qui ont communiqué
leur vision, des grands penseurs qui ont livré au monde la
synthèse de leurs conceptions.
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90 .
Un tel alignement se produit parfois à un moment d’effort
suprême, de stress, d’aspiration intense, parfois même
à un moment de danger physique. Nous avons probablement tous
vécu ces moments de crise où une force suprême
nous habite, où notre mental fonctionne à la vitesse
de l’éclair et où nous savons instinctivement
quoi faire. Nous avons alors été à la «hauteur»
des la situation . De telles expériences sont sans doute
rares mais nous restons marqués à jamais par le courage
intrépide et la confiance totale qui nous ont alors habités.
Nous sommes sentis totalement inadéquats et nous gardons,
de ces moments-là, l’assurance que cet alignement est
possible et q’un état aussi élevé peut
être consciemment atteint .
La Technique d’alignement qui suit, présente les
différents stades du processus d’alignement et peut
servir de préparation à toute méditation. Les
étapes deviendront graduellement de plus en plus claire,
au fur et à mesure que l’exercice sera pratiqué.,
de sorte qu’il ne prendra qu’une minute ou deux, lorsqu’il
sera bien rodé .Mais entreprenons-le lentement et soigneusement
car, ce faisant, nous poserons les fondations certaines de l’édifice
à partir duquel notre méditation s’élèvera
.
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91 .
Technique d’alignement
Puisque nos émotions et nos réactions résident
dans notre corps physique et que notre activité mentale se
produit dans les cellules de notre cerveau, la première étape
essentielle, lorsque nous commençons à méditer,
consiste à obtenir la coopération paisible du corps
physique. Un juste équilibre et une relaxation physique appropriée
sont nos meilleurs atouts, comme nous l’avons mentionné
dans le Chapitre 1V. Voici une façon simple de procéder
.
1 – Prendre une position confortable et faire un effort conscient
pour relâcher toute tension physique. Passer en revue le corps
en entier, de la tête aux pieds, en relaxant chacune de ses
parties. La tension nerveuse doit être consciemment relâchée
et, après une minute ou deux, notre corps doit avoir atteint
un état de calme général et de quiétude
et le conserver .
Cette étape est importante car tout muscle tendu va commencer
à piquer et à nous donner la bougeotte, et, à
la longue, cela va retenir notre attention. Notre but supérieur
demande à ce que nous parvenions à oublier notre corps
physique; celui-ci doit donc être tout à fait à
son aise .
2 – Notre respiration doit maintenant être calme et
ralentie. Nous pouvons faire un décompte de cinq, six, sept
ou choisir tout autre moyen qui nous permettra d’adopter un
rythme d’inspiration et d’expiration confortable et
calmant. Trouvons ainsi une façon simple de régulariser
notre respiration, sans l’étirer, sinon il nous sera
difficile de maintenir cette respiration régulière.
Encore une fois, l’objectif est d’établir un
bien-être tranquille. Les débutants dans la pratique
dela méditation ne devraient jamais essayer de faire des
exercices de respiration élaborés. Ceux-ci risqueraient
d’entraîner une surstimulation ayant pour effet de les
distraire du besoin de s’aligner et de s’harmoniser
graduellement et posément.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
92 .
Une fois le rythme physique établi, cessons de compter
afin de ne pas générer une habitude mentale difficile
à rompre et oublions notre respiration. Une bonne façon
d’y parvenir est d’utiliser une phrase comportant le
même nombre de syllabes que le compte utilisé ; si
nous employons les mots appropriés, nous en arrivons tout
naturellement au stade suivant. Par exemple, si nous avons compté
mentalement jusqu’à six en inspirant et en exprimant,
la phrase suivante, prononcée silencieusement, entretiendra
le rythme tout en faisant transition avec le stade suivant :
Je suis – à l’aise – et tous –
mes sentiments – sont – sereins .»»
Utilisons donc n’importe quel mot susceptible de véhiculer
le stade où la qualité que nous souhaitons atteindre.
Cependant, ne répétons aucun mot ni aucune phrase
plus de quelques fois, car la répétition pourrait
provoquer un effet hypnotique qui n’est pas l’objectif
de la méditation .
3 . La polarisation porte maintenant sur le plan émotionnel.
Retirons de la conscience toute réaction et toute attitude
de ce genre ; laissons tomber toutes nos antipathies, toutes nos
anticipations et efforçons-nous de maintenir notre conscience
en un point central et calme. Pour mieux atteindre ce but, formulons-le
en quelques mots significatifs, comme ceux-ci :
«Je suis un centre de calme, de clarté et de lumière
.»
L’utilisation de la visualisation peut également
renforcer la création de ce centre de conscience tranquille.
Par exemple, imaginons et visualisons le corps émotionnel
comme un lac limpide et tranquille inspirant le calme et la réflexion,
dans un état qui ne posera aucun obstacle à l’alignement
avec le mental .
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
93 .
Si l’alignement émotionnel nous est difficile parce
que nous sommes troublés par de fortes émotions comme
une colère récente ou une excitation émotionnelle
quelconque, l’emploi ‘une courte technique utilisant
le symbole de l’eau pour représenter les émotions,
pourra nous être utile. Visualisons une mer orageuse et le
déferlement de ses vagues peignant et symbolisant la force
ou la turbulence émotionnelle .Voyons l’épuisement
de ces émotions à travers les vagues balayant le rivage
et s’y brisant. Puis, imaginons que toute la scène
se tranquillise graduellement ; calmons délibérément
cette mer jusqu’à ce qu’elle s’étire
à l’horizon avec quelques ondulations, ici et là,
déployant ses réactions à la lumière
du soleil qui l’inonde .
4 . Élevons maintenant notre conscience vers le mental.
Encore une fois, notre attention doit se retirer de la périphérie,
c’est-à-dire s’éloigner de toute pensée
étrangère et demeurer au centre .La concentration
de notre pensée sur un thème particulier nous permettra
de maintenir l’alignement sur ce centre ou ce point central.
. Nous étudierons comment y parvenir au Chapitre V11 .Pour
l’instant, nous pouvons maintenir notre alignement en employant
une phrase simple comme celle-ci :
«Je suis un point de pensée focalisée .»
»Soyons maintenant confiants dans le fait que nous sommes
un canal clair, calme et lumineux, prêt à communiquer
avec l’Âme afin d’orienter l’attention triple
de la personnalité, comme un rayon de lumière, vers
la demeure de l’Être .
Les trois premières parties de l’alignement quadruple
sont ainsi complétées. La quatrième partie
va maintenant faire l’objet de notre étude .
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94 .
La consécration est l’élément-clé
de cette quatrième partie de l’alignement. Bien que
cette attitude soit habituellement considérée comme
démodée, elle recèle un pouvoir propulsif certain
et nous avons intérêt à l’évoquer
au début de chaque méditation, Elle conjugue l’activité
émotionnelle et mentale et combine, en quelque sorte, les
trois éléments de la nature triple alignée,
car les cellules cérébrales, les sentiments et les
pensées sont également engagés dans le mouvement
de consécration. Cer dernier élève l’énergie
triple et la dirige dans la direction souhaitée, constituant
ainsi un pouvoir d’orientation et de propulsion .
La technique de la consécration, anodine en apparence,
apporte aune dimension importante à l’alignement, car
une geste de considération à un objectif spécifique,
clarifie notre intention et contient, de ce fait, l’assurance
que la méditation a un dessein clair et un but reconnu. Donc,
la canalisation de nos aspirations a pour effet, non seulement de
rassembler les forces de la personnalité, mais aussi d’évoquer
la volonté. Ce facteur est d’importance majeure, comme
nous l’avons vu en approfondissant la concentration »Sans
volonté, notre méditation est continuellement déviée
;nous risquons même, de ce fait, de ne jamais commencer à
méditer réellement ! Et, dans les sphères «volatiles»
du mental abstrait, sa force et sa direction puissante sont essentielles
: la consécration représente, en quelque sorte, la
flèche de l’intention .
La consécration produit, de plus un effet subtil et durable
.Elle est un geste d’élévation». Nos forces
rassemblées se projettent vers le but choisi, ce qui renforce
le processus d’élévations de la vibration. En
termes religieux, nous dirions qu’elle a un pouvoir de «rédemption»
quine représente, en fait, que l’effet intérieur
ou occulte d’une loi.
L’aspiration, présente dans une certaine mesure en
toute méditation, constitue littéralement le cœur
de tout acte de consécration .
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
95 .
Elle est la pulsion, sise au fond du cœur, qui nous pousse
à tendre vers le but que nous percevons ou que nous sentons
; la pulsion de servir le dessein élevé que nous nous
sommes choisi. «L’aspiration ardente» est le premier
mode d’union avec L’Âme ; enseigné par
Patanjali. Alice Bailey écrit notamment, dans ses commentaires
sur les sutras émanant de ce grand éducateur :
«Il convient de souligner ici que cette qualité «d’aller
au-devant» de l’idéal, ou de s’efforcer
d’atteindre l’objectif, doit être si profondément
ancrée, chez l’aspirant, qu’aucune difficulté
en puisse l’en détourner … Un effort ardent,
une aspiration persistante et fermement maintenue, ainsi qu’une
fidélité sans défaillance à l’idéal
contemplé, sont les conditions sine qua non de l’état
de disciple. Ces caractéristiques doivent se rencontrer dans
chacun des trois corps et conduire à l’exercice constant
d’une discipline s’appliquant au véhicule physique,
à l’orientation continuelle de la nature émotive
et à une attitude mentale, rendant l’homme apte à
«considérer que tout peut être perdu»,
s’il eut seulement atteindre son but .
La Lumière de l’âme, p. 168
L’attitude de consécration s’implantera ainsi
directement dans notre vie et, considérée comme un
stade de la méditation, l’affirmation de ces qualités
et de notre intention supérieure renforceront un pouvoir
de projection qui ouvrira une voie vers notre objectif. Il s’agit
donc d’une technique de valeur pour établir la relation
recherchée avec les sphères supérieurs .
Cette consécration peut se formuler des différentes
façons : consécration à l’Âme,
à Dieu ou au Créateur universel, au service de l’Humanité
ou encore à notre but immédiat, quel qu’il soit.
Peu importe notre choix, mettons ce pouvoir à l’œuvre
à chacune de nos méditations. La consécration
donnera des ailes à notre alignement et affermira nos pas
.
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96 .
Et, puis, au-dessus et au-delà de tout ce qui précède,
la consécration nous mettra en rapport avec un dessein qui
dépasse le nôtre. Ce genre de rapport doit toujours
exister, car il nous fait reconnaître et affirmer le fil magnétique
qui nous inspire. Sans lui, nous dépasserions à peine
un niveau de satisfaction personnelle et temporaire .
L’un des engagements pris par le Tibétain, lorsqu’il
fit le vœu de Bodhisattva, fut de ne pas entrer dans le Nirvana
tant que le plus petit brin d’herbe n’aurait pas atteint
«l’illumination», Ce vœu suprême d’union
et de sacrifice peut être encore loin de notre humble sphère
de vie mais chacun de nos actes fragmentaires de consécration
résonnera tel une petite note dans la grande sonorité
orchestrale qui élève toute vie sur notre planète
et la fait progresser vers son but .
Expansion de la conscience
( diagramme )
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97 .
«Faiblement, celui qui cherche entend le sifflement ténu
de la Vie de Dieu …
L’écoute est la semence de l’obéissance.
O Chéla sur le Sentier .
Un ancien texte sacré oriental
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98 .
V11 – LE RÉSERVOIR DE RÉFLEXION
La méditation ressemble à un joyau aux multiples facettes
et, au stade où nous en sommes, il serait sage d’examiner
les différences existant entre certains aspects de ce joyau
aux multiples splendeurs. Nous serons alors en meilleure position
pour déterminer lequel adopter, celui sure lequel nous avons
besoin de travailler pour être plus efficace et celui qui
convient le mieux à chaque circonstance .
Compte-tenu de l’intérêt actuel pour la méditation
et pour les différentes écoles orientales de spiritualité,
disons tout de suite que les facettes du joyau que nous considérons
sont de natures positives et créatrice. dont qu’elles
sont adaptées au débutant occidental. En effet, un
type de méditation plus abstrait, utilisé en Orient,
n’est pas toujours recommandé aux débutants
qui n’ont reçu aucune initiation préliminaire
ou qui en sont pas suivis par un guide sûr . De toutes façons,
notre civilisation occidentale offre rarement un environnement propice
à de telles pratiques .
Les approches orientales ont produit des corps physiques. des
cellules cérébrales, des attitudes et des philosophies
très différentes de ceux de l’Occident et, souvent,
l’imposition de méthodes orientales de méditation-
sauf sous une étroite supervision – peut causer des
ruptures et même des dommages réels chez les êtres
inexpérimentés .
On adit que l’Orient est, à la race humaine, ce que
le cœur est au corps physique :la source de vie ou de vitalité
«intérieure» ; l’Occident, pour sa part,
correspond au cerveau et à l’activité mentale,
tout en était facteur d’organisation, Quoiqu’il
en soit, ils ont de grandes richesses à partager entre eux
.
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99 .
Depuis des siècles, la pensée orientale a engendré
l’ascète, le méditant et le dévot de
la vie subjective, abstraite et intérieure. Et, de nos jours,
ces éléments exercent rapidement un magnétisme
sur les aspirants occidentaux qui ont, en eux, toute l’objectivité
et l’organisation mentale requises pour utiliser les enseignements.
Cependant, un tel mariage ne doit pas se faire avec trop de précipitation,
sous peine de disharmonie . Une période de «fiançailles»
permettant une assimilation des caractères mutuels, une période
d’expérimentation et de probation constitueront une
préparation avisée .
Les différents types de méditations que nous allons
examiner maintenant sont conçus à cette fin. Ils marquent
les étapes fondamentales de l’entrée sur le
sentier du silence et constituent les stades classiques à
maîtriser. En voici une brève définition.
La méditation réfléchie est un processus
strictement mental impliquant que la pensée soit dirigée
vers un sujet, un thème un mot ou une pensée précise.
C’est, peut-être la forme de méditation la plus
simple et la meilleure pour commencer parce qu’elle requiert
une pensée active mais contrôlée, familière
au mental .
La méditation réceptive, comme le suggère
son appellation, implique le maintien d’une attitude mentale
paisible et alerte afin de recevoir la lumière sur un sujet
donné, une inspiration ou d’atteindre une nouvelle
réalisation, ne la considérons pas comme une forme
de méditation négative, mais comparons-la plutôt
au mouvement d’écoute d’un son éloigné
qui ferait appel à toute notre attention .
La méditation créatrice a pour but de construire,
à l’aide de la substance mentale, les «formes,
les modèles ou les canaux par lesquels les idées,
les idéaux, les énergies et les qualités peuvent
s’exprimer. Comme son nom l’indique, c’est une
forme de méditation tout à fait constructive permettant,
par exemple, de construire la «forme-pensée d’une
qualité ou d’un idéal souhaitable .
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100 .
Celui-ci se trouve alors renforcé par l’énergie
de la pensée, car cette pensée est énergie.
D’ailleurs, la réalité tangible de la pensée,
en tant qu’énergie, reçoit aujourd’hui
une large reconnaissance. En ce sens, la méditation créatrice
peut servir à vitaliser des concepts comme la paix, les justes
relations, la compassion et à faciliter leur émergence.
Nous étudierons ce phénomène bientôt
mais, pour l’instant, souvenons-nous qu’elle représente
une forme moderne de méditation tout à fait propice
a`la reconstruction du monde qui nous entoure, tout en nous permettant
de nous reconstituer nous-mêmes. Grâce à la méditation
créatrice, nous pouvons apporter une aide efficace à
l’Humanité et au monde,, là où nos services
risqueraient de rester de peu d’utilité .
L’invocation et la prière sont un type de méditation
différent par lequel nous pouvons demander de l’aide,
faire appel À quelque chose de supérieur, de plus
grand ou évoquer les forces dont nous avons besoin . L’Invocation
et la prière sont deux formes différentes servant
ce but. Nous approfondirons leurs différentes techniques
dans le prochain chapitre .
Comme pour tout ce qui concerne le monde intérieur, il
se trouve peu de ligne de démarcation définies entre
les quatre types de méditation décrits ci-dessus qui
se recouvrent en certains points .En fait, une méditation
créatrice peut fort bien englober certains aspects de chacune
des quatre autres formes de méditation, comme nous le verrons
dans le plan suggéré plus loin . Nous avons donc avantage
à nous familiariser avec chaque type de méditation
et à les pratiquer tous, sur tous ceux que nous trouvons
les plus difficiles. Nous arriverons ainsi à perfectionner
nos aptitudes à la méditation et nous pourrons construire
efficacement la voie propice au travail intérieur que nous
voulons accomplir .
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101 .
Ainsi, nous abordons le réservoir de réflexions.
Précisons tout cde de suite que cette expression n’infère
pas que nous devions adopter une attitude statique ou négative.
Un véritable réservoir de réflexion fait appelé
à une qualité. de réception positive et à
une clarté qui permet de saisir ce qui se trouve juste au-dessus
.
