Avenir écologique de la Terre
Effet de serre, augmentation de la température globale de
la planète, changement de climat etc.., autant de termes
alarmants sur notre avenir. Qu’en est-il exactement ? Se préoccupe-t-on
sérieusement de ces problèmes ? Ce sont des questions
aux quelles ce petit essai va tenter de répondre.
Le fait qui inquiète le plus la communauté internationale
est l’augmentation de la température moyenne de la
terre. Ce phénomène est-il du à une cause indépendante
de l’activité humaine ou sommes nous responsables ?
Il semble que la réponse à cette question fasse de
plus en plus l’unanimité des experts, la responsabilité
des hommes est engagée.
Tout d’abord quelques définitions pour savoir de quoi
il est question.
Le climat
D’une manière générale, notre climat
est défini par l’interaction complexe d’un certain
nombre d’éléments principaux, à savoir
le soleil, la terre, la mer, l’air, la calotte glaciaire de
la Terre, la faune et les autres formes de vie.
Le climat de la planète a-t-il toujours été
stable ? la réponse est nettement non.
Des chercheurs de différentes disciplines tels que des historiens,
des paléobotanistes, des glaciologues, des anthropologues
etc… ont pu montrer que le climat de la Terre a beaucoup varié
durant l’ère quaternaire (depuis environ 1,87 million
d’années). Il a traversé des périodes
froides (glaciaires) et des périodes chaudes (interglaciaires).
Il est généralement admis actuellement que ces cycles,
d’origine naturelle, sont essentiellement gouvernés
par la position de la Terre par rapport au soleil : l’attraction
des autres planètes modifie légèrement le mouvement
de la Terre autour du soleil et ces variations lentes modulent la
répartition d’énergie reçue au cours
des saisons. Elles suivent des oscillations de période de
100.000, 41.000, 23.000 et19.000 ans. Nous sommes actuellement dans
une période interglaciaire et nous devrions connaître
dans quelque 20.000 ans une nouvelle glaciation qui atteindra son
maximum 40.000ans plus tard.
D’autres phénomènes, comme l’effondrement
des glaciers polaires à partir d’une taille critique
s’étalant sur des durées de 500 à 1000
ans, et répandant d’énormes icebergs jusqu’à
des latitudes très basses, ou la modification de courants
océaniques comme le gulf stream (responsable du climat tempéré
de l’Europe du nord) ou encore ENSO : " El Nino Southern
Oscillation " (une interaction atmosphère océan
qui se produit avec une fréquence de deux à dix ans
dans le Pacifique sud et qui est responsable d’anomalies climatiques
touchant l’Amérique du sud et l’Asie du sud-est)
etc…peuvent provoquer des modifications locales très
importantes du climat en contradiction avec l’évolution
générale due à la position de la Terre par
rapport au soleil. Alors se produisent localement des variations
de la température moyenne de grandes régions, pouvant
atteindre plusieurs degrés et s’étendre suivant
le phénomène sur des siècles ou sur une année.
C’est sans doute un événement de ce type qui
explique le refroidissement observé du XVIIe au XIXe siècle
en Europe.
Les éruptions volcaniques de grande ampleur sont également
un phénomène naturel susceptible de refroidir de grandes
surfaces de la planète pendant quelques années en
envoyant dans l’atmosphère des particules de cendre
qui interceptent une partie du flux solaire.
Enfin le cycle d’activité du soleil d’une période
de 11 ans en général peut perturber le climat dans
un sens contraire à la tendance principale
Il est très important de noter que la température
moyenne globale de la planète ne semble pas avoir subi de
variations supérieures à 5°C entre les périodes
de glaciation et d’inter-glaciation qui sont de l’ordre
de 100 000 ans, ce qui laissait aux espèces vivantes qui
peuplaient la planète le temps de s’adapter. Sur des
périodes de quelques milliers d’années, les
variations sont de l’ordre du degré et les fluctuations
interannuelles de l’ordre de 0,1 à 0,2 degré.
