Les pratiques Forestières au Québec
L'hégémonie historique de l'industrie forestière
sur le territoire boréal a fait en sorte que toutes les «
autres activités économiques » s'en sont trouvées
étroitement subordonnées quoique puissent en proclamer
le contraire les intentions édentées de nos gouvernements
depuis vingt ans.
Richard Desjardins
Réalités concurrentes
Extraits du rapport du sous-comité de la forêt
boréale, Comité sénatorial permanent de l'agriculture
et des forêts
Aux siècles précédents les approvisionnements
semblaient illimités. Depuis des siècles, ce patrimoine
a été le fondement même du développement
de notre pays. Avant que des colons européens ne s'établissent
dans ce qui est devenu le Canada, les Autochtones chassaient, pêchaient
et trappaient dans les forêts et défrichaient de petites
parcelles pour faire pousser des cultures. Ils vivaient en harmonie
avec la forêt et n'exerçaient sur elle aucun impact
à grande échelle. Lorsque des colons européens
se sont établis au XVIIe siècle, ils ont commencé
à défricher les forêts pour aménager
des exploitations agricoles. La forêt était vue comme
un obstacle au peuplement ainsi que comme une source commode de
matériaux de construction. Au XVIIIe siècle a débuté
le commerce du pin blanc avec l'Europe, et surtout l'Angleterre
qui en faisait des mâts de bateau pour sa grande flotte navale.
Entre temps, une industrie du sciage est née au Canada pour
répondre au besoin grandissant de bois de construction des
nombreux établissements qui se développaient au Canada
et le nord-est des États-Unis. Les exportations vers l'Europe
ont continué d'augmenter. Pendant cette période, l'approche
à la gestion forestière en a été une
d'exploitation non réglementée des ressources. Les
arbres avaient une valeur économique une fois abattus, et
il fallait de toute façon les abattre pour laisser place
aux établissements qui se développaient. Les approvisionnements
étaient inépuisables car les forêts semblaient
illimitées.
Quel saccage! Pour notre forêt boréale, un horizon,
d'une dizaine d'années? En sommes-nous là?
Les utilisations et pratiques actuelles de gestion de la
forêt
« Il est amplement démontré que les utilisations
et les pratiques de gestion actuelles de la forêt détruisent
notre patrimoine, que nous abattons trop d'arbres sur de trop grandes
superficies et que nos politiques forestières ont été
mauvaises. Pourtant, sur papier, le Canada mène une politique
inspirée de l'aménagement durable. Ces visions contradictoires
peuvent-elles être toutes les deux bonnes? Qu'en est-il de
l'aménagement forestier durable au Canada aujourd'hui? Sommes-nous
sur la bonne voie et vers où nous mène-t-elle?
Nombre de décisions prises aujourd'hui auront un impact
sur la forêt dont hériteront les petits-enfants de
nos petits-enfants, et non sur la forêt actuelle. Toutefois,
c'est la situation actuelle qui inquiète bien des gens. Il
flotte un sentiment d'urgence, une impression, du moins dans certaines
régions de la forêt boréale, que le temps est
compté pour sauver certains éléments vitaux
dont la forêt assure le maintien... »
Des billots de bois de diamètres de
plus en plus réduits, de la taille de ce paquet de cigarette
au centre de la photo!
Maintenir une proportion de la forêt boréale
dans son état naturel
Une foresterie nouvelle doit voir le jour et l'on doit s'assurer
de protéger une proportion de la forêt boréale
pour la maintenir dans son état naturel. « Quelle proportion
de la forêt boréale devrait être maintenue dans
son état naturel, à l'abri du développement;
quelle proportion devrait être aménagée de manière
extensive pour la production de bois et à d'autres fins,
tout en protégeant les écosystèmes; et quelle
proportion devrait être aménagée de manière
intensive pour la production? ... Le Sous-comité recommande
un régime forestier fondé sur les paysages et reconnaissant
trois catégories dans la forêt boréale. L'une
de ces catégories, pouvant atteindre jusqu'à 20 pour
cent du territoire, serait constituée en zones protégées
pour en préserver la valeur hautement écologique et
culturelle. »
[Texte intégral]
« La forêt est-elle menacée?
On veut voir clair! L'ABAT demande une étude indépendante
sur l'état de notre forêt boréale! On s'inquiète
de sa santé! Jusqu'à quel point a-t-on raison de
le faire? Que valent les affirmations des compagnies et du gouvernement
à l'effet que la ressource est protégée?
»
Richard Desjardins
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