Une fois que nous avons pris la position requise et que nous avons
suivi toute la procédure préparatoire élaborée
dans les chapitres précédents, c’est-à-dire
: Choisir un temps et une place spécifiques, nous mettre
à l’aise, nous aligner sur le monde intérieur
où nous voulons travailler, nous commençons à
enter dans l’atmosphère de ces lieux. Le sujet de réflexion
aura été choisi avant de commencer. Supposons que
nous ayons choisi une qualité comme la sérénité,
nous répéterons le mot et commencerons à considérer
son sens, sa valeur, sa signification et ce que cette qualité
est capable de produire .
La première recommandation sera de surveiller notre processus
de pensée et de nous assurer de sa direction pour être
capable de noter immédiatement le moment où le mental
commencera à dévier de son but. Nous verrons s’il
suit certaines lignes d’associations ou s’il a tendance
à revenir sans cesse dans les mêmes ornières.
Patiemment, nous le réorienterons vers le thème central,
en puisant courage à la lecture de cette citation de Sri
Krishna Prem :
«Pendant des siècles innombrables le mental s’est
tourné vers l’extérieur en s’attachant
librement à l’objet de ses désirs. Il ne faut
pas s’attendre à ce qu’ils soit possible de l’en
arracher tout d’un coup. Un bambou qui a supporté un
poids pendant longtemps ne se redressera pas simplement parce que
ce poids lui est enlevé. Il faudra un effort acharné
pour neutraliser le pli qui s’est développé.
Il en est de même du mental …»
The Yoga of the Bhagavad Gita, p. 55
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102 .
C’est à ce point précis que l’emploi
de la volonté est nécessaire. Le travail que nous
désirons accomplir, maintenant requiert une réflexion
soutenue sur le sujet choisi : cela implique l’inclusion de
tous ses aspects, de ses diverses significations ave leurs implications,
si nous ne parviendrons pas vraiment à dépasser notre
fonctionnement mental habituel. Nous ne devons pas nous permettre
de sauter aux conclusions ou de faire un examen partial. Il ne faudra
pas non plus laisser des émotions, quelques qu’elles
soient, colorer nos pensées. Tout le processus dans son ensemble
doit demeurer sous notre contrôle ; nous pourrons alors nous
rappeler le symbole représentant le contrôleur et le
directeur : le conducteur de char .
La deuxième recommandation est de persister .Nous serons
tentés de conclure rapidement que nous avons épuisé
complètement le sujet à l’étude. Persistons
dans la direction choisie, traversons cette phase qui est, en fait,
une réaction du mental. Si nécessaire, nous pouvons,
de nouveau, nourrir notre attention en faisant des lectures sur
le sujet, en consultant le dictionnaire ou en établissant,
sur le sujet étudié, une liste des questions auxquelles
nous aimerions répondre. Nous devons toujours déterminer
à l’avance le temps que nous voudrons consacrer à
ce travail de réflexion. Ce temps sera limité par
la capacité de notre mental à rester centré
sur le même sujet. Au début, une période de
cinq à dix minutes suffira simplement à exercer la
capacité de concentration sur un thème . Mieux vaut
se donner un temps plus court qui respecte nos limites que de trop
demander au mental et de perdre courage .
Tout sujet choisi devrait être pris quotidiennement pendant
au moins une semaine. Même une période d’au moins
ne sera pas trop longue. Elle nous obligera à aller en profondeur
.Après tout, c’est la raison pour laquelle nous méditions,
n’est-ce pas :aller au-dela de la surface, faire un examen
qui dépasse les apparences, découvrir des éléments
que nous n’aurions jamais pu connaître autrement et
dont l’existence demeurait insoupçonnée .
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103 .
Les méditants orientaux peuvent, paraît-il, consacrer
des années entières à la contemplation d’un
sujet .Plusieurs témoins assurent qu’il est des disciples
fidèles qui obéissent à de telles injonctions,
ce qu n’est pas sans faire ressortir la légèreté
de nos propres efforts !
Peu importe la simplicité du sujet ; en persistant dans
notre exploration mentale, nous trouverons toujours de nouvelles
nuances de sens et des champs de compréhension plus profond.
Les réalisations nouvelles sont les trésors de la
méditation ; en les recherchant, nous développons
aussi notre habileté mentale. Tout comme l’athlète
se forme un corps physique par l’entraînement, le mental
se développe par la méditation réflexive et
devient plus souple, pénétrant et alerte. La méditation
a un double objectif : elle est bénéfique, autant
par le processus lui-même que par les résultats obtenus.
Le fait que ces résultats s’obtiennent silencieusement
peut nous les rendre imperceptibles, de prime abord mais, avec le
temps, nous constaterons qu’ils sont tout à fait réels.
Des sujets de toute sorte peuvent servir de thèmes à
la méditation réflexive. Nous pouvons utiliser des
mots, des qualités et mêmes des phrases incarnant une
pensée de valeur ou un concept que nous souhaiterions mieux
comprendre. En voici quelques exemples :
«Soyez joyeux, car la joie est source de lumière.
«l’innocuité n’est pas négativité
mais équilibre parfait.»
«La souffrance est le cheval le plus rapide pour nous mener
à la perfection .»
«La volonté-de-bien est la semence magnétique
du futur. »
Un pont de tension est, symboliquement, une réserve de pouvoir.,
À chaque moment, le monde et nous-mêmes sommes renouvelés.
La vie, comme un cours d’eau, est sans cesse renouvelées
bien que sa forme donne l’apparence de la continuité.»
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104 .
Nous appelons de telles phrases des «pensées-semences»,
pour la raison évidente qu’elles possèdent un
potentiel de développement infini .
Si nous choisissons des thèmes constructifs, comme ceux
qui précédent, ils vont croître avec notre conscience
et s’épanouir au fur et à mesure que nous y
réfléchirons, nous imprégnant de leur qualité.
Nous découvrirons, en même temps, un grand nombre de
leurs multiples facettes, car la réflexion est un moyen puissant
de révélation . Ajoutons que les symboles peuvent
servir de thème à la méditation créatrice.
Nous donnons ci-dessous un exemple de la façon d’utiliser
les symboles à cette fin. Comme vous le constaterez par cet
exercice, la visualisation joue un rôle important dans une
méditation sur un symbole, car tout le dessein du symbole
est de représenter, à travers la forme, la signification
et le sens d’un thème abstrait. Nous verrons aussi
en quoi elle se relie à un dessein plus large et comment
la méditation peut servir au développement spirituel
d’un individu, d’un groupe ou de toute l’Humanité
.
Plan de médiation réflexive sur un lotus
1 – PRÉPARATION – Détendez-vous et faites
un alignement rapide tel que le décrit le chapitre V1 .
11 – VISUALISATION – Imaginez un bouton de lotus fermé.
Visualisez la forme du bouton reposant sur ses larges feuilles vertes
étendues sur l’eau. Représentez-vous la texture
veloutée de ses pétales, leur forme de couleur jaune
ou blanche, étroitement repliée. Puis, visualisez
le bouton s’ouvrant très lentement, allongeant ses
pétales une à un au grand jour. À mesure que
la fleur s’ouvre, admirez l’émergence de sa pleine
beauté ainsi que son centre doré radieux sous le soleil.
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105 .
111- RECONNAISSANCE – Maintenez cette image du lotus ouvert
devant l’œil mental pendant quelques minutes, en vous
laissant pénétrer par la joie et l’admiration,
Voyez en lui le symbole de la croissance, de l’épanouissement
et de l’expansion intérieures .Considérez le
sens que peut avoir le fait qu’il plonge ses racines dans
la boue, que sa tige s’allonge dans l’eau et que, seule,
sa fleur se trouve exposée à l’air et au soleil
.
1V – RÉFLEXION – Réfléchissez
à la correspondance entre le Soi et le lotus avec son potentiel
de croissance caché, son développement harmonieux
et son rayonnement. Voyez comme la vie, dans le lotus, ressemble
à l’émanation de l’Âme ou du Soi
qui s’exprime à travers la forme, y traduit son essence,
ses qualités et ses buts .
V – RÉALISATION – Réalisez que l’Âme
peut s’épanouir en vous, far tout comme les pétales
du lotus . Identifiez-vous à ce symbole de l’Ame, pendant
une minute et voyez ses pétales comme des qualités
à exprimer dans la vie quotidienne .
V1 – AFFIRMATION – Concluez la méditation en
vous servant des mots suivants pou ancrer ou «enraciner»
le travail intérieur que vous avez fait :«Qu’il
en soit ainsi. Et puissions-nous être aidé à
accomplir notre part. »
Voilà un exemple, parmi d’autres, de méditation
réflexive, bien que, d’ordinaire, l’étape
de visualisation ne soit pas aussi marquée. La visualisation
présentant un appui assez significatif à la concentration
mentale, un plan comme celui-ci constitue une bonne «première»
pour méditer. Remplaçons le lotus par la rose, si
nous le préférons, ou employons d’autres symboles
de la même façon .
Djwhal Khul, qui a enseigné et écrit abondamment,
sur la méditation, nous dit qu’elle tend principalement
à deux choses :
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106 .
a) À la formation de pensées, à la formulation,
sur les niveaux concrets du plan mental, d’idées abstraites
et d’intuition .C’est, dit-il, ce qui peut être
appelé «La méditation avec semence ».
b) À l’alignement de la personnalité, à
la création de ce vide ou canal non obstrué entre
le cerveau physique et l’Âme ou Soi supérieure,
par lequel peut se produire le déversement divin… Ceci
peut s’appeler .«la méditation sans semence»
.
À un certain stade, ces deux buts se conjuguent mais, au
début, nous devrons les comprendre et les pratiquer séparément.
Ceci pourra nous faire comprendre pourquoi différentes instructions
sur la méditation nous semblent parfois ambiguës .
La première catégorie que nous venons de traiter
touchait différents types de réflexion au cours desquels
la pensée est dirigée vers une pensée semence
ou vers un symbole. Voyons, maintenant, la deuxième catégorie
: celle dela méditation réceptive .
Ce type de méditation est plus difficile et nous fait accéder
aux méditations abstraites, supérieures et plus avancées,
pratiqués par ceux et celles qui ont une longue expérience
en la matière. Nous pouvons néanmoins nous familiariser,
ici, avec les préliminaires de cette méditation. Elle
nous sera utile pour recevoir une direction en provenance des mondes
supérieurs ou des lumières sur un problème
particulier.
Elle comporte, cependant, certains dangers car le mental humain
se trouvent déjà exposé à d’innombrables
courants de pensée, à des impressions et à
des impacts de toute nature. Dans ce contexte, il importera de ne
pas accroître notre sensibilité à ceux-ci. Mais
soyons assurés qu’ils et essentiel de développer
la juste réceptivité si nous voulons, en méditation,
dépasser un tant soit peu une simple activité mentale
.
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107 .
De plus, il est clair que nous devrons réussir à
contrôler notre mental, même dans les activités
les plus élevées. si nous voulons parvenir à
la réalisation du Soi et à une relation spirituelle
efficace en être les plans subjectifs et les plans objectifs
.
En fait, l’un des effets secondaires de la méditation
réceptive est de nous rendre, en quelque sorte, conscients
de la «mer» d’impacts qui nous bouscule continuellement.
C’est une prise de conscience tout à fait positive
que de percevoir ce courant d’impressions incessantes auxquelles
nous sommes exposés subtilement et inconsciemment, en même
temps, que consciemment, Sachant cela, nous serons plus vigilants
et nous pourrons développer une forme de protection contre
les influences individuelles, familiales et collectives, ainsi que
les influences de masse qui nous envahissent constamment .
De telles influences s’exercent aussi bien au niveau émotionnel
que mental ; elles peuvent nous atteindre par les sens, par les
impressions psychiques, par télépathie mentale autant
que par des moyens plus tangibles et dont nous sommes déjà
conscients comme la presse, la radio, la télévision.
Nous connaissions tous aussi l’effet d’une foule excitée,
entraînée par ses émotions, les vagues de peur
provoquant une panique collective ou encore la colère engendrant
un instinct de destruction incontrôlé ; l’exemple
d’Hitler nous montre le pouvoir que peuvent avoir des paroles
et des idées imposées. Là publicité
est une autre «bombardements», auquel nous sommes exposés
et son pouvoir d’influencer subtilement les masses a fait
brusquement surface il y a quelques années, lorsque des chercheurs
ont découvrent les effets de la publicité subliminale
.
Il existe donc des courants subtils provenant de diverses sources
et produisant un impact, à la fois sur la substance mentale
à partir de laquelle nous formons nos pensées et sur
la substance astrale qui véhicule les impressions psychiques
que nous percevons et ressentons, consciemment ou non.
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108 .
C’est alors que nous pouvons souvent nous tromper, car nous
ignorons si les pensées qui nous habitent sont nôtres
ou si elles résultent de quelqu’influence externe ;
Nous sommes souvent incapables de discerner entre une impression
supérieure véritable et une simple distorsion psychique
perçue, au passage, sur le plan astral .
Il n’existe aucune réponse toute faite à ce
genre de situation qui devient de plus en plus problématique,
au fur et à mesure que l’ensemble de la race humaine
devient plus sensible, plus éveillée sur ces plans
et, par conséquent, plus réceptive aux impacts qu’ils
véhiculent. Il est important de reconnaître l’impact
de ces facteurs car nous ne pouvons vivre en nous isolant psychiquement.
Un tel isolement, même s’il était possible, mènerait
à un égocentrisme total, synonyme en quelque sorte
de paranoïa ; celle-ci représente l’exemple extrême
de défense par cette forme d’isolement .
En fait, la solution se trouve plutôt dans le renforcement
de notre centre de conscience .À partir de ce point central,
nous pouvons observer aussi bien le monde subjectif que le monde
objectif environnant et nous exercer à contrôler, refuser
ou permettre les impacts subtils sur notre système, un peu
comme nous procédons avec les visiteurs que nous admettons
chez nous. Ce processus risque d’être long mais il fait
partie de ce que nous avons choisi de bâtir par la méditation
et, en pratiquant ce type de méditation réceptive,
les problèmes qui lui sont associés nous deviendront
familiers, en même temps que nous développerons notre
compétence à les résoudre .
La première condition à reconnaître est cette
ligne d’équilibre dynamique, aussi étroite qu’un
cheveu, qui existe entre une attitude trop positive, c’est-à-dire
trop ouverte et une attitude trop négative ou trop fermée,
entre l’action et le repos, entre la créativité
mentale et l’absorption passive .
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109 .
Le point de tension juste comporte, à la fois un élément
négatif et un élément positif. Nous comprendrons
peut-être mieux, cette condition si nous comparons la méditation
réceptive à l’attitude que nous adoptons lorsque
nous cherchons à percevoir un son éloigné.
Nous sommes alors en arrêt, silencieux, retenant notre souffle
et, pourtant, nous sommes loin d’être négatifs
ou passifs car chaque nerf, chaque cellule est tendue vers la source
sonore pour la capter .
Ainsi en est-il des plans subtils .Naturellement, nous ne souhaitons
pas développer une tension physique, encore moins retenir
notre souffle, mais il s’agit d’installer en nous une
certaine tension, tout à fait différente du stress.
L’attitude réceptive ou négative qui est celle
de l’écoute doit se combiner à l’attention
positive pour engendrer, de ce fait, un point de tension juste et
rendre possible l’expansion de la conscience. C’est
un point élevé d’accomplissement ; nous le chercherons
peut être longtemps à tâtons avant de l’atteindre
et, ensuite, nous ne réussirons peut-être à
le maintenir qu’un court moment. «On peut rester continuellement
sur le bout des orteils» disait Lao Tzeu .Même de grands
adeptes comme Saint Grégoire et Saint Augustin s’attristaient
de ne pouvoir s’abstraire des sensations et des pensées
aussi longtemps qu’ils l’auraient désiré.
Citons de nouveau Shri Krishna Prem qui peut-être considéré
comme une autorité en la matière :
«La méthode consiste essentiellement à gagner
sur les processus mentaux un contrôle tel qu’ils puissent
être la Vérité,, comme un lac tranquille reflète
les étoiles éternelles…Il ne s’agit pas
d’un état de vacuité mentale comme semblent
le prétendre certains critiques et encore moins du produit
d’un mécanisme «occulte. Le centre de conscience
retire son attention des phénomènes extérieurs,
que ce soit des sens ou encore des pensées, traverse le point
central qu’il est lui-même et émerge dans le
monde spirituel de bouddhi ( Royaume de l‘Intuition»
The Yogas ot the BhagavanGita p. 49, 52 ) .
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110 .
Paul Brunton affirmait le même phénomène lorsqu’il
écrivait :
«La simple quiétude mentale est un excellent exercice
pour se préparer à la voie ascendante mais elle n'est
pas la vraie transcendance. Le vide mental, qui caractérise
si souvent l’état d’adsorption du yogi ordinaire,
diffère de la conscience de soi intelligente qui accompagne
l’état d’absorption du yogi philosophe …
La négativité diffuse et vaporeuse du premier est
inférieure et différente de la vigilance sélective
et intelligente du second. L’un s’arrête simplement
de penser . L’autre engage activement sa conscience, libre
de toute pensée, dans la compréhension de sa propre
nature. »
The Wisdomoff the Overself, p. 257
C’est dans le même esprit que certaines règles
compilées au Tibet et destinées aux aspirants donnent
l’avertissement suivant : « La quiétude des processus
mentaux passifs ( du mental individuel )peut être interprétée
comme le vrai but à atteindre ; cependant, le vrai but este
d’accéder à la quiétude du Mental infini.»