La composition de l’atmosphère
Les chercheurs ont également montré que la composition
de l’atmosphère de la terre n’a jamais été
très stable : depuis la formation du globe la teneur en gaz
carbonique ou en méthane a beaucoup varié. Mais là
encore ces variations ont eu lieu sur des périodes de temps
très longues laissant à la nature le temps de s’adapter.
L’effet de serre
C’est l’un des principaux phénomènes
qui déterminent la température qui règne sur
une planète
L’ "effet de serre" est le terme courant qui désigne
l’un des rôles que joue l’atmosphère dans
l’écosystème de la planète. La Terre
reçoit l’énergie du soleil sous forme de rayonnements
à ondes courtes. Elle absorbe la majeure partie de cette
énergie et la réémet sous forme de rayons infrarouges.
Certains de ces rayons s’échappent instantanément
dans l’espace, mais la plupart sont absorbés par la
vapeur d’eau et divers autres gaz, dits gaz à effet
de serre comme le gaz carbonique, le méthane etc…ce
qui a pour effet de réchauffer la basse atmosphère
et la surface de la Terre. Grâce à ce phénomène
naturel de l’effet de serre, la température moyenne
à la surface de la Terre est plus élevée qu’elle
ne le serait si tous les rayons pouvaient s’échapper
d’un seul coup. Elle est d’environ 15°C (degrés
Celsius) alors qu’en l’absence de l’effet de serre,
elle serait inférieure de 33 °C, c’est-à-dire
égale à -18 °C.
C’est aussi l’effet de serre qui explique que la planète
Vénus qui ne reçoit que le huitième du flux
solaire reçu par la terre ait une température de l’ordre
de 500°C . Son atmosphère est constituée essentiellement
de gaz à effet de serre (gaz carbonique, vapeur d’eau,
acide sulfurique pour les plus actifs), alors que celle de la Terre
est composée pour 99 ;9% d'azote et d'oxygène, les
gaz à effet de serre comme le gaz carbonique, la vapeur d’eau,
le méthane etc…n’existant qu’à l’état
de traces.
Quelle est l’action de l’homme sur la planète
?
Divers phénomènes naturels ont toujours fait varier
les concentrations des constituants atmosphériques ; ainsi
les volcans libèrent des gaz chlorés et soufrés
dans la troposphère (les 10 à15 km inférieurs
de l’atmosphère) et dans la stratosphère ( entre
10 et 50 km d’altitude). Mais depuis environ deux siècles
l’atmosphère de la Terre a été bouleversée
par la production d’énergie à partir de combustibles
fossiles (charbon et pétrole), diverses pratiques industrielles
et agricoles, le brûlage de la végétation et
le déboisement, qui libèrent des quantités
croissantes de gaz polluants et souvent à effet de serre..
Ils sont jugés responsables de l’accroissement de la
température moyenne de la Terre constatée depuis quelques
décennies.
Les émissions de gaz les plus néfastes sont: les oxydes
d’azote, le dioxyde de soufre, l’ozone, les chlorofluorocarbures,
le gaz carbonique et le méthane.
Les oxydes d’azote et le dioxyde de soufre proviennent essentiellement
de la combustion du charbon, des divers dérivés du
pétrole et du bois. Ils se transforment en acide nitrique
et sulfurique qui retombent sur le sol sous forme de pluies acides,
ou sont directement entraînés par des particules solides.
Ils sont responsables de l’acidification des lacs scandinaves
et de l’Amérique du Nord, réduisant les populations
de poissons et leur diversité, et du dépérissement
des forêts de l’Europe et du nord-est des Etats- unis.
Mais ils jouent aussi un rôle dans l’effet de serre.
Leur teneur étaient très faibles dans l’atmosphère
avant l’ère industrielle.
L’ozone se forme dans la basse troposphère lorsque
le rayonnement solaire agit sur les oxydes d’azote et les
hydrocarbures des gaz d’échappement des automobiles.
Il est un des principaux constituants de ce que l’on appelle
le " Smog " (contraction des mots anglais " smoke
" : fumée et " fog " :brouillard) qui pollue
les grands agglomérations urbaines. Il irrite les yeux, engendre
des maladies respiratoires et endommage les arbres et les cultures.
