3eme Bulletin 2008 - Septembre
Formes fondamentales
La simplicité decette
règle est telle qu'en peu de mots le processus de l'évolution
créative est résumé. Sur le plan mental, une
idée prend forme et, sur le plan du désir, l'énergie
émotive pénètre cette forme. Selon le processus
évolutif, la forme croît.
Par la juste direction donnée à la forme et son orientation
correcte, le but du penseur s'accomplit.
Toute la vie est vibration et le résultat de la vibration
est la forme dense ou subtile ; elle devient de plus en plus subtile
à mesure que l'on s'élève. Plus la vie progresse,
plus l'intensité de vibration se modifie et, dans ce changement
de vibration, réside le secret de la destruction et de la
construction des formes.
Les formes sont de quatre sortes dans cette ère de la quatrième
ronde :
1. La forme de la personnalité, véhicule de la
matière physique, astrale et mentale, et instrument de
contact dans les trois mondes. Elle est
reconstruite dans chaque vie et la note dominante de la vibration
est le résultat de la précédente incarnation.
Chez l'homme commun, la forme reste la même jusqu'à
la mort. L'homme qui entre sur le sentier occulte modifie ses
véhicules à mesure qu'il avance ;
il les améliore durant son incarnation et, plus il progresse,
plus il travaille consciemment à ce changement.
D'où l'agitation continuelle et la mauvaise santé
fréquente du débutant sur le sentier occulte.
Il devient conscient de la loi et de la nécessité
d'élever le ton de ses vibrations ; souvent il commence
par des fautes. Il commence à reconstruire son corps physique
par le régime et la discipline
au lieu d'agir de l'intérieur vers l'extérieur.
La discipline stricte du mental, la manipulation de
la matière mentale et la transmutation des émotions
produisent des changements sur le plan physique.
Si vous ajoutez la pureté de la nourriture et du genre
de vie, en sept ans, vous aurez construit
trois corps neufs autour des atomes permanents.
2. La forme du milieu. C'est en réalité l'expression
de l'évolution de l'âme de groupe involutive. Elle
se rapporte à nos contacts
non seulement extérieurs, mais aussi intérieurs.
La cohérence vient de la ressemblance
des vibrations. Quand un homme élève la fréquence
de sa vibration et reconstruit de nouveau
ses véhicules, naturellement le ton de la vibration change,
ce qui produit une dissonance dans
son milieu et souvent la discorde. Il est inévitable que
– selon la loi – survienne une période de solitude
et de tristesse pour celui qui aspire aux Mystères et à
connaître et appliquer la loi. A un moindre
degré, cela arrive à chacun ; cet isolement complet
est la caractéristique de l'arhat, ou initié du
quatrième degré. Le disciple se trouve à
mi-chemin entre la vie dans les trois mondes et la vie dans
le monde des adeptes. Avant l'initiation, sa vibration ne se synchronise
ni avec celle d'un groupe, ni avec
celle d'un autre groupe. Selon la loi, il est seul, mais ce n'est
que temporaire. Si le milieu est
satisfaisant, ce n'est pas un bon signe ; c'est l'indice de stagnation
dans le progrès spirituel.
L'application de la loi cause tout d'abord une rupture.
3. La forme du dévot. Par ces mots, j'entends exprimer
une idée abstraite. Chacun, quel que soit son degré
d'évolution, a sa dévotion qui est sa raison de
vivre et à laquelle – par ignorance, connaissance
ou sagesse – il applique autant de la loi qu'il peut en
saisir. Cette dévotion peut être purement
physique, tournée vers le désir de la chair, la
soif d'or ou de biens concrets. Le dévot emploie
toute sa force à la recherche de la satisfaction de cette
forme concrète et, ainsi, il apprend. Son
but peut être purement émotif : amour pour sa femme,
son enfant, sa famille, ou orgueil de race, ou
désir d'être aimé. Il y voue toute son énergie
et se sert du corps physique pour satisfaire au désir du
corps astral. La forme de la dévotion peut être supérieure
: amour de l'art, de la science, de la philosophie,
de la religion. Il y consacre son énergie physique, astrale
et mentale, mais la forme demeure celle
de la dévotion. Toujours la vibration s'élève
vers le but, l'atteint, le dépasse, puis se désintègre.
La douleur accompagne toute destruction de la forme et tout changement
de ton de la vibration. Pendant
des milliers d'années, de nombreuses vies se succèdent
avec des vibrations inférieures.
Au fur et à mesure de l'évolution, le développement
devient plus rapide, l'intensité des vibrations
change de vie en vie, tandis que, dans les premiers stades, le
ton des vibrations pouvait rester
le même pendant plusieurs vies. Le Sentier de probation
de l'homme qui avance est couvert de
formes brisées ; il passe par des cycles de durée
toujours plus brève ; le ton change plusieurs fois
dans une seule vie et l'intensité de vibration augmente.
C'est pourquoi la vie de tous les aspirants,
s'ils progressent selon la rapidité voulue, est en constant
mouvement ; elle change et varie constamment,
se construit et se détruit ; des plans sont échafaudés
qui ensuite s'effondrent. C'est une vie
de souffrance incessante, de heurts avec le milieu, d'amitiés
qui se nouent et se dénouent, de
transformations continues et, par conséquent, de souffrance.