Voilà des commentaires qui s’appliquent à
des états supérieurs que nous ne pouvons pas prétendre
atteindre dès le départ. Cependant, il est bon de
formuler clairement notre but en pensée et, parmi toutes
ces explicatIons. L’expression «consciente lire de toute
pensée» est celle qui nous paraît la plus révélatrice
.
En fait, le sentier est jonché de ce qui peut sembler,
à première vue, des contradictions, et le débutant
est prévenu que, pour commencer, l’un des préceptes
les plus importants de la méditation réceptive est
de maintenir la conscience sur le plan mental .Une bonne façon
de le faire est de passer quelques minutes en méditation
réflexive avant de chercher à atteindre un état
de réceptivité. Ainsi seront consolidées la
polarisation mentale et l’attitude positive requises .
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111 .
Pour maintenir un silence vigilant et positif, un acte de volonté
soutenue est nécessaire. La plupart constateront qu’ils
doivent lutter activement pour franchir chaque niveau de silence
et nous accepterons généralement le fait que nous
ne pourrons écarter toutes les pensées parasites,
jusqu’à ce que nous soyons réellement expérimentés
en la matière. Le simple fait de tendre vers un point de
silence provoque l’invasion de notre intimité par un
flot de sensations, d’impressions ou d’images. La meilleure
chose à faire n’est pas de les affronter, car, ce faisant,
nous «mordons véritablement à l’hameçon»,
amis bien de les laisser jouer à la périphérie
de la conscience, sans leur porter attention, un peu comme des ondulations
sur les bords d’un cours d’eau ou comme les nuages presqu’imperceptibles
qui flottent à l’horizon dans un ciel d’été,
sans interférer avec la joie que nos apporte le soleil .
Pour nous aider à maintenir l’état, nous pouvons
répéter un mot ou une phrase ou encore évoquer
une image invitant au calme et à la quiétude, L’image
d’une montagne majestueuse ou celle d’un lac tranquille,
des mots comme «sérénité», «tranquillité».
«silence» ; la répétition d’un mantra
comme celui-ci :«Je suis tranquille et je sais que Je suis
Dieu»., voilà autant de moyens de maintenir la juste
vigilance mentale. De plus, nous ne prolongerons pas l’exercice
trop longtemps, car il nous deviendrait encore plus difficile et,
si nous essayons de contrôler trop longtemps nos pensées,
une sorte de somnolence commence à nous envahir. Dès
que celle-ci survient, arrêtons-nous ! Tel état ne
nous rendra pas plus réceptif à des impressions supérieures
; au contraire, il peut nous mener à un état psychique
de réceptivité dangereux. Aussitôt que nous
ressentirons une certaine léthargie, nous mettrons un terme
à la méditation .
Des analogies aident souvent à se former l’image
d’une réalité ; celle que nous pourrions considérer,
dans le cas présent, est l’écran de radar dirigé
par un équipage au sol vers des objets célestes .
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112 .
Dans la méditation réflexive, «L’œil
mental» est dirigé horizontalement en quelque sorte,
balayant les champs de conscience, faisant des corrélations,
des formulations, interprétant et observant, ave plus de
clarté, ce qui relève de son domaine. Dans la méditation
réceptive, par contre, l’œil mental est dirigé
vers le haut, comme un projecteur scrutant les profondeurs du ciel
pour discerner ce qui pourrait se trouver au-delà de la portée
normale de notre vision. Le radiotélescope moderne offre
une autre analogie intéressante qui illustre bien notre position;
son système de repérage est un exemple parfait de
ce que devrait être la personne qui médite.
Finalement, que pouvons-nous nous attendre à recevoir de
ce genre «d’écoute» ? Plusieurs voies de
réception sont à notre disposition et les impressions
spirituelles peuvent être percutes par la vision, l’audition,
le contact, l’impulsion à l’action ou par d’autres
voies.
Un phénomène fréquemment rapporté
est une impression de lumière mais l’illumination spirituelle
dont nous parlons au chapitre 111 est de nature différente
de la lumière perceptible en méditation. L’expérience
de la lumière peut prendre différentes formes .Nous
pouvons la percevoir dans la tête, devant les eux ou encore
avoir l’impression d’être inondés de lumière.
Nous pouvons la percevoir comme un éclairage supérieur
sur un thème ou encore ressentir «l’élévation
mentale» vers une sphère «illuminée où
se manifesterait une vision, une réalisation plus profonde.
L’intuition ouvre la porte à la compréhension
de ces sphères supérieures .
Il est dit de l’intuition qu’elle est ««las
lumière qui brille entre les yeux, la voix qui parle dans
le silence du cœur» et nous pourrions ajouter «dans
le cœur du silence» » Elle ouvre à une état
de sensibilité supérieur éclairée. Le
terme «intuition» est souvent pris dans un sens large
pour désigner une certaine forme de perspicacité ou
une impression psychique ; la véritable intuition relève
d’un domaine supérieur tout différent .
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113 .
Nous devons toujours nous efforcer d’évaluer l’origine
et le niveau de toute impression. Par exemple, les couleurs et les
images qui apparaissent souvent ne sont pas d’origine mentale
; elles sont simplement le produit de l’imagination, par conséquent,
lorsqu’elles se présente, nous ne devons pas leur prêter
attention .
L’audition est aussi un mode fréquent de réception
mais, encore une fois, usons de discrimination dans cette audition
«intérieure» et essayons de discerner nous avons
affaire à des voix relevant du psychisme ou à des
messages venait vraiment de l’Âme. Ces dernières
peuvent être «entendus silencieusement», ou résonner
intérieurement comme une voix claire, qui nous parle mais,
invariablement, les messages sont clairs, incisifs et portent généralement
sur notre vie spirituelle .
Le fait qu’ils semblent «sonner des cloches»
et que, par conséquent, nous reconnaissons la vérité
qu’ils recèlent, est une autre façon d’identifier
les messages de l’âme. Nous pouvons aussi entendre de
la musique. Un grand nombre de compositeurs ont simplement écrit
la musique qu’ils «entendaient», Par exemple,
on dit que Mozart avait remarqué qu’il n’avait
aucune difficulté à écrire de la musique, elle
semblait simplement se déverser en lui et il n’avait
qu’à la prendre en note .
La présence de l’âme, qui est une autre forme
de réponse intérieure, se manifeste parfois en une
expérience très réelle qui nous procure un
regain d’énergie, un sentiment de régénérations,
de force, de courage, d’assurance qui ne peuvent tromper.
Une telle expérience nous vaut une joie qui dépasse
tous les plaisirs personnels. Le contact avec l’Âme
peut se produire à différents degrés et, bien
qu’il soit un objectif de toute méditation, il est
fort possible que nous ne puissions l’atteindre, avec cette
intensité, avant d’avoir tissé, du moins jusqu’à
un certain point, le lien qui nous unit à notre Soi supérieur
.
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114 .
Le frère Lawrence est un exemple célèbre
de la bonne façon d’atteindre ce contact au point où,
finalement, la «présence» est active jusque dans
les aspects les plus quotidiens de l’existence. En même
temps, rappelons-nous que cet homme avait consacré toute
sa vie à l’instauration dans« la présence».
Donc, pour commencer, nous pourrons nous contenter de vois, dans
nos contacts momentanés avec l’Âme, un aperçu
de ce que nous réserve l’avenir .
En dehors de notre insuffisance ou de notre manque de préparation,
certaines raisons peuvent expliquer la modestie de nos contacts
avec l’Âme : nous ne présentons pas toujours
la juste vibration qui rende le contact possible: ; un influx de
l’âme trop important, comme toute bonne chose, peut
produire des effets inattendus et une stimulation trop forte .
Nous pouvons aussi supposer que l’Âme est souvent
occupée à d’autres tâches, sur des plans
supérieurs, Maître Eckhart écrivait :
«Les philosophes disent que l’Âme à une
double allégeance : asa face supérieure est toujours
tournée vers Dieu et sa face inférieure regarde vers
le bas pour informer les sens ;la face supérieure, qui est
le sommet de l’Âme, se trouve dans l’éternité
et n’a rien à voir avec le temps ni avec le corps.»
Le Maître Djwhal Khul a écrit aussi que l’Âme
a relativement peu conscience de la nature personnelle, de ses dispositions
et de ses idées. Elle est consciente des limitations de la
personnalité et des barrières qui s’opposent
à l’influx de son énergie. mais les détails
de la nature inférieure, précise-t-il ;, ne le concernent
annuellement. Elle s’occupe, sur les plans spirituels de son
propre y travail qui touche à la reconnaissance, à
la réception et à la réponse d’énergie
et d’idées qui s y déversent, afin de pourvoir
aux besoins mondiaux et d’aider l’Humanité .
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115 .
Le besoin de passer à l’acte est un autre produit
possible de la méditation, il est aussi l’effet naturel
des révélations précédentes car, si
nous recevons vraiment une impression de source supérieure,
celle-ci véhiculera une énergie que nous éprouverons
le besoin d’exprimer .
Tandis que nous atteignons cet aboutissement normal du processus
de méditation qui consiste à ancrer ou à enraciner
l’énergie, en l’utilisant d’une façon
spécifique, nous pouvons aussi facilement tomber dans un
piège, Un désir inférieur ou même un
élément provenant de l’inconscient moyen ou
de l’inconscient inférieur ( cf. diagramme du chapitre
111 ) peut se trouver stimulé par l’énergie
reçue et évoquée et s’affirmer alors
sous couvert de «sainteté». Les mondes intérieurs
peuvent nous leurrer et nous faire tomber dans le piège qui
consiste à donner une origine «divine» à
nos motifs personnels. Méfions-nous toujours des impressions
dramatiques voulant que nous répondions à un appel
supérieur. Le subconscient peut nous jouer toutes sortes
de tours !
L’impersonnalité est le principal critère
d’évaluation du niveau d’où proviennent
les impressions. Les messages qui «gonflent» la personnalité,
qui la flattent ou encore qui font de grandes promesses, risquent
fort d’être des distorsions. On dit d’ailleurs
qu’aux stades avancés sur le Sentier, le Maître
s’intéresse rarement à la vie personnelle du
disciple ; ses instructions concernent uniquement le travail à
accomplir, car la personnalité du disciple relève
de sa propre responsabilité. Au niveau plus humble du débutant,
nous pouvons donc être assurés que nous ne recevrons
pas de recommandations des Maîtres. Notre propre âme
est le médium, le médiateur, dont nous pouvons nous
servir pour recevoir la lumière. On appelle parfois l’âme,
le «premier Maître» et c’est vers ce fragment
de Divinité qu’il nous faut orienter l’oreille
intérieure .
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116 .
Finalement, veillons sagement à éviter la sursimulation.
La méditation a presque toujours un effet stimulant et, même
l’énergie la plus pure et la plus spirituelle peut
produire des effets dévastateurs, si elle se déverse
à travers les véhicules de la personnalité
avec trop de force. Émotionnellement, nerveusement, physiquement
et mentalement, elle peut, soit nous épuiser, soit nous exciter
fiévreusement. Elle peut être comparée à
une surtension soudaine de courant électrique parcourant
une installation et provoquant des courts-circuits dans toutes ses
parties faibles. Au moindre signe de surstimulation, donc, que la
méditation soit interrompue immédiatement ou tout
au moins écourtée pendant un certain temps .
Les résultats dela méditation, apparaissent pas
toujours tout de suite. Ils peuvent n’apparaître que
plusieurs jours ou plusieurs mois plus tard. De même que nous
sommes, parfois, incapables de retrouver, dans notre mémoire,
une chose précise qui nous revient soudain à l’espoir
lorsque celui-ci est apparemment déconnecté, les effets
de la méditation sont parfois à retardement. Soudain,
une idée, une pensée ou même une injonction
directe répondra exactement à l’une de nos questions
ou nous guidera vers la solution d’un problème perçu
depuis longtemps., Les voies de l’inconscient sont encore
mystérieuses et il semble que les choses soient parfois retardées
un certain temps aux niveaux supérieurs avant de descendre
au niveau de conscience ou nous les attendons .
Rappelons-nous également que nous participons tous à
un «inconscient collectif» encore mal compris. Ceci
explique peut être le fait que des «réponses»
nous parviennent par l’intermédiaire d’autres
personens et que les conséquences de notre recherche intérieure
se manifestent à nous de façon apparemment «miraculeuse».
Mention faite de toutes ces possibilités, que toute personne
n’ayant pas eu de «manifestations» en réponse
à sa pratique assidue de la méditation réceptive
n’éprouve aucun sentiment d’échec, s’ajoutant
à l’impression de n’avoir pas atteint ce qu’elle
recherchait .
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117 .
Qu’elle ne se décourage pas, de telles manifestations
ne sont réellement pas des garanties.. Le silence éprouvé
peut très bien vouloir dire que le niveau de la méditation
se situe au-dessus de toute réaction astrale et de ses «démonstrations»
et qu’il est probablement nécessaire de laisser passer
encore un peu de temps avant d’atteindre une syntonisation
mentale suffisante à la réception d’un influx
de raison pure, La personne qui médite peut être assurée
d’une chose, c’est qu’elle bâtit des fondations
plus solides par un effort régulier et silencieux, que celle
qui reçoit des messages «exotiques» .
Les résultats véritables de la méditation
situent à un niveau beaucoup plus profond, c’est-à-dire
dans le développement du potentiel et dans l’élévation
de la vibration, Ces résultats ne se mesurent pas aux «manifestations»»
dramatiques et temporaires qui seraient susceptibles de nous encourager
ou de nous flatter. Celles-ci ne doivent jamais devenir notre principale
préoccupation, les fruits de la méditation viennent
lentement ;ils sont intégrés à un courant inévitable
qui nous fait accéder à un monde nouveau, à
leur propre manière et en accord avec leur propre loi. Nous
pourrions prendre à cœur ces lignes bien connues d’Arthue
Clough :
«Car, pendant que les vagues fatiguées se brisent
en vain
Et semblent n’avancer que d’un pouce,
Loin derrière, dessinant, criques et anses,
Vient, silencieux et plein, le courant du large .
Et pas seulement par les fenêtres de l’Orient.
Quand vient le jour, vient aussi la lumière.
Devant l, le soleil monte lentement, combien lentement.
Mais, à l’ouest, regarde, la terre est éclairée
.»
Pour reprendre de nouveau The Yoga of the Bhagavad Gita, si l’effort
de celui qui médite est régulier, son triomphe ultime
est assuré et enfin…
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118 .
«comme un arbre, endormi depuis longtemps dans les gelées
hivernales, éclate soudaine en une floraison glorieuse, les
efforts acharnés de plusieurs vies porteront fruit et il
jaillira dans la Lumière et atteindra le contact avec l’Éternel
qui n’este plus perçu vaguement à l’arrière-plan,
ni même entrevu par la porte intérieure, mais ressenti
dans un contact réel, un contact qui baigne l’âme
dans la félicité .»
L’exemple suivant d’une Méditation Réceptive
peut servir de plan de base à
tout travail réceptif que nous souhaiterions accomplir. Il
peut se pratiquer sans «semence» et sous-tendre notre
recherche dela présence de l’Âme. Mais nous pouvons
aussi avoir un projet, une idée ou un problème en
tête, au sujet duquel nous souhaiterions recevoir une inspiration
ou une aide supérieure. Sinon, nous pouvons nous concentrer
sur un besoin mondial comme la paix, les justes relations, la compassion
;les porter mentalement dans la méditation réceptive
afin d’évoquer des idées supérieures
qui leur soient liées. Car c’est là, souvenons-nous-en,
l,’une de nos fonctions en tant que méditants au sein
ne de l’Humanité : servir de «points de réceptivité»
pour que les idées spirituelles ou supérieures descendent
dans la substance mentale que nous partageons avec nos contemporains.
Nous verrons ce sujet plus en détail lorsque nous étudierons
le service que la méditation peut rendre . Mais il est bon
et peut être même encourageant de réaliser que
la méditation n’est pas l’activité individuelle
que nous imaginions .
Le réservoir de réflexion n’est pas une sphère
privée, en dépit de son silence intime et profond.
Sur ces plans, notre être dépasse l’individualité
et participe à des substances et à des énergies
qui entourent l’Humanté. Ces domaines de la pensée
ne sont plus la petite province de notre pensée personnelle
; ils sont les éthers où nous pourrions dire que «la
pensée de Dieu» attend l’acceptation humaine.
En Orient, on appelle parfois cette région, «le nuage
des choses connaissables».
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119 .
On y parle aussi du «pont arc-en-ciel», un pont bâti
par la conscience dans le but d’atteindre ces hautes sphères
.
De tels concepts sont à la fois imagés et symboliques
;ils évoquent la profondeur de vérités que
nous ne pouvons pas encore définir. Ils nous aident à
tranquilliser notre petit moi devant l’immensité du
monde que nous voyons, à partir des rives du réservoir
de réflexion et ils nous aident à nous oublier nous-mêmes
devant ses vastes proportions, afin de savoir, ne serait-ce qu’un
instant ou deux, que nous sommes citoyens de l’Infini .
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120 .
Plan de méditation réceptive
1 – PRÉPARATION – Se relaxer et procéder
à un alignement et à une consécration comme
précédemment .