Mais il existe aussi un ozone " naturel ", représentant
90% de la quantité totale, et qui se trouve sous la forme
d’une couche stratosphèrique où il joue un rôle
primordial pour la vie sur la planète en interceptant les
rayons ultraviolets provenant du soleil.
Les chlorofluorocarbures ont été utilisés pendant
quelques décennies comme agents réfrigérants,
agents propulseurs d’aérosols et agents soufflants
dans la fabrication des mousses. Ils n’ont aucune toxicité
directe, mais ont le pouvoir de détruire l’ozone stratosphérique
. C’est aussi un gaz à effet de serre. Ils n’existaient
pas dans l’atmosphère avant l’ère industrielle.
Le gaz carbonique provient essentiellement de la combustion des
énergies fossiles et du déboisement des régions
tropicales. C’est un des principaux gaz à effet de
serre.. Sa concentration dans l’atmosphère a augmenté
de 30% depuis l’avènement l’ère industrielle,
à 367 ppm (parties par million)..
Le méthane est un des constituants naturels de l’atmosphère.
Il provient de décomposition bactérienne de matières
organiques. Sa concentration a commencé à augmenté
il y a 300 ans, et cette augmentation est devenue très rapide
il y a 100 ans ; elle atteint actuellement 1,7 ppm, soit une augmentation
de l’ordre de 145%. Les nouvelles émissions de méthane
proviennent de la culture du riz, de l’élevage, de
la combustion de la biomasse , de l’activité microbienne
dans les décharges, des fuites de gaz lors d’exploitation
des gisement de charbon etc…
La réaction des hommes
Les constatations de plus en plus alarmantes sur les modifications
apportées par l’action des hommes sur la nature ont
amené la communauté internationale à prendre
conscience du danger et à commencer à réagir
par un certain nombre d’initiatives dont les principales sont
:
1979: Première conférence mondiale sur le climat
Organisée à Genève par l’Office Météorologique
Mondial (OMM), elle lance un programme mondial de recherche, le
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et
l’International Council of Scientific Unions (ISCU)
1988: Création du groupe intergouvernemental sur l’évolution
du climat
l’OMM et le PNUE créent conjointement un comité
intergouvernemental désigné par le sigle IPCC (International
Panel on Climate Change), ou GIEC en français (Groupe Intergouvernemental
sur l’Evolution du Climat) qui réunit plusieurs centaines
des meilleurs scientifiques du monde. Sa mission est d’évaluer
(i) les données scientifiques disponibles sur l'évolution
du climat, (ii) les incidences écologiques et socio-économiques
de cette évolution et (iii) de formuler des stratégies
de parade, dites d' atténuation et d'adaptation.
Le GIEC a notamment produit un premier rapport d'évaluation
en 1990, un second rapport d'évaluation en 1995, et vient
de publier un troisième rapport en janvier 2001. Ces rapports
sont plus particulièrement destinés aux décideurs
du monde entier.
1989 : Seconde conférence mondiale sur le climat
Elle réunit 137 états et la communauté européenne,
dont les 12 membres viennent de s’engager à stabiliser
leurs émissions de gaz carbonique au niveau de 1990 d’ici
l’an 2000. La déclaration finale préconise l’instauration
d’une convention internationale sur les changements climatiques.
1990: Création du Fonds pour l’Environnement Mondial
Ce mécanisme financier des pays développés
a pour objet d’aider les pays en développement à
s’attaquer à 4 grands problèmes d’environnement,
dont le réchauffement climatique et l’appauvrissement
de la couche d’ozone.
1992: Création d’une Convention - cadre sur les changements
climatiques à Rio
Signée à Rio de Janeiro en juin 1992 dans le cadre
du Sommet de la Terre, elle constitue la pièce maîtresse
de la lutte mondiale contre le changement climatique. Entrée
en vigueur en mars 1994, son article 2 précise son objectif
: stabiliser les concentrations de gaz a effet de serre dans l’atmosphère
à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique
dangereuse du système climatique. Les pays développés,
les pays en transition et l’Union Européenne, inscrits
dans l’annexe I de la convention, s’engagent à
stabiliser leurs émissions de gaz a effet de serre d’ici
a l’an 2000 au niveau des émissions de 1990. Dans l’annexe
II, les pays développés et l’ Union Européenne
s’engagent à financer les coûts encourus par
les pays en développement pour respecter leurs engagements.