Les idéals sont transcendés afin d'être
des stations sur le chemin d'idéals plus grands ; les visions
perçues sont remplacées par d'autres,
les rêves conçus se réalisent pour être
abandonnés ; les amis sont aimés puis laissés
en arrière sur le sentier où
ils suivent lentement et avec effort les pas de l'aspirant qui
avance avec un rythme rapide. Pendant
ce temps, la quatrième forme se construit.
4. La forme du corps causal. C'est le véhicule de la conscience
supérieure, le temple de Dieu en l'homme,
temple d'une beauté si rare et d'une telle stabilité,
qu'au moment de la destruction de ce chef-d'oeuvre
de beaucoup de vies, la coupe à vider est vraiment amère
et l'unité de conscience est désolée.
Dès lors, conscient seulement de l'Esprit divin inné,
de la Vérité de Dieu, réalisant jusqu'au
fond de son être la nature
éphémère de la forme et de toutes les formes,
seul dans le tourbillon des rites
initiatiques, privé de tout appui (ami, Maître, doctrine,
milieu) l'initié peut s'écrier : "Je suis Celui
qui suis et rien d'autre n'est".
Il peut alors (au figuré) mettre sa main dans celle de
son Père qui est dans les
cieux et, de l'autre main, bénir le monde des hommes, car
seules les mains qui ont laissé tomber
tout ce qu'il y a dans les trois mondes sont libres de donner
une ultime bénédiction à l'humanité
qui souffre. Alors, l'initié se construit une forme à
sa convenance, une forme nouvelle, non plus
sujette à la destruction, mais adéquate à
ses besoins, qu'il peut utiliser ou mettre de côté
selon les circonstances.
Maintenant, il est nécessaire de réfléchir
sur le sujet de la forme, car, à l'apparition d'un nouveau
rayon et au commencement d'une nouvelle ère, survient toujours
une période de très grands bouleversements avant l'adaptation
des formes à la nouvelle vibration. Cette adaptation se fera,
chez ceux qui ont cultivé l'adaptabilité et la souplesse
et dont la personnalité est sur le nouveau rayon, avec moins
de destruction que chez ceux qui ont un esprit cristallisé.
Aujourd'hui spécialement, il s'agit d'acquérir la
souplesse et l'adaptabilité de la forme, car lors de la venue
de Celui que nous adorons tous, croyez-vous que sa vibration ne
causera pas de destruction où il y a cristallisation ? Il
en fut ainsi autrefois et il en sera ainsi de nouveau.
Cultivez la juste réaction aux vibrations des Grands Etres,
visez à l'expansion mentale et apprenez sans cesse. Réfléchissez
autant que possible en termes abstraits ou numériques ; aimez
toutes les créatures, travaillez pour obtenir la plasticité
du corps astral. L'amour pour tout ce qui respire conduit à
la capacité de vibrer avec tout l'univers et la souplesse
astrale conduit à réagir à la vibration du
Grand Seigneur.
Ce processus de la construction des formes est également
vrai pour Dieu et son oeuvre créatrice cosmique ; pour l'âme
qui construit son instrument d'expression, soit inconsciemment dans
les premiers stades, soit consciemment plus tard. Il est vrai pour
le disciple qui cherche à exprimer sa compréhension
du travail, par le moyen du groupe et de la réorganisation
de sa vie ; il est vrai pour l'homme ayant atteint la perfection
et qui apprend, par l'expérience, à concentrer ses
forces sur le plan mental afin d'atteindre son but en produisant
les formes-pensées qui façonnent le mental des hommes
et incarnent l'aspect du Mental Universel nécessaire à
la réalisation d'une fraction du Plan que requièrent
son époque et sa génération.
Ces diverses applications de la règle pourraient être
développées ; l'essentiel toutefois est de garder
notre problème présent à l'esprit. Nous sommes
des âmes conscientes ou en voie de le devenir. Par la pratique
de la méditation et l'application à l'étude,
nous commençons à travailler sur le niveau mental.
Nous créons continuellement des formes, leur insufflant de
l'énergie et les envoyant accomplir leur mission selon notre
dessein subjectif réalisé.
L'accent doit être mis sur le mot "réalisé".
De la clarté de notre vision et de la profondeur de notre
réalisation intérieure dépendra la création
d'une forme adéquate et la force de vie qui lui permettra
de remplir la fonction préétablie.
Jusqu'à présent, la majorité des aspirants
ont été capables d'exprimer les résultats d'une
pensée faible et limitée, même s'ils ont montré
de la rapidité dans l'action. Maintenant leur but devrait
être d'arriver à penser rapidement et avec concentration,
mais à agir lentement, ce qui aura des résultats puissants
; il ne devrait y avoir ni vaine agitation, ni réaction à
retardement, ni tendance à l'hésitation. L'attention
du penseur étant concentrée sur le plan mental, le
progrès de sa pensée sera sûr et immanquable.