11 – VISUALISATION – Visualiser un lac tranquille situé
dans un lieu calme entouré d’arbres et de hautes montagnes
à l’arrière-plan. Imaginer la pureté
de l’eau, réfléchissant le paysage . Réaliser
que la faculté que possède sa surface de refléter
les arbres, les montagnes et les nuages symbolise la capacité
du mental tranquillisé de recevoir les impressions en provenance
«d’en haut» .
111 – RÉCEPTIVITÉ – Essayer d’assumer
cet état réceptif, tout en gardant le contrôle
des processus mentaux et en maintenant la conscience ouverte pou
percevoir ou recevoir autant de vérité que possible.
Puis, porter au centre d’attention le thème ou le sujet
sur lequel l’illumination est recherchée. Si nécessaire,
répéter un mot qui sera une aide en la matière.
Demeurer positif mais passif, alerte mais silencieux, mentalement,
à l’écoute, attentif à ce qui peut «descendre»
.
1V – ENRACINEMENT – Formuler soigneusement et précisément
tout ce qui sera venu à l’esprit. Méditer sur
le matériel reçu de façon réflexive
pendant une minute ou deux, de façon à l’ancrer
dans la conscience et à ce qu’il soit assez clair mentalement
pour être devenu pleinement utilisable. Écrire brièvement
le produit de cette «réflexion» pour l’enraciner
davantage dans le mental et pou qu’il ne tombe pas dans l’oubli
.
V – AFFIRMATION – Finalement, émettre une pensée
de gratitude pour l’aide reçue, même si celle-ci
n’a été rien de plus défini que quelques
minutes de calme dans le portail de l’Âme.. Pour consacrer
le résultat de la méditation et s’engager soi-même
à l’utiliser et à l’exprimer correctement,
dire, à haute voix si possible : «Qu’il en soit
ainsi et puissions-nous être aidés à faire notre
part.»
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121 .
«À moins que le potier ne tourne sa roue, son travail
ne peut avoir de symétrie. »
Auteur inconnu .
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122 .
V111 – LA ROUE
Ces mots du Christ rapportés par St-Luc :«Demandez,
et vous recevrez ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on
vous ouvrira», exprime une loi fondamentale, qui régit
la vie sur toute la planète : la loi de l’offre t de
la demande. Ils traduisaient, même si c’est d’une
façon qui paraît trop simpliste à notre intellect
actuel et à son peu de foi, la prémisse fondamentale
que le besoin, en se faisant connaître, évoque une
réponse en provenance de «l’entrepôt»
universel ; qu’un vide est inévitablement rempli quand
les conditions sont justes et que l’effort fourni déclenche
un mouvement de forces entraînant un retour correspondant
.
À cause de la complexité de la vie humaine, nous
voyons rarement les résultats de la prière se manifester
aussi simplement. Mais le principe sous-jacent à l’utilisation
dela demande et de l’offre demeure constant. Celle loi est
effective, aussi bien dans le monde spirituel que dans l’économie
humaine et les facteurs d’obstruction ne peuvent se trouver
qu’en nous-même .Les richesses du royaume de Dieu sont
disponibles mais nous devons être en relation avec «l’offre»
; nous devons présenter correctement notre besoin, Cette
présentation agit comme un engrenage et nous devenons alors
liés, comme une roue à une autre. ,comme un pouvoir
à un autre, faisant tous deux parties d’un système
olympien .
La roue évoque l’énergie mise en mouvement,
qu’il s’agisse des roues qui démultiplient une
action, des roues interdépendantes d’un engin ou des
roues de la poulie qui entraînent. : prendre et donner ; l’offre
et la demande .Elle est donc un symbole de la prière de l’Humanité
car, en parcourant un cycle complet, elle doit transmettre l’énergie
avec laquelle est s’est synchronisée .
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123 .
Par ailleurs, la principale lecon de cette symbolique est que,
tout comme la roue du moulin à eau doit être en fonction
pour utiliser le pouvoir de la rivière qui descend. nous
devons faire tourner les roues de la prière pour que les
forces spirituelles viennent à notre aide. Celle-ci, en effet,
ne peut se déverser que si les conditions s’y prêtent.
L’acte initial d’alignement et d’attraction (
peu importe le nom que nous lui donnons ) doit venir de notre cœur
et de notre mental .
L’encadrement de la demande, que celle-ci soit physique,
émotionnel ou mentale ou qu’elle englobe les trois,
crée un courant invocateur ;celui-ci exerce un pouvoir d’attraction
magnétique sur l’objet vers lequel il est dirigé.
Un canal s’établit par la précision de la demande,
un magnétisme entre en jeu, suite au besoin manifesté
; la qualité de la réponse correspondra au niveau
auquel la demande aura été faite. «Qui se ressemble
s’assemble» : par similitude vibratoire, nous créons
un canal pour ce qui est recherché .Nous pouvons tourner
notre roue à prière innocemment, comme le bœuf
titre la pierre qui écrase le maïs, mais nous pouvons
aussi nous efforcer dela relier aux mouvements célestes et,
ainsi, prendre part au courant d’énergie divine. Cependant,
quelle qu’en soit la forme, il ne tient qu’à
nous de mettre en branle la roue qui nous reliera aux pouvoirs supérieurs
.
La prière est le cri du cœur qui reconnaît les
forces qui les dépassent. Les hommes ont prié depuis
la nuit des temps. Nous ignorons à quel moment l’être
humain commença à penser à lui-même en
tant qu’individu entouré de forces avec lesquelles
il devait apprendre à collaborer. Peut-être ne l’a-t-il
encore jamais réalisé vraiment. Mais nous pouvons
imaginer que son éveil inné lui révéla
lentement l’existence cde pouvoirs au-delà de ses propres
ressources .C’est alors que l’appelle à l’aide
retentit. D’abord, nos ancêtres ont probablement demandé
à la Source de la Pluie d’étancher leur soif,
à la Source du Pouvoir de leur donner de la force dans la
bataille, à la Source de l a vie de les protéger des
malheurs .
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124 .
Delà, a pu se développer un type de marchandage
identique à celui qui avait l’habitude de plaire à
autrui et l’on en vint à offrir des sacrifices, en
échange de faveurs accrues. Ainsi, sous l’impulsion
rudimentaire de la loi de l’offre et de la demande . se sont
développés des rituels de pétition et de propitiation,
tels ceux qui sont encore pratiqués par les tribus primitives
.
Les besoins ont changé au cours des âges, sans diminuer
en nombre et, à chaque étape de l’évolution
humaine, les chefs spirituels ont essayé d’enseigner,
a l’humanité comment prier. Cependant, il nous est
devenu difficile de suivre implicitement les lois de la demande,
emplis que nous sommes de notre «moi» et, en raison
de nos manques semblables à des petites fissures dans un
barrage, nous nous privons de plus en plus d’un pouvoir potentiel.
De ce fait, nous nous éloignons graduellement de ce que G.
Granger Fleming a appelé, avec beaucoup d’à-propos,
la «ligne des grandes séquences» .
Il n’est pas dans notre objectif d’étudier
ici la prière, mais nous avons besoin de comprendre sa relation
avec la méditation .En règle générale,
la prie`re consiste en un appel du cœur qui demande pour soi,
qui intercède pour d’autres ou qui est adoration, a
lorsque la méditation est une fonction du mental. Cependant,
l’attitude de supplication sous-jacente à la prière
constitue une partie essentielle de la pratique de la méditation
qui doit venir du cœur, autant que de la tête et qui
doit être portée sur les ailes d’une certaine
consécration .
En réponse aux besoins changeants ainsi qu’à
la psychologie particulière aux différentes époques,
et aux différents peuples, la prière avarié
mais le rôle qu’elle a joué dans la croissance
de notre civilisation reste indéniable. Aucun autre facteur
n’a peut-être touché autant de vies ou rempli
un rôle aussi important dans notre histoire et nous ne saurons
jamais la mesure de son oeuvre, ni la mesure du service rendu par
les contemplatifs au long des siècles .
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125 .
Fondamentalement, la prière a été une méthode
de supplication, une façon de demander à Dieu de venir
à notre aide et c’est ce qui l’a démodée
aux yeux des jeunes générations. L’idée
de petites «aumônes» provenant d’un Père
toujours à l’écoute n’a pas de sens pour
le mental moderne .Le besoin de liberté est trop fort pou
accepter une telle dépendance ou une telle reconnaissance
de l’autorité. Mais c’est peut-être la
personnalisation de Dieu est qui est la grande cause de ce refus
tout à fait compréhensible car une telle approche
est à L’opposé du sens de la loi, d’une
logique et d’une approche scientifique si prisées de
nos jours .
Nous aurons, portant, toujours besoin d’une certaine forme
de prière. Tant et aussi longtemps que nous avancerons sur
le sentier de l’évolution, c’est-à-dire
sur la voie de cette divinité qui sera nôtre un jour,
nous aurons besoin d’invoquer, d’une façon ou
d’une autre, ce qui et plus grand que nous. Nous devrons toujours
avoir recours, en notre soi le plus profond, à une forme
de communion supérieure et cela, chaque fois que nous traverserons
une période de crise, de peur, d’incertitude, de désespoir,
et même dans nos moments de grande joie et d’intense
gratitude. De tels moments ébranlent les murs de notre isolement
et nous montrent sa profondeur déplorable ; ces moments «nous
forcent littéralement à nous agenouiller et nous apprennent
qu’il nous faut, encore et encore, coopérer avec les
pouvoirs qui nous entourent. Nous pourrons, alors, développer
de nouvelles formes de relation avec eux ; des formes nouvelles
qui satisferont notre mental récalcitrant, tout en respectant
les besoins ressentis dans nos cœurs .
Ceci se réalise déjà, dans une large mesure,
aujourd’hui, tandis que la morsure de la pauvreté spirituelle
se fait sentir de plus en plus dans notre culture et dans notre
civilisation.. En effet, nous explorons maintenant touts les formes
possibles de méditation et toutes les façons d’établir
un contact avec les mondes subtils. Une nouvelle «science
de l’invocation» est en train d’émerger
.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
126 .
Mais, avant d’aller plus loin, prenons le temps de souligner
une autre fonction que la prière a remplie au cours des siècles
et qui devra être remplacée si celle=ci se trouve écartée
:
La prière est plus qu’une simple demande. Elle est
une élévation autant qu’un appel. Parmi ses
nombreux stades, se trouvent la consécration, le remerciement
et la reconnaissance ce d’un pouvoir plus élevé
ou supérieur .
Toutes ces attitudes exercent une influence de rédemption,
de transmutation et d’élévation, la prière,
si elle est correctement pratiquée, consacre celui qui l’utilise.
Son effet rédempteur opère, à la fois, sur
l’objet de la prière et sur celui qui prie .
Ces vérités sont profondément cachées
dans ce que Teilhard de Chardin appelait la «science mystique…
la science du Christ pénétrant toutes choses»
et elles ne sont révélées que par une pénétration
dans l’univers de la prière. Le plus souvent, nous
avons tendance à utiliser les différentes formes d’approche
des mondes intérieurs trop superficiellement, comme une habitude
ou seulement lorsque nous en ressentons le besoin urgent .
C’est ainsi que leur signification et leur rôle, large
et profond, nous échappent .Dans sa «messe sur le Monde»,
Teilhard de Chardin exprime un concept aux proportions immenses
et d’une utilité immédiate, le pouvoir rédempteur
de la prière :
«Il me semble que, dans un sens, la véritable substance
à consacrer chaque jour est le développement du monde
au cours de cette journée – le pain symbolisant justement
ce que la création réussit à produire et la
vie (le sang) ce qu’elle occasionne de perte en épuisement
et en souffrance dans l’effort fourni. «
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127 .
Dans son livre De l’Intellect à l’Intuition,
Alice A. Bailey établit les différences entre prière
et méditation :
«Demander. Réclamer et attendre sont les principales
caractéristiques de la prière, avec le désir
prédominant et le cœur engagé. C’est la
nature émotive et la partie sentimentale de l’homme
qui recherche ce qui est nécessaire et les besoins sont multiples,
vastes et réels. C’est l’approche par le cœur
.. » La méditation fait monter le travail sur le plan
mental; le désir fait place au travail pratique préparant
au savoir divin.»
( p. 46-47 )
En d’autres termes, nous ajoutons au cœur et aux émotions
la perception mentale, celle de l’intellect, générant
ainsi une créativité nouvelle. Nous possédons
encore un autre attribut utilisable : celui dela volonté
– comme nous l’avons vu au Chapitre V – et ceci
nous amène à l’invocation… Dans son appellation
moderne, l’invocation représente une méthode
d’appel spirituel qui, pour citer Assagioli …
«inclut et combine l’utilisation de toutes nos fonctions
intérieures. C’est une activité simultanée
du mental ( méditation), de l‘imagination ( visualisation)
et de la volonté ( affirmation ), il est évident que
cette action globale et synthétique de notre être entier,
lorsqu’il est mené correctement, confrère à
l’invocation une force dont la grandeur et la richesse ne
peuvent se comparer à celle qui provient de l’utilisation
distincte d’une activité intérieure individuelle,
quelle qu’elle soit.»
De plus, il est évident, qu’une telle méthode
d’alignement et de recours aux forces intérieurs est
loin d’être aussi facile à pratiquer que la prière.
En effet, elle implique la combinaison, en un tout intégré,
des quatre facultés mentionnées plus haut. C’est,
en quelque sort, une nouvelle technique et la pratique des différents
types de méditations abordés dans les chapitres précédents
lui prépareront le terrain .
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128 .
La prière, la méditation, la visualisation et l’affirmation,
bien qu’elles soient des approches différentes et distinctes,
sont interreliées ; de plus, chacune stimule et facilite
l’utilisation des autres. Lorsque nous aurons appris à
mettre en oeuvre, séparément, chacun des aspects de
nous-mêmes : le cœur, le mental, L’imagination
et la volonté, il nous deviendra plus facile de les combiner,
de les fusionner et de les utiliser en un acte d’invocation
synthétique .
Voilà un exemple parfait d’une façon de travailler
propre au nouvel âge et l’écrivain Tibétain
cité plus tôt, le Maître Djwhal Khul a affirmé
que L
« »L’invocation est le type de prière
le plus élevé qui soit et la nouvelle forme de contact
spirituel rendue possible grâce à la connaissance de
la méditation.»
Aussi, prévoit-il que la nouvelle religion mondiale sera
basée sur la science de l’invocation et de l’évocation,
laquelle servira de moyen dynamique de liaison entre les mondes
intérieurs et les mondes extérieurs .
Un tel concept donne matière à réflexion,
d’autant plus qu’il nous touche tous de près.
En effet, nous servons de rouages à cette communication,
nous formons les rayons de toutes ses roues. Il doit se manifester
à travers nous, le règne humain .Nous sommes les intermédiaires
entre la lumière et les ténèbres, ente Dieu
et l’animal, entre l’esprit et la matière dense,
non régénérée. Devenir de meilleurs
communicateurs, compétents à transmettre les pouvoirs
de l’esprit, est donc un défi majeur pour nous tous.
Voilà une responsabilité à reconnaître.
Le salut du monde, le soulagement de la souffrance, la création
de la paix, le changement, la transmutation et l’illumination
de l’Humanité sont grandement de notre ressort .
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129 .
Pas seulement d’une façon générale
et pratique, mais aussi dans la profondeur paisible de notre propre
cœur et dans le pouvoir créateur de nos pensées
.
Inclus dans ce vaste système qu’est le genre humain,
il nous serait facile de penser que nous ne faisons aucune différence,
que nos efforts ne pèsent pas lourd dans la balance des forces,
que notre invocation ou nos prières sont sans importance.
Or, nous aurions tort de diminuer la portée de nos efforts
.
En effet, chaque fois que nous faisons tourner la roue de notre
communion intérieure, nous établissions une relation
avec des pouvoirs infinis, avec des forces de salut que nous avons
pour tâche d’intégrer à l’aura humaine,
pour qu’elles y accomplissent leur oeuvre.
Comme cela a été dit, l’invocation utilise et
combine l’attitude de prière du cœur . L’action
méditative du mental et la volonté ou intention focalisée.
Le genre de volonté auquel nous nous référons
ici est, bien sûr, la volonté élevée,
consacrée, qui reflète le dessein de l’Âme
et qui est poussée par un motif pur et détaché
ne recherchant que le bien de l’ensemble .Un mental convaincu,
un désir consacré et des activités planifiées
constituent les éléments essentiels d’une invocation
réussie. Ajoutons à ces éléments un
certain sens de l’identification, implicite dans ce type d’appel
qui infère, en plus de la simple réception, une coopération
avec les forces invoqués. Dans le processus d’invocation,
non seulement nous demandons, mais nous appelons, nous requérons,
nous percevons l’émergence, nous sentons que nous avons
le droit de demander et de nous affirmer. les deux exemples qui
suivent nous le démontrent :
«Que les Forces de Lumière apportent l’Illumination
à l’Humanté !»
«Puisse la Paix prévaloir sur Terre ! »
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130 .
Il ne s’agit pas seulement d’une supplique ; à
l’appel magnétique de la prière s’ajoutent
tous nos autres pouvoirs : nous soutenons une demande juste et toutes
nos forces s’y trouvent impliquées .La présentation
d’un besoin, le pouvoir de l’attente, la reconnaissance
de notre potentiel et la conviction intérieure que le bien
va prévaloir, tous ces éléments font partie
de la convergence dynamique qui fait de l’invocation le moyen
le plus puissant que nous puissions employer, si nous nous en servons
correctement, pou faire appel aux forces élevées capables
de régénérer le monde.