1995: Second rapport du GIEC
En décembre 1995, le second rapport du GIEC confirme la responsabilité
humaine dans le changement climatique et la nécessité
d’une action préventive, en vertu du principe de précaution
1997: Troisième session de la Conférence des Parties,
Protocole de Kyoto
Renforcement de la réponse internationale à l’évolution
du climat, le protocole de Kyoto fixe des objectifs chiffrés
juridiquement contraignants de réduction des émissions
des pays développés : 5,2% de réduction à
atteindre en 2008/2012 par rapport au niveau de 1990, grâce
à un objectif national pour chaque pays. Le Protocole vise
les 6 principaux gaz à effet de serre . Il met l’accent
sur les politiques et mesures intérieures effectivement capables
de réduire les émissions et innove en ouvrant un crédit
aux Parties qui réduisent les émissions dans d’autres
pays.
1998: Quatrième session de la Conférence des Parties,
Plan d’action de Buenos Aires
Mise au point d’un calendrier de travail avec pour en vue
de la sixième conférence des parties de novembre 2000.
Il prévoit l’élaboration progressive des règles
de mise en œuvre du Protocole de Kyoto : le système
d’observance, le fonctionnement des échanges de crédits
d’émissions…
1999: Cinquième session de la Conférence des Parties
à Bonn
Négociations sur le thème du Plan d’action de
Buenos Aires.
Novembre 2000 : Sixième conférence internationale
à la Haye
Aboutissement du Plan d’action de Buenos Aires. C’est
un constat d’échec: aucun pays n’a commencé
à satisfaire les réductions préconisées;
les Etats-Unis ne sont pas prêts à respecter les objectifs
du protocole de Kioto. Un débat s’est ouvert entre
d’un coté Américains, Australiens et Canadiens
et de l’autre Danois et autres Européens et enfin plusieurs
membres du G77 (pays en développement). Le litige a porté
sur la possibilité pour les pays développés
d’une prise en compte aussi large que possible des "
puits de carbone ", et sur les échanges de " permis
d’émission ". Les puits de carbone sont constitués
par les forêts en période de croissance qui absorbent
beaucoup de gaz carbonique, et les échanges de permis d’émission
consistent à acheter par les pays très pollueurs le
droit de polluer à des pays peu pollueurs. En juillet prochain
devraient se continuer les discussions sur le protocole de Kioto
Janvier 2001: Troisième rapport d’évaluation
du GIEC.
Ce rapport se révèle plus pessimiste que celui de
1995. La mise à jour des données scientifiques, apportent
des preuves d’une influence humaine sur le climat mondial
plus convaincantes qu’à l’époque. De très
forts indices semblent imputer aux activités humaines l’essentiel
du réchauffement de la planète constaté pendant
les cinquante dernières années.
L’état de lieux à la fin du XXe siècle
:
La température moyenne à la surface de notre planète
a augmenté de 0,6 plus ou moins 0,2 degré depuis 1861.
Soit 0,15 degré de plus que ne le prévoyait le rapport
précédent.
Le XXe siècle a probablement connu le réchauffement
le plus important depuis 1000 ans. La décennie 90 a été
la plus chaude du XXe siècle, et l’année 98
a été l’année la plus chaude.
La couverture neigeuse et l’extension des glaces ont diminué
de 10% depuis les années 1960. Les observations montrent
que la période de glaciation des lacs et des rivières
a diminué de deux semaines dans l’hémisphère
nord pendant le XXe siècle en même temps que se produisait
un retrait des glaces de montagne. Depuis 1950 la superficie des
glaces de mer a diminué de 10 à15% dans l’hémisphère
nord. Par contre la variation de l’extension des glaces de
l’Antarctique, ne montre pas de tendance significative depuis
1970, date à partir de laquelle le phénomène
est observé par satellite.
Le niveau des moyen des mers s’est élevé de
10 à 20 cm pendant le XXe siècle et le contenu en
chaleur des océans s’est accru.