Quand l'idée est saisie clairement, l'attention bien concentrée
et l'énergie (ou aspect vie) appliquée avec fermeté,
le résultat sera apparent et l'action puissante sur le plan
physique.
Il faut y penser si l'on veut éviter les dangers du sentier
de la main gauche. Je vous donne quelques renseignements, brièvement,
pour que vous ayez une meilleure compréhension des mots "sentier
de la main gauche", nous occupant pour le moment des formes-pensées
créées par l'homme.
1. Le sentier de la main gauche se rapporte à l'aspect
matière ; la vie qui est dans la forme ne sert qu'à
vitaliser les atomes de la substance.
Il manque l'aspect amour qui provient de l'âme.
2. La forme créée est constituée de matière
mentale, astrale et physique. Il manque la contribution de l'âme.
Son dessein concerne le développement de la forme, non
l'expression de l'âme.
3. Le sentier de la main gauche est donc le sentier du progrès
pour la substance ou la matière. Ce n'est
pas le sentier du progrès pour l'âme. C'est la "voie
du Saint-Esprit" non la voie du Fils de Dieu. J'exprime
cette vérité en termes aptes à établir
clairement la distinction, tout en maintenant l'intégrité
de la substance-matière et
son Unité au sein de la Vie Une.
Toutes les formes créées, à chaque stade,
appartiennent au sentier de la main gauche, ou elles le dépassent
pour suivre le sentier de la main droite. Le sens de cette phrase
est difficile à saisir. Il faut savoir que toutes les formes,
qu'elles suivent le sentier de la main gauche ou celui de la main
droite, sont les mêmes jusqu'à un certain point. Elles
passent par les mêmes stades progressifs et, pendant une certaine
période, elles apparaissent semblables. Ce n'est que lorsque
le but auquel elles tendent devient évident que la distinction
est claire. C'est pourquoi il est nécessaire que l'aspirant
s'exerce à connaître le juste motif de ses pensées
et de ses actions comme préparation au vrai travail occulte.
A ce point, on pourrait me demander : Qu'entend-on par travail
occulte ?
Le vrai travail occulte implique :
1. La possibilité de prendre contact avec le Plan.
2. Le désir juste de collaborer à l'accomplissement
du Plan.
3. Le travail de construction de formes-pensées et la concentration
de l'attention de celui qui les crée sur
le plan mental seulement. Celui-ci est de nature si puissante
que les formes-pensées ainsi créées
ont un cycle de vie propre et ne manquent jamais de se manifester
et d'accomplir leur travail.
4. La direction de la forme-pensée à partir du plan
mental et l'attention concentrée uniquement sur cette entreprise
particulière, sachant que la juste pensée et la
juste orientation conduisent au juste fonctionnement
et à la certitude de ne pas dévier vers le sentier
de la main gauche.
C'est une leçon peu appréciée des aspirants
qui font appel au désir émotif pour obtenir la manifestation
d'une forme-pensée, d'une idée. Ils consacrent beaucoup
de temps à suivre les méthodes traditionnelles de
travail sur le plan physique. Ils se fatiguent en s'identifiant
avec la forme qu'ils ont créée, au lieu d'en être
détachés, agissant seulement en tant que force directive.
Apprenez à travailler sur le Plan mental. Construisez là
votre forme-pensée, vous souvenant que, sinon, vous serez
prisonnier de la forme dont vous êtes le constructeur responsable
et qu'elle peut vous dominer et vous obséder. La forme deviendra
alors le facteur dominant et non le but pour lequel elle existe.
Quand la forme domine, elle risque de prendre une mauvaise direction
et de se tourner vers le sentier de la main gauche, augmentant ainsi
le pouvoir de la matière et son influence sur les âmes
sensibles.
Ajoutons encore que tout ce qui tend à accroître le
pouvoir de la matière et de la forme-substance détermine
la tendance vers le sentier de la main gauche et l'éloignement
du Plan et du Dessein qu'il voile et cache.
Tout travail, toute forme-pensée qui se matérialisent
en une organisation, une religion, une école philosophique,
un livre ou quelque autre intérêt, qui expriment un
idéal spirituel, ou qui mettent l'accent sur l'aspect Vie,
entrent dans l'orbite de la magie blanche. Ils font partie du courant
de vie que nous appelons le Sentier de la Main Droite, sentier qui
conduit l'humanité hors de la forme vers la Vie, au-delà
de la matière, vers la conscience.
Dans l'ashram d'un des Grands Etres, un disciple demandait, récemment,
à son Maître de formuler cette vérité
en termes qui permettent une constante réflexion. Le Maître
répondit :
"Seuls les Fils des hommes connaissent la distinction
entre la magie de la main droite et celle de la main gauche. Quand
ils ont atteint leur but, ces deux voies disparaissent. Quand les
Fils des hommes connaîtront la différence entre la
substance et la matière, la leçon de l'ère
présente sera apprise. D'autres leçons devront être
apprises, mais celle-là sera dépassée. La matière
et la substance constituent ensemble la voie des ténèbres.
La substance et le dessein unis indiquent la voie de la lumière."
Tiré du « Traité sur la Magie Blanche»
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