Tout comme la prière était le cœur de la religion,
dans le passé, attendons-nous à ce que l’invocation
devienne le centre de la science de l’approche des pouvoirs
spirituels, dans l’avenir et constitue le fondement principal
de la nouvelle religion mondiale, celle de l’âge du
Verseau .
La page suivante contient une forme d’invocation utilisée
maintenant par tout dans le monde : la Grande Invocation. Celle-ci
est, non seulement une formule puissante que nous pouvons utiliser
comme une forme de service, mais elle illustre précisément
le type d’appel dénommé justement «invocation»
. Elle demande trois choses pour l’Humanité ;elle en
donne la source et précise le lieu où elles sont requises
;les strophes commencent par »Que» répètent,
à la fois l’appel et l’affirmation ;l’ensemble
est concis et possède une vibration mantrique. Ce sont des
mots qui peuvent venir du cœur comme une prière, du
mental comme un concept mental et de la volonté pour que
les forces invoquées prévalent . Même la visualisation
peut s’y ajouter. Ces quatre méthodes utilisées
ensemble constituent l’essence dela «science de l’invocation»
et nous pouvons utiliser la formule suivante en la considérant
comme une façon contemporaine de dire quotidiennement notre
»Messe sur le monde» ,
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131 .
La Grande Invocation
Du point de Lumière dans la Pensée de Dieu
Que la lumière afflue dans la pensée des hommes .
Que la Lumière descende sur la Terre .
Du point d’amour dans le Cœur de Dieu
Que l’Amour afflue dans le cœur des hommes.
Puisse le Christ revenir sur Terre .
Du centre où la Volonté de Dieu est connue
Que le dessein guide la faible vouloir de hommes
Le Dessein que les Maîtres connaissent et servent
Du centre que nous appelons la race des hommes
»Que le Plan d’Amour et de Lumière s’épanouissent
Et puisse-t-il sceller la porte de la demeure du mal .
Que Lumière, Amour et Puissance restaurent le Plan sur
la Terre .
Dans toute invocation, l’utilisation d’un mantram
joue un rôle important.. De plus, c’est un moyen servant,
non seulement à nous aligner sur les forces spirituelles
évoquées, mais aussi à bâtir un canal
par lequel ces forces peuvent s’exprimer. Un mantram est un
ensemble de vers, de phrases, de mots ou de sons auxquels nous pourrions
généralement donner le nom de prière. Habituellement,
il s’y ajoute une qualité rythmique et un certain pouvoir
vibratoire .
Prononcé correctement, un mantram crée, paraît-il,
dans la matière, un vide qui constitue une sorte de canal
de communication entre le récitant et l’objet de sa
demande. C’est ce qui explique le secret bien gardé
des rites ésotériques des temps anciens.
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132 .
Les formules utilisées alors faisaient se déverser
un pouvoir important et le maintien du secret sur la plupart des
cérémonies en usage constituait une protection nécessaire.
Les rites intérieurs n’étaient jamais divulgués
publiquement, mais plutôt transmis, comme une marque de confiance
sacrée, à ceux qui savaient en prendre la responsabilité.
C’est sans doute là l’origine de cette croyance
dans les incantations, les amulettes et la magie, thèmes
de tant de légendes du passé .
Si l’on se fie aux récits de l’Ancien Testament
et aux autres écritures anciennes, il semble qu’autrefois
les prêtres connaissaient beaucoup mieux que maintenant les
fonctions du son. Un exemple en est la chute des murs de Jéricho.
les rituels, les formules, les chants et les prières à
haute voix, employés dans les services religieux d’aujourd’hui,
ne sont qu’un faible écho des formes mantriques anciennes
. On comprend que, de nos jours, les mantras soient employés
avec beaucoup plus d’intelligence en Orient et que leur pratique
se répande en Occident, en même temps que les formes
orientait de méditation. Celles-ci incluent souvent l’emploi
de mots ou de sons propices à la concentration et qui établissent
une certaine vibration mais ces pratiques restent dangereuses si
elles sont exécutées sans la connaissance requise
et elles ne devraient être pratiquées que sous les
conseils avisés d’une personne compétente .
Aldoux Huxley a écrit, sur l’utilisation des mantras,
dans The Perennial Philosophy
«Tout comme les rites traditionnels semblent posséder
le pouvoir d’évoquer la présence réelle
d’existences projetées en objectivité physique
par la foi et la dévotion de générations d’adorateurs,
les mots et les phrases consacrés depuis longtemps peuvent
devenir le canal par lequel passent des pouvoirs, autres et plus
grands que ceux de l’individu qui s’adonne à
la les prononcer à ce moment-là.» ( p. 329 )
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133 .
Voilà une autre source d’encouragement, dans notre
apparent isolement. Une formule, comme par exemple, celle de «La
Grande Invocation» citée plus haut, utilisée
par des milliers de personens, quotidiennement partout dans le monde,
peut être un outil de grande puissance et, en rejoignant ceux
qui l’utilisent, nous pouvons ajouter au volume de son appel
plus d’intensité que notre petit effort individuel
pourrait le laisser croire .
Les mantras ont d’ailleurs, autant d’effet sur nous-même
que dans les royaumes subjectifs. Par exemple, il est affirmé
que «La Grande Invocation» et son appel à l’illumination
et à l’amour ne peuvent être utilisés
sans provoquer des changements puissants dans nos attitudes, notre
intention de vie, notre caractère et nos buts fondamentaux
.
«Un homme est à l’image des pensées
de son cœur» ; c’est une loi fondamentale dans
la nature et une pensée spontanément tournée
vers le besoin de lumière et d’amour ne peut manquer
de produire des effets sur nous .
La psychologue moderne atteste l’effet, sur le subconscient,
du pouvoir conditionnant de ce type d’exercice spirituel ;
l’empreinte exercée sur l’inconscient, autant
que sur le conscient, est d’autant plous considérable
que le mantram - ou les mots à signification spirituelle
– sont répétés souvent. Cette loi est
reconnue depuis longtemps par les grands instructeurs et la répétition
du nom de Dieu a été un exercice largement pratiqué
depuis les temps les plus reculés. Coué appliquait
le même principe – mais sur un tout inférieur
de la spirale – lorsqu’il se servait de sa phrase célèbre
: «Chaque jour et à tous les égards, je vais
de mieux en mieux » .
L’utilisation d’un mantram facilitera la concentration
.L’usage trop intensif ou continu d’un mot ou d’une
phrase doivent, cependant, être évités .
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134 .
Ils peuvent produire une sorte d’auto-hypnose et de torpeur.
Comme pour toutes les formes d’exercice spirituel, maintenons
un juste équilibre . Maître Eckhart donne aussi un
autre avertissement :
«Celui qui recherche Dieu dans une forme définie
s’empare de la forme et, pendant ce temps, il manque ce qu’elle
recèle de Dieu . »
Toutefois, l’utilisation des mantras est une puissante méthode
d’invocation et il se réalise plus de travail créateur
par la répétition de telles formules qu’on ne
le croit généralement. C’est par les sons que
nous modelons les éthers et par la forme des mots que nous
emmagasinons les pouvoirs de la pensée. La récitation
du chapelet, pratique universellement répandue, aussi bien
en Orient que dans toute la Chrétienté, n’est
pas seulement un geste de dévotion ; elle met en branle un
cycle d’énergies qui favorise le contact avec les forces
subtiles. La répétition du Notre Père cache
plus de pouvoir que nous ne le croyons et le moulin à prière
tibétain a peut-être plus de vertus que nous ne le
savons en Occident .
«Om mani padme om» chante le dévot oriental,
saluant le «Joyau dans le Lotus», qui est le Soi spirituel.
Ce faisant, il s‘identifie au joyau et, ainsi, il élève
et transformer la conscience inférieure . De plus, par ce
rythme sonore, il bâtit un canal de vibrations qui permet
à l’énergie spirituelle saluée, d’établir
un contact avec lui .
Il existe un nombre infini de formules mantriques de nature similaire
qui ont pour but d’invoquer des qualités et des aspects
spécifiques. L’approche hindoue polythéiste,
qui horrifiait tant la conscience chrétienne, exprimait cette
tentative de s’assimiler les qualités attribuées
aux différents dieux. Elle manifeste en cela une sage psychologie,
en invoquant de qualité de source élevée et
en les implantant dans la conscience et le subconscient par la pensée,
la dévotion et la tentative de s’identifier à
elles .
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135 .
Les mantrams constituent, en fait, une partie importante de toute
communion spirituelle, à la fois ascendante et descendante,
pour utiliser des termes bi-dimensionnels qui peuvent nous porter
à restreindre le concept d’expansion subjective. Ils
nous aident à concentrer nos forces et, tout en ayant un
pouvoir d’invocation scientifique, tout en étant enharmonie
avec les lois, ils impriment leur message dans l’inconscient,
à partir duquel ils nous mettent en condition de différentes
façons, ils forment une partie vitale de l’invocation
et sont, en quelque sort, les roues qui la mettent en branle .
Nous traiterons ensuite de la méditation créatrice
qui requiert un chapitre à elle toute seule. Souvenons-nous
cependant du symbole de la roue du potier car, dans la méditation
créatrice, nous rassemblons toutes nos ressources pour contribuer
au sujet à l’étude et le construire. Nous créons,
à partir du sujet, une «forme-pensée»
:puis, nous faisons tourner la roue de la prière et de l’invocation
afin que des énergies plus importantes puissent nous aider
à donner forme au sujet et qu’elles infusent cette
forme .
Comme dans un carrousel, nous sommes toujours impliqués
dans un cercle plus grand. Nous en faisons varier la tonalité,
la vitesse, la forme, si nous faisons toujours partie du circuit
qui part de l’intérieur vers l’extérieur
et qui revient vers l’intérieur. La roue de la vie,
le circuit de l’énergie nous englobe dans ses bras
universels et, bien que nous éprouvions un sentiment d’humilité
devant sa grandeur, en même temps et parce que nous sommes
inclus dans son enceinte, tout son potentiel se trouve à
notre portée .
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136 .
«Combien de temps encore tisserez-vous
les cercles fermés de votre pensée
Autour de votre petit moi et de vos
Petites affaires ?
Un voyant, un puissant créateur se trouve en vous .
Cet être terrestre de passage, s’il le veut,
Peut mettre ses actes en accord avec un
Ordre transcendant .»
Aurobindo
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137 .
1X - LA MÉDITATION EN TANT QUE
SERVICE
Toute méditation est un mode de service d’une sorte
ou d’une autre, même la méditation purement «personnelle»,
car «nul n’est une île en soi ; chaque être
humain fait partie du continuent, il est une pièce du «grand
Tout». Ainsi, chaque fois que nous nous levons à un
état d’être supérieur et que nous entrons
dans une sphère de conscience plus large, nous élevons
par le fait même, le tout qui nous inclut ; donc, aussi minime
soit notre apport, nous servons autrui .
Mais la méditation peut être une forme de service,
soit spécifique soit général. L’invocation
et la méditation créatrice, comme la prière
d’intercession, en sont des agents. L’invocation, comme
nous l’avons vu dans le chapitre précédent,
possède un pouvoir beaucoup plus important que nous ne le
savons !Qu’en est-il maintenant de la méditation créatrice
?
Elle ne diffère pas des formes de méditation que
nous avons déjà étudiées. Elle est plutôt,
comme un diamant aux mille facettes, une forme reflétant
la lumière ultime, en raison de ses multiples aspects et
sa pratique est la fine fleur de toutes les méditations apprises
jusqu’ici. Celles-ci étaient toutes plus ou moins créatrices,
mais une «méditation créatrice» planifiée
est particulièrement efficace parce qu’elle utilise
tous les aspects constructifs des autres types de méditation
.
Il est évident que nous enfreindrions la loi spirituelle
si nous utilisions la méditation créatrice à
des fins égoïstes ou matérialistes .
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138 .
Au fur et a mesure que nous obtiendrons le pouvoir de travailler
sur des plans subjectifs et influents, il sera de plus en plus importants
que l’instrument que nous représentons soit pur, c’est-à-dire
qu’il soit un canal non obstrué par le moi. En fait,
si nos motifs ne sont pas correctement orientés, nous ne
pourrons, ni contacter les vraies forces spirituelles, ni leur servir
de véhicules. Souvenons-nous donc que la méditation
créatrice doit toujours avoir un objectif impersonnel et
être motivée par le désir de servir et d’évoquer
le bien de l’ensemble .
Nous avons déjà dit que tout ce qui se trouve sur
Terre a d’abord été conçu dans les sphères
du mental. Donc, notre pensée juste et son utilisation créatrice
exercent une influence déterminante, à la fois sur
nous-même et sur le monde qui nous entoure .Comme la pensée
est une énergie, directement en relation avec notre propre
mode de structure mentale, elle peut être aussi bien destructrice
que constructive; elle peut bâtir ou dépouiller, aider
ou nuire. C’est une force que nous devons manier avec autant
de soin que nos émotions. Les effets de la pensée
ne sont pas aussi perceptibles que ceux des émotions, plus
tangibles; c’est probablement la raison pour laquelle nous
n’avons généralement pas encore développé
un sens des responsabilités à l’égard
de nos pensées .
Mais nous commençons à nous rendre compte que la
pensée est un pouvoir tangible qui crée, influence
et produit des effets et il en est grand temps, dans cette période
de grand développement mental. Par exemple, nous reconnaissons
qu’elle stimule et produit un impact lorsqu’elle nourrit
une anxiété ou une peur. Qui n’a pas eu l’occasion
de constater qu’en pensant continuellement à une inquiétude,
celle-ci se mettait à prendre des proportions colossales
? Qui n’a pas compris que la peur peut s’amplifier,
à partir de presque rien, si nous laissons notre pensée
la nourrir ? Par contre, si nous éloignons le centre de notre
attention de ces émotions, elles meurent d’attrition,
puis disparaissent .
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139 .
Il s’ensuit que le fait de diriger la pensée créatrice
vers ce qui est nécessaire aura pour effet de l’édifier
et de le renforcer de l’intérieur. Par contre, la pensée,
destructrice exerce un effet de sape et de nuisance .Elle peut générer
une énergie aussi destructrice, sur les plans mentaux, que
la haine au plan émotif et nous savons tous à quel
point une vague de haine peut être tangible. Comme il nous
est difficile de dissocier pensée et sentiment, nous avons
automatiquement tendance à émettre nos émotions
sur les ailes de notre pensée, sans nous en rendre compte.
Leur puissance s’en trouve accrue. Cela peut nous être
différent, si nous sentiments sont constructeurs, mais, même
dans ce cas, il est préférable de conserver un contrôle
conscient, à la fois sur nos émotions et sur les forces
volatiles de la pensée .
La pensée, employée correctement, peut nous permettre
de nous recréer nous-même et de recréer notre
environnement. «Soyez transformés par le renouvellement
de vos pensées» écrivait Saint-Paul aux Romains.
Malheureusement, la plupart d’entre nous utilise fort peu
ce potentiel ; nous re-créons très peu mentalement.
Nous donnons libre cours à nos pensées, dans des domaines
inutiles, alors qu’une utilisation contrôlée
de celles-ci endiguerait cette énergie constructive de valeur.
«Pensons à l’Amour», et il nous habitera;
pensions à la Joie et nous deviendrons plus joyeux. La pensée
nous reliera à ces grandes qualités qui se déverseront
naturellement en nous et s’y installeront .
Par l’activité mentale, nous créons ce qu’on
appelle des «formes-pensées. Aussi intangibles qu’elles
nous apparaissent, comparées aux formes du plan physique,
elles sont, néanmoins, des coagulations de la pensée
auxquelles participent toutes les pensées similaires .C’est
ainsi que les formes-pensées de masse se créent et
deviennent influentes car la conscience de masse s’imprègne
de leur qualité et de leur vibration .
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140 .
Nous pouvons le constater, dans l’émergence de certains
principes, enseignements et courants à certaines périodes
de l’histoire ; même une vogue pour quelque article
tout simple peut se développer à partir de la pensée
et le marketing se fonde sur le pouvoir d’influencer de telles
formes-pensées .plus nous leur prêtons attention, plus
elles exercent d’influence. Chacun d’entre nous a probablement
fait l’expérience de percevoir un courant mental plus
fort que sa propre pensée et a senti qu’il lui fallait
lutter pour la maintenir, comme un nageur affrontant une forte marée
.
Bref, l’objectif de la méditation créatrice
est de bâtir les formes-pensées nécessaires
et de contribuer à renforcer les qualités spirituelles
afin d’accroître leur influence. Nous ne sommes pas
nécessairement initiateur des forme-pensées sur lesquelles
nous travaillons ; si nous adoptons des sujets comme la paix, la
compassion l’illumination, ces qualités existent déjà
dans les sphères supérieures. Notre méditation
aura alors pour ut de les renforcer, de les clarifier dans les régions
mentales que nous habitons. Ces formes-pensées deviennent
alors plus influente et plus sensibles à l’ensemble
de l’Humanité. Car nous devons nous souvenir que nous
partageons la substance mentale de la même manière
que nous partageons l’air que nous respirons. Cette substance
peut nous appartenir temporairement mais, au fond, elle est partagée
par tous sur les plans subtils car, en dépit de notre individuation,
nous évoluons tous dans un réservoir universel de
substance mentale. Les diagrammes des chapitres 111 et V1 nous permettent
de nous représenter ces phénomènes .