Les précipitations ont augmenté de 0,5 à1 %
par décennies sur la plupart des continents de moyenne et
haute latitude de l’hémisphère nord, et de 0,2
à 0 ,3 % par décennie dans les zones intertropicales.
Il y a eu également une augmentation de 2 % de la couverture
nuageuse au-dessus des latitudes moyennes et hautes au cours du
XXe siècle.
El Nino a été plus fréquent, plus durable et
plus intense depuis le milieu des années 1970, en comparaison
avec les cent années précédentes.
Prévision d’évolution jusqu’en 2100
Pour évaluer l’évolution de ces changements
et leur impact sur le climat , des experts ont mis au point des
modèles informatiques testés sur des périodes
de temps de la vie de la planète dont les paramètres
influant sur le climat sont bien connus et les ont alors appliqués
au XXIe siècle. Il y a encore des différences entre
les résultats proposés par les différents modèles
testés suivant les paramètres et le type d’interactions
qu’ils prennent en compte (océan,- atmosphère,
atmosphère-végétation ou océan-atmosphère-végétation)
, mais les mesures devenant toujours plus précises et nombreuses,
et la puissance des ordinateurs augmentant sans, cesse ces modèles
deviennent de plus en plus fiables et leurs résultats convergents.
Les émission de gaz carbonique vont continuer à influencer
le climat au XXIe siècle. Les modèles utilisés
prévoient qu’en 2100 le taux de ce gaz dans l’atmosphère
devrait atteindre 540 à 970 ppm, alors qu’il était
de 270 ppm en 1870.
Les calculs de concentration des autres gaz à effet de serre
et des aérosols d’ici 2100 varient beaucoup suivant
les modèles utilisés. On s’attend généralement
à une augmentation , mais pour le méthane ils indiquent
une fourchette variant entre –190 et + 1970 ppb (parties par
milliard).
L’ozone troposphérique continue à augmenter.
La température de la surface du globe devrait encore augmenter
de 1,4 à 5,8°C d’ici 2100. Ce rythme d’augmentation
est plus important que celui observé pendant le XXe siècle
et sans précédent depuis les 10 derniers millénaires.
La moyenne d’élévation devrait être plus
importante sur les continents que dans les océans. Le réchauffement
devrait toucher plus particulièrement les régions
situées aux hautes latitudes nord pendant la saison froide,
telles que le nord de l’Amérique du Nord et le nord
et le centre de l’Asie.
La quantité moyenne de vapeur d’eau atmosphérique
et les précipitations augmenteront au cours du XXIe siècle
particulièrement en hiver et sur les hautes et moyennes latitudes
ainsi qu’en Antarctique.
Le phénomène El Nino ne devrait pas augmenter d’amplitude,
mais le réchauffement climatique devrait accroître
ses effets dans différentes régions du globe.
Le niveau moyen des mers pourrait augmenter de 9 à 88 cm.
Cette fourchette tient aux imprécisions concernant la fonte
des glaciers et des calottes polaires.
La couverture neigeuse, la glace de mer, les glaciers et les calottes
polaires devraient encore voir leur surface diminuer et ce plus
particulièrement dans l’hémisphère nord.
La plupart des facteurs naturels( soleil et éruption volcaniques)
ne devrait représenter qu’un cinquième du réchauffement
total. Le rôle des nuages est présenté comme
une interrogation majeure. Les experts du GIEC ne s’engagent
pas sur la multiplication des événements météorologiques
majeurs : probables dans l’hémisphère nord,
aucune tendance n’est encore décelable dans les régions
tropicales. La reforestation ne pourra jouer qu’un rôle
marginal dans la lutte contre l’effet de serre.
Les experts scientifiques estiment que la communauté internationale
dispose déjà de nombreuses technologies qui pourraient
contribuer à lutter contre le réchauffement planétaire.
Mais il faut agir vite pour qu’elles aient une certaine efficacité.
Elles consistent en l’utilisation d’énergies
propres permettant de réduire la consommation d’énergies
fossiles (énergie solaire, énergie de la biomasse
et pour certains énergie nucléaire etc …), et
en l’améliorations des techniques actuelles.
