2eme Bulletin 2008 - Juin
Sexe et l'État du Disciple
Je voudrais dire quelques mots
au sujet du sexe dans la vie du disciple. Il règne une grande
confusion dans l'esprit des aspirants sur ce sujet ; l'injonction
au célibat notamment fait figure de doctrine religieuse.
Nous avons souvent entendu par des individus bien intentionnés
mais illogiques que du fait qu'un homme est un disciple il ne peut
plus se marier, et qu'il ne peut y avoir de véritable réalisation
spirituelle que dans le célibat. Cette théorie a ses
racines dans deux choses :
Premièrement, en Orient, une attitude erronée en
ce qui concerne les femmes a toujours eu cours. Deuxièmement,
en Occident, il y a eu depuis le temps du Christ, une tendance vers
la conception monastique et conventuelle de la vie spirituelle.
Ces deux attitudes sont le reflet de deux idées fausses ;
elles sont à la base de beaucoup d'incompréhension
et au coeur de beaucoup de mal. L'homme n'est pas meilleur que la
femme, la femme n'est pas meilleure que l'homme. Cependant ils se
comptent par milliers ceux qui considèrent que la femme est
l'incorporation de ce qui est mal et de ce qui constitue la tentation.
Mais Dieu avait ordonné depuis le début qu'hommes
et femmes s'assisteraient dans leurs besoins et agiraient en complémentaires
l'un de l'autre. Dieu n'a pas ordonné que les hommes vivraient
en troupeaux, séparés des femmes, ni que les femmes
seraient séparées des hommes de la même manière,
et ce sont ces deux grands systèmes qui ont conduit à
beaucoup d'abus sexuels et engendré beaucoup de souffrances.
Cette croyance que pour être disciple il faut mener une vie
de célibat et observer une complète abstinence en
ce qui concerne les fonctions naturelles, n'est ni correcte, ni
désirable. Cela est évident si l'on reconnaît,
primo que, si la divinité est vraiment une réalité
et une expression de l'omnipotence, de l'omniprésence aussi
bien que de l'omniscience, et que si l'homme est divin par essence,
il n'y a pas de condition possible en laquelle la divinité
ne soit pas supérieure. Il ne peut y avoir aucune sphère
de l'activité humaine dans laquelle l'homme ne puisse pas
agir divinement et dans laquelle toutes les fonctions ne puissent
être illuminées par la lumière de la raison
pure et de l'intelligence divine. Je n'utilise pas ici cet argument
spécieux et tortueux affirmant que, ce qui est normalement
considéré comme mauvais par tous les gens sains d'esprit,
puisse devenir bon à cause de la divinité inhérente
de l'homme. Cela ne peut être qu'une mauvaise excuse pour
mal faire. Je parle de relations sexuelles normales, permises par
la loi spirituelle aussi bien que par la loi du pays.
Secondement, une vie qui n'est pas normalement équilibrée
en ce qui regarde l'exercice de toutes les fonctions de sa nature
: animale, humaine et divine, est frustrée, inhibée
et anormale. Que tout le monde ne puisse pas se marier de nos jours
est vrai, mais ce fait ne contredit pas la vérité
plus grande que l'homme a été créé par
Dieu pour se marier. Que tous les individus n'aient pas la possibilité
aujourd'hui de vivre une vie normale et complète, est de
même, une conséquence de nos conditions économiques
anormales ; et cela non plus ne contredit pas le fait que la condition
est anormale. Mais, l'idée qu'un célibat forcé
soit une indication de profonde spiritualité, et constitue
une condition nécessaire à tout entraînement
ésotérique et spirituel est tout aussi fausse, anormale
et indésirable. Il n'y a pas de meilleure école d'entraînement
pour un disciple et pour un initié, que la vie de famille
avec ses relations obligatoires, ses nécessités d'ajustement
et d'adaptation, ses demandes de sacrifices et de service, et aussi
avec ses opportunités pour la pleine expression de chaque
partie de la nature de l'homme.
Il n'y a pas de plus grand service qui puisse être rendu
à la race que de lui procurer des corps pour les âmes
qui doivent s'incarner et que de consacrer toute son attention aux
possibilités d'éducation qui peuvent être offertes
à ces âmes dans les limites du foyer. Hélas
tout le problème de la vie de famille et de l'éducation
des enfants a été déformé et mal compris,
et il faudra longtemps avant que le mariage et les enfants occupent
leur véritable place en tant que sacrement. Il faudra plus
longtemps encore avant que la misère et les souffrances consécutives
à nos fautes et à notre mauvais usage des relations
sexuelles prennent fin, et que la beauté de la consécration
du mariage et de la manifestation des âmes dans la forme,
remplace la mauvaise association d'idées actuelles.
Le disciple et l'aspirant sur le sentier, ainsi que l'Initié
sur son "Chemin éclairé", n'ont donc pas
de meilleur terrain d'entraînement que le mariage, normalement
utilisé et réellement compris. Le fait d'amener la
nature animale à une discipline rythmée, l'élévation
de la nature émotionnelle et instinctive sur l'autel du sacrifice
et l'abnégation de soi requise dans la vie de famille sont
de puissants procédés de purification et de développement.
Le célibat nécessaire est celui de la nature supérieure
vis-à-vis des désirs de la nature inférieure,
et le refus de l'homme spirituel quant à la domination de
la personnalité et les exigences de la chair.
Cette attitude de célibat imposé a engendré
chez beaucoup de disciples plusieurs genres de perversions des fonctions
et des facultés données par Dieu ; et même lorsqu'on
n'en arrivait pas à ces conditions misérables, lorsque
l'existence restait pure, consacrée et saine, il y a cependant
eu de la souffrance inutile, beaucoup de détresse mentale
et de discipline sévère, avant que les pensées
et les tendances non contrôlées puissent être
contrôlées.
Il reste vrai que parfois, lorsqu'il y est appelé dans une
vie particulière, un homme peut se trouver en face du problème
du célibat, et qu'il peut être forcé de s'abstenir
de toutes relations physiques, de vivre une vie de strict célibat,
et ceci dans le but de se prouver à lui-même qu'il
est capable de contrôler le côté animal et instinctif
de sa nature. Mais ce cas est souvent le résultat d'excès
et de licences dans une vie précédente, nécessitant
des mesures rigoureuses et des conditions anormales pour éliminer
et rectifier les erreurs passées, et donner à la nature
inférieure le temps de se réajuster.
Encore une fois, ceci n'est donc pas une indication de développement
spirituel, mais plutôt le contraire. N'oubliez pas que je
m'occupe ici du cas spécial du célibat que l'on s'impose
soi même, et pas de la condition mondiale, dans laquelle,
pour des raisons économiques et autres, des hommes et des
femmes sont obligés de vivre en dehors de la pleine et naturelle
expression de la vie.
En dernière analyse, le problème sexuel doit trouver
sa solution au foyer et dans des conditions normales, et ce sont
les individus avancés du monde et les disciples de tous les
degrés qui doivent le solutionner.
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Ésotérique »
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