L’interaction entre les parties et le tout est un des mystères
que nous n’avons pas encore réussi à percer
mais la science en examine actuellement les frontières. Des
recherches sont poursuivies sur les différentes lignes d’influence
et de réponse et sur le lien subjectif qui ope`re dans les
relations entre les différentes parties d’un tout .
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141 .
Des expériences de transmission télépathiques
s’effectuent dans plusieurs domaines. Il est intéressant
de souligner que, à mesure que nous passons d’une polarisation
émotionnelle à une polarisation mentale, c’est
la science non plus la religion qui conduit les recherches et qui
révèle la réalité des communications
supérieures et de l’expansion évolutive, verticale
autant qu’horizontale .
Ainsi, les méthodes par lesquelles nous rechercherons progrès,
communion et contacts spirituels doivent se situer sur des plans
plus mentaux et nous pouvons nous attendre à ce que la méditation
créatrice prenne, dans une large mesure, la place de la prière
inspirée par les émotions. Pour citer Djwhal Khul,
expert en matière de méditation créatrice :
«Les mots puissants, les anciens mantras ( comme le Notre
Père) et la Grande invocation ne sont efficaces que s’ils
sont utilisés sur le plan mental et avec le pouvoir d’un
mental contrôlé, centré sur l’intention
et la signification sous-jacente à l’effort de la parole.
Ils deviennent alors puissants. Lorsqu’ils sont prononcés
avec le pouvoir de l’âme, joint à l’attention
dirigée du mental, ils deviennent automatiquement dynamiques
et efficaces.»
La même procédure initiale aux autres formes de méditation
sera utilisée dans la médiation créatrice,
afin de nous orienter et de nous consacrera u travail choisi. Puis,
après avoir élevé la conscience à un
point d’identification aussi rapproché que possible
de l’Âme, nous commencerons à travailler sur
le sujet choisi .
Supposons que nous choisissons la Compassion .En premier lieu,
nous méditerons sur cette qualité de façon
réflexive ( voir le Chapitre V11 ) dans le but de rassembler
nos pensées sur le sujet. Cela pourrait se comparer à
la collecte des données dans un projet de recherche ;nous
rassemblerons toutes les informations possibles. Nous essayerons
de nous enformer une image claire, de formuler nos idées
sur sa façon de fonctionner, sur ses potentialités
.
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142 .
Ceci est le travail horizontal, au sens strict du terme .la pensée
dirigée sur le sujet, appliquée à fouiller
l’intérieur de ses parties constituantes, de sa signification
et de son dessein, le bâtira et le clarifiera, non seulement
dans notre propre mental, mais aussi en tant que «forme-pensée»
constituée de substance mentale .
L’étape suivante sera celle de la méditation
réceptive (voir le Chapitre V11 encore une fois ).Cela veut
dire que nous interromprons toute activité mentale délibère
et que nous maintiendrons la forme-pensée aussi stable que
possible et à un niveau aussi levé que possible, dans
la lumière de l’Âme.. Alors, de nouvelles idées
sur la compassion pourront descendre dans cette forme-pensée
.
Tel un calice tourné vers le haut, nous maintiendrons notre
concept de compassion ouvert, silencieux, en attente, afin qu’une
nouvelle signification spirituelle puisse s’y déverser
ou qu’une conscience plus profonde de sa signification ou
de son propos puisse se faire nôtre .
Ce serait une erreur que de chercher à prolonger ce stade
indûment car nous risquerions de retomber dans la méditation
réflexive. Une véritable réceptivité
ne peut durer qu’un instant ou deux. Ensuite, dans un éclair
d’identification élevée, une nouvelle vision
peut encore être atteinte, ou une nouvelle révélation
émerger, nous aidant, de ce fait, à activer la manifestation
de cette qualité dans le monde. Elle proviendra de l’Âme
ou de notre propre potentiel existentiel mais, quoiqu’il en
soit nous pourrons l’accueillir avec reconnaissance car elle
émanera «du nuage de pluie des choses connaissables»
.
Nous passerons ensuite à la méditation créatrice
proprement dite, c’est-à-dire que, aidée par
les impressions que nous aurons reçues, nous dirigions notre
pensée, une fois de plus, vers la construction d’un
concept de compassion plus riche et plus profond.
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143 .
Toutes les pensées et toutes les émotions que nous
pourrons y investir renforceront la forme-pensée dans les
éthers, élargiront son image, la rendront plus influente
et prête à entrer dans le mental et le cœur de
l’Humanité. Nos pouvons, par exemple, la visualiser
modifiant certaines conditions ou certaines situations, la voir
comme une force de transmutation et de salut ; nous pouvons en ressentir
un tel besoin que nous lui envoyons désir, amour, énergie
du cœur, en même temps que nous apprécions mentalement
son potentiel. Ce faisant, nous l’alimenterons, nous l’énergiserons
sur tous les plans, nous l’aiderons à devenir un facteur
vital, influent, en même temps que nous lui ouvrirons un canal
vibratoire par lequel elle pourra se déverser avec force.
Par ka suite, nous l’invoquerons, employant encore la méthode
quadruple qui combine prière, imagination créatrice,
focalisation mentale et volonté d’affirmation. Nous
lui demanderons de venir ;nos la visualiserons là où
le besoin s’en fait sentir : nous penserons à son pouvoir
rédempteur, élévateur, régénérateur,
tandis que nous affirmerons que cela peut être. Finalement,
nous l’irradierons, en essayant de la diffuser sur des rayons
de pensée lumineuse pour aider à son expression, par
tout où le besoin d’en fera sentir .
Quand tout ceci sera accompli, il nous semblera avoir participé
à des processus long et laborieux mais, une fois l’habitude
prise, chaque stade ne prendra que quelques instants. Parfois, un
éclair de la pensée peut avoir un effet beaucoup plus
puissant qu’une longue méditation. Le plan qui suit
résume ces différents stades dont la longueur pourra
varier en fonction de notre propre jugement .
Une forme de «méditation nouvelle» est toujours
difficile à pratiquer, au début, parce qu’il
nous faut mémoriser la séquence proposée mais,
une fois que celle-ci est maîtrisée, une méditation
créatrice n’est pas plus laborieuse que toute autre
forme de méditation ;elle est simplement une combinaison
des autres formes .
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144 .
Tout au long des âges, les enseignements spirituels se sont
succédés et leurs révélations ont réitéré
que le recours spirituel par la prière, la méditation
ou l’invocation, nous habilite à contacter des énergies
intérieures et à compter sur elles pour qu’elles
viennent à notre aide sur Terre .Dans le passé, c’était
une question de foi, mais nous pouvons aussi voir ce phénomène
comme des processus de synchronisation et d’attraction se
conformant à des lois précises .Lorsque nous mettons
la roue dela pensée créatrice en mouvement correctement,
celle-ci nous intègre dans le courant d’énergie
supérieur .
Voilà une forme de service valable et le fait d’y
investir quelques minutes chaque jour semble, non seulement une
utilisation sage de notre temps et de notre énergie, mais
d’une urgente nécessité en ces temps précaires.
Agir de la sorte, nous apparaîtra certainement comme un défi
à relever, lorsque nous réaliserons que nous pouvons
jouer un rôle précis dans l’évocation
des forces dont le monde a tant besoin .
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145 .
Plan de méditation créatrice
PRÉPARATION – Se relaxer, établir un rythme
calme de respiration et une détente physique, émotionnelle
et mentale complète .
CONSÉCRATION – S’aligner et se consacrer au
Soi supérieur ou Âme et à son dessein .
RÉFLEXION – Commencer en disant le mot Compassion(pou
le mot exprimant le thème de la méditation ).Il est
souvent utile de répéter le thème à
chaque stade de la méditation, Réfléchir à
celui-ci pendant quelques minutes Essayer d’en établir
toutes les définitions et de parvenir à une idée
claire de ce qu’est la Compassion et de ce qu’elle peut
faire .
( Lorsqu’un concept devient plus clair passer au stade suivant
.
Cela aide à maintenir une méditation positive et créatrice
)
RÉCEPTION = Élever maintenant la forme-pensée
de Compassion dans la «lumière» de l’inconscient
supérieur ou du supraconscient. S’efforcer de l’y
conserver quelques minutes, en maintenant une attitude de réceptivité,
de l’ouverture et d’écoute. Prendre note de toute
idée ou impression nouvelle descendant dans la conscience
.
( Se souvenir qu’à ce stade, ce sont les impressions
émanant
des niveaux supérieurs que nous recherchons et non le
produit de la pensée inférieure . )
MÉDITATION CRÉATRICE – En s’appuyant
sur les pensées et les impressions recueillies lors des deux
stades précédents, édifier maintenant un concept
positif de la Compassion .
Voir cette qualité à l’œuvre, d’une
façon précise, dans le monde ; l’imaginer et
la visualiser influençant les attitudes, changeant les situations.
Considérer la façon de l’aider pratiquement
à se développer et à émerger.
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146 .
Essayer de contribuer, émotionnellement, autant que mentalement,
à son expression tangible dans le monde .
INVOCATION – Traduire, dans ses propres mots, le concept
sur lequel a porté la méditation puis, employant l’énergie
de volonté, affirmer, à haute voix si possible :
«Puisse la Compassion motiver les pensées, le cœur
et les actions de l’Humanité. qu’il en soit ainsi.»
Le mode de service que représente la méditation s’illustre,
d’une autre façon,
par une forme de méditation pour les Nations-Unies largement
utilisée dans le monde. Cette méditation est centrée
sur l’Assemblée des Nations .Des efforts de celle-ci
dépend, dans une large mesure, l’édification
de la paix et de la coopération internationale. Nous lui
accordons ainsi notre soutien subjectif et nous nous efforçons
de la maintenir dans la lumière en invoquant, grâce
à elle, la paix dont l’Humanité a tant besoin
.
Il y a quelques années, un petit groupe s’est appliqué
à cette tâche et affirme que «Nous pouvons jouer
un rôle de «délégués» par
la pensée». Depuis alors, un grand nombre de personnes
se sont jointes à ce projet. En dirigeant leurs pensées,
de tous lieux, vers les Nations-Unies, dans le but de construire
et d’attendre le meilleur ) les attentes positives sont une
aide utile à la pensée créatrice ) .Elles invoquent
sagesse et illumination sur tous ceux qui siègent aux Nations-Unies
.
Aux quartiers généraux des Nations-Unies, à
New York, se trouve une salle de méditation, Cette salle,
conçue par Dag Hammarskjöld, se veut un lieu de calme
où les délégués de toutes religions
et veux qui n’en pratiquent aucune, peuvent aller communier
avec le Pouvoir intérieur qu’ils reconnaissent, quel
qu’il soit .
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147 .
Elle est un lieu de silence où tous ceux qui travaillent
aux nations=Unies ou s’y trouvent en visite, peuvent harmoniser
leur pensée avec la Réalité, quelqu’appellation
qu’ils lui donnent .
Au centre de cette salle se trouve un bloc de minerai de fer semblable
à un autel et, sur ce bloc, descend un faisceau de lumière
dont la source est invisible. Ces symboles expriment la lumière
qui peut venir illuminer les affaires du monde et, par cette forme
de méditation créatrice, nous pouvons visualiser ce
faisceau de lumière qui atteint le mental de tous ceux qui
travaillent à la Chambre du Conseil et qui cherchent à
guider et à aider l’Humanité dans la réalisation
de son destin .
Nous pouvons visiter cette salle, sur les ailes de la pensée,
à n’importe quel moment de la journée, et les
que leurs minutes passées là, en compagnie du grand
rassemblement de tous ceux qui, de partout dans le monde, font le
même geste, peuvent contribuer à la force inestimable
du Bien. À partir de notre propre «centre» de
méditation, physique et spirituel, nous pouvons œuvrer
dans le même sens :
Méditation pour les Nations-Unies
- En entrant dans la Salle de Méditation par la pensée,
imprégnons-nos u
moment de son silence .
- Imaginons-la entant que pont central des conseils mondiaux.
Visualisons la salle, avec son autel symbolique au centre et son
faisceau de lumière l’éclairant continuellement
d’en-haut .
- Imaginons que cette lumière irradie la pensée
de tous ceux qui travaillent à l’Assemblée et
de tous ceux qui occupent des postes de responsabilité .
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148 .
- Avec cette pensée en nous, émettons vers eux la
bonne
volonté, en même temps que la lumière, en demandant
que la sagesse et la compassion illuminent leur travail .
- Puis, visualisons cette lumière et cette bonne volonté
s’irradiant à travers
eux, vers tous les pays, tous les peuples, les lieux de conflit,
de crise, de souffrance et de besoin. Voyons-la résoudre
les difficultés, alléger la souffrance et, après
une méditation d’une minute disons, à haute
voie si possible, l’invocation suivante ou toute autre prière
appropriée .
«Que les Forces de Lumière apportent l’Illumination
à l’humanité .
Que l’Esprit de Paix se répande partout .
Que la Loi d’Harmonie prévale .
Que les hommes de bonne volonté oeuvrent partout dans un
esprit de coopération
Qu’il en soit ainsi et aidez-nous à accomplir notre
part . »
Une autre forme de service par la méditation consiste à
soutenir ceux et
celles qui oeuvrent dans des postes de direction dans le monde .Ces
personnes portent une lourde responsabilité et doivent prendre
des décisions qui affectent l’Humanité dans
son ensemble. Elles s’efforcent de guider leur nation correctement.,
bien qu’elles soient constamment bombardées par les
pensées, les émotions et la critique de millions de
personnes. Leur tâche est peu enviable et, bien que nous puissions
être, parfois, en désaccord avec elles, nous pouvons
leur adresser une pensée constructive et les entourer de
lumière .
Tenons compte d’un avertissement cependant .Nous ne devons
jamais essayer
d’influencer ceux qui occupent des postes de pouvoir .Il ne
nous est pas possible de mesurer toute la profondeur des situations
qu’ils doivent régler, ni de connaître la solution
juste à un problème particulier .
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149 .
Nous pouvons invoquer la lumière dont ils ont besoin pour
prendre les bonnes décisions, nous pouvons émettre
la bonne volonté vers eux, mais il ne relève que d,’eux-mêmes
de tisser leur destin .
Le même avertissement s’adresse aux situations qui
prévalent dans le monde . Nous ne pouvons pas connaître
la juste résolution d’une crise, nous pouvons seulement
demander qu’elle se résolve. La solution juste peut
très bien être différente de ce que nous pensons
et certains événements peuvent jouer un rôle
spécifique dans un long processus évolutif. que nous
ignorons totalement. Notre tâche, en méditation, est
d’œuvrer avec les énergies et non avec les événements,
d’invoquer l’illumination et la sagesse pour les personens
concernés, de rayonner l’amour, de maintenir le calme
et de rester toujours confiants dans le triomphe du Bien .
La contribution la plus importante que nous puissions apporter
est de demeurer assidus, «derrière la scène»,
participant à maintenir le canal ouvert pou que les Forces
de Lumière s’y manifestent . Au cours des périodes
de crise, de conflit, de souffrance, nous avons tendance à
éprouver des troubles émotionnels et le mode de service,
par la méditation, de tous ceux qui sont en contact avec
leur Âme est de tranquilliser les éthers et de rayonner
la sérénité de l’Âme .
Le philosophe et psychologue William James a écrit à
ce sujet :
«L’inquiétude signifie toujours et invariablement
l’inhibition des associations et la perte de pouvoir effectif
… Les vagues turbulentes de la surface agitée n’effacent
pas les couches profondes de l’océan et, pour celui
qui est en rapport avec les réalités plus vastes et
permanentes, les vicissitudes perpétuelles de son destin
personnel semblent relativement insignifiante.» On Vital Reserves.
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150 .
Par conséquent, face aux crises mondiales autant qu’aux
crises personnelles, ceux qui connaissent l’âme resteront
sereins. Ils sauront affronter les problèmes et la souffrance,
le regard fixé sur l’horizon et le pouvoir ultime de
Dieu. Quelqu’un demanda un jour à Jan Smuts qui traversait
une période de crier aiguë, ce qu’on pouvait faire
pour aider. Sa réponse fut la suivante :«Créez,
pour nous, une atmosphère dans laquelle nous puissions travailler»
Voilà l’un des services les plus valables que nous
puissions rendre par la méditation : établir le calme
et invoquer, avec confiance, les forces nécessaires à
ceux qui sont directement impliqués dans les situations critique
s.
Si nous pouvons faire cela, ne serait-ce que quelques minutes
par jour, la divinité qui est en nous ne sera pas oisive.
Nous utiliserons nos forces pou amener le Dessein et le Plan en
manifestation, même si nous ne les connaissons pas, car nous
en faisons partie et il est de notre devoir d’enraciner en
nous tous les «Dieu» intérieur que nous pouvons
évoquer .
Le «Nouvel Âge est entrain de naître aujourd’hui,
avec toutes les difficultés et les crises que cette naissance
implique. La méditation créatrice répond à
un besoin urgent de bâtir la structure spirituelle sur laquelle
Nouvel¨Âge se basera. Si nous décidons tous d’y
consacrer un certain temps, chaque jour, d’une façon
particulière, nous mettrons sur pied un formidable pouvoir
d’édification des véritables fondations de l’Âge
à venir et nous faciliterons ainsi l’allégement
de la souffrance humaine .