Cependant le " high tech " ne suffira pas et il sera nécessaire
de prendre des mesures de politique énergétique qui
pourraient aller jusqu’à bouleverser les modes de vie.
Les pays développés devront prendre de nouveaux engagements
quantifiés de réduction de leur rejet de gaz polluants,
plus contraignants que ceux pris dans le cadre du protocole de Kioto
. Les pays en développement devront eux aussi à plus
ou moins brève échéance ralentir la croissance
de leurs émissions polluant l’atmosphère..
Conclusion
Les preuves démontrant que l’homme perturbe le climat
s’accumulent d’année en année. Cependant
paradoxalement le discours économique semble prendre le pas
sur l’expertise scientifique, comme l’a illustré
le récent échec de la conférence de la Haye.
La perspective d’une politique internationale cohérente
ne semble pas proche. Mais comme l’écrit Pascale Delecluse
:
" Peut-être que la première mesure à prendre
serait d’ordre pédagogique, Le changement climatique,
ce n’est pas seulement des multinationales qui polluent, c’est
le chauffage, le transport : cela concerne chacun de nous. Le climat
ne relève plus de la fatalité ; l’humanité
a le pouvoir d’agir, en bien ou en mal. Cela nous donne une
responsabilité nouvelle. Il ne suffit plus d’agiter
des prophéties apocalyptiques ; il faut faire face à
une réalité qui change, alors que nous avons été
habitués à une grande stabilité. Ce n’est
pas forcément facile à vivre ".
Pierre MAGNE
Courriel: pmagne@worldonline.fr
Bibliographie : Cet essai a été réalisé
à l’aide des articles suivants
Pour la science N° 145, Nov. 1989
Stéphen SCHNEIDER, " Le changement des climats ",
pg.46 à 54
Thomas GEADEL & Paul CRUTZEN, " L évolution de l’atmosphère
", pg.36 à 44
La Recherche, 243, Mai 1992, vol. 23
Robert SADOURNY, " L’homme modifie-t-il le climat ? ",
pg. 522 à 531s
Régis COURTIN, Chris. P. MCKAY & J. POLLACK, " L’effet
de serre dans le système solaire ", pg. 543 à
549
Gérard LAMBERT, " Les gaz à effet de serre ",
pg. 550 à556
Jean-claude DUPLESSY, " Les certitudes des paléoclimatologues
", pg.558 à569
David E. PARKER & Kris K. FOLLAND, " Peut-on mesurer la
température " , pg. 584 à 590
Jean-Fraçois MINSTER & Liliane MERLIVAT, " Où
va le gaz carbonique ? Le rôle des océans ", pg.592
à 604
Jan GOUDRIAAN, " Le réchauffement et la végétation
", pg.606 à 609
La recherche, 321, juin 1999 : " Changement climatique, les
leçons du passé "
Sylvie JOUSSAUME & Joël GUIOT , " Reconstruire les
chauds et les froids de l’Europe, concilier modèles
numériques et données ", pg.54 à 59
Laurent LABEYRIE & Jean JOUZEL, " Les soubresauts millénaires
du climat ", pg. 60 à 63
Christian PFISTER, " Le puzzle climatique des historiens ",
pg. 64 à 68
Anders MOBERG & Gaston DEMAREE , " Ce que nous apprennent
les thermomètres ", pg .69 à 71
Heinz WANNER , " Le balancier de l’atlantique nord ",
pg.72 & 73
Hervé KAMPF , " Les scientifiques prévoient un
réchauffement accru de la planète ", Le Monde,
3 nov. 2000
Hervé MORIN, " Dramatique mise en garde de l’ONU
sur le réchauffement de la planète ", Le Monde,
21 fev. 2001
Christine GALLUS, " Les scientifiques ont révisé
leurs modèles … pour les décennies à
venir ", Le Monde, 21 fev..2001
Michel de Pracontal, " Harro sur l’effet de serre ",
Le Nouvel Observateur, 28 dec.2000-3 janvier 2001
Internet : mots clés : Effet de serre, changements climatiques,
IPCC…
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