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151 .
«Je suis Brahma». Celui qui sait : «Je suis Brahma»,
sait tout.
Même si les dieux ne peuvent empêcher ce devenir en
Brahma.»
Les Upanishads
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152 .
X - LA BÉNÉDICTION
Dans une lettre à un ami, Rabindranath Tagore écrivait
:
«C’est moi qui m’épanouis dans les fleurs,
qui m’étends dans l’herbe,
qui coule dans l’eau, qui scintille dans les étoiles,
qui vit dans la vie des hommes de tous âges .»
Certain sont déjà éprouvé, à
des degrés divers, à un moment ou à un autre,
cette union, cette communion avec l’essence vivante qui se
déverse à travers tout l’univers manifesté,
.En de tels moments, nous échappons, le temps d’un
éclair, à nos limitations personnelles. Normalement,
en raison de toutes les pressions environnantes, cet éveil,
jamais la force de jaillir de la source silencieuse qui colle au
plus profond de notre être où il reste occulté
.
Ainsi, nous demeurons presque endormis durant la majeure partie
de notre vie, inconscients de cette alliance avec l’univers,
une alliance fondamentale, glorieuse, offrant tout et absorbant
tout. Quelque fois, nous la serons en paroles ; d’autres fois,
elle est assez près de la surface pou faire une petite apparition
et l’emporter alors sur le morcellement de notre vie personnelle.
Il n’y a, pourtant, aucun doute qu’elle chuchote contre
l’ingratitude des murs de briques de la routine quotidienne
et de la ronde perpétuelle des choses sans importance. Elle
est rarement à l’image de la réalité
évoquée, dans leurs écrits, par les poètes,
les philosophes, les mystiques, les saints et tous ceux qui ont
vécu ces instants suprêmes.
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153 .
Browning écrivait :
«La terre est imprégnée de ciel
Et chaque buisson est enflammé du Divin,
Mais, seul, celui qui voit enlève ses chaussures. »
Nous pourrions aussi ajouter que, seule, celui qui enlève
ses chaussures peut voir car, a moins de faire la démarche
consistant à s’adresser à des domaines plus
vastes, à regarder au-dessus de nos petites préoccupations
et à reconnaître la grandeur ineffable qui nous entoure,
nous continuerons à avancer les yeux fermés, le nez
au sol, comme une taupe aveuglée par la lumière ou
comme le chien de chasse totalement absorbé par ses gestes.
De même que le moulin à prières doit être
mis en mouvement, nous devons accueillir ce qui dépasse nos
frontières apparentes; nous devons ouvrir les rideaux des
fenêtres du petit moi, afin de faire entrer la lumière
du jour
«L’homme ne pourra jamais atteindre le centre embrasé
de l’univers en vivant simplement et de plus en plus pour
lui-même, ni même en passant sa vie à défendre
ne cause terrestre, si grande soit-elle», écrivait
Teilhard de Chardin . «Un retour, un retournement, une excentration
sont nécessaires .»
Nous nous acheminons vers cette réalisation de l’unité
de différentes façons. La musique . L’art, la
poésie, les découvertes et les révélations
scientifiques, la nature et la beauté sous toutes leurs formes
sont autant d’avenues qui nous relient à l’Être
transcendant dont nous sommes les réflexions fragmentaires.
Ce sont tous des canaux le long desquels nous pouvons vivre une
expérience plus pleine de l’Être, accélérer
le rythme lent de l’évolution naturelle et atteindre
plus rapidement le niveau de conscience qui nous est destiné..
Des chefs de file, en ces domaines, ont manifesté une sensibilité
suprême à cette union avec le divin .
.
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154 .
Les grands chefs religieux, eux-mêmes, ont à peine
réussi à en faire une évocation aussi vitale
que les poètes dans leurs œuvres. Nous savons que l’intensité
de cette Union a occasionné la production d’un grand
nombre de chefs-d’œuvre dans tous les secteurs artistiques,
Beethoven décrivait ce phénomène à l’aide
de ces mots . «Je suis tout ce qui est, ce qui était,
ce qui sera .encadrés sur sa table de travail, Tennyson,
de son côté, écrivait :«Je Suis plus rapproché
que respiration, plus près que mains et pieds.» Et
les strophes suivantes de William Blake sont bien connues :
«Voir un Monde dans un grain de sable,
Et un Ciel dans une fleur sauvage,
Tenir l’infini dans la paume de la main
Et l’Éternité dans une heure.»
Les exemples en sont légion mais, de toutes les façons
de cultiver notre union ave la Vie universelle, la méditation
est le sentier le plus direct .Elle est la voie qui nous permet
de nous tourner résolument vers elle et de regrouper toutes
nos forces pour L’atteindre, en employant des méthodes
éprouvées et éternelles. Dans la mesure où
cette vois «à découvrir-par soi-même»
peut être définie, nous pouvons dire que la méditation
est le sentier spécifique qui conduit à la bénédiction
que confère la connaissance de notre unité avec Dieu
.
Le sens de l’unité est, à la fois, l’impulsion
et le but de notre pratique de la méditation .La mesure de
cette unité, déjà présente en nous-mêmes,
a pour effet de nous inciter à l’accentuer et l’expérience
que nous en faisons est un stimulant pour y participer de manière
encore plus importante. Un peu comme une intoxication divine, notre
divinité potentielle a sur nous un effet incitatif ;plus
nous nous en approchons, plus son attraction grandit. Le point de
réponse en nous réagit de plus en plus forment, au
fur et à mesure que nous franchissons les étapes vers
la Source du Grand Magnétisme .
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155 .
Rabindranath Tagore en a parlé en ces termes : «le
jeu éternel de l’amour dans la relation entre l’être
et son devenir» et il l’imagine ainsi :
«Dans la musique du courant qui rugit, résonne cette
assurance joyeuse :«Je deviendrai la mer».Ce n’est
pas vaine présomption mais véritable humilité
car c’est la vérité. La rivière n’a
aucune autre alternative .»
Pendant un certain nombre de siècles, le principal moyen
d’entrer en relation avec notre Créateur était
la religion. Or, nous n’avons pas toujours besoin de formes
établies pou vivre nos expériences les plus personnelles
ou, plus exactement, les plus «impersonnelles». En fait,
ce n’est souvent qu’après avoir écarté
les moyens et les formes reconnues que nous atteignons l’essence
et la réalité. Nous découvrons alors que nous
«appartenons» à quelque chose qui ne nous était
jamais apparu aussi clairement, lorsque nous essayions d’y
entrer .
Cette entrée dans de nouvelles dimensions de la réalité
s’opère en dehors du temps et de l’espace. Tous
les sages orientaux et occidentaux, anciens et modernes, en ont
témoigné, chacun à asa manière. Le Christ
a enseigné que nous devons nous perdre nous-mêmes avant
de nous retrouver; les écritures hindoues insistent sur l’expérience
de «L’Éternel Présent» et le même
concept est avancé, d’une autre façon, par le
rabbin Pinhas de Koretz :
«Les gens pensent qu’ils prient devant Dieu,
Mais ce n’est pas le cas, car la prière même
Est l’essence de Dieu.»
Paul Brunton se sert du mot «grâce», pour désigner
ce qu’il appelle «le pré-requis essentiel»
pour atteindre Dieu .
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156 .
Dans le Sentier secret, il écrit :
« …quelque chose de plus que la conformité à
un système prescrit est requis. Et c’est là
un ingrédient final, mais important, qu’il est impuissant
à fournir… L’Éveil à la conscience
spirituelle est quelque chose qui ne peut être développé
par un système mécanique et mesuré. «L’Art
est vivant!» déclarait Ruskin, ainsi en est-il de la
spiritualité. L’aspirant poursuit certaines pratiques
…et un jour, la vraie conscience semble venir à lui,
calmement, gentiment, mais assurément . Ce jour ne peut être
déterminé à l’avance. Il peut venir au
début de ses efforts ; il peut venir seulement après
de longues années d’efforts décevants, car il
dépend d’une manifestation de la Grâce du Soi
supérieur, d’une force profonde que sa volonté
personnelle qui commence dorénavant à prendre part
au jeu céleste. Une fois que la Grâce entre dans la
vie d’un homme, il n’y a pas de fuite possible.»
Les formes sont utiles parce qu’elles procurent un cadre
ou, pour choisir peut-être une meilleure analogie, elles fournissent
une voie d’accès sur laquelle nous pouvons progresser
jusqu’à ce que nous atteignions, en conscience, l’ouverture
à laquelle elle mène. Là, avec l’élan
que nous avons développé grâce à nos
efforts persévérants sur la voie d’accès,
«l’élan de la quiétude», nous pouvons
peut-être faire l’expérience de ce qui nous attend
.
Par ailleurs, ces concepts ne doivent pas nous faire croire que
ce n’est qu’au-delà de nous-même que nous
devons chercher à percevoir le sens de Dieu et de l’unité
avec toutes choses .
«Attendez ! où courez-vous ?
Le ciel est en vous. Si vous cherchez Dieu
Ailleurs, vous ne le trouverez pas », écrivait Angelus
Silesius .
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157 .
De plus, les enseignements spirituels nous rappellent sans cesse
ces vérités : le ciel este autant à l’intérieur
qu’à l’extérieur de nous ; la divinité
este omnipotente et se trouve au centre du cœur. Dieu est transcendant
et immanent. Dans le passé. L’accent était mis
sur l’aspect transcendant de la divinité, le Dieu tout-puissant,
dominant. Or, c’est le Dieu en chaque chose, notre divinité
essentiellement, qui doit être reconnu. Cette connaissance
factuelle de Dieu, de son essence dans toute vie, ouvrira notre
esprit à ce que le cœur a déjà connu .
La science moderne joue un rôle majeur dans un éveil
à cette reconnaissance. En nous révélant la
nature de la substance et de l’énergie elle traduit,
pour notre pensée concrète, la vérité
des écritures anciennes, la vérité contenue,
par exemple, dans ces mots des Upanishads écrits plusieurs
siècles avant Bouddha, avant le Christ et peut-être
même avant Moïse :
«Vaste est Cela, Sa forme est impensable .
Pourtant Cela brille plus petit que le plus petit .
Loin et plus loin que le plus éloigné est Cela .
Cependant, Cela demeure au cœur du cœur .»
Le sentier spirituel est pavé de paradoxes, de contradictions
apparentes qui sont encore retenues dans leurs profondeurs secrètes
et qui montent la garde comme des sentinelles, protégeant
l’accès à des champs plus vastes. Ce n’est
que lorsque nous avons découvert le point caché de
réconciliation que nous parvenons à un véritable
point d’équilibre. Ce point, déterminé
par l’axe médian au-dessus des plateaux d’une
balance, n’est atteint qu’à la suite d’une
longue route pavée d’essais et d’erreurs ; il
offre une position avantageuse et stable. Après une longue
expérimentation comportant équilibrages, tests, essais,
relâchements, alternances et réévaluations,
nous émergeons, enfin, sereines.
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158 .
Nous poursuivons ainsi notre route en scrutant l’horizon,
élargissant nos concepts, tout en sachant qu’il nous
faut aussi chercher en nous-mêmes. Nous prions, nous aspirons,
nous luttons pour poursuivre le cheminent spirituel nécessaire
et, pourtant, on nous enseigne aussi que l’entrée dans
l’Être pur nécessite que nous restions silencieux.
, calmes, détendus. Nous nous orientons tout entier vers
l’Âme, en sachant pourtant que nous ne fusionnerons
avec Elle que lorsque nous placerons autrui avent nous-mêmes
.
«L’action dans l’inaction» : voilà
ce que nous devons apprendre .la connaissance de soi, autant que
le pardon de soi-même, doivent faire partie de notre quête.
L’attention soutenue, autant que l’indifférence
positive, doivent être fermement maîtrisées.
Nous devons découvrir le Dieu intérieur autant que
le Dieu Universel . Les paradoxes spirituels qui se déploient
ainsi devant nous, l’un après l’autre, servent
en même temps à paver notre voie .
Ces découvertes de Dieu doivent se faire à tous
les niveaux. Depuis l’expérience émotionnelle
de l’union, l’extase mystique si souvent mentionnée
dans l’histoire religieuse, jusqu’à la pénétration
et la perception mentale pour atteindre , éventuellement,
l’identification avec les sphères intuitives. À
tous ces niveaux, par tous les moyens, nous franchissons les étapes
de la connaissance et de l’unification et progressons vers
cette expérience qu’Edith Sitwell a décrit par
ces mots :
«Le Dieu, nouveau-né dans le cœur humain
Connaît pendant un moment le Sublime .»
Peu importe notre niveau d‘expérience de l’union,
la méditation demeure la voie la plus directe. C’est
elle qui, non seulement, nous mènera le plus sûrement
vers les royaumes de l’expérience supérieurs,
mais encore qui permettra que se développent en nous le rythme
tranquille grâce auquel cette atmosphère subtile s’installera
dans notre conscience .
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159 .
Chaque fois que nous méditons, nous pouvons dire que nous
progressons un peu plus dans la construction du pont qui relie deux
mondes. Nous le bâtissons avec la substance de notre propre
expérience, celle de nos connaissances et de notre conscience.
Bien que nous soyons grandement aidés et encouragés
par ceux qui ont accompli cette tâche avant nous et ceux qui
s’y consacrent autour de nous, nous devrons, cependant, le
bâtir nous-mêmes, à partir de la substance de
notre propre conscience . Tout ce que nous saisirons, dans nos moments
les plus élevés, nous servira pour aller plus loin,
un ancien catéchisme affirmait :
«Je sers; je récolte ; je pris ; je monte sur la
croix ;
Je foule le Chemin ;
Je ne prends pas en considération le travail que je fais;
Je monte sur le moi vaincu …»
Il est important de faire ici allusion à la méditation
de groupe, puisque cette analogie de la construction d’un
pont, avec l’aide de ceux qui nous entourent, illustre l’interaction
entre le groupe et les individus. Il est souvent plus facile de
méditer à plusieurs et la méditation de groupe
a une valeur supplémentaire, un facteur «plus »,
au-delà de la somme des contributions individuelles . Il
en est ainsi parce que, lorsque nous méditons en groupe,
chacun apporte sa propre contribution, tout en s‘appuyant
sur le travail fondamental des autres membres du groupe. La vibration
recherchée ainsi et la progression collective aident chacun
dans son propre progrès. La méditation de groupe,
conduite à partir d’un thème commun, peut être
extrêmement favorable et devenir un moyen puissant créateur
et invocateur .
Cela nous amène tout naturellement au service par la Bénédiction.
Comme la méditation créatrice, la bénédiction
fonctionne dans un double sens et a un effet bénéfique,
à la fois sur la personne vers laquelle elle est dirigée
ou qui est maintenue dans son aura et sur la personne qui médite
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160 .
Quand nous parvenons à devenir un juste canal de réception
et à une vibration invocatrice correcte, la bienfaisance
de l’Ame se fait nôtre, guérison, soutien, force
«spiritualisantes» se déversent dans ce canal
et l’infusent. Ces bienfaits peuvent alors irradier, dans
la mesure où ils sont reçus. Nous rayonnons ce que
nous sommes et ce que nous avons, consciemment ou inconsciemment.
Une partie de notre méditation doit donc être dirigée
vers les autres et vers notre environnement ;elle doit diffuser
sa qualité et sa bénédiction .
Mais nous pouvons faire encore plus. Nous pouvons, délibérément,
irradier les forces spirituelles que nous réussissons à
contacter ; nous pouvons les canaliser en agissant comme «station
de transmission». Il peut nous être difficile de mettre
ces vibrations avec la précision d’un contact «électrique»
mais notre pouvoir de diffusion est plus important que nous le pensons
et nous devons être capables de bénir, soutenir, guérir,
élever, en fonction de la canalisation que nous avons construite.
Souvenons-nous que c’est là un des grands buts de
la méditation. Non seulement nous pouvons et devons-nous
tourner vers l’âme, notre guide spirituel, pou en recevoir
conseils, instruction s et force et tout ce dont nous avons besoin,
mais nous pouvons devenir des agents de distribution pour les entrepôts
de l’esprit, des intermédiaires capables de rendre
disponibles à l’Humanité, dans une certaine
mesure, les trésors du royaume céleste. Bous pourrons,
en fait, ériger une «agence» pour le type de
ressource de notre choix :amour, sagesse, joie, compassion, lumière,
bien volonté. Il n’existe aucune pénurie de
ces saintes énergies à leur «source» et
le besoin de leur présence dans le monde ne manque pas non
plus. La seule limite se trouve en nous-même, dans notre capacité
humaine à les invoquer adéquatement et à les
canaliser véritablement dans nos vies. Les portes du ciel
ne sont jamais fermées .
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161 .
En même temps, nous de devons pas nous faire trop d’illusions
et penser que notre travail va accomplir des miracles. Nous sommes
des unités infiniment petites dans un vaste champs de substance
encore non régénérés. Nous sommes de
minuscules points d’énergie dans la mer humaine. Cette
prise de conscience nous confère l’humilité
nécessaire et essentielle pour maintenir notre travail dans
sa vérité et sa pureté, libre de mirages et
de fausses notions sur nos possibilités .
Il reste cependant important de réaliser qu’en tant
qu’individus engagés, nous représentons, définitivement,
une force de bien. Chacun de nous contribue au courant qui deviendra,
éventuellement, une marée spirituelle. Et n’oublions
jamais, devant les difficultés, les découragements
et les désillusions qui, inévitablement, nous assaillent
de temps à autres, que nous sommes littéralement la
substance de cette nouvelle marée et que son déversement
est tout à fait de notre ressort .
Un autre point que nous aurons avantage à garder en mémoire
est que, non seulement nous pouvons compter, extérieurement,
sur la solidarité de ceux et de celles qui sont orientés
et engagés dans la même direction que nous et qui cherchent
à atteindre les mêmes buts mais que, sur les plans
subjectifs, nos prières, nos pensées, nos invocations,
notre esprit de fraternité se combinent et un immense pouvoir
mondial. Entourés comme nous le sommes par les tribulations
et les divisions qui tourmentent l’Humanité, nous n’avons
aucune idée de l’importance ders Forces alignées
du côté de la Lumière et de la contribution
que nous - individus isolés croyons-nous- sommes susceptibles
d’apporter et de recevoir de la fusion des multiples aspects
du Bien sur les plans subtils .
En attendant de pouvoir vérifier ces choses par nous-mêmes,
nous ne pouvons en avoir l’assurance que par les témoignages
de ceux qui sont plus avancés dans leur perception et leur
pénétration de la Vérité .
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162 .
En s’appuyant sur eux, sur leur exemple, leur enseignement
et leurs affirmations, nous pouvons être certains que nous
faisons partie d’une grande force mondiale lorsque nous méditions
et prions pour le genre humain et pou que le bien s’y manifeste.
Nous avons besoin d’une telle confiance pour y puiser la force
et l’attitude positive requises par cette tâche. En
période de stress, de tensions mondiales, de conflit ou de
tragédie, il est bon de savoir que nous ne sommes pas seuls
; que, sur les plans intérieurs, nous appartenons à
une «société d’Âmes», une
«Compagnie céleste» qui œuvre unanimement
et efficacement .
Certains d’entre nous se sentent, dans leur vie quotidienne,
isolés de ceux qui parcourent le même sentier. Ceci
est l’effet d’une autre illusion «terrestre».
À mesure que nous devenons conscients de l’Âme,
notre sentiment d’union avec les autres se renforce. Une nouvelle
conscience de nos compagnons sur la voie, une certitude intérieure,
profonde, tranquille, nous tient alors compagnie» sur le sentier.
C’est encore un des paradoxes divins qui servent de tremplin
sur le sentier :notre voyage est souvent solitaire et, en même
temps, nous avons des milliers d’amis intérieurs. D’amis
véritables .
Finalement, nous devons nous rendre compte que la méditation
est plus qu’un processus de cinq ou de quinze minutes ; elle
s’étend aux vingt-quatre heures de la journée.
Pour commencer, nous pouvons nous «atteler», lentement,
oui, comme on amène doucement un cheval, volontairement,
dans les brancards. Puis la vie intérieure assume des proportions
plus durables dans notre conscience quotidienne; elle nous entoure,
nous enveloppe dans sa quiétude avec des bras solides.
La méditation se développera alors en une présence
tout au long de la journée, une absorption en de nouveaux
domaines qui laisseront leur empreinte dans notre conscience journalière
et qui nous soutiendront dans toutes nos actions personnelles .
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163 .
Lentement elle éliminera les habitudes communes, la philosophie
du tangible, la course à la liberté, Graduellement,
s‘instaureront en nous la force de vie des mondes intérieurs
et la bénédiction du fait reconnu que le moi et l’âme
ne font qu’un .Le poète libanais . Kahlil Gibran, exprime
ceci en ces termes imagés :
«Celui pour qui l’adoration est une fenêtre
à ouvrir mais aussi à fermer
n’a pas encore visité la maison de son âme
dont les fenêtres sont ouvertes
de l’aube à l’aube . »
Il n’existe aucun raccourci à ce processus et toutes
les parties de nous-même y sont engagées. Notre approche
de la divinité doit être une affaire de cœur,
en même temps qu’une affaire de tête. Nos expériences
doivent nous façonner, nous raffiner, nous rendre plus sensibles,
plus aptes à répondre adéquatement aux provocation
de la vie. Rappelons-nous ces mots de Goethe :
«Celui qui ne passe jamais les heures de la nuit
À pleurer et à attendre le lendemain,
Ne vous connaît pas, vous, Pouvoirs célestes.»
Et, même alors, après avoir fait tous les efforts,
rempli toutes les exigences prescrites, la vraie connaissance en
se dégagera que dans le silence, en dehors du périmètre
ultime, nous saurons qui nous sommes Dieu- pas seulement dans une
extase mystique, mais dans un éclair divin qui établira
cette vérité en nous. Ces fruits de la méditation
ne pourront jamais nous être enlevés, même nous
les oubliions temporairement. Cette connaissance directe sera assimilée
pour toujours .
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164 .
Comme nous devons toujours veiller à partager les bénédictions
reçues, rayonner notre divinité, la meilleure conclusion
à cette étude de la méditation serait peut-être
la formule suivante qui peut servir à émettre les
dons de l’esprit dans le monde . Elle vient de la «Bénédiction
bouddhiste des quatre états divins».Par elle, nous
nous alignons sur ces qualités divines et puis, en nous servant
de tous nos pouvoirs méditatifs, nous bâtissons un
canal pour chacune des qualités, à tour de rôle
et les envoyons faire œuvre de bénédiction et
de rédemption .
Cette méthode est assez simple, mais elle peut être
employée pour répondre à n’importe quel
besoin particulier dans le monde aussi bien qu’à un
besoin général et imprécis. Elle ne demande
que quelques minutes mais, si nous l’utilisons chaque jour,
en nous joignant aux milliers de personnes qui oeuvrent de la même
façon, combien d’énergie spirituelle se trouvera
canalisée vers l’aura humaine pour l’affiner
et la guérir ? Nous ne pouvons pas encore appréhender
ce mystère mais cette pensée nous incite à
continuer; elle stimule nos efforts et nous encourage sans cesse
à essayer de vivre en tant qu’Âme .
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165 .
Bénédiction à partir des quatre États
Divins
Amou à tous les êtres
Au Nord – au sud – à l’est – à
l’ouest – en haut – en bas
Amour à tous les êtres
( Faire une pause pour permettre quelques moments de rayonnements
silencieux )
Compassion à tous les êtres
Au nord- au sud – à l’est- à l’ouest
– en haut – en bas
Compassion à tous les êtres .
( Rayonnement)
Joie à tous les êtres
Au nord – au sud – à l’est - à l’ouest
– en haut – en bas
Joie à tous les êtres
( Rayonnement)
Sérénité à tous les êtres
Au nord – au sud - à l’est – à l’ouest
– en haut – en bas
Sérénité à tous les êtres .
(Rayonnement )
Qu’il en soit ainsi .
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166 .
APOLOGIE
Tant de mots pour tracer le Sentier du Silence en Méditation
! des mots, alors que le véritable médium est le silence
! Telle est l’inévitable complication de la vue, sur
laquelle l’Humanité progresse ; long parcours reliant
l’Infini à la finitude pour retourner vers l’Infini
.
Tel est le Dharma ou la tâche, le destin en même temps
que le privilège du genre humain qui, englobant les autres
règnes, interprète le divin, combine l’esprit
et la matière et exprime consciemment la divinité
manifestée dans la forme. C’est au genre humain qu’a
été dévolu la tâche de résoudre
cette situation décrite par Saint-Jean dans son Apocalypse
(ou Révélation) : «La Lumière lui dans
les ténèbres et les ténèbres ne l’ont
pas comprise.»
C’est ainsi que se présente toujours à nous
le problème de la «forme». Elle est notre champ
et notre mode d’action. Elle est la source de nos difficultés,
de nos problèmes, de nos blocages mais aussi notre moyen
d’œuvrer, d’élever et d’être
élevés au-dessus de nous-mêmes .
Par conséquent, nous utilisons des mots, au moins jusqu’à
ce que nous puissions, dans une certaine mesure, oeuvrer sur les
plans plus subtils de la substance sans forme. Cependant, les mots
doivent être considérés pour ce qu’ils
sont. Ils présentent, effectivement, le danger constant d’être
mal interprétés. Car ils ont une qualité illusoire.
En effet, leur signification se modifie subrepticement et ils véhiculent
des réalités différentes selon qui les perçoit
.
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167 .
Restons conscients de ce fait et utilisons les, tant qu’ils
ont une résonance en nous, en attendant de trouver, par nous-mêmes,
la vérité et les confirmations nécessaires
à une compréhension réelle. Lin Yutang allait
même jusqu’à dire que «Celui qui parle
de la vérité la compromet».
Le Sage chinois Lao Tzeu observait que «Beaucoup de mots
mènent à l’épuisement» et il est
grand temps d’achever ces pages. Cependant, il est à
espérer quelles marqueront un début pour le lecteur
qui les aura parcourues. Puissent-elles au moins procurer une structure
ou un cadre général au centre duquel le véritable
travail s’effectuera. Comme nous le lisons dans le Tao Te
King :
«On façonne l’argile pour en faire un vase
L’utilité du vase réside toujours dans le vide
de l’espace central .
On découpe la structure d’une maison pour faire fenêtres
et portes. Leur utilité réside toujours dans l’espace
vide qu’elles offrent .
Ainsi, le profit provient de la forme extérieure,
Mais l’utilité vient de la disponibilité de
l’espace central vide.»
Ainsi en sera-t-il toujours ode toutes les formes de méditation
et de tous les
mots que nous emploierons pour circonscrire nos pensées.
Cette apologie s’adresse donc, moins au lecteur qui a besoin
de s’appliquer à sa propre médiation, qu’à
l’Esprit du Silence que nous devons respecter et en présence
duquel nous devons entrer pour servir, autant que possible, la réalité
du sentier supérieur .
Le silence n’este pas chose passive. Il est présence
vibrante remplissant toute vacuité de sa résonance
et propageant sa propre qualité de vie. La plupart d’entre
nous connaissons la phrase qui évoque « le silence
qui parle ». Le vieil adage «le silence est d’or»,
ne veut pas seulement dire que le silence est bon ou sage. Il évoque
surtout la qualité dorée de ce qui est empli de lumière
.
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168 .
C’est dan les profondeurs secrètes du silence que
le pouvoir se régénère, que les problèmes
se résolvent, que les réalisations se font, que la
sensibilité s’affine ; c’est là aussi
que nous nous rechargeons, que nous nous régénérons
et que nous nous renouvelons. Le silence porte la guérison
sur ses ailes. Il peut ne jamais faire sentir sa pression, mais
nous avons besoin de lui accorder une juste reconnaissance, car,
dans une méditation réussie, c’est lui qui doit
fondamentalement régner .
La valeur du silence est enseignée en depuis très
longtemps. Vénérée surtout en Orient, sa pratique
a fait partie des efforts requis presqu’universllement pour
s’approcher des mondes intérieurs. La pratique de la
vigilance silencieuse était demandée au néophyte
dans presque toutes les approches dela foi et dans tous les domaines.
Elle précédait invariablement les moments sacrés
ou son initiation et les derniers mots du hiérophante présidant
les rituels des Mystères étaient les suivants :«Allez
dans la Paix», c’est-à-dire dans la quiétude,
dans le silence du cœur, de la pensée et de l’âme
.
Aujourd’hui, le silence est devenu un cadeau rare et presque
impossible à trouver. Les sons produits par l’homme
se sont multipliés au cours de son évolution et étendent
rapidement leurs tentacules, partout sur le globe, comme un étrange
géant, une pieuvre insatiable. Pour parer à ce phénomène,
pénétrons plus profondément dans le silence
intérieur, allons plus avant dans son temple sacré
afin d’y trouver notre sanctuaire. C’est possible. On
nous a toujours montré qu’il existe un silence intérieur,
en même temps qu’un silence extérieur, même
s’il est plus difficile à atteindre .
Nous pouvons demander au silence ses bénédictions
mais nous devons aussi le servir :«Gouverne tes lèvres
comme si elles étaient les portes d’un palais, celles
qui donnent accès au Roi intérieur». , lisons-nous
dans The Light of Asia où se trouvent plusieurs enseignements
du Bouddha sur la parole juste, juste équilibre entre la
parole et le silence
.
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169 .
Le silence a plusieurs aspects, il existe donc plusieurs façons
de le servir et de l’invoquer en nous et autour de nous afin
que nous puissions en être les sentinelles, gardiennes du
«roi intérieur», se tenant fermes au milieu du
bruit qui imprègne le monde .
Telle est, bien sûr, la double vie de ceux qui tissent le
Sentier ;elle consiste à maintenir l’équilibre
entre la vie intérieure et la vie extérieure, à
rester présents au silence dans leurs cœurs, tout en
remplissant leurs engagements tout au long de la journée.
Ainsi, ils prendront place dans ce que Francis Thompson appelait,
dans son poème The Kingdom of Heaven :
«La circulation sur l’Échelle de Jacob
Étagés entre le ciel et la Croix du Partage. »
Voilà une position précaire ! Mais, au moins, c’est
un lieu quine souffre pas autant d’embouteillage que la plage
au mois d’août ! Cela peut nous donner l’impression
de revenir à notre point de départ, alors que nous
cherchions le moyen d’adopter une vie méditative. Or
nous avons avancé d’une étape ou deux, n’est-ce
pas ? Nous sommes mieux équipés, nous avons plus de
connaissances plus de vaillance, notre intérêt est
plus clair que si nous n’avions jamais approfondi les voies
et les moyens d’entrer sur la Voie du silence . Tels le Fils
prodigue, nous avons exploré le monde et nous sommes devenus
suffisamment autonomes pour décider d’entamer notre
retour. Nous avons aussi plus d’informations sur le retour
chez soi» auquel nous pouvons nous attendre .
Maintenant, la lecture est terminée, le reste relève
du faire, puis du cœur et de la tête de chacun, face
à soi-même .Lorsque tout a été dit et
que tout est accompli, ce n’est que lorsque quelque chose
nous appelle du plus profond de nous-mêmes que nous partons
à l’exploration de ce sentier .
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170 .
Ce n’est que lorsque retentir, avec tant de force qu’il
nous faut l’écouter, le cri qui réclame l’union
avec le Soi Supérieur, que nous commençons à
nous entraîner réellement à la méditation
régulière et à la discipline de la voie intérieure.
Nous sommes alors prêts à opérer les détachements
nécessaires et à nous présenter, «la
coiffure à la main», dans une sorte d’attente
joyeuse et avec le sentiment qu’un vieux rêve devient
réalité. Nous sommes prêts à explorer
le silence de ces lieux et à entrer en possession des pouvoirs
qui nous sont dévolus pour le plus grand bien .
«Le glissement du mental, tel un bateau sur la lagune de
l’esprit, est la chose la plus douce que je connaisse»,
écrivit Paul Brunton. «Il est plus paisible que la
tombée du jour» » Si, au cœur de notre vie
quotidienne, nous pouvons nous calmer suffisamment pour méditer
dela sort, en nous ne manquerons pas d’atteindre les lieux
secrets de l’âme .
Alors, faisons halte, découvrons symboliquement nos têtes,
ouvrons-nous intérieurement et demeurons alertes, alignés,
centrés. Les tibétains ont coutume de dire :«les
signes de l’Âme sont perceptibles dans le silence, ce
silence qui qualifie aussi le moment où le soleil passe dans
le monde des ténèbres.» Tranquillisons-nous
donc, écoutons, afin de ne rien manquer de ce que l’Âme
nous destine .
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171 .
GROUPE DE MÉDITATION CRÉATRICE
Au cours des années 1954=1955, un certain nombre de personens
– dont l’auteur de ce livre – s’est rendu
sensible à la nécessité de créer un
:
«Groupe mondial consacré à`une méditation
unanime et simultanée sur les principes et les lois servant
de base à l’édification d’une nouvelle
civilisation au cours de l’Ère à venir»
Le but d’une telle méditation est d’enraciner
ces Lois et Principes dans la conscience humaine :
- Loi des Justes Relations Humaines
- Principe de Bonne Volonté
- Loi de l’Effort de Groupe
- Principe d’Unanimité
- Loi de l’Approche Spirituelle
- Principe de la Divinité Essentielle .
Des enseignements sur ces Lois et Principe sont regroupés,
sous forme de
livrets envoyés tous les deux mois aux personnes qui en font
la demande .
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172 .
Ce cours introduit également les fondements de la méditation
créatrice. Il traite des aspects multiples de l’Éveil
de l’Âme et de ses obstacles. Les techniques et thèmes
présentés aident à résoudre les problèmes
individuels ainsi que les difficultés de groupe et les problèmes
mondiaux correspondants .
Actuellement reçu dans différents pays et langues,
il s’adresse à toutes les personnes ( entraînées
ou non à la pratique de la méditation ) qui souhaitent
«Bâtir le Futur» .
Renseignements et inscriptions aux adresser suivantes, pour la
langue française :
Centre de Formation Source de Vie
1025 rue Hydro, Drummondville, (Qc), Canada J2B 7T5
Tel.: (819) 472-2745 Fax.: (819) 472-2754
Adresse courriel: aqbv @cgocable.ca
Site internet: aqbv